Incendies en Californie : la ville de Paradise après le drame

Les images parlent d'elles-mêmes. France 2 s'est rendue à Paradise après les violents incendies. Reportage.

Paradise (Californie, États-Unis) n'est désormais plus qu'une ville de cendres enveloppée d'une couleur orange, celle du soleil qui ne parvient pas à percer la fumée. Ce qui frappe désormais en arrivant à Paradise, c'est le silence. La ville de 26 000 habitants, il y a encore trois jours, est vide et entièrement dévastée. Seules les cheminées des maisons sont encore debouts.

228 personnes encore portées disparues

Paradise avait une église, elle est également partie en fumée. Son Diner typique a lui aussi été englouti par les flammes. La maison de retraite, la boutique de vin, tout est détruit. La ville abritait beaucoup de personnes âgées, malades ou sans voiture pour fuir. 228 personnes sont encore portées disparues. Jeudi 8 novembre, des milliers d'habitants ont fui par la route. Aux limites de la ville, désormais interdite à ses habitants, certains attendent des nouvelles de leurs proches. À une vingtaine de kilomètres de Paradise, la solidarité s'organise pour les habitants. Ces derniers ne retourneront à Paradise pas avant plusieurs semaines, mais ils ont promis de reconstruire leur paradis.

 

Un reportage d'Agnès Vahramian, Fabien Fougère et Rebecca Suner 

Californie : une fusillade fait 12 morts dans un bar

Un ancien soldat a ouvert le feu dans un bar et tué au moins 12 personnes. Il a fait irruption dans l'établissement qui accueillait une soirée étudiante et a tiré à l'aide d'une arme de gros calibre. Il s'est ensuite suicidé. 

D'après les statistiques du FBI, la ville de Thousand Oaks, en Californie (États-Unis), était l'une des plus sûres de toute l'Amérique. Ça ne l'a pas empêché d'ajouter son nom à la longue liste des tueries de masse. Mercredi 7 novembre au soir, ce sont des étudiants qui ont été pris par surprise en boîte de nuit. Les gardes de sécurité n'ont rien pu faire, tout comme le premier policier à entrer dans les lieux, qui a été abattu.

L'auteur des faits avait connu des soucis psychologiques

Le tireur s'est ensuite suicidé. Selon la police, l'auteur a 28 ans, il s'appelle Ian David Long, c'est un ancien militaire des Marines. Il avait connu quelques soucis psychologiques et avait acheté légalement son arme. Le drapeau américain est en berne à la Maison-Blanche. La nouvelle majorité démocrate à la Chambre des représentants a une nouvelle fois promis qu'elle s'attaquerait aux violences faites avec les armes à feu.

Midterms : Au lendemain des résultats, nous avons posé 3 questions à Gerry Warburg, politologue

C'est officiel, Donald Trump devra cohabiter lors des deux dernières années de son mandat. Les démocrates ont pris le contrôle de la Chambre des représentants, mardi 6 novembre, au terme des élections de mi-mandat, en dépassant le seuil de la majorité fixé à 218 sièges. 

Les républicains gardent toutefois la main sur le Sénat. Malgré cette victoire en demi-teinte, le président américain s'est réjoui lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche. "C'était un grand jour, un jour incroyable", a-t-il déclaré. "Le Parti républicain a défié l'histoire pour étendre notre majorité au Sénat et en déjouant de façon importante les prévisions à la Chambre" des représentants, a-t-il jugé.

Au lendemain des résultats le bureau de France 2 Washington fait le point sur les résultats avec Gerry Warburg, politologue.

Venons-nous d'assister à la vague démocrate tant attendue ? 

Gerry Warburg : Il n'y a eu de vague démocrate ni au Sénat ni dans le centre du pays, comme c'était attendu : le Texas et le Dakota du sud restent républicains. En revanche, la vague a bien déferlé sur la Chambre des représentants, mais aussi sur les banlieues américaines. Les villes deviennent démocrates, et les banlieues blanches se retournent contre leur président. Les démocrates ont gagné les banlieues. C'est un fait propre à la géographie politique au États-Unis. Les femmes candidates et élues dans ces banlieues représentent souvent des complications pour Donald Trump. La plupart de celles qui s'apprêtent à siéger à la Chambre des Représentants rejettent les valeurs du président.

Pourtant, globalement, quand vous regardez une carte des résultats, le pays est majoritairement rouge, c'est-à-dire républicain. En définitive, les États-Unis sont encore plus divisés qu'ils ne l'étaient hier.

Ces élections sont-elle donc une victoire pour Donald Trump ? 

Gerry Warburg : Assurément, non. La Chambre des Représentants, désormais majoritairement démocrate, va désormais contrôler tout ce qu'il souhaite entreprendre. À sa tête, Nancy Pelosi entend réguler les activités du président. Elle aura le pouvoir de refuser certaines de ses initiatives. Aux États-Unis, la Chambre est l'organe le plus proche du peuple. Il n'y a aucun doute quant au fait qu'elle représentera un obstacle de taille face à lui.

Mais, comme nous avons pu l'entendre ici et là, aucune procédure d'impeachment ne sera lancée à son encontre. Le Sénat reste républicain, et ce n'est pas surprenant. Trump a déjà revendiqué d'"énormes victoires" au Texas, en Floride et dans le Kentucky. Ces élections étaient avant tout un référendum, une assurance que son pouvoir est toujours entier.

La course à la présidentielle 2020 débute-t-elle officiellement aujourd'hui ? 

Gerry Warburg : Oui, absolument ! 2020 commence aujourd'hui. Il faut même s'attendre à ce que plusieurs démocrates, comme Harris Warren et Cory Booker, renforcent prochainement leurs forces politiques respectives. 

 

Reportage : Ces ouvriers d'Harley-Davidson derrière Donald Trump

Les entreprises américaines ont vu le prix de l'acier s'envoler à cause de la guerre commerciale engagée contre la Chine par Donald Trump. Malgré des ventes en baisse pour Harley Davidson, des bikers soutiennent le président américain.

En Pennsylvanie aux États-Unis, 500 motards font leur parade annuelle pour lever des fonds pour les enfants malades. Ils se donnent rendez-vous dans la ville de York, là où se trouve l'usine d'assemblage de Harley Davidson. Dan Shinners est ouvrier dans l'usine depuis trente ans et il est heureux que Donald Trump se soit levé contre la mondialisation. "Trump a raison de vouloir rééquilibrer les choses et notamment avec la Chine", confie-t-il. Chez les bikers les candidats républicains vont faire le plein des voix lors des élections de mi-mandat. Un plébiscite y compris chez les femmes. Une stratégie à double tranchant pour le président américain. 

Un soutien malgré la délocalisation

L'usine de York emploie 1 000 salariés, un poumon économique pour toute la région. En ouvrant la guerre des taxes avec l'Europe et la Chine, Donald Trump a fait grimper le prix de l'acier. Le patron d'Harley Davidson a prévenu qu'il allait devoir délocaliser ses usines en dehors des États-Unis. Mais les employés soutiennent leur président. Il y a quelques années, la Pennsylvanie votait pour Barack Obama. Donald Trump a retourné l'État en 2016 et espère rééditer cette victoire avec les élections de mi-mandat, mardi 6 novembre.

Un reportage de  Loïc de la Mornais, Fabien Fougère, Charlotte Mattout et Jeanne Bouzereau

Midterms : un vote crucial pour Donald Trump

Aux États-Unis, c'est jour de vote, pour les élections de mi-mandat. Notre journaliste Loïc de la Mornais, en direct de Virginie, fait le point sur les scrutins en cours.

Les midterms, qui se déroulent mardi 6 novembre, sont un jour de test pour Donald Trump. Tout l'enjeu est de savoir si ce président, clivant, va conserver sa majorité. "Les bureaux de vote sont ouverts depuis une heure déjà et on s'attend à une très forte participation", rapporte le journaliste Loïc de la Mornais, en direct de la Virginie, aux États-Unis. "D'habitude, ces élections de mi-mandat, législatives, ne passionnent pas les foules, mais cette année, en 2018, c'est différent parce qu'il y a Donald Trump, sa personnalité clivante qui divise l'Amérique", souligne le journaliste.

Un référendum pour ou contre Donald Trump

"Ces élections vont être un référendum pour ou contre Donald Trump. En jeu, il y a le renouvellement de tous les députés et d'un tiers des sénateurs. Les démocrates se sont battus jusqu'au bout, comme on l'a vu avec Barrack Obama, qui a été appelé à la rescousse pour mobiliser les jeunes. De son côté, Donald Trump, lui aussi, a tenu des meetings jusqu'à la dernière heure. Et l'enjeu aussi, pour les démocrates, c'est de reprendre la chambre des représentants, l'équivalent de notre Assemblée nationale, et de forcer Donald Trump à entrer en cohabitation. Dernière information importante, il n'y a jamais eu autant de femmes candidates dans cette élection", conclut Loïc de la Mornais.

À la rencontre de ces Américains qui ont peur des "Latinos"

À la veille des élections de mi-mandat, France 2 s'intéresse à la peur des "Latinos" qu'entretiennent certains Américains.

Hazleton, en Pennsylvanie (États-Unis), est une ville de la campagne américaine. Une ville de 25 000 habitants dans laquelle souffle un vent de colère. "Moi, je vois des gens qui arrivent ici et qui demandent : 'c'est où les trucs gratuits ?'", assure un homme. 

De 5 à 52%

Aux États-Unis, les habitants sont recensés par origine ethnique. C'est autorisé contrairement à la France, où c’est interdit. En quinze ans, à Hazleton, les Hispaniques sont devenus majoritaires, passés de 5 à 52% de la population. Et ce qui perturbe le plus les Américains dits "Blancs" rencontrés par France 2, c'est d'entendre et de voir écrit de l'espagnol. "On plaisantait avant en disant qu'on devenait la minorité de cette ville, mais maintenant ce n'est plus une blague", confie Bob Sacco, serveur dans un bar. À Hazleton, la démographie change, la population blanche vieillit. En 2044, dans moins de trente ans, selon les projections du gouvernement américain, les Blancs représenteront moins de 50% des habitants du pays.

 

Un reportage d'Agnès Vahramian, Fabien Fougère, Charlotte Mattout et Thomas Donzel 

Donald Trump en meeting pour les élections de mi-mandat

À la veille des élections de mi-mandat, républicains et démocrates jettent leurs dernières forces dans la campagne. Mardi 6 novembre, les Américains vont renouveler les 435 élus de la Chambre des représentants et 35 des 100 postes de sénateurs

Dans la ville d'Elko, 20 000 habitants, seul l'aéroport est assez grand pour accueillir les supporters venus de tout l'État pour le meeting de Donald Trump, et tout le monde ne pourra pas entrer. Le président est venu soutenir les candidats républicains locaux pour les élections de mi-mandat, mais c'est lui que le public attend.

Ville contre campagne 

La galvanisation des chiffres de l'économie, la critique des médias et des adversaires démocrates... Fidèle à ses habitudes, Donald Trump n'hésite pas à donner des surnoms peu flatteurs à la candidate démocrate locale au poste de sénatrice. Au Nevada (États-Unis), la lutte pour les élections sera serrée. La partie rurale votera républicains, mais la grande ville de l'État, la célèbre Las Vegas, est plutôt démocrate. Ville contre campagne, la fracture est toujours aussi forte dans l'Amérique de Donald Trump.

Reportage de Loïc de la Mornais, Thomas Donzel, Charlotte Mattout et Jeanne Bouzereau 

Midterms: une vague rose déferle sur le Congrès américain

C'est un record. 529 femmes ont présenté leur candidature pour accéder au Congrès, en novembre prochain, à l'occasion des élections de mi-mandat. 260 d'entre elles sont encore en lice. Cette vague rose (pink wave) survient après une année marquée par le mouvement Me Too et la défiance envers Donald Trump. Cinq candidates démocrates à connaître.

Alexandria Ocasio-Cortez

Cette candidate de 29 ans a gagné la primaire démocrate de la quatorzième circonscription de New York. Une véritable surprise pour les médias. Car la jeune activiste a battu Joseph Crowley, un baron du parti. Originaire du Bronx, Alexandria Ocasio-Cortez fait campagne résolument à gauche, en misant sur ses origines et sa volonté de défendre la classe ouvrière. Si elle a étudié l'économie et les relations internationales, elle était encore serveuse dans un bar à cocktails de Manhattan il y a quelques mois.

Rashida Tlaib

Rashida Tlaib, 42 ans, a remporté la primaire de son parti dans la treizième circonscription du Michigan. Sans candidat républicain en face d'elle, la progressiste sera donc élue. Fille d'immigrés palestiniens, Rachida Tlaib sera surtout la première femme musulmane à entrer au Congrès. Cette ancienne avocate, originaire de Détroit, a été élue à la Chambre des Représentants de l'État du Michigan en 2008. Elle a fait parler d'elle en 2016 en se faisant expulser d'un meeting de Donald Trump.

Debra Haaland

A 58 ans, Debra Haaland fait partie des neuf amérindiennes qui briguent un mandat. La démocrate présente sa candidature pour le premier district du Nouveau-Mexique. Née à Winslow (Arizona) et membre de la tribu Pueblo of Laguna (Nouveau-Mexique), Deb Haaland a combattu l'alcoolisme et les problèmes financiers avant de se lancer dans la politique. Elle milite notamment pour l'accès aux soins de santé et à l'université. Elle-même rembourse encore son prêt qui a lui permis de financer des études de droit.

Ilhan Omar

Issue d'une famille somalienne, Ilhan Omar, 36 ans, est candidate pour représenter le cinquième district du Minnesota. Elle est arrivée aux États-Unis à l'âge de 12 ans, après avoir vécu quatre ans au Kenya dans des camps de réfugiés. Diplômée en politiques internationales, Ilhan Omar est la première Américano-Somalienne à avoir été élue à la législature d’un État. Elle travaille pour Women Organizing Women Network, une association qui aide les femmes d'Afrique de l'Est à prendre des responsabilités.

Sharice Davids

Sharice Davids, 38 ans, est candidate pour la troisième circonscription du Kansas. Elle pourrait devenir la première personne LGBT à représenter cet État.  Avocate et ancienne championne d'arts martiaux mixtes (MMA), Sharice Davids est issue de la Nation Ho-Chunk du Wisconsin. Élevée par une mère célibataire et militaire, elle a été la première de sa famille à accéder à l'université. Si la démocrate est élue, elle veut notamment faciliter l'accès aux études supérieures.

C.L

"Emmanuel Macron doit réévaluer sa relation aux États-Unis et à Donald Trump"

Donald Trump se rendra à Paris à l'occasion des commémorations du 11 novembre. Mais pour Emmanuel Macron, il est temps de prendre ses distances avec le président américain. Explications avec Célia Belin, chercheuse invitée à Brookings Institution.

Quelle vision Donald Trump a-t-il de la France ?

C.B: Pour le président américain, la France est avant tout un partenaire dans la lutte anti-terroriste. À ce titre, les deux pays ont une très bonne relation. Le problème, c'est que Donald Trump a une vision beaucoup plus négative de l'Union européenne. Il a dit, à plusieurs reprises, qu'elle est une ennemie, notamment sur les questions commerciales. Sa vision de la France n'est pas donc pas entièrement positive, bien au contraire.

Emmanuel Macron s'est-il trompé en jouant la carte de la proximité avec Donald Trump ?

C.B: Quand Donald Trump a été élu, les intérêts américains et français étaient assez alignés. Il se trouve aussi que les deux hommes sont des outsiders : ils ont renversé le système de pouvoir dans leur pays. Le président Macron a donc saisi cette opportunité pour se rapprocher du président Trump, que les autres européens n'arrivaient pas vraiment à aborder. Emmanuel Macron a eu raison de tenter cette technique pendant la première année.

Aujourd'hui, le président français doit-il prendre ses distances ?

C.B: Cette relation est dans un moment intermédiaire: elle a été excellente au cours de la première année mais la France se rend compte progressivement que l'administration Trump démantèle le système multilatéral et nuit aux organisations sur lesquelles l'Europe s'appuie. Le président Macron doit réévaluer sa relation aux États-Unis et à Donald Trump, vers plus de distance. 

Emmanuel Macron n'a donc rien obtenu de Donald Trump...

C.B: Il a obtenu des choses ponctuelles : une bonne coordination après l'affaire Skripal [NDLR : la tentative d'assassinat d'un ancien espion russe en Angleterre] ou encore lors des attaques chimiques de Bachar el-Assad sur son peuple. Mais concernant les grands enjeux globaux, le multilatéralisme, l'évolution du lien transatlantique, le Président Macron, comme les autres chefs d'État européens, n'arrive à rien avec cette administration.

Pourquoi Donald Trump refuse-t-il l'aide du président français ?

C.B: Le président Macron cherche à construire un agenda positif. Il a, par exemple, proposé que la France et les Etats-Unis travaillent ensemble sur le défi chinois. Jusqu'à présent, l'administration américaine n'est pas intéressée. Cette dernière a vraiment une ambition unilatérale : elle cherche à travailler seule et ne s'appuie pas sur ses alliés.

Quelles stratégies la France doit-elle adopter ?

C.B: La France doit faire attention à ne pas trop se mettre en avant. Elle a besoin de jouer collectif. Les Européens sont très unis sur le commerce mais ils doivent encore beaucoup discuter au sujet de la défense et plus largement de la politique étrangère. Mais s'il faut prendre un peu de distance avec Donald Trump, il faut néanmoins continuer à travailler avec l'Amérique de long terme : les entreprises mais aussi le Congrès. La politique américaine se transforme, évolue. Il peut y avoir du changement lors des élections de mi-mandat, en novembre prochain, ou peut-être en 2020 ou 2024. La France doit pouvoir miser sur une relation future.

Propos recueillis par C.L

Consultez le rapport complet (en anglais) de Célia Belin à ce sujet sur le site de Brookings Institute.

Marchés d'ailleurs : Albuquerque, le rendez-vous des cow-boys

Au Nouveau-Mexique, on se plonge dans l'Amérique des cow-boys, celle des éleveurs qui présentent une fois par an leurs plus belles bêtes pour une vente aux enchères à Albuquerque. Un rendez-vous incontournable.

Un état presque aussi grand que la France. Au Nouveau-Mexique il y a pratiquement une vache par habitant et dans ses plaines, les cow-boys existent encore. Ce sont les éleveurs et une fois par an ils conduisent les plus belles bêtes de leur troupeau à la foire d'Albuquerque, une des plus importantes des États-Unis. Sous bonne garde des hommes du shérif, veaux, vaches, chèvres et cochons paradent avec leurs éleveurs avant d'entrer dans un immense hangar. Kindal Smith n'a que 17 ans, mais dans sa famille, on est éleveur de père en fille : "J'ai élevé ce veau dans le ranch de ma famille depuis tout bébé, on a commencé à le nourrir alors qu'il avait juste 3 mois, c'est pratiquement mon meilleur ami, car j'ai passé des heures à prendre soin de lui", explique la jeune fille. Elle essaiera d'en tirer le meilleur prix lors de la vente aux enchères : une fierté, mais aussi un enjeu pour toute la famille. "On espère vendre ce veau autour de 4 000 euros, ça permettrait à ma fille d'en acheter d'autres et d'économiser pour ses études", explique le père de Kindal. Elle parvient à vendre son veau 5 100 euros, mais avoue déjà qu'elle aura du mal à le voir partir avec un autre.

La gloire du rodéo

À la foire d'Albuquerque, il y a des présentations de tout ce qui nage, court ou galope. Il y a même des courses de porcelets. Dans ce sud américain, l'épreuve de toutes les gloires est bien sûr le rodéo : en coulisses, Bill Tutor se prépare, lui qui fait du rodéo depuis l'âge de 11 ans. "J'essaye de ne pas être superstitieux, mais j'ai mes petites habitudes", explique-t-il. Comme pour toute compétition de haut niveau, les cow-boys sont accompagnés par des médecins, car les blessures peuvent être nombreuses. Dans le monde du rodéo, on ne plaisante pas avec les valeurs américaines et on entre dans l'arène au son de l'hymne américain. La compétition démarre avec ses premiers éjectés et Bill Tutor doit rester au minimum huit secondes sur ce cheval indompté. Désarticulé, mais pas éjecté, il en sort vainqueur.

Reportage de Charlotte Mattout, Fabien Fougère et Loïc de la Mornais