Pour accueillir l’Euro de football, Alain Juppé inaugurait à Bordeaux il y a un an un stade dernier cri. Si l'esthétique du stade n'a pas suscité de polémique, la facture présentée aux bordelais est plus problématique.
Le 24 octobre 2011, les conseillers municipaux ont approuvé le montage financier du nouveau stade. Dans la délibération, le coût du stade est de 3 583 000 euros par an pendant 30 ans, soit 107 490 000 euros selon la mairie. Mathieu Rouveyre, conseiller municipal de l’opposition a découvert que la facture est en fait bien plus élevée : "On s’aperçoit qu’à l’article 11.4.2, la ville s’est engagée par contrat à payer les impôts et taxes normalement par Vinci et Fayat." Au total, 97 millions d’euros ne figurent pas dans la délibération municipale.
L'oubli n’a pas échappé au Conseil d’Etat qui vient d’annuler la délibération autorisant la construction du stade. Motif : les 80 millions d’euros d’impôts ainsi qu’une subvention de 17 millions d’euros versée par la ville auraient dû figurer dans la délibération. Pour le Conseil d’Etat, "cette omission (...) caractérise une insuffisance d’information des membres du conseil municipal sur les conséquences financières du (...) contrat."
En clair, les élus municipaux n’ont pas pu voter en pleine connaissance de cause. La décision du Conseil d’Etat n’empêchera les spectateurs d’assister à l’euro dans le stade de Bordeaux. Le Conseil Municipal a 4 mois pour voter une nouvelle délibération conforme. En espérant qu’Alain Juppé soit plus rigoureux dans les chiffres cette fois-ci.