Les oliviers tombent l'un après l'autre, plus vite qu'aucun des rapports affligeants sur cette bactérie qui les tue : Xylella Fastidiosa. Transportée d'un arbre à l'autre par l'intermédiaire d'insectes, elle déshydrate et tue ces arbres centenaires. L'Italie, dont les régions les plus ensoleillées reposent énormément sur le business de l'huile d'olive, est la première victime.
Un an après notre reportage dans les Pouilles, l'affaire tourne toujours plus au vinaigre. Dans cette région, les sanctions pleuvent actuellement sur les responsables qui prennent du retard dans l'abattage des oliviers frappés par Xylella. Les pénalités vont jusqu'à 30 000 euros par arbre.
Année noire et grands espoirs
La bactérie tueuse a fait de 2018 une année noire avec une chute de 57 % de la production d'huile d'olive et le licenciement de 100 000 personnes. L'espoir est néanmoins permis dans les prochains mois. Grâce à des conditions climatiques plus clémentes depuis janvier, la production de 2019 pourrait dépasser les 330 000 tonnes, soit 89 % de plus que l'année dernière.
De l'autre côté des Alpes, on sourit moins. Cet automne, deux oliviers de la Côte d'Azur ont été infectés pour la première fois en France. Par sécurité, trois oliviers de plus de 200 ans ont été abattus dans la région, puis incinérés. Mais le problème reste présent en arrière-plan : c'est de l'insecte dont il faut se débarrasser. Reportage d'Alban Mikoczy et Florence Crimon.
L'info en + : Connue depuis les années 1980, la Xylella fastidiosa provient d’Amérique où elle a violemment touché les vignes de Californie dans les années 90, mais aussi les caféiers du Costa Rica et les citronniers du Brésil. C’est par les routes commerciales maritimes qu’elle serait arrivée en Europe, en commençant par l’Italie en 2013.
Anne Donadini