Un journaliste tunisien tenant un cadre de téléviseur lors d'une manifestation à Tunis contre les attaques sur des personnels de la télévision publique (25-4-2012)

"Brouillards sur la planète médias"

Avec le renversement de la dictature Ben Ali, le 14 janvier 2011, les journalistes tunisiens sont devenus «enfin libres», après «55 ans de propagande». Mais depuis, la situation a évolué. Avec l'arrivée au pouvoir d'un nouveau gouvernement conduit par le parti islamiste Ennahda à la suite des élections d'octobre, on voit se lever aujourd'hui des «brouillards sur la planète médias», pour citer un remarquable hors-série de La Presse, premier (et excellent) quotidien francophone de Tunisie.

Journaux tunisiens

Les Tunisiens et la présidentielle en France

La presse tunisienne a mis en bonne place et commenté abondamment les résultats du 22 avril. De son côté, l’homme de la rue pose parfois la question au Français de passage. Dans les milieux intellectuels, très informés, on n’a pas besoin de l’interroger. Mais tous se montrent sensibles à la manière dont sont traités les musulmans et les immigrés dans la campagne.

A l'entrée de l'université de la Manouba, dans la banlieue de Tunis

Propos d'islamistes à l'université de la Manouba à Tunis

Depuis plusieurs mois, l’université de la Manouba est le théâtre d’incidents avec des salafistes. Ceux-ci, qui perturbent les cours et ont empêché le doyen d’accéder à son bureau, demandent notamment que les étudiantes puissent porter librement le voile. Le jour où nous y étions (le 26 avril 2012), la situation était calme. Nous avons pu discuter librement avec plusieurs étudiants islamistes.

Abdelkrim Hizaoui (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)

Les incidents avec les salafistes: l'analyse d'un universitaire

Une agression a été menée le 23 avril devant la télévision publique à Tunis par des «sit-inneurs» salafistes. Un incident qui fait suite à de nombreux autres. La Tunisie est-elle en train de prendre un mauvais virage ? La réponse de l’universitaire Abdelkrim Hizaoui, responsable du Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs (CAPJC).

La plaque à l'entrée de l'école de la fondation Bouebdelli (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)

La démocratie qui «grince»: rencontre avec un couple à part

On peut presque dire que le couple Madeleine et Mohamed Bouedbelli est une institution à Tunis... Ce couple, marié depuis 50 ans, est à l’origine d’une fondation scolaire et universitaire qui porte son nom. Partisans de Habib Bourguiba, le fondateur de la Tunisie moderne, et opposants à la dictature de Ben Ali, «ce sont vraiment des gens à part», remarque un observateur avisé. Rencontre.

Des journalistes de Nawaat au travail. A gauche, le rédacteur en chef, Malek Kadhraoui. De dos, à droite, le webmestre, Houssem Hajlaoui

Nawaat ou la volonté d'une information alternative

«Il n’y a pas de démocratie sans médias indépendants», proclame-t-on haut et fort à Nawaat («le noyau» en arabe), site d’information et de blogs installé dans le cœur de Tunis. Un site qui se définit comme un «média alternatif activiste». Lequel a des positions qui bousculent certaines idées reçues sur la situation actuelle dans le pays, les salafistes…