À gauche, Mathieu Gilard relais de Graapz sur Rennes et sa métropole, aux côtés de Jean-Jacques Cottais, l’un des six commerçants adhérents sur Rennes et Vitré.
C’est une nouvelle initiative dans le cadre de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Graapz est une application lancée à Paris pour permettre aux commerçants de ne plus jeter leurs fruits et légumes invendus. Elle a été créée par Alexandre Durand et Florence Durillon. Ils proposent aux consommateurs de racheter ces produits à bas coût.
Comment ça marche ?
Le système fonctionne un peu sur le principe des AMAP. En passant par la plateforme web de Graapz, un abonnement de 20 € par mois donne droit à un panier hebdomadaire de 3 kg de fruits et légumes à récupérer chez l’un des commerçants référencés sur le site. Pour le client, l’économie est réelle. Le prix du panier est deux à trois fois inférieure à celui vendu avant l’opération.
Et pour tous ceux qui ne souhaitent pas s’engager, les mêmes paniers peuvent être commandés de façon ponctuelle pour la modique somme de 6 €. La moitié revient au commerçant, l’autre à l’entreprise Graapz. Seule incertitude, le contenu du panier n’est jamais connu avant la commande. Mais soyez rassurés, si vous ne savez pas comment cuisiner certains produits, Graapz publie sur son site des recettes et conseils.
Pommes flétries, tomates non-calibrées, abricots ou kiwi trop mûr, constituent les paniers de Graapz.
60 commerçants adhérents
Après Paris et Lyon, Graapz a depuis quelques mois développé son réseau à Rennes, aidé en cela par un étudiant en agronomie, originaire d’Ille-et-Vilaine, Mathieu Gilard.
« Je travaillais sur un projet de revalorisation d’invendus alimentaires pour une association, explique-t-il, et j’ai découvert Graapz en début d’année en faisant des recherches sur le gaspillage alimentaire. J’ai trouvé l’idée géniale. Comme je rentrais chez moi près de Rennes cet été pour les vacances scolaires, j’ai proposé aux fondateurs Florence de développer le service sur Rennes et ses alentours. »
En un peu plus de deux mois, Mathieu Gilard a réussi à convaincre six commerçants de rejoindre le mouvement. Parmi eux, Jean-Jacques Cottais confie : « Moi je viens du monde rural, donc balancer des produits ça me fait mal ». Bien avant Graapz, ses salariés ont eu la possibilité d’acheter à moitié prix les produits arrivés en fin de date. Plusieurs fois dans l’année, le magasin participe également aux Disco Soupe qu’organisent les étudiants de Sciences-Po Rennes.
« En faire bénéficier quelqu’un plutôt que la poubelle… »
« Tout ce qui aurait pu être jeté, explique-t-il, eux font le tri. Là, rien n’est monnayé. Avec tout ça, ils font de la soupe ou des smoothies qu’ils redistribuent ensuite. Notre intérêt ce n’est pas de remplir les poubelles, c’est de vendre toute la marchandise qu’on achète. Après, forcément, on arrive à des situations où on a du déchet quand même. Donc si on peut en faire profiter quelqu’un… »
Depuis son lancement, plus de 16 000 kilos de fruits et légumes ont été sauvés grâce à l’application Graapz. Soit, plus de 5 000 paniers. Sachant que chaque panier de 3 kg récupéré, ce sont 4 kg de rejets de CO2 évités, 2 100 litres de d’eau économisés et 11 m2 de terres agricoles préservés, la preuve est faite qu’économie et environnement peuvent aller de pair.
