Aretha Franklin en cinq dates

Elle était la reine du soul. La chanteuse afro-américaine Aretha Franklin, 76 ans, est décédée le 16 août des suites d'un cancer du pancréas. Avec 18 Grammy Awards et plus de 75 millions de disques vendus, elle s'impose comme une légende de la musique. Retour sur cinq années qui ont marqué sa carrière.

2017 : Aretha Franklin arrête sa carrière

A Brand New Me sort dans les bacs en novembre. C'est le quarante-deuxième et dernier album d'Aretha Franklin. Il reprend les plus célèbres enregistrements de la chanteuse pour la maison de disques Atlantic Records – Respect, Think ou encore I Say A Little Prayer – avec de nouveaux arrangements de l'Orchestre philarmonique royal. Le même mois, le public aperçoit la reine du soul sur scène, pour la dernière fois, lors d'un gala de lutte contre le sida organisé par Elton John.

2009 : la reine du soul émeut Obama lors de son investiture

A l'occasion de l'investiture de Barack Obama, en janvier, Aretha Franklin fait sensation en interprétant My Country', Tis of TheeElle chante sur les marches du Capitole, devant 1,8 million de personnes. Tout au long de sa carrière, la diva a croisé la route de plusieurs présidents : elle a participé aux investitures de Jimmy Carter et Bill Clinton, avant de recevoir en 2005 la médaille de la Liberté, plus haute distinction américaine pour un civil, des mains de Georges W Bush.

1980 : la diva est au sommet de sa gloire

Aretha Franklin change une nouvelle fois de maison de disques. Elle rejoint Arista et enchaîne les albums à succès tels que Jump To It (1982) et Get It Right (1983). L'année 1985 marque une évolution musicale : la chanteuse interprète Sisters Are Doin'It for Themselves, un titre à la fois pop rock et soul, en duo avec Eurythmics.

1968 : la France acclame la chanteuse afro-américaine

Think fait son entrée dans les hit parades des radios françaises en juin. C'est la première fois qu'une chanson d'Aretha Franklin se hisse dans le classement. Quelques semaines avant, "Lady Soul" enregistre son premier album live, Aretha in Paris, dans la capitale française.

1956 : Aretha passe de la chorale de l'église au studio d'enregistrement

Le producteur John Hammond découvre Aretha Franklin alors qu'elle n'a que 14 ans. Jusqu'ici, la jeune fille chantait principalement dans la chorale de son père, révérend. La même année, Aretha signe son premier contrat avec Columbia Records. Si la chanteuse connaît quelques petits succès, son ascension commence véritablement à la fin des années 1960, avec le label Atlantic.

C.L

Les Américains apprennent à vaincre leurs angoisses dans les livres

Aux Etats-Unis, les adultes sont rongés par une anxiété qui ne cesse de s'amplifier. Pour soigner leurs angoisses, ils se ruent vers les rayons des librairies dédiés à la psychologie et au bien-être. Explications avec Lucie Greenblum, psychiatre dans le secteur de Washington D.C.

"Il semblerait que nous vivions au sein d'une nation anxieuse." Dans une étude récente, la chaîne de librairies Barnes & Noble indique que les ventes d'ouvrages portant sur l'angoisse et les moyens de la combattre ont augmenté de plus de 25 % en un an. Les Américains, stressés ? L'information n'est pas inédite. Selon l'Association de l'anxiété et de la dépression d'Amérique (ADAA), les troubles anxieux affectent 40 millions d'adultes. Ils forment ainsi la maladie mentale la plus répandue aux Etats-Unis.

Pour la psychiatre Lucie Greenblum, installée à côté de Washington D.C, la hausse des ventes reflète une insécurité croissante de la société. "Aux Etats-Unis, les conditions sont telles que, pour les jeunes et les plus âgés, rien n'est sûr, détaille-t-elle. Il y a le réchauffement climatique et les incendies, une confiance amoindrie envers la Cour suprême et le Président, le prix exhorbitant des frais de santé ou encore des universités... Ici, on doit tout acheter soi-même ou on a rien." La crise financière de 2008 aurait également laissé des séquelles. "Dans la classe moyenne, plus particulièrement, les parents ont compris que leurs enfants ne gagneraient pas plus qu'eux. Ce sera peut-être même le contraire", complète la psychiatre.

Des manuels pour s'en sortir soi-même

"La bonne nouvelle, c'est que les gens qui achètent des livres cherchent aussi des solutions à leur stress", réagit Liz Hardwell, directrice des ventes pour Barnes & Noble, dans un communiqué. En effet, parmi les titres à succès, la chaîne relève surtout des manuels pratiques tels que The anxiety & phobia worbook d'Edmun Bourne (non traduit en français). "Les gens veulent apprendre comment s'en sortir eux-mêmes, reconnaît la psychiatre Lucie Greenblum. Les thérapies cognitivo-comportementales (TTC) deviennent de plus en plus répandues." C'est sur ces dernières que les auteurs de ces guides s'appuient. Les TTC ne visent pas à modifier en profondeur une personnalité mais plutôt des émotions, des pensées ou des comportements qui gâchent le quotidien. Au fil des chapitres, les lecteurs tentent de guérir durablement leurs angoisses. Une solution bon marché pour ceux qui n'ont pas les moyens de consulter un spécialiste.

C.L

Rassemblement à Washington : quatre questions sur la déroute de l’extrême droite

L’affrontement entre les suprémacistes blancs et les groupes antifascistes, que la ville de Washington redoutait depuis deux semaines, n’a pas eu lieu. Alors que 400 militants étaient attendus, dimanche dernier, au rassemblement d'extrême droite "Unite The Right", seulement une trentaine d’entre eux ont répondu présents. Le rassemblement, organisé à l’occasion du premier anniversaire de la manifestation de Charlottesville, a cependant attiré plusieurs centaines de contre-manifestants. Corentin Sellin, professeur agrégé d’histoire et spécialiste des États-Unis, nous explique les raisons de ce flop. 

Hier, seule une trentaine de manifestants de "Unite the Right" se sont réunis à Washington D.C. Est-ce que la mouvance néo-nazie est en perte de vitesse aux Etats-Unis ?

C.S. : Elle a subi un très gros choc après Charlottesville, un choc qui a pris plusieurs aspects. D’abord, dans l’opinion publique générale. Tout le thème de "Unite the Right" ’était de démontrer que l’Alt-right (NDLR : un mouvement d’extrême droite né sur les réseaux sociaux qui a soutenu Donald Trump lors de la campagne présidentielle) était totalement différente de l’extrême droite radicale et traditionnelle des États-Unis, très marquée par le suprémacisme blanc et le nazisme. Avec Charlottesville, on s’est aperçu qu’il s’agissait des mêmes personnes et que cela a abouti aux mêmes violences et aux mêmes outrances. Cela a été mal ressenti dans la mouvance qui s’est dévoilée au public.

Quid des conséquences judiciaires de Charlottesville ?

C.S. : Les organisateurs sont poursuivis en justice à la suite des blessures infligées lors des affrontements. Les organisations d’extrême droite radicale sont mises en cause pour avoir, par leurs mots haineux, incité à la violence. Ces procédure judiciaires, toujours en cours, nuisent à l’efficacité de ces groupuscules. Par ailleurs, il y a aussi eu des poursuites judiciaires à l’encontre de leaders comme le nationaliste Christopher Cantwell. Ils ont été mis sur le côté durant l’année, ce qui s’est ajouté au choc de Charlottesville. Enfin, beaucoup de groupuscules avaient également désavoué Jason Kessler, l’organisateur principal du rassemblement. Ils avaient explicitement appelé à ne pas venir à Washington tout simplement parce qu’ils savaient qu’ils allaient être mis en minorité. Et, c’est ce qui s’est passé. Toutes ces raisons expliquent l’échec d’hier. 

Le rassemblement "Unite the right" ne fait donc pas l'unanimité chez les militants d'extrême droite?

C.S. : Ce sont des personnes qui prospèrent sur un discours de haine. Mais ce discours de haine déborde entre eux. Il y a toujours eu une culture groupusculaire extrêmement forte qui remonte déjà à l’époque du Klu Klux Klan où il y avait des scissions et des affrontements extrêmement violents. Cette mise en cause de Jason Kessler a deux raisons : d’abord l’échec de Charlottesville qui été mal vécu et d’autre part, certains pensent que l’extrême droite ne doit pas s’unir. Ils sont en désaccord avec le mot d’ordre "Unite the right" (unir la droite). Certains suprémacistes blancs comme Richard Spencer veulent aller vers des États américains exclusivement blancs tandis que d’autres, par exemple, sont plus axés sur la lutte contre l’islam et la défense de l’identité nationale. Il y a tellement de cultures groupusculaires qu’une union est difficile. Chacun veut faire son extrême droite. 

Après les incidents de Charlottesville, Donald Trump avait condamné des violences venant des deux côtés. Est-ce que la position du président américain sur les suprémacistes blancs a évolué depuis l'an dernier?

C.S. : Absolument pas. Il tient à peu de choses près le même discours, si ce n’est qu’il l’a mieux enrobé. Dans un tweet de l’année dernière, il ne remet pas en cause les suprémacistes blancs comme le voudrait la tradition présidentielle. Donald Trump condamne le racisme mais ne les condamne pas explicitement. C’est sa fille, Ivanka, qui a exprimé clairement la condamnation des nazis et des suprémacistes blancs. Il y a cette répartition du "good cop bad cop" qui devient rituelle à la Maison-Blanche. Le président parle à son électorat populaire, veille à ne pas le fâcher sur le suprémacisme. Sa fille ou sa femme nuance le tableau et recherche davantage le consensus. En aucun cas, il a clairement remis en cause sur ses propos de l’année dernière. Il veut rester pur et insoupçonnable aux yeux d’une partie de son électorat populaire blanc et non être porteur de consensus.

H.G

Avec la "Space Force", les États-Unis font un pas de plus vers la conquête des étoiles

En annonçant la création d’une force militaire spatiale, les États-Unis affirment vouloir protéger leurs satellites… tout en gardant la main sur l’espace. Une nouvelle course aux étoiles qui pourrait raviver les tensions entre grandes puissances.

À qui appartient l’espace ?

À tout le monde. C’est du moins ce que prévoit le traité de l’espace ratifié en 1967 expliquant qu’aucun État ne peut s’approprier à lui seul l'espace extra-atmosphérique. Toujours selon ce traité, les armes de destruction massive sont interdites en orbite terrestre. Problème : il n’interdit pas les autres types d’armes. Un vide juridique qui explique la course à l’armement spatial lancée sous la Guerre froide avec le président américain Ronald Reagan. Aujourd’hui, un nouveau traité est difficilement envisageable du fait de la multiplication des satellites militaires.

Quelles nations dominent l’espace ?

En théorie, l’espace est censé être non militarisé mais trois nations se disputent principalement le territoire spatial : les États-Unis, la Russie et la Chine. "Pour défendre l'Amérique, il ne suffit pas d’être présent dans l’espace, nous devons dominer l'espace", avait souligné Donald Trump en juin dernier. Le vice-président américain, Mike Pence, a également déclaré que "nos adversaires ont déjà transformé l’espace en domaine de combat". L’enjeu est en effet stratégique : en y déployant des satellites, les militaires peuvent y observer des forces ennemies, intercepter des communications et guider des missiles à longue distance. Les trois pays auraient d’ailleurs chacun mis en place des missiles anti-satellites, parés à neutraliser la moindre menace.

En quoi consistent ces armes ?

Les missiles anti-satellites ont pour objectif de détruire des satellites artificiels. Les États-Unis et la Russie, premiers détenteurs de tels missiles, avaient décidé d’exclure l’espace comme champs d’opérations. Mais la destruction d’un satellite chinois par la Chine en 2007 a poussé les États-Unis à relancer les essais. Depuis, d’autres armes ont vu le jour comme le satellite russe surnommé kamikaze pouvant détruire un autre objet spatial ou encore un missile balistique à rayon laser développé par les Américains.

Que sait-on de cette Spatial Force ?

Peu d’informations ont pour l’instant été données. Mike Pence a annoncé que sa création est prévue pour 2020 pour un budget d’environ 8 milliards de dollars sur cinq ans. Un coût énorme pour un projet critiqué au sein même des spécialistes : “Je ne vois pas trop l’intérêt d’une telle force qui va sans doute coûter très cher” a confié l’astronaute Scott Kelly qui estime que cette course à l’armement spatial ne va pas dans leur intérêt.

L’armée spatiale américaine n’est pas encore prête à voir le jourpuisque le projet se doit d’être adopté par le Congrès américain et que les démocrates y sont farouchement opposés. Et siaujourd’hui le ministre de la Défense James Mattissoutient cette nouvelle force armée, ce n’était pas le cas il y a encore quelques mois. Le Pentagone dispose d’une trentaine de satellites dédiés au guidage GPS et dont dépendent des centaines de milliers de système militaires américains. Une annonce critiquée qui a également amusé les présentateurs de late shows américains. Qu’importe pour l’équipe de campagne de Donald Trump qui sollicite dès aujourd’hui les supporters du président à voter pour le logo de la nouvelle armée américaine.

Et la France dans tout ça ?

La France est dotée elle aussi de satellites espions mais son implantation et sa puissance restent bien inférieure à celle des Etats-Unis. Le pays effectue en effet moins d’initiatives individuelles en raison de sa participation à l’ESA (Agence Spatiale Européenne).

H.G

Melania et Donald Trump : un couple qui multiplie les désaccords

Sexisme, immigration ou encore cyber-harcèlement: depuis l'élection de Donald Trump, le couple présidentiel affiche de multiples divergences. Plus tôt cette semaine, Melania Trump a de nouveau contredit son mari en affichant son soutien au basketteur américain Lebron James après que celui-ci a été insulté sur Twitter par le président. Retour sur un couple qui s’oppose.

Avant même leur arrivée à la Maison-Blanche, le climat entre les époux est tendu. En pleine campagne présidentielle, un enregistrement révèle des propos obscènes envers les femmes tenus par Donald Trump. Face au scandale, son épouse dénonce des paroles "insultantes et déplacées", avant de saluer les excuses publiques de son mari.

Contre toute attente, Donald Trump remporte l’élection présidentielle quelques mois plus tard. Michael Wolff, auteur controversé de l’ouvrage Fire and Fury (Le feu et la fureur), confie alors avoir vu Melania Trump pleurer le soir de la victoire de son mari. Des larmes de joie ou de tristesse ? Difficile à dire.

Une arrivée tardive à la Maison-Blanche

En janvier 2017, après son investiture à Washington D.C., Donald Trump part s’installer à la Maison-Blanche… sans son épouse. Melania Trump choisit de rester encore quelques mois à New York, le temps que leur fils Barron finisse son année scolaire, avant de rejoindre son époux. Une situation qui ne s’est jamais produite auparavant et qui alimente les rumeurs autour de leur relation. Elle endosse définitivement son rôle de Flotus (First Lady of the United States of America) à son arrivée à Washington D.C. en juin 2017.

Scandale et infidélités

Malgré son installation à la Maison-Blanche, la Première dame se fait discrète, très discrète même. À tel point que lorsque l’affaire Stormy Daniels éclate, tous les médias guettent une réaction de la First Lady. L’avocat de Donald Trump aurait en effet versé 130 000 dollars à une actrice de films pornographiques en échange de son silence. Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Gregory Clifford, clamait avoir eu une relation sexuelle en 2006 avec le milliardaire un an après son mariage avec Melania. Une information qui aurait rendu la Première dame furieuse selon ses proches. Quelques mois plus tôt, une mannequin de Playboy, Karen McDougal, avait elle aussi affirmé avoir eu une longue relation extra-conjugale avec le magnat de l’immobilier. Melania Trump ne fait aucune déclaration.

Un langage corporel froid

Malgré de rares prises de paroles, les gestes de la Première dame révèlent une épouse distante. Nombreuses sont les vidéos circulant où la femme du président refuse de donner la main à son mari lorsqu’ils sont tous deux en déplacement. Une attitude qui fait le bonheur des late shows américains, friands de cette union mouvementée.

Enfin, dernièrement, l’absence remarquée de la First Lady pendant vingt-quatre jours a suscité beaucoup d’interrogations. Dispute conjugale ? Rupture ? Après des semaines de rumeurs, la Première dame est réapparue aux côtés de son mari. Hospitalisée pour un problème "bénin" au rein, elle n’a pas hésité à répondre aux journalistes sur Twitter.

"Je vois que les médias continuent de spéculer sur où je me trouve et ce que je fais. Soyez rassurés, je suis ici à la Maison-Blanche avec ma famille, je me sens très bien et je travaille dur pour les enfants et le peuple américain !"

Des engagements qui contredisent ceux de son mari

À l’instar de ses prédécesseures, Melania Trump se trouve une cause à défendre : la lutte contre le cyber-harcèlement. Un choix moqué par certains alors que Donald Trump multiplie les attaques personnelles sur Twitter. "Je suis consciente que plusieurs sont sceptiques à l’idée que je parle de ce sujet [...] mais cela ne m’empêchera pas de faire ce qui est juste", avait-elle alors répliqué. La Maison-Blanche avait même déconseillé la Première dame de s'engager sur ce sujet.

En mai 2018, quelques jours après les révélations d’infidélités de son époux, elle lance le programme "Be Best" ("Soyez meilleurs"). Objectif : améliorer le bien-être des jeunes Américains et prévenir des dangers de la drogue et des réseaux sociaux.

Un mois plus tard, la séparation des familles de migrants en raison de la politique de "tolérance zéro" soutenue par l’administration Trump provoque l’indignation. Quelques jours après le début de la polémique, Donald Trump autorise la réunification des familles. De son propre aveu, il explique que son épouse a influencé sa décision. Le lendemain, Melania Trump fait une apparition surprise dans un centre d’accueil pour enfants au Texas. Campagne de communication orchestrée par la Maison-Blanche ou prise de position spontanée de la Première dame ?

En prenant davantage la parole sur des sujets qui lui tiennent à coeur, la First Lady prouve comme son mari, son imprévisibilité.

H.G

Les Américains rendent hommage à Joël Robuchon

Il était le chef le plus étoilé. Joël Robuchon, 73 ans, est décédé, lundi 6 août, des suites d'un cancer. De Londres à Toyko, en passant par Hong Kong, le cuisinier a fait rayonner la gastronomie française dans le monde entier, y compris aux Etats-Unis. Les médias et les chefs américains n'ont pas manqué de lui rendre hommage.

Une solide implantation aux Etats-Unis

Joël Robuchon ouvre son premier restaurant aux Etats-Unis en 2005. Il porte alors son choix sur l'hôtel MGM Grand à Las Vegas. En 2006, le chef pose ses marmites au Four Seasons, à New York, mais l'établissement ferme six ans plus tard. L'année 2017 marque son retour dans la Grosse Pomme : le Français ouvre le Grill de Joël Robuchon, dans le quartier de Chelsea. Un projet similaire devait également voir le jour à Miami.

Une pluie d'éloges dans les médias

Les médias américains ne tarissent pas d'éloges au sujet du cuisinier. USA Today présente Joël Robuchon comme un "chef iconique" qui laissait ses clients entrer dans la cuisine. Pour Fox News, il est "légendaire" tandis que le Washington Post préfère le qualifier de "maître". Selon le site spécialisé Eater, Joël Robuchon "laisse derrière lui un héritage très influent".

Le monde de la cuisine en deuil

Sur les réseaux sociaux, les chefs sont nombreux à rendre hommage au "cuisinier du siècle". Parmi eux, Andrew Zimmern, connu pour ses émissions de télévision. Il se souvient d'un homme "plus que gentil".

Sur Twitter, Simon Majumdar, star de la télévision américaine, évoque une "triste perte pour le monde de la cuisine".

Quant au restaurateur Danny Meyer, il remercie Joël Robuchon pour lui avoir donné l'inspiration. Celui qui a notamment créé la chaîne de fast food Shake Shack montre ainsi que le chef français était un modèle pour tous dans le milieu de la cuisine, qu'elle soit gastronomique ou non.

Une célèbre purée de pommes de terre

Pommes de terre cuites avec leur peau, beaucoup de beurre et, surtout, pas de mixeur... La purée de Joël Robuchon est devenue iconique dans les années 1980. Dans leurs nécrologies, les médias américains, tels que Fox News et The Huffington Post, ne manquent pas de mentionner ce célèbre plat. Par la même occasion, USA Today rappelle que la cuisine de Joël Robuchon était "souvent décrite comme simple".

A l'époque, les Etats-Unis ont participé à la renommé de cette purée. Le New York Times en a publié la recette tandis que Patricia Wells, journaliste et auteur américaine, a évoqué le plat dans son livre consacré au chef, Simply french, en 1991: "Il s'est rendu compte tôt que si vous donne z aux gens des pommes de terres, des pommes de terre et encore des pommes de terre, ils seront éternellement reconnaissants, et satisfaits à jamais."

C.L

Les requins attaquent en Floride

Au début de l'été, en Floride, deux squales s'en sont pris à des nageurs presque simultanément.

C'est la saison des vacances. En Floride : baignade, surf et bronzette. 1 900 kilomètres de côtes, un terrain de jeu idéal pour les amoureux de l'océan, à condition d'être prêt à le partager. Car les requins sont eux aussi de la partie, à quelques mètres du bord, dans les eaux troubles de l'Atlantique, au milieu des baigneurs. Mais pas de quoi les décourager : tous ici savent à quoi s'en tenir. "On essaye de laisser les enfants au bord, là où l'eau est peu profonde, comme ça, s'il y a un requin, on peut le voir plus facilement ou du moins sortir plus vite", confie une mère de famille au micro de France 2.

Deux attaques le même jour

Cette côte atlantique est comme une autoroute pour requins, mais pas question pour autant d'interdire la baignade. Trois attaque seulement en 140 ans en Floride, en tout cas, jusqu'à la semaine dernière. Justin Theobald se baignait tranquillement avec son fils de 8 ans, dans 60 centimètres d'eau, lorsqu'il a été attaqué. "J'ai senti quelque chose qui me tirait vers le bas et exerçait une pression sur mon pied. Il l'a secoué de gauche à droite, je me suis retourné, je lui ai mis sans le vouloir un coup sur la tête", raconte-t-il. Deux opérations, des mois de rééducation pour récupérer l'usage de son pied seront nécessaires. Justin pensait faire exception, mais ce jour-là sur cette plage, il n'a pas été le seul à se faire attaquer. Pour les autorités, les pêcheurs en sont les principaux responsables.

Reportage d'Anne-Charlotte Hinet, Fabien Fougère et Courtney Vinopal

Trump relance la production de charbon

Après le gel des normes environnementales liées à l'industrie automobile, Donald Trump veut relancer les mines de charbon. 

Le charbon, c'était l'or noir de l'Amérique. Il comptait des milliers de mines à travers le pays. En cinq ans pourtant, 200 000 emplois ont été supprimés dans cette industrie. Mais Donald Trump a promis son grand retour. "On va sauver cette industrie, croyez-moi ! J'adore les mineurs", avait lancé le président américain au cours d'un meeting.

Une industrie très polluante

Dans les mines de Virginie Occidentale, les mineurs veulent y croire. "J'ai vécu les meilleures années du charbon, j'ai aussi vécu les pires", explique Fred Stinson, un mineur qui travaille depuis 47 ans. "On a été au chômage pendant 21 mois. Depuis que Trump est arrivé, on a repris le travail", se réjouit un mineur. "Obama était ouvertement contre le charbon. Il nous a imposé plein de nouvelles règles, et ça a failli nous achever. Les gens ne comprennent pas", déplore Bill Willim Adams, le patron de la mine. Dans la région, le charbon a vécu une longue agonie. Avec la dérégulation, l'embellie arrive.

Reportage d'Agnès Vahramian, Régis Massini et Andreane Williams

Incendies en Californie : « Vivre ici a un prix »

Depuis le mois de juillet, une quinzaine de feux ravagent la Californie. Huit personnes ont perdu la vie et des milliers d'hectares ont été détruits, à travers l'Etat, malgré la présence de 12 000 pompiers. Sur place, un Français expatrié raconte son quotidien, fait de feu et de fumée.

Arbres décimés, voitures calcinées, maisons incendiées... En Californie, les flammes, parfois incontrôlables, détruisent tout et laissent, sur leur passage, des villes fantômes. Arnaud Hubert, 47 ans, est un habitué des incendies. Ce Français vit à Kelseyville, à 200 kilomètres au nord de San Francisco. Depuis plus d'une semaine, son domicile est menacé par l'incendie River Fire. Malgré l'ordre d'évacuation, Arnaud Hubert a décidé de rester dans sa maison. "Le feu est situé à huit kilomètres de chez moi mais je vis à côté de vignobles. Par expérience, ils créent des barrières assez efficaces", explique le producteur web.

Arnaud Hubert vit en Californie depuis 1999. Photo : DR

Installé en Californie depuis 1999, Arnaud Hubert vit au rythme des catastrophes naturelles. "A mon arrivée, j'étais conscient du risque de tremblements de terre, pas vraiment d'incendies, se souvient-il. Mais il suffit de se promener pour comprendre qu'ici, ça brûle facilement. Il y a beaucoup d'herbe sèche." En 2007, le Français, un peu plus aguerri, a immédiatement éliminé certains quartiers quand il a cherché une maison dans le Comté de Lake. Car chaque année, des incendies ravagent cette région. "Malheureusement, c'est un style de vie. Vivre en Californie a un prix", commente-t-il.

« Personne n'est à l'abri »

Cette année, les feux se sont déclenchés bien plus tôt. "C'est le pire été de loin", assure Arnaud Hubert. A l'extérieur, l'air est difficilement respirable. "Je porte un masque alors que normalement, nous avons le meilleur air de Californie. Nous pouvons même voir la Voie lactée"poursuit-il.

C'est tout un quotidien qui se trouve bouleversé. "En cas de coupure de courant, il faut s'assurer d'avoir un portable qui reste chargé, de l'éclairage, etc. Le groupe électrogène devient essentiel", détaille Arnaud Hubert. Pour la première fois, le Californien d'adoption a chargé un véhicule et évacué, par précaution, ses affaires personnelles. "Je suis prêt à partir", indique-t-il. Sa famille, qui s'est absentée avant que les feux sévissent, est restée éloignée de Kelseyville. Reste les voisins, avec qui il s'informe régulièrement.

Feux de forêt actifs au 30 juillet. Infographie: AFP

Quand Arnaud Hubert entend les habitants du Comté de Lake évoquer l'idée de déménager, il se montre sceptique. "Pour aller où ? s'interroge-t-il. Personne en Californie, ni même aux Etats-Unis, n'est à l'abri." Si sa maison était détruite, il la reconstruirait, dans le même quartier, avec des matériaux plus résistants.

Avant tout, le Français fait confiance aux autorités locales : "Le Comté est relativement bien organisé. Malheureusement, il est habitué... Il y a plusieurs abris et une équipe de volontaires travaille même avec la fourrière afin d'évacuer le bétail."

Dans l'ensemble du pays, d'après le centre national de coordination des incendies (NIFC), quarante-deux incendies d'envergure sévissaient, lundi 30 juillet, avec près de 100 000 hectares partis en fumée.

C.L

Louisiane : la montée des eaux va rayer une île de la carte

La montée des eaux et les ouragans vont avoir raison d'une île en Louisiane, dont les habitants vont devoir trouver refuge ailleurs.

C'est un bout de terre, cerné par les eaux. En Louisiane (États-Unis), l'Isle Jean Charles est menacée par la montée des eaux. Certains habitants refusent de quitter leurs terres, pourtant balayées par les catastrophes naturelles. De sorte qu'ils pourraient à terme devenir les premiers réfugiés climatiques des États-Unis.

Rongée par l'érosion, l'Isle Jean Charles est vouée à disparaître. Jonathan Parfait, qui a grandi ici, voit sa terre disparaître petit à petit. "Ici tout autour, c'était de la terre ferme avant", explique-t-il en naviguant sur l'eau.

90 % des terres déjà englouties

L'eau s'infiltre partout, et l'Isle Jean Charles a perdu près de 90% de sa surface terrestre. "Ce bras de terre était tout juste assez grand pour la largeur du bateau. C'était il y a vingt ans, explique Jonathan. C'est triste de se dire que l'endroit où vous avez grandi, où vous êtes né, ne sera plus là dans quelques années". Le temps où 400 personnes vivaient sur cette île est révolu.

Reportage de Clément Le Goff, Thomas Donzel, Courtney Vinopal et Martin Marini