Désherber sans pesticides, comme le faisaient nos anciens avec la bonne vieille méthode de la casserole d’eau chaude, c’est la solution que propose depuis plusieurs années Jean-Pierre Barre. Selon un procédé qui consiste à réchauffer de l’eau pluie à 120° puis à la pulvériser sur les mauvaises herbes. Sa première machine à désherber va naître dans son garage en 2006, après 18 ans passés à la tête d’une entreprise de revente de produits phytosanitaires en Bretagne qu’il décide de céder.
« Parce que, explique-t-il, la région avait mis en place une réglementation assez draconienne à propos de l’usage de pesticides sur les zones dites non-agricoles. Mes fournisseurs ne pouvant pas répondre à la demande de produits alternatifs qui puisse me permettre de répondre aux besoins de mes clients, j’ai cherché tout seul de mon côté quelle solution je pouvais apporter. »
Les premiers utilisateurs des ses désherbeuses sont des collectivités et paysagistes à qui il prête ses premiers modèles. « Je venais avec, parce qu’à l’époque, mes machines n’étaient pas encore d’une fiabilité remarquable». Cette période lui permet d’apporter les améliorations nécessaires, pour dans une deuxième temps, « face à une demande de plus en plus pressante », les louer, puis les vendre.
Une progression rapide et constante
En 2011, Jean-Pierre Barre crée Oeliatec et embauche trois collaborateurs. En 2015, l’entreprise devient n° 1 en France dans son secteur d’activité. L’année suivante, elle se lance dans l’exportation pour devenir en 2017, n° 1 en Europe. Cette réussite est le fruit d’une recherche constante d’innovations (plus de 15 brevets déposés) pour que les machines d’Oeliatec soient toujours « moins gourmandes en énergie, plus silencieuses, robustes, et puissent s’adapter aux besoins de chaque client ». Mais l’entrepreneur qu’il la doit aussi aux dernières réglementations, et en particulier celle du 1er janvier 2017, qui oblige les collectivités à ne plus recourir aux pesticides.
« Je peux vous dire que j’étais fier il y a quatre ans quand je vendais quatre machines dans l’année. Aujourd’hui, on en vend une par jour, on remporte 60 % des appels d’offres en France, et depuis trois à quatre mois, on travaille sur toute l’Europe, en particulier avec l’Allemagne et les Pays-Bas.»
Une des alternatives au glyphosate
Et le ciel pour les prochaines années s’annoncent tout aussi dégagé. Après l’engagement d’Emmanuel Macron d’interdire le glyphosate en France « au plus tard dans trois ans », Oeliatec s’est d’ores et déjà positionné sur le marché agricole en mettant au point et en commercialisant de nouvelles désherbeuses destinées aux viticulteurs, maraîchers et arboriculteurs.