Au sud de Rome, les stigmates de l'époque Mussolinienne se préservent du poids des années. L'EUR, acronyme d'Exposition Universelle de Rome, est aujourd'hui un quartier de la capitale italienne où l'architecture rappelle les années du Duce au pouvoir.
En 1937, Benito Mussolini et son régime fasciste règnent sur l'Italie. Au pouvoir depuis 1922, le "Duce" veut créer un quartier moderne, à l'architecture monumentale, capable d’accueillir l'exposition universelle de Rome en 1942. Il choisit alors une zone du sud de la capitale italienne pour bâtir l'EUR, le quartier futuriste qui devra faire rayonner la puissance de l'Italie fasciste à l'étranger.
Des immeubles de marbre imposants, de larges avenues, des palais dédiés aux arts : l'EUR a été conçu pour impressionner ses visiteurs. Son principal architecte, Marcello Piacentini, a également introduit de nombreuses références à l'empire Romain. À commencer par le "Colisée carré", le surnom du Palais de la civilisation du travail, avec ses 216 arcades qui ornent sa devanture.
Mais l'EUR ne fut pas le seul projet architectural et urbanistique de l'époque fasciste. Benito Mussolini déclarait même : "l'architecture est le plus grand de tous les arts, car il comprend tous les autres." Le Duce n'a pas construit ses édifices qu'à l'EUR : le campus de l'université romaine La Sapienza, le palais de justice à Milan ou le Foro italico, près du stade olympique, furent toutes des initiatives des architectes du dictateur, pour glorifier son régime.
En Italie, d'autres cités fascistes furent baties. Comme Mussolinia, référence évidente au Duce, petite ville de Sardaigne. Selon l'écrivain Giovanni Pennachi, auteur de Viaggio per le città del Duce (Voyage dans la ville du Duce), il y aurait 143 "villes de fondations", souhaitées par Mussolini dans tout le pays.