Hawaï, aux États-Unis, a lancé un défi à l'industrie pharmaceutique pour qu'elle fabrique des crèmes solaires moins polluantes.
Hawaï est le premier territoire à bannir la vente des crèmes solaires à base de produits chimiques. Sur les plages de l'archipel du Pacifique, huit millions de baigneurs viennent chaque année avec dans leurs bagages de quoi se protéger du soleil. Mais pourquoi les crèmes solaires sont-elles dans le viseur des autorités ? Pourquoi les interdire ?
Une pellicule de crème solaire dans l'eau
À Hawaï, il faut partir avec les plongeurs pour comprendre l'urgence à protéger le corail. Tout autour de l'île, la barrière est à quelques mètres de profondeur et les coraux sont l'une des merveilles de l'archipel. On y trouve du jaune, du rouge, et des filaments de bleu... Mais le trésor d’Hawaï est en train de mourir et les coraux brunissent les uns après les autres. En cause, la crème solaire devenue un véritable polluant, qui dépose une sorte de pellicule à la surface de l'eau qui suffit à mettre en danger le corail.
Reportage d'Agnès Vahramian, Fabien Fougère et Andreane Williams
Mardi dernier, les Etats-Unis ont quitté le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU. Une décision critiquée par plusieurs de leurs alliés internationaux. Depuis son investiture, Donald Trump a déjà claqué la porte de quatre instances et accords internationaux.
Le Conseil des droits de l 'Homme de l'ONU
Alors que le mandat des Etats-Unis s'achevait en principe en 2019, la Maison Blanche s'est retirée du Conseil des droits de l'Homme (CDH) mardi 19 juin. "Nous prenons cette mesure parce que notre engagement ne nous permet pas de continuer à faire partie d'une organisation hypocrite et servant ses propres intérêts, qui fait des droits de l'Homme un sujet de moquerie", a indiqué Nikki Haley, ambassadrice américaine auprès des Nations unies. Cette décision "va mettre le pays en marge des initiatives mondiales cruciales pour défendre les droits de l'homme", a réagi l'ONG Human Rights Watch.
L'administration George W. Bush avait déjà boycotté le CDH dès sa création, sans conséquence sur le fonctionnement de l'organisme. Les Etats-Unis avaient finalement rejoint le Conseil sous la présidence de Barack Obama.
Basé à Genève (Suisse), le CDH a été créé en 2006 afin de promouvoir et protéger les droits de l'Homme à travers le monde.
L'accord de Vienne sur le nucléaire iranien
En mai dernier, Donald Trump s'est retiré de l'accord de Vienne. "C’est un accord horrible qui n’aurait jamais dû être conclu", avait-il alors déclaré. Peu avant cette décision, Emmanuel Macron avait fait part de son inquiétude à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel : "Il pourrait y avoir une guerre."
"Therefore, I am announcing today that the United States will withdraw from the Iran nuclear deal." pic.twitter.com/hvnlrkJAQD
Avec le départ des Etats-Unis, l'accord de Vienne se trouve fragilisé. Le président iranien Hassan Rohani a laissé entendre qu'il pourrait cesser d'appliquer les restrictions imposées à ses activités d'enrichissement d'uranium.
Cet accord a été signé en 2015 entre l'Iran et les Etats-Unis, la France, la Russie, la Grande-Bretagne, la Chine et l'Allemagne. Il prévoit une levée progressive des sanctions internationales en échange de l'arrêt de ses activités nucléaires.
L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco)
Les Etats-Unis ont quitté l'Unesco en octobre 2017, accusant l'institution d'être "anti-israélienne". En 2011, Washington avait déjà cessé sa contribution financière à la suite de l'admission de la Palestine comme membre de l'Unesco. Les conséquences restent donc essentiellement politiques. "Au moment où les conflits continuent de déchirer les sociétés à travers le monde, il est regrettable que les États-Unis se retirent", a déclaré Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco. Le retrait sera effectif le 31 décembre 2018. Le pays conservera toutefois un statut d'observateur.
Née en 1946, l'Unesco se définit comme une agence pour la paix. Cette organisation, située à Paris, consiste à favoriser le dialogue et la compréhension mutuelle entre nations.
L'Accord de Paris sur le climat
Washington s'est retiré de l'Accord de Paris sur le climat, en juin 2017. Donald Trump entend ainsi préserver l'économie américaine, en sauvant les emplois dans les industries polluantes comme le charbon. Le retrait sera effectif en novembre 2020.
Conclu en 2015 par 195 pays, ce premier accord universel sur le climat prévoit notamment de contenir le réchauffement climatique "en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels". Les Etats-Unis sont le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre, derrière la Chine. Sans eux, les objectifs seront d'autant plus difficiles à réaliser.
Nous avons embarqué à bord de la "bestia", un train de marchandises qui permet à des centaines de migrants de s'approcher de la frontière américaine dans des conditions extrêmement dangereuses.
Le train est surnommé "la bête". Au bout d'une gare de marchandises, le long des rails, des dizaines de personnes courent pour s'accrocher au wagon. Personne ne sait quand le train va redémarrer, il faut faire vite pour grimper et se passer les baluchons. Ce jour-là, une famille, trois enfants et un bébé. Dans les wagons se trouvent des rouleaux de ferraille, mais, trop de poussière, la famille renonce. Sans eux, mais avec beaucoup d'autres, le train démarre. Le train roule à pleine vitesse, tout déplacement est périlleux. Le voyage vers la frontière américaine durera environ vingt heures, la chaleur est accablante, le vent est sec et brûlant. Dans chaque village, des passagers montent en marche. Dans toute l'Amérique, le train est surnommé "la bête", bestia, en espagnol.
Une pratique tolérée au Mexique
Dans un passage que les migrants appellent "la jungle", il faut se coucher pour éviter les branches. La "bestia" a fait beaucoup de victimes, dont beaucoup d'amputés. Un homme embarque sur une jambe, il y a un an, le train l'a mutilé alors qu'il échappait à la police de l'immigration. Ce jour-là, les migrants ont eux-mêmes arrêté le train en détachant deux wagons. Certains voyagent depuis plusieurs mois depuis l'Amérique centrale. Le train traverse le Mexique du sud au nord. Tout le temps où nous serons sur la "bestia", nous n'avons vu aucun contrôle de police. Les migrants sont largement tolérés. La nuit tombe, le bruit des rails accompagne la fin du voyage. La frontière américaine est encore à quelques centaines de kilomètres.
Les États-Unis ont confirmé qu'ils appliqueraient une surtaxe de 25% sur une centaine de produits chinois à partir du 6 juillet. Pékin répliquera en taxant notamment le soja. Un vrai souci pour les producteurs américains qui exportent un tiers de leur récolte vers la Chine.
Le soja américain est pris dans la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. L'agriculture est un secteur clé : près de 3 millions d'emplois en dépendent. La Chine est le principal client de cette céréale : elle importe 33% de la production nationale. 25% de droits de douane en plus sur le soja exporté, c'est une énorme perte pour ces agriculteurs : "On est très inquiets, parce que ces droits de douane vont rendre nos produits plus chers,explique Jay Magnussen, agronomiste chez Archer Coop. On aura moins de commandes à l'export, et donc au final, on va perdre de l'argent".
"Le Président Trump cherche un accord comme il l'a fait dans ses affaires"
Ces dernières semaines, le prix du soja a déjà baissé de 12 %. Pour les Kimberley, fermiers de Maxwell, dans l'Iowa, "Les Chinois savent parfaitement ce qu'ils font quand ils nous visent. Ils savent que le Midwest, c'est le coeur des supporters de l'administration Trump". Comme les Kimberley, la majorité des fermiers ont en effet voté ici pour Donald Trump, et continuent de le soutenir aujourd'hui. "Le président Trump cherche un accord comme il l'a fait dans ses affaires. Maintenant, il le fait en politique", analyse Grant Kimberley. Certains agriculteurs sont donc prêts à supporter le cout des représailles chinoises pour le "bien" de leur pays. La Chine doit appliquer ses taxes douanières le 6 juillet prochain.
Reportage d'Agnès Vahramian, Thomas Donzel, Courtney Vinopal et Fabien Fougère
Au Canada, une route est devenue célèbre pour ses nombreux meurtres et disparitions non élucidés. La majorité des victimes sont des femmes indigènes dont la disparition souffre d'un manque de considération dans la région et dans le pays.
Le long d'une route sans fin des plaines du Canada, des femmes disparaissent mystérieusement. En 2001, Jennifer Catcheway a 18 ans et marche sur le bas côté en sortant d'une fête. Elle n'est jamais rentrée chez elle, son corps n'a jamais été retrouvé. La police croit à une fugue et tarde à lancer les recherches. Ses parents sont des indigènes. Ils sont choqués par l'indifférence générale qu'a suscité la disparition de leur fille, notamment en comparaison des femmes non indigènes disparues.
1182 indigènes assassinées ou disparues en trente ans
En trente ans, 1182 femmes indigènes ont été assassinées ou sont portées disparues. Les femmes de la réserve Dakota Tipi, par exemple, sont conscientes des dangers qui guettent les femmes indigènes notamment quand elles quittent ce territoire réservé aux Indiens, sans ressources et sans soutien. Dans l'environnement des jeunes femmes disparues, on trouve beaucoup de drogue, d'alcool et de prostitution. Le quartier de Northend, à Winnipeg, est habité à majorité par des indigènes. En 30 minutes, les volontaires d'une brigade de sécurité ramassent une quarantaine de seringues usagées. Ici, les femmes indigènes sont deux fois plus exposées à la violence que les autres Canadiennes. "Tant qu'elles souffrent en silence, tout le monde s'en fout, c'est ça le problème", explique l'un des bénévoles de la brigade.
Pendant des années, le pays est resté indifférent aux meurtres des femmes indigènes. Jusqu'à ce jour de 2014 où une adolescente est retrouvée morte après avoir été violée : des milliers de Canadiens descendent dans les rues, des blessures de 150 ans se réveillent. Pour la députée Nahanni Fontaine, les femmes indigènes ont été déconsidérées pendant la colonisation. "Les femmes indigènes étaient l'égal des hommes auparavant, elles donnaient la vie. Les colons venus d'Europe les ont considérées comme des prostituées à leur disposition", explique-t-elle. Le Canada s'est excusé pour la colonisation, la police a promis que chaque meurtre serait élucidé. Dans les réserves indiennes, de nombreuses familles attendent encore de connaître la destinée d'une mère, d'une femme, d'une fille ou d'une soeur.
Reportage d'Agnès Vahramian, Thomas Donzel, Courtney Vinopal et Arielle Monange
New York, Seattle, Portland, Los Angeles, Nashville... Pendant six mois, Hélène et Valentin vont sillonner les Etats-Unis et dresser le portrait de Normands expatriés.
Six mois de voyage, 30 000 kilomètres. Hélène, 31 ans, et Valentin, 32 ans, ont tout quitté pour réaliser leur rêve américain. Lui était journaliste, elle travaillait dans le social. Depuis le 1er juin, ils parcourent les Etats-Unis à la rencontre de Normands. Un clin d'oeil à leur région d'adoption, où il vivent depuis dix ans.
« Nous voulons raconter des réussites, de belles histoires », précise Hélène. Presse régionale, Web, bouche-à-oreille : pendant des mois, le couple a cherché et recherché des profils variés. Quinze rendez-vous sont déjà planifiés. « Nous ferons certainement le double, anticipe Valentin. Plus nous parlons de notre projet, plus nous recevons de messages. Certains proposent même de nous héberger. » Après chaque rencontre, Hélène et Valentin pianotent sur leur clavier d'ordinateur. En textes et en images, il dressent le portrait de ces Normands expatriés.
Le tout premier ? Christophe Mendy, ancien boxeur professionnel. Après un titre de vice-champion d’Europe et une sélection aux Jeux Olympiques d’Atlanta (1996), le sportif, originaire de Rouen, s'est installé aux Etats-Unis. Il vit à New York. C'est ici même, dans la Grosse Pomme, que Valentin et Hélène ont commencé leur voyage.
Entre deux rendez-vous, le couple explore le pays, qui lui est déjà familier. « Ca fait dix ans que je pars aux Etats-Unis une fois par an », raconte Hélène. Rapidement, elle a transmis le virus à son compagnon. Cette fois, tous deux veulent « s'imprégner de la vie à l'américaine ». Et surtout prendre le temps.
C.L
Retrouvez les portraits réalisés par Hélène et Valentin sur leur blog.
La République dominicaine est le premier producteur mondial de bananes bio dont la qualité est garantie pars des contrôles très fréquents.
Avec ses 12 000 ha de bananeraies, la République Dominicaine est le premier producteur de bananes biologiques au monde. Chaque année, 250 000 tonnes de fruits quittent les champs transportés par des câbles, tyroliennes géantes. La moitié de la production se retrouvera en Europe. Depuis vingt ans, les dominicains produisent bio de manière industrielle. Ils ont développé un réel savoir-faire en la matière. L'Union européenne fait contrôler les produits phytosanitaires plusieurs fois par an et dans toutes les exploitations. Il est facile de décerner une plantation bio, la nature y garde ses droits. Les produits utilisés dans les champs sont régulièrement homologués.
Guerre commerciale
La République dominicaine est aujourd'hui en surproduction au point de devoir vendre certaines bananes sous la bannière "conventionnelle", c'est-à-dire non bio. Le bio répond pourtant à une demande croissante des consommateurs. Cela fait du tort à la concurrence antillaise qui traverse une période difficile. Ses champs sont parfois dévastés après les ouragans et la justice a interdit l'utilisation de l'étiquette "mieux que le bio". Entre les Antilles françaises et la République dominicaine, une véritable guerre commerciale est engagée sur un fruit qui constitue leur principale ressource.
Reportage de Jacques Cardoze, Laurent Desbois, Andreane Williams, Arielle Monange
Avec The Anti-depressant book, le psychiatre américain Jacob Towery s'adresse directement aux adolescents en souffrance. Son livre – à feuilleter tout en écoutant la version audio – regorge de conseils et d'exercices pour sortir de la dépression. Une problématique plus que jamais d'actualité aux Etats-Unis. Et pour cause, le suicide ne cesse d'augmenter chez les 15-24 ans.
Pourquoi le taux de suicide est-il si élevé chez les adolescents ?
Jacob Towery exerce à Palo Alto (Californie).
J.T : D'abord, les adolescents ont tendance à être plus impulsifs que les adultes. S'ils ont une idée en tête, ils peuvent agir rapidement, même si celle-ci est mortelle. J'aimerais que les Etats-Unis ne rendent pas l'accès si facile aux armes car les jeunes peuvent les utiliser en cas de crise. Les 15-24 ans ont moins d'expérience pour gérer leurs émotions et rebondir. Alors que les adultes ont du recul, les adolescents percoivent parfois certaines épreuves comme la « fin du monde ». En outre, trop peu d'entre eux ont accès aux thérapies notamment parce qu'il n'y a pas d'assurance maladie ici.
Que faire lorsqu'un adolescent sombre dans la dépression ?
J.T : Chacun peut décider s'il veut rester ou non en dépression. Mais, il est important de réagir rapidement. Pour certains, la lecture de mon livre peut suffir. Il permet de découvrir tout ce qui empêche de surmonter une dépression. J'explique ensuite comment changer sa façon de penser pour guérir et rester en bonne santé. Les adolescents, mais aussi les adultes, y apprennent des techniques pour s'en sortir rapidement. Pour les autres, ils auront sans doute besoin d'être évalués par un psychologue qualifié avant de s'engager dans une thérapie.
Quelles sont ces techniques qui permettent de guérir ?
J.T: Bien dormir, faire de l'exercice physique ou encore méditer quotidiennement. S'ils décident de faire un effort, les adolescents apprennent des habitudes saines. Ils acquièrent la capacité à gérer, de manière optimale, des situations difficiles.
Dans votre livre, vous évoquez aussi l'utilisation effrenée des smartphones. Quelles en sont les conséquences ?
J.T : A cause de cette utilisation constante, les adolescents ont une durée d'attention plus courte, dorment moins longtemps et ne supportent pas d'être moins stimulés. Ceux qui souffrent de dépression sont aussi plus vulnérables. Les plus petits événements peuvent déclencher des réactions émotionnelles intenses. [NDLR : dans son livre, le psychiatre explique combien il peut être douloureux pour un adolescent d'attendre la réponse à un SMS.]
Quels sont vos conseils pour bien utiliser les smartphones ?
J.T : Utilisez-les moins souvent ! La nuit, il est important d'éteindre son téléphone, et tous les appareils électroniques en général. Vous pourrez alors dormir huit heures d'affilée. Il est aussi utile de faire une détox digitale. Personnellement, j'adore faire du camping pendant plusieurs jours, sans nouvelles technologies !
C.L
En bref
Comme dans une conversation, Jacob Towery s'adresse directement à son lecteur. Avec un vocabulaire simple, et quelques touches d'humour, le psychiatre pousse l'adolescent à transformer sa vie. Au fil des pages, il propose des tests, des conseils et des exercices pratiques. Ce guide se veut ainsi ludique, motivant et encourageant. Jacob Towery s'appuie sur les thérapies cognitivo-comportementales (TTC), fondées sur l'apprentissage de nouveaux comportements. Selon l'auteur, tout adolescent peut surmonter rapidement et efficacement sa dépression s'il apprend et met en place de nouvelles habitudes de vie. Le médecin s'adresse aussi aux parents, afin de les aider à gérer la dépression de leur enfant.
The Anti-depressant book (non traduit en français), Paperback, $9,95
Dans la Silicon Valley, temple de la créativité et des nouvelles technologies, des entreprises recrutent de plus en plus d'autistes Asperger.
En Californie (États-Unis), dans la Silicon Valley, des entreprises recrutent de plus en plus d'autistes Asperger. Pourquoi ? "Tout simplement parce que les autistes Asperger sont plus efficaces au travail, dans certains domaines, notamment l'informatique, ou encore la création artistique", rapporte Jacques Cardoze, envoyé spécial à Washington (États-Unis). "Mais aussi parce qu'il faut bien le dire, c'est un vrai problème de santé publique : il y a urgence, on estime que cette population va représenter 2% de la population totale dans quelques années contre 1,7% cette année."
La Californie offre chaque année plus de contrats aux salariés autistes. Evan Rochte est l'un d'eux : à 35 ans, il vit en colocation et a été embauché par une société de Los Angeles. C'est en fait son premier emploi. "C'est très difficile de trouver un emploi, parce qu'on doit passer un entretien d'embauche. Je crois que le problème, c'est la première impression que vous projetez sur les autres. Et malheureusement, les autistes comme nous ont des gestes et des attitudes qui peuvent surprendre. On ne s'en rend même pas compte, mais celui qui est en face ne comprend pas".
7% d'autistes employés aux Etats-Unis
Evan se répète en permanence tout ce qu'il doit faire pour ne rien oublier, un peu comme s'il avait toujours un pense-bête dans la tête. "Je marche pour aller au boulot. Là je peux traverser la rue", se dit-il à haute voix. Dans la vie de tous les jours, il est parfaitement autonome ; c'est le fait d'être employé qui l'aide à s'accomplir et c'est ce qu'il souhaite à tous les autistes. Si Mindspark emploie majoritairement des autistes, c'est parce qu'Evan et ses collègues sont dotés d'une intelligence particulière. Leur force, c'est la résolution de bugs informatiques. Tous disposent de capacités mémorielles, de concentration et de calcul plus élevées que la moyenne : "Il y a quelque chose en moi qui fait que ça répond à un besoin, témoigne Will. Si dans un programme, je vois un défaut, je me dis 'ça, ça ne va pas, et là non plus et là non plus'. Du coup, je commence à corriger, et c'est drôle, mais je n'arrive plus à débrancher". Aujourd'hui, 7% des personnes autistes trouvent un emploi aux États-Unis ; c'est trop peu au regard d'une population qui ne cesse d'augmenter.
Reportage de Jacques Cardoze, Thomas Donzel, Clément Voyer, Andreane Williams, Clément Voyer
Plus de quinze ans après son départ de la Maison-Blanche, l'ancien président américain Bill Clinton reste discret sur l'échec de son épouse à la dernière présidentielle, mais conserve un regard aiguisé sur le monde d'aujourd'hui.
Il nous a reçus avec toute l'élégance qui le caractérise. Bill Clinton demeure un observateur avisé de l'actualité et de cette nouvelle relation entre les États-Unis et le président Macron. L'élection de Donald Trump est un choc pour Bill Clinton. Il aurait toutes les raisons d'en vouloir à celui qui prive sa femme Hillary de la Maison-Blanche. Pour autant, il veut juger la complicité du président français avec son homologue américain au regard des vrais enjeux de demain, comme le commerce ou le climat.
Clinton craint l'émergence du terrorisme en France
Comme Emmanuel Macron, Bill Clinton a été élu très jeune. Mais en 1992, Clinton bénéficie d'une économie florissante, presque du plein emploi. Il règne un parfum de quiétude aux États-Unis. Dès lors, le parallèle avec la France s'arrête là, d'autant que Bill Clinton s'inquiète de l'émergence du terroriste dans notre pays. Dans son roman, Le Président a disparu, livre à suspense où se mêlent fiction et réalité, Bill Clinton est à nouveau président. Il fait face à une attaque de grande ampleur. Nos données bancaires disparaissent ainsi que les circuits d'alimentation en eau. Après l'ingérence russe dans les élections américaines, Bill Clinton se dit convaincu que ce scénario noir est réaliste. Curieux destin pour Bill Clinton, qui aurait pu être le premier président à revenir à la Maison-Blanche en tant qu'époux qu'une présidente. La défaite d'Hillary en a décidé autrement.
Interview de Jacques Cardoze, Thomas Donzel et Fabien Fougère