Attentats de Bruxelles: Trump et Cruz mènent la course à la récupération

Les cinq candidats toujours en course pour les présidentielles américaines n'ont pas manqué de réagir aux attentats de Bruxelles, juste avant les primaires de ce soir dans l'Arizona, l'Utah et l'Idaho.

Dans une course déjà fortement marquée par les questions de politique étrangère et de sécurité, Donald Trump et Ted Cruz ont en particulier cherché à montrer leurs muscles sécuritaires.

Trump: "Je vous l'avais dit!"

Donald Trump avait gagné 7 points dans les sondages après les attaques de Paris et San Bernardino et il s'en souvient. Le milliardaire a fait le tour des "mornings shows" américains pour défendre son programme en terme de sécurité et d'immigration.

Sur les réseaux sociaux, il utilise abondamment un extrait d'une interview donnée plus tôt cette année, ou il mentionnait Bruxelles comme un "enfer" et une cible pour le terrorisme. "Regardez cette interview donnée plus tôt cette année. J'ai eu raison encore et encore sur le terrorisme. Il est temps d'être durs!"

Le programme de Trump comprend notamment l'interdiction d'accès au territoire américaine pour les personnes de confession musulmane. Cet après-midi, il a aussi réitéré son intention de rétablir l'utilisation du waterboarding ("et plus encore") par les autorités américaines.

Cruz veut des patrouilles de police dans les quartiers musulmans

Le principal challenger de Donald Trump à l'investiture républicaine est bien décidé à ne pas le laisser gagner cette course à la récupération politique. Après une brève pensée pour les victimes, la campagne du candidat a publié un message sur Facebook qui comprend une liste de propositions musclées.

Selon lui: "Nos alliés européens voient maintenant le résultat d'un mélange toxique de migrants qui ont été infiltrés par des terroristes. [...] Nous devons immédiatement arrêter le flot des réfugiés en provenance de pays avec une forte présence de Daech. [...] Nous devons sécuriser notre frontière pour empêcher l'infiltration de terroristes. [...] Nous devons permettre aux forces de l'ordre de patrouiller et sécuriser les quartiers musulmans avant qu'ils ne se radicalisent."

Ce dernier point est une nouveauté, qualifiée de "raciste" et "islamophobe" par des associations de musulmans américains.

Sans doute pas de quoi perturber Cruz, qui hurle au "politiquement correct" à chaque critique de son programme. Son message sur Facebook s'achève par ces mots: "Les jours ou notre pays se rend volontairement à l'ennemi pour montrer que nous sommes progressistes et éclairés sont terminés. Notre pays est en jeu."

We Can No Longer Surrender to the Enemy Through Political Corr...Today radical Islamic terrorists targeted the men and women of Brussels as they went to work on a spring morning. In a series of co-ordinated attacks they murdered and maimed dozens of innocent commuters at subway stations and travelers at the airport. For the terrorists, the identities of the victims were irrelevant. They –we—are all part of an intolerable culture that they have vowed to destroy. For years, the west has tried to deny this enemy exists out of a combination of political correctness and fear. We can no longer afford either. Our European allies are now seeing what comes of a toxic mix of migrants who have been infiltrated by terrorists and isolated, radical Muslim neighborhoods. We will do what we can to help them fight this scourge, and redouble our efforts to make sure it does not happen here. We need to immediately halt the flow of refugees from countries with a significant al Qaida or ISIS presence. We need to empower law enforcement to patrol and secure Muslim neighborhoods before they become radicalized. We need to secure the southern border to prevent terrorist infiltration.And we need to execute a coherent campaign to utterly destroy ISIS. The days of the United States voluntarily surrendering to the enemy to show how progressive and enlightened we can be are at an end. Our country is at stake.

Posté par Ted Cruz sur mardi 22 mars 2016

Réactions plus modérées pour Clinton, Sanders et Kasich

Par contraste avec ses deux adversaires, la réaction de John Kasich est apparue comme une anomalie. Prenant soin de souligner que "l'Amérique n'est pas en guerre avec l'Islam", il a réservé sa seule pique à Barack Obama, appelant le président à interrompre son voyage à Cuba et à revenir à Washington ou à se rendre à Bruxelles.


Du côté démocrate, Hillary Clinton s'est dite "horrifiée" par les attaques, et appelé à un renforcement des capacités de surveillance des Etats-Unis, en collaboration avec les pays européens.

Bernie Sanders est resté plus discret, appelant à resserrer les liens entre les Etats-Unis et l'Europe face à la "barbarie" du terrorisme islamique.