Du café d’orge pour remplacer le petit noir que nous avons l’habitude de commander après nos repas. Cette idée, Yoann et Nathalie Gouéry l’ont eu du temps où ils étaient restaurateurs, dans les Côtes d’Armor, privilégiant les circuits courts et les produits bio. « Comme on voulait toujours du local, on s’inspirait l’hiver d’un livre de cuisine gauloise. A la fin de ce livre, il y avait une recette de café d’orge, que j’ai testé », explique Yoann Gouéry.
« Des notes de céréales grillées, une pointe de noisette… »
Et le restaurateur a aimé. « Ce qui ressort dans un premier temps, c’est un goût de pain grillé ou de noisette, décrit-il. Et suivant les palais, des notes de caramel, de chocolat, de réglisse apparaissent. C’est dû à la torréfaction du sucre de la graine. C’est beaucoup moins fort qu’un café, l’amertume est légère. Mais en terme de saveur, c’est largement aussi riche. »
Il ne restait plus au couple qu’à convaincre leurs clients de goûter ce nouveau breuvage. Pour cela, ils ont eu recours à une « technique commerciale » qui s’est vite avérée payante. « Quand le gens nous demandaient un café, on proposait systématiquement l’Orgé. Si ça ne leur plaisait pas, on remettait un café gratuitement. » Résultat : sur dix boissons chaudes consommées, sept étaient de l’Orgé. Quand Yoann et Nathalie Gouéry décident de cesser leur activité, ils savent déjà comment rebondir.
« Proposer une alternative locale »
En 2014, il créent une petite entreprise de torréfaction et se lancent dans la fabrication et la distribution d’Orgé. La production reste artisanale, les convictions n’ont pas changé : produire bio et local. Issu de l’agriculture biologique du pays de Saint-Brieuc, l’Orgé trouve sa place dans les rayons de 150 points de vente de la région. Il s’en écoule cinq tonnes chaque année. Un autre produit s’apprête même à le rejoindre.
Du thé « breton »
Après l’orge, pour remplacer le café, Yoann Gouéry porte son dévolu sur une autre céréale pour remplacer le thé. Le Sobacha est une infusion de blé noir très populaire au japon. « Par hasard, dit-il, j’ai goûté, j’ai aimé », et il s’est lancé dans sa production. Un nouveau projet mis en place avec l’aide des Greniers bio d’Armorique, groupement d’agriculteurs en Bretagne et des Pays-de-la-Loire. 30 hectares d’une variété spéciale de sarrasin nommé kora ont été plantés pour répondre aux besoins de la petite entreprise. La première récolte est en court.
Bientôt, à la terrasse d’un café, au petit déjeuner ou à la fin d’un bon repas, on ne vous demandera peut-être plus « thé ou café ? », mais plutôt « Orgé ou Sobacha ? »…