Polémique autour du retour de la dépouille du dernier roi d’Italie, accusé de collaboration avec Mussolini

Le corps de Victor-Emmanuel III, dernier roi d’Italie, a été enterré hier dans le nord-est de l’Italie. Accusé de collaboration avec le régime fasciste de Mussolini, le rapatriement de la dépouille depuis l’Egypte est contesté par la communauté juive et une partie de la classe politique.

Les journaux italiens reviennent sur le rapatriement contesté de la dépouille du dernier roi d’Italie, Victor-Emmanuel III. Il a été enterré hier dans le mausolée de la famille de Savoie à Vicoforte, dans le nord-ouest de l’Italie. Roi d’Italie de 1900 jusqu’à son abdication en 1946, Il a été banni du pays pour collaboration avec le régime fasciste de Mussolini et mourut en exil en Egypte un an plus tard.
Le rapatriement depuis l’Egypte avec un avion de l’armée italien est contesté par la communauté juive italienne « profondément inquiète », et pas seulement.

La collaboration du roi avec le régime fasciste

Ce retour sur le sol italien ravive les critiques autour de la collaboration de l’ex souverain avec le régime fasciste de Benito Mussolini. Il est accusé de ne pas avoir empêché le dictateur de s'emparer du pouvoir en 1922 et d'avoir fui Rome en 1944 pour échapper à l'invasion allemande. Pire, d'avoir cosigné et promulgué les lois raciales de Benito Mussolini qui ont entraîné la déportation de près de 8.000 juifs italiens à partir de 1943.
La polémique, aussi, sur l’affrètement d’un avion de l’armée italienne pour le rapatriement. Le parti de gauche « Libera e Uguali » a réagi, « quelqu’un devra nous expliquer, à la Cour des comptes et aux italiens, pour quel raison un vol d’état a été utilisé ».

A ces critiques s’ajoutent celle qui enfle autour du souhait d’Emanuele Filiberto de Savoie, l’arrière-petit-fils de Victor-Emmanuel III : voir son père enterré au Panthéon, à Rome, où reposent les autres rois d’Italie. « Le Panthéon est la dernière demeure des rois d’Italie, et Victor-Emmanuel III a été le dernier roi : il y a eu des erreurs, mais les faire rentrer au Panthéon signifierait être dans une nouvelle Italie, qui n’oublie pas, et sait se tourner vers l’avenir », a-t-il expliqué.
Une demande inacceptable pour la communauté juive « aucun honneur public pour qui porte sur les épaules le poids de décisions qui ont jeté le discrédit et la honte sur tout le pays ».