VIDEO : sur les toits de Rome

Rome vue du ciel nous offre de contempler des vestiges parfois vieux de 2 000 ans. Les toits de la ville éternelle sont encore aussi fascinants que lorsqu'elle était à la tête d'un empire.


Feuilleton : sur les toits du monde (4/5)

"En bas, avec ses rues entrelacées, Rome a déjà un charme fou. Mais du haut des toits, on découvre que c'est encore mieux. Rome est encore plus belle", explique Franco Bevilacqua. À 80 ans, cet artiste passe toutes ses journées perché au-dessus de Rome. Il peint des endroits cachés. Vu de haut, loin de la splendeur des grands monuments, la cité ressemble à un village. "La caractéristique des toits de Rome, c'est leur désordre. Mais avec l'alignement des tuiles, cela créé au contraire une sorte de géométrie. Ce sont aussi ces tuiles qui donnent aux toits une couleur particulière qu'on ne trouve dans aucune autre ville au monde."

De sa passion pour les toits de Rome sont nées des dizaines d’aquarelles. L'ancien journaliste, un des fondateurs du quotidien La Repubblica, les a rassemblées dans un livre. Depuis un des toits lui servant d'appui pour dessiner, il raconte. "Ce campanile par exemple est invisible depuis la rue, c'est une église encerclée par des maisons. C'est ça Rome, vu de haut c'est une autre cité !".

Autre point de vue exceptionnel sur la ville éternelle, le toit de la tour des Capocci, à 30 mètres de haut, a également servi de point de vue au dessinateur. "Rome est incomparable. C'est une ville millénaire et de haut on le comprend bien. Contrairement à Paris, qui est une ville merveilleuse, le charme fou de Rome vient de l’empilement des époques. Rome est un sandwich, chaque bâtiment est construit sur les fondations de l'édifice qui le précédait."

Une ville qui n'a jamais cessé de s'inspirer de son passé

Des toits du Moyen-Age à ceux des immeubles baroques de la place Navone, Rome est comme un océan dont émergent 900 églises. Elle est la ville du monde qui en compte le plus. Parmi elles, l'église française de la Trinité des Monts, qui domine les escaliers de la place d'Espagne.

Réparateur de la plupart des cloches des églises de Rome, Gianluigi a l'habitude de les monter. "Mon rôle principal est de contrôler la sécurité des cloches pour m'assurer qu'elles soient bien fixées. Vu leur poids - des centaines de kilos -, ça serait une catastrophe si elles tombaient". Une passion acrobatique, mais toujours couronnée d'une récompense exceptionnelle. "Quand vous êtes en hauteur, vous voyez le dessus des immeubles. C'est comme si vous étiez dans une autre dimension, une ville encore plus belle."

Au-dessus de la coupole du Panthéon, un temple construit il y a dix-neuf siècles et conservé intact, les toits de Rome sont le reflet de l'Histoire, d'une capitale d'un empire puis d'un État. Une ville qui n'a jamais cessé de s'inspirer de son passé.

Livre de Franco Bevilacqua : I tetti di Roma raccontano, 2013, Arte'm, 192 p.