Les coulisses de la santé des présidents américains

Depuis son élection, plusieurs psychiatres et journalistes s'inquiètent de l'état de santé mentale de Donald Trump. Plus récemment, la publication du livre de Michael Wolff Fire and Fury: inside the Trump White House (Feu et Furie: à l'intérieur de la Maison Blanche) a relancé le débat sur la capacité de Donald Trump à gouverner. Trump n'est cependant pas le premier président américain dont la santé physique ou mentale inquiète. D'autres présidents célèbres, comme John F. Kennedy et Theodore Roosevelt, ont eux aussi fait l'objet de polémiques. Retour sur ces présidents dont l'état de santé a inquiété.

Abraham Lincoln

Abraham Lincoln souffrait de dépression sévère parfois accompagnée de symptomes psychotiques. Bien que jamais diagnostiqué à son époque, les historiens et psychiatres qui ont étudié l’ancien président s’accordent aujourd'hui pour dire qu’il souffrait de dépression clinique.

Woodrow Wilson

Un des secrets les mieux gardés de la présidence des États-Unis reste celui de l'état de santé du président Woodrow Wilson, en fonction de 1913 à 1921. Lors de la conférence de la paix à Paris en 1919, Wilson est en très mauvaise santé. Le président souffre de réactions délirantes et de graves altérations cérébrales. En octobre 1919, il est victime d'un arrêt cardiaque et se trouve incapable d'exercer pendant quelques jours. Ces épisodes sont gardés secret par son docteur, Dr. Grayson, et sa femme Edith qui l'isolent de son Premier ministre, de son cabinet et surtout de son peuple. Les Américains n'apprennent la vérité que des décénnies plus tard.

Franklin D. Roosevelt

Franklin D. Roosevelt, atteint de paralysie des jambes, est le seul président handicapé à avoir été élu. Cependant, la plupart des Américains ne connaissaient pas la gravité de sa maladie. Les photos du président étaient prises sous un certain angle permettant de cacher au mieux son fauteuil roulant. Ses apparitions publiques étaient, quant à elle , limitées.

John F. Kennedy

John F. Kennedy n'était pas en très bonne santé. Atteint de la maladie d'Addison, une maladie provoquant un déficit d'hormones, et souffrant de fortes douleurs au dos, il prenait énormément de médicaments, notamment de la cortisone à forte dose. Kennedy et son entourage tenaient absolument à ce que ses problèmes de santé demeurent inconnus du grand public. Lorsque le camp de son rival, Richard Nixon, a révélé, durant la campagne électorale de 1960, que John F. Kennedy était atteint de la maladie d’Addison, Kennedy et son équipe ont répliqué en publiant une fausse déclaration de son médecin expliquant qu'il était en parfaite santé.

Ronald Reagan

En 2011, Ron Reagan, le fils de l'ancien président Ronald Reagan, publie un mémoire à propos de son père. Il confie avoir remarqué des signes précoces de la maladie d’Alzheimer durant le second mandant de son père. Cependant, cette version n’a été confirmée par aucun médecin lors de la présidence de Ronald Reagan et demeure contestée par certains membres de sa famille. Michael Reagan, le demi-frère de Ron Reagan, rejette également ces suppositions. D'anciens membres du cabinet de Ronald Reagan rejettent eux aussi cette théorie  soulignant le manque de preuves officielles de la maladie.

Donald Trump

Réputé pour son extravagance et sa personnalité volatile, le comprtement de Donald Trump a suscité plusieurs inquiétudes chez ses opposants dès le début de sa campagne électorale. Des psychiatres contactés par des élus démocrates, dont Brandy Lee de l'université de Yale, ont même diagnostiqué au président Américain une "incapacité présidentielle". Cependant, conformément à l'association des psychiatres américain, cette pratique est illégale puisqu'il est interdit de diagnostiquer un individu sans l'avoir rencontré personnellement en tant que patient.

La toile et les médias se sont malgré tout très vite emparés de cette affaire, poussant Donald Trump à réagir. Afin de faire taire la polémique, le président a procédé à son premier bilan de santé un an après la prise de ses fonctions. Le médecin du président, Ronny Jackson, a affirmé dans une conférence de presse que le président était "en parfaite santé" et totalement apte à gouverner. Donald Trump a aussi effectué un test cognitif lors duquel il a obtenu le score maximum, refutant du même coup les critiques sur son incapacité présidentielle.

Justine Le Page

Women's March: un an après

Le 20 janvier 2018, un an exactement après la première "Marche des femmes", l'organisation a de nouveau appelé au rassemblement dans toutes les villes des Etats-Unis pour une action appelée "Power to the polls" (Le pouvoir aux urnes). Cette marche rassemblait à la fois les différents mouvements féministes, LGTB+ et les défenseurs de l'égalité raciale. Elle est surtout la première manifestation après l'affaire Weinstein et la naissance du mouvement #MeToo (#MoiAussi).

Avec plus de 3 millions de manifestants aux États-Unis et plus de 400 manifestations à travers le monde, la première "Marche des femmes" avait secoué l'administration Trump un jour seulement apres son assermentation. Cette année, bien que leur nombre eut diminué - 600 000 personnes à Los Angeles, 300 000 à Chicago et 200 000 à New York - les manifestants semblaient tout aussi déterminés à manifester leur mécontentement face au gouvernement américain.

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Parmi les personnes réunies en face du monument d'Abraham Lincoln, des personnes de toutes origines et de plusieurs générations s'étaient réunies, armées de pancartes aux slogans féministes et dénonçant les politiques anti-immigration de l'administration Trump. Tous avaient à coeur de protester contre les attaques du gouvernement à l'encontre du planning familial, de l'avortement ou encore des droits des communautés LGBT +.

La veille, Donald Trump s'est d'ailleurs exprimé publiquement lors de la "March for life" (Marche pour la vie), un rassemblement en faveur de l'interdiction de l'avortement. En direct de la Maison Blanche, le président a souligné l'intérêt grandissant des Américains pour le mouvement "pro-vie" et affirmé que seulement 12% d'entre eux sont favorables à l'avortement.

Ginny, 48 ans est originaire de la région de Washington DC. Elle représente l'organisation "Power to decide" (Le droit de décider) et milite pour l'accès à la pilule contraceptive : "Venant de France vous avez sans doute du mal à l'imaginer mais aux États-Unis il y a 19 millions de femmes qui vivent sans accès à la pilule contraceptive ", soutient Ginny qui condamne les positions de Donald Trump sur l'avortement.

Celara, 65 ans, se bat quant à elle pour les droits des femmes depuis les années 70. Elle est venue aujourd'hui pour rappeler aux gens l'importance d'aller voter. "La seule chose qui pourra faire changer la situation de ce pays est que les gens se déplacent pour voter", affirme Celara.

Cette année la "Marche des femmes" a été galvanisée par le mouvement #MeToo (#MoiAussi), déclenchée par une vague de dénonciations sur le harcèlement sexuel en 2017. Plus qu'une manifestation contre l'administration de Donald Trump, la marche a ainsi permis de porter le message féministe au delà du contexte politique, en donnant une autre plateforme aux femmes pour dénoncer les violences qu'elles subissent.

Justine Le Page

Canada : Churchill, dernier stop pour les ours polaires avant la banquise

Nous vous emmenons dans la baie d'Hudson, au Canada, où la ville de Churchill se révèle être la dernière étape des ours polaires avant la banquise. 

La baie d'Hudson s'étend au nord-est du Canada. Elle est le territoire privilégié des ours polaires. En ce début d'hiver, certains d'entre eux sont encore présents sur cette partie terrestre gelée, et n'ont pas terminé leur exode vers la banquise, où la glace n'est pas suffisamment formée. Seule cette période de migration - environ deux mois - offre l'opportunité aux touristes d'approcher l'animal de très près.

L'ours blanc dans la ville

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Régis, notre caméraman, comme seul au monde.

Churchill est la première et dernière ville sur le chemin des ours polaires en migration. La seule au monde où l'animal s'approche à proximité de la population. Pour ne pas les inciter à se servir en ville, les déchets ménagers sont interdits à l'extérieur des habitations, et des patrouilles de sécurité circulent dans les rues. "Ce n'est pas parce qu'on ne les voit pas qu'ils ne sont pas là", explique Brett Wlock, agent de la conservatoin du Manitoba. Ne pas associer l'homme à la nourriture est une consigne vitale, mais que tous les résidents ne la respectent pas. Heureusement, aucun incident n'est survenu dans cette ville, où l'ours blanc fait figure d'animal sacré.

Reportage Jacques Cardoze, Régis Massini, Arielle Monange et Andréane Williams. 

Feuilleton sur les toits du monde : zoom sur New York

(Re)visionnez le feuilleton du 13 heures de France 2 qui vous emmène sur les toits du monde, une manière de redécouvrir des villes que l'on croyait déjà bien connaître. Aujourd'hui, direction New York sur la côte Est des États-Unis.

Il y a tant à voir lorsque l'on survole celle que l'on surnomme la "Grosse Pomme". Vue d'en haut, l'île de Manhattan (New York) est une succession de toits-terrasses, des espaces parfois étonnants aujourd'hui prisés des habitants, et souvent jalousement gardés par leur propriétaire.

L'entretien de réservoirs d'eau, la pousse d'un potager ou encore la construction d'une habitation atypique : voici trois exemples d'aménagement de toits, qui nécessitent de prendre de la hauteur parmi les buildings américains.

Les autres épisodes 

(2/5) Bath, ville thermale au sud de l'Angleterre

(3/5) Hong Kong, la ville chinoise verticale

(4/5) Focus sur Rome en Italie

Reportage de Jacques Cardoze, Régis Massini, Arielle Monange, Laurent Desbois et Andréane Williams.

Dans une société américaine ravagée pas les opioïdes, Nick fête aujourd'hui ses 10 ans d'abstinence

Selon le Centre de contrôle et de préventions des maladies (CDC), plus d'un demi-million de personnes sont mortes d'overdose aux États-Unis entre 2000 et 2015. La dernière statistique officielle, menée en 2015, a chiffré à 52 404 overdoses fatales, dont 20 101 dues à des produits prescrits sur ordonnance, et 12 990 à des injections d'héroïne.

Du 17 au 23 septembre 2017, Donald Trump proclamait la semaine de sensibilisation aux opioïdes et à l'héroïne, dans le but de dénoncer ce qu'il décrit comme une "crise épidémique" sans précédent. Car ce phénomène est double. Il concerne à la fois les toxicomanes usagers de drogues dures dérivées du pavot (opium, héroïne, ou encore morphine), mais également les patients souffrant de sévères dépendances après avoir pris de façon répétée des médicaments à base d’opioïdes de synthèse, tels que des antidouleurs. Bien que l’épidémie est mondiale, elle touche sévèrement les États-Unis depuis plusieurs années, se hissant sur la première marche des causes de mortalité, devant les armes à feu et les accidents de la route.

Ancien consommateur régulier, Nick Yacoub célèbre aujourd'hui ses 10 ans d'abstinence. A travers son histoire, il se bat pour que la société prenne conscience de ce problème social, mais surtout qu'elle reconnaisse la dépendance aux drogues opioïdes comme une maladie et non comme une faiblesse honteuse.

Témoignage 

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Nick Yacoub n'a pas oublié son premier contact avec la drogue. C'était de la marijuana. Son premier joint, il l'a fumé à 10 ans, en cachette, avec son voisin de l'époque, dans la banlieue aisée de Washington. Victime d'harcèlement scolaire, le jeune garçon peine à trouver sa place. Alors, quand son camarade lui propose de sceller leur amitié autour d'un joint, Nick accepte. L'amitié et l'herbe. "Je me sentais mal et je voulais me sentir mieux. Comment pouvai-je identifier mes émotions et mon comportement à 10 ans ? Quand j'étais défoncé, je me sentais mieux. C'est tout ce qui m'importait à cet âge" se remémore Nick qui s'apprête à souffler ses trente-deux bougies dans un mois.

Au lycée, l'adolescent bascule vers une consommation quotidienne à base d'antidouleurs et de somnifères obtenus grâce à son entourage. Codéine, hydrogène, oxycodone ou bien opium. Nick ne fait pas la différence. "Mes amis avaient des prescriptions médicales pour lutter contre l'insomnie ou les douleurs. Ils me donnaient les gélules qu'ils ne voulaient pas prendre ou qu'ils avaient en trop. On s'échangeait des comprimés, c'était une sorte de petit commerce, confesse-t-il. Certains élèves volaient aussi les médicaments de leurs parents. A la fin, la substance n'avait plus aucune importance. Je voulais juste faire la fête et planer". 

Descente vers l'alcool et l'héroïne 

Nick devient populaire et se lance dans la vente de stupéfiants. Il tombe progressivement dans l'usage d'alcool et d'héroïne, classée dans la catégorie des opiacés car elle est produite à partir de l'opium. L'héroïne est l'opiacé le plus recherché car elle se procure sans ordonnance, et peut être injectée par intraveineuse, snifée ou fumée. Une fois absorbée, elle provoque de façon croissante une sensation d'apaisement, d'euphorie et enfin d'extase.

Nick est arrêté une première fois par la police à l'âge de 17 ans pour possession de drogues. Puis à une seconde reprise à 19 ans, pour vente de stupéfiants à un policier sous couverture. Et de nouveau à 21 ans. Il écope de 12 jours d'emprisonnement, où il rencontre un certain Mike, l'élément déclencheur de sa reconstruction. "Il m'a dit les mêmes choses que beaucoup de personnes auparavant, mais c'était la première fois que j'étais prêt à les entendre" reconnaît le trentenaire.

"L'addiction est une maladie"

Sous le joug d'une libération conditionnelle, Nick participe à un programme de 21 jours de traitement, adhère à un groupe de soutien et change ses fréquentations. "Durant les quatre premiers mois d'abstinence, j'ai dû lutter contre onze années de consommation de drogues, et faire le deuil de plusieurs amis qui se sont suicidés ou sont morts d'overdose. C'était une période très difficile de ma vie".

Depuis dix ans, le 22 novembre 2007 précisément, Nick a trouvé le chemin de la guérison. Il a repris ses études et a obtenu fin 2013 une licence en psychologie à l'université de Georges Mason en Virginie. Il est aujourd'hui spécialiste dans le rétablissement des troubles addictifs et vient en aide aux personnes dépendantes aux stupéfiants. "J'ai décidé de parler de ma guérison publiquement afin que la société comprenne que l'addiction est une maladie, qui peut toucher toutes les classes sociales. Cette maladie n'ira nul part tant qu'elle ne sera pas prise en change et acceptée par la société. Tout le monde peut guérir de cette accoutumance. Avec un peu d'aide, tout est possible".

Yelen Bonhomme-Allard

Donner les clés de sa maison au livreur en cas d'absence, c'est possible aux États-Unis !

Aux États-Unis, Amazon a mis en place un système permettant à ses clients de recevoir une commande pendant leur absence, en permettant au livreur d'entrer chez eux.

Depuis une semaine, le géant du commerce en ligne américain, Amazon, teste un concept novateur : livrer un colis à domicile en l'absence de ses clients. Pour bénéficier de ce service, il faut acquérir un kit d'installation d'une valeur de 900 euros, comprenant une caméra et une serrure électronique. Celle-ci s'ouvre et se ferme via un smartphone, ainsi qu'un code à 4 chiffres dont va disposer le livreur. Par sécurité, ce code n'est valable qu'une fois afin d'empêcher l'employé de revenir. La caméra, dirigée vers la porte, filme la livraison en temps réel. Le client peut ainsi suivre la scène en direct depuis son téléphone portable.

Un accès à la vie privée des consommateurs ?

Généralement déposées sur le pas de la porte, les livraisons étaient parfois dérobées, et cela coutait cher à l'entreprise. Mais cette innovation ne fait pas l'unanimité auprès des utilisateurs d'un point de vue de la sécurité. Selon certains experts, les données que pourrait collecter Amazon n'ont pas grand intérêt, le groupe étant plus intéressé par le comportement en ligne de ses clients. La société garantit qu'elle ne gardera pas les images de ses caméras, même si celles-ci seront connectées en permanence aux serveurs d'Amazon.

Reportage d'Agnès Vahramian, Arielle Monange et Andréane Williams 

New York : vivez les scènes de "Maman j'ai encore raté l'avion" pour les 25 ans du film

À l'occasion du 25e anniversaire du film "Maman j'ai encore raté l'avion" (traduit de l'anglais "Home Alone 2 : Lost in New York"), sorti aux États-Unis le 20 novembre 1992, l'hôtel Plaza à New York propose aux fans de revivre certaines scènes du film dans la peau du jeune héros, Kevin McCallister.

C'était il y a 25 ans, jour pour jour. Le deuxième volet du film "Maman jai raté l'avion" était diffusé sur les écrans américains. En cette date anniversaire, le luxueux établissement new-yorkais offre à ses clients la possibilité de vivre dans la peau de Kevin durant une journée.

Disponible du 1er décembre au 29 octobre 2018, le pack "Live like Kevin" ("Vivez comme Kevin") propose : une balade dans Central Park où se déroulera une séance photo sur le lieu de l'une des scènes, une virée en limousine à travers la ville, une montage de crème glacée à déguster gratuitement dans la chambre - à l'image de celle du personnage principal -, un sac à dos à l'effigie du film, les deux DVD et une copie de "l'édition anniversaire" en Blu-Ray. Enfin, les clients pourront s'attabler au restaurant Todd English Food Hall du Plaza, et y déguster le menu spécial années 90, composé de plats uniques. Cette expérience a tout de même un prix : 895 dollars (environ 762 euros).

Le synopsis du deuxième volet 

La famille McCallister s'apprête à passer les vacances de Noël en Floride. Les parents, Kate et Peter McCallister, font attention de ne pas oublier leur fils Kevin, comme ils l'avaient fait un an auparavant. Mais dans l'effervescence du départ, le garçon se trompe d'avion et embarque par mégarde pour New York. Grâce à la carte de crédit de son père, il visite la ville qui ne dort jamais, et séjourne au luxueux palace Plaza Hotel, situé en face de Central Park.

Les deux cambrioleurs, Harry et Marvin, capturés dans l'épisode précédent, se sont évadés de prison et tombent par hasard sur le jeune garçon. Rancuniers, ils le poursuivent à nouveau. Kevin entreprend alors de faire échouer le plan des casseurs flotteurs, renommés « les casseurs poisseux », qui est de braquer un magasin de jouets.

Yelen Bonhomme-Allard

Donald Trump s'attire les foudres des défenseurs des animaux et le soutien des chasseurs d'éléphants

Hier, jeudi 16 novembre, l'administration de Donald Trump a réautorisé les chasseurs américains à importer sur le territoire des trophées d'éléphants tués au Zimbabwe, lors de la chasse pour le loisir. Le U.S. Fish & Wildlife Service(USFWS) va émettre des permis autorisant l'apport de ces trophées d'éléphants abattus entre le 26 janvier 2016 et jusqu'au 31 décembre 2018.

En autorisant légalement cette mesure, Donald Trump s'attire la colère des associations de défense des animaux. Une fois encore, le président républicain confirme sa volonté de s'écarter de la lignée de ses prédécesseurs. Les autorités américaines renversent ainsi l'interdiction, imposée sous Barack Obama en 2014, d'importer notamment les défenses d'ivoire, très convoitées, des éléphants.

Cette décision avait été prise dans le but de lutter contre l'extinction de cette espèce, dont la population diminue considérablement d'année en année. Selon l'organisation Great Elephant Census, le nombre de pachydermes a chuté de 30% entre 2007 et 2014 en Afrique, avec une baisse de 6% pour le Zimbabwe.

De la chasse pour le loisir vers le braconnage ?

L'administration américaine exploite avec cette mesure un aspect de la loi américaine sur les espèces en danger (Endangered Species Act), qui stipule que l'importation de tels trophées peut être légale si la preuve est apportée que la chasse bénéficie à la conservation plus large des espèces. "La chasse pour le loisir, légale, bien encadrée, dans le cadre d'un programme, peut bénéficier à la conservation de certaines espèces en incitant les populations locales à conserver les espèces et en injectant l'argent dans la conservation", explique ainsi l'USFWS.

De son côté, l'organisme de protection des éléphants baptisé The Elephant Project, dénonce sur Twitter une dérive potentielle de cette levée de l'interdiction: "100 éléphants sont déjà tués chaque jour. Cela mènera à davantage de braconnage". Pour sa part, le centre américain pour la biodiversité a déploré qu'en autorisant l'importation "des têtes, des pieds et des queues d'éléphants morts aux Etats-Unis", Donald Trump "légalise le fait du tuer des éléphants menacés".

Les fils Trump adeptes de la chasse

Suite à l'annonce, de nombreux internautes ont évoqué une corrélation entre la décision de l'administration américaine et la passion des deux fils aînés du président, Don Jr et Eric, qui se rendent régulièrement à la chasse aux trophées en Afrique. Plusieurs photos ont été relayées sur les réseaux sociaux. Sur l'une d'elle, Donald Trump Jr brandit une queue d'éléphant dans la main, à côté de l'animal mort.

Finalement, sous la pression internationale, Donald Trump a fait volte-face quelques heures après son annonce, publiant un tweet dans la soirée : "Je gèle la décision sur les trophées de chasse d'éléphants le temps que je vérifie les informations sur la protection de l'espèce".

Yelen Bonhomme-Allard

Salvador : les pesticides hors la loi

Cette semaine, nous vous emmenons, au Salvador où depuis quatre ans le pays interdit l'utilisation du glyphosate, ainsi que 53 autres produits chimiques jugés dangereux pour l'homme.

Le Salvador, le plus petit État d'Amérique centrale, révolutionne son agriculture et défie les géants de l'agroalimentaire. Il a chassé les pesticides et supprimé les semences des multinationales telles que Monsanto. L'objectif du pays est de nourrir la population seulement avec du bio. Le riz, les haricots, les lentilles et le maïs sont donc cultivés sans produits chimiques.

Les anciens guérilleros apprennent alors aux paysans à se passer de pesticides. Aujourd'hui au pouvoir, ils ont interdit 70 pesticides, dont ceux de Monsanto. Manuel Abalinga, maraîcher, reconnait que sa production est moins rentable depuis qu'il cultive ses fruits avec des fertilisants naturels. Mais il espère qu'un jour, la qualité de sa production sera reconnue au détriment de sa quantité.

Le rêve d'une agriculture saine 

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Le gouvernement salvadorien aimerait que les agriculteurs bannissent définitivement les pesticides. C'est pourquoi, il leurs envoie gratuitement des sacs de graines de maïs, protégées des insectes grâce à une teinture rose. Pourtant, plusieurs paysans continuent d'utiliser les semences de Monsanto, qui rapporteraient deux fois plus d'argent et augmenteraient la taille des épis de maïs.

Aucun chiffre fiable n'existe sur le nombre d'exploitations converties au bio. Monsanto n'a pas souhaité s'exprimer sur l'interdiction de ces pesticides. Les guérilleros entament donc un long travail de conviction auprès des paysans, avant de parvenir, un jour peut-être, à une agriculture saine et autosuffisante.

Reportage d'Agnès Vahramian, Régis Massini, Andréane Williams et Niel Brandvold.

Comment les Américains se souviennent-ils de la Première Guerre mondiale ?

Le 11 novembre 2017, la France et ses alliés - dont les États-Unis - commémoraient la fin de la Première Guerre mondiale, proclamée il y a 99 ans. À l'occasion de cette date anniversaire, nos journalistes se sont envolés en direction de Kansas City, où le travail de mémoire y occupe une place primordiale.

La Première Guerre mondiale a éclaté le 28 juillet 1914. Elle a opposé les puissances européennes parmi lesquelles l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie (soutenues par la Turquie et la Bulgarie), face à la France, la Russie, la Belgique et la Grande-Bretagne (soutenues par le Japon, l'Italie, la Roumanie, le Portugal, les États-Unis, la Grèce et la Chine).

Les Américains ont pris part au conflit le 2 avril 1917. Leur intervention a permis d'apporter une aide immédiate sur les plans économique, naval et financier. Toutefois, face au faible effectif que comptait l'armée américaine - à peine 150 000 hommes - une campagne de propagande a été lancée dans le but de recruter des soldats.

Des dizaines de ces affiches de propagande sont aujourd'hui exposées dans le musée de Kansas City, consacré à ce conflit. À l'intérieur du bâtiment, un mémorial dédié aux victimes a également été érigé.

Sensibiliser la jeune génération 

Dans les établissements scolaires américains, l'enseignement de cette bataille est bien au programme, mais il n'est pas prioritaire. La Première Guerre mondiale arrive en quatrième position, après la Guerre du Viêt Nam, la Guerre de Corée et la Seconde Guerre mondiale. Au collège The Barstow School, à Kansas City, Anne Hyvrard, professeure de français, a décidé de lutter contre la banalisation des conflits, et souhaite que ses élèves prennent conscience des conséquences engendrées à la suite d'une guerre. "Les Américains n'ont jamais été occupés, c'est aussi pour cela qu'ils se rendent moins compte" analyse l'enseignante.

En un an et demi de combat (du 2 avril 1917 au 11 novembre 1918), les États-Unis ont perdu 120 000 hommes. Elle est l'une des nations les moins touchées durant ce conflit, qui fut le plus meurtrier de l'Histoire internationale.

Reportage de Jacques Cardoze, Arielle Monange et Louise Dewast.