Qui est Neil Gorsuch, le nouveau juge de la Cour suprême?

Plus d'un an après la mort d’Antonin Scalia, juge conservateur de la Cour suprême américaine, le Sénat américain vient de confirmer la nomination de Neil Gorsuch pour occuper le siège vacant.

Un juge conservateur

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Neil Gorsuch s'exprime après sa nomination, mardi 31 janvier. (CNBC)

À 49 ans, ce juge fédéral à la cour d’appel du Colorado (dixième circuit), avait tous les atouts pour séduire l’establishment républicain.

Nommé en 2006 par le Président George W. Bush, il avait été confirmé sans opposition par le Sénat. Réputé conservateur, le juge s’est notamment fait connaître par son soutien à la décision Burwell v. Hobby Lobby en 2013.

Dans cette décision en appel, la cour avait jugé que les chefs d’entreprise pouvaient utiliser des motifs religieux afin de refuser de fournir des moyens de contraception à leurs employées, comme les y obligeait l’Obamacare. La Cour Suprême avait par la suite validé ce jugement.

Rétablir la majorité conservatrice

Neil Gorsuch restaure la majorité conservatrice de la Cour, avec cinq juges conservateurs contre quatre plus libéraux. Campant des positions similaires à celles de Scalia quant à l’interprétation de la Constitution, Gorsuch serait néanmoins plus ouvert au dialogue avec ses collègues.

Avoir choisi un juge jeune n’est pas anodin pour Donald J. Trump. Gorsuch pourra siéger à la Cour pendant plusieurs décennies. Fidèle aux valeurs républicaines mais moins clivant que le juge défunt, le nominé de Donald Trump semble être un choix sage, qui a été applaudi dans les rangs républicains dès sa nomination.

Une confirmation compliquée 

Les sénateurs démocrates, agacés par le comportement de leurs collègues républicains l’année dernière, ont essayé de faire échouer sa confirmation. 

En mars dernier, les républicains avaient en effet refusé d’examiner la nomination de Merrick Garland par Barack Obama. Une décision controversée qui avait poussé le New York Times à parler, en janvier, de nomination « illégitime » de la part du Président Trump.

En minorité au Sénat – la chambre se composant de 48 sièges démocrates contre 52 sièges républicains –, les démocrates ont utilisé leur unique arme: le filibuster (ou obstruction), consistant à rallonger le débat parlementaire. Il fallait alors 60 sénateurs aux républicains pour passer outre, un nombre presque impossible à atteindre.

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Neil Gorsuch, aux côtés de Mitch McConnell, leader de la majorité républicaine au Sénat qui a enclenché "l'option nucléaire" jeudi 6 avril. (AP Photo/ J. Schott Applewhite) 

 

Recours à "l'option nucléaire"

Ces derniers ont donc décidé jeudi 6 avril de mettre leurs menaces à exécution en ayant recours à "l'option nucléaire", qui consiste à modifier le règlement intérieur du Sénat. Comment? En abaissant le seuil nécessaire pour passer outre l'obstruction de 60 à 50 sénateursIls ont ainsi pu confirmer la nomination de Neil Gorsuch et se passer de l'accord des démocrates ce vendredi 7 avril.

Les démocrates devraient payer cette obstruction au prix fort puisque cette modification aura probablement des conséquences à long terme. Outre faciliter les futures nominations du président dans les années qui viennent, c'est un changement du fonctionnement du Sénat auquel nous devrions assister. Jusqu'ici considéré comme favorisant le travail entre les deux camps, le Sénat pourrait, à l'image de la Chambre des représentants, devenir plus partisan, cela favorisant ainsi "des nominations plus idéologiques," selon Nina Totenberg.

Supreme Court Associate Justices Anthony Kennedy testifies on Capitol Hill in Washington, Monday, March 23, 2015, before a House Committee on Appropriations subcommittee on Financial Services hearing to review the Supreme Court's fiscal 2016 budget request. (AP Photo/Manuel Balce Ceneta)

Le Juge Anthony Kennedy au Capitole le 23 mars 2015. (AP Photo/ Manuel Balce Ceneta)

Neil Gorsuch pourrait ne pas être le seul juge nominé par Donald Trump pendant sa présidence. Anthony Kennedy, juge conservateur de la Cour, avec qui Gorsuch a par ailleurs travaillé, pourrait saisir l’opportunité pour prendre sa retraite, comme le souligne le Washington Post. Il donnerait la possibilité à l’Administration Trump de s’assurer d’un deuxième siège conservateur pour plusieurs années et ainsi de sécuriser la majorité conservatrice de la Cour.

Victoria David

Plongée au coeur du désert de Sonora, colonisé par des villas de luxe

Nous vous emmenons cette semaine dans le désert de Sonora, le plus grand d'Amérique. 

 

Décor de western où l'Homme semble à première vue absent, un monde a priori inhospitalier, mais qui recèle 2 000 espèces de plantes. Un trésor qui fait l'admiration des touristes. James est un cow-boy reconverti en guide du désert. Sa passion : ces cactus Saguaro qui peuvent mesurer jusqu'à 15 mètres. Merveilles de la nature, des dizaines de fleurs sont accrochées à ses branches, invisibles à hauteur d'homme.

Un écosystème menacé

Mais Sonara est victime de son succès. Des villas de luxe sont en train de coloniser le désert. Près de 2 000 maisons sortent de terre chaque mois. Chacune a sa piscine privée. La moitié des terres du désert est protégée, les autres peuvent être construites. Bob est originaire de la région, il dénonce les autorités qui encouragent ce boom immobilier. C'est tout l'écosystème du désert qui est menacé. Avec l'urbanisation, les routes se multiplient. La faune du désert est de plus en plus à l'étroit.

 

 

Tout comprendre sur la réforme de santé des républicains

La Chambre des représentants devait se prononcer ce jeudi sur une nouvelle réforme de santé abrogeant l’Obamacare. Faute d'accord au sein du parti républicain, le vote vient d'être reporté. 

Une promesse phare

Cette réforme est un test crucial pour Trump. Son opposition à l’Obamacare semble avoir été la raison principale du vote en sa faveur. Conscient de cet engouement, il en a d’ailleurs fait l'objet de son tout premier décret en janvier dernier.

Obamacare, un bilan mitigé 

L’Obamacare, promulguée en 2010, avait tenté de corriger les inégalités engendrées par un système jusque-là très individualiste par lequel chaque américain pouvait "décider" de souscrire ou non à sa propre assurance. Seules les entreprises de plus de 50 salariés étaient tenues de proposer un contrat d’assurance à leurs salariés. Beaucoup d’américains, souvent faute de moyens, se retrouvaient alors sans assurance santé.

La réforme de santé de l’administration Obama avait mis en place un système de bourses d’échanges en ligne – avec des débuts difficiles – qui devait permettre à chacun de comparer les offres par état et de généraliser l'assurance maladie dans le pays. Si elle a effectivement permis une forte baisse du nombre d’américains sans assurance, cette réforme a néanmoins été vivement critiquée. En cause notamment, les montants des premiums ayant explosé dans certains états.

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Site mis en place par l'Obamacare

Peu de garanties conservées
Le projet de réforme examiné aujourd’hui conserve quelques garanties introduites par l’Obamacare comme le droit à l’assurance pour les personnes souffrant de maladies chroniques, le droit de garder son enfant sur son compte jusqu’à ses 26 ans, l’assurance des besoins de base ou l’interdiction des surprimes réservées aux femmes.

Libéralisation et augmentations des primes avec l’âge

Pour le reste, la réforme de Trump revient sur l'ensemble de l'Obamacare, menaçant ainsi de porter le nombre de personnes sans assurance à 52 millions alors qu’elles sont 27 millions aujourd’hui.

En effet, elle prévoit de supprimer la pénalité pour non-assurance – une augmentation de 30% des primes est cependant prévue pour les personnes non assurées pendant deux mois consécutifs. Le projet comprend en outre la libéralisation des primes qui, par ailleurs, augmenteraient avec l’âge. Cette mesure pourrait donc engendrer une forte augmentation des montants pour les plus âgés, un défaut qui devrait être corrigé par les parlementaires. Enfin, la possibilité de percevoir des allocations en fonction des ressources disparaitrait, seulement l’âge serait alors pris en compte. Les femmes pourraient elles aussi pâtir de cette nouvelle adoption, avec notamment de vifs débats sur la prise en charge des avortements.

Adoption incertaine

Malgré la majorité dont Trump bénéficie au sein de la chambre, le vote sur ce texte de 2700 pages est loin d’être acquis pour le nouveau président. Ces dernières semaines ont été le théâtre de multiples oppositions de la part de congressmen de la droite du parti, qui considèrent que le projet ne va pas assez loin, alors que les représentants républicains les plus modérés donnent eux aussi de la voix. Ces derniers redoutent les inégalités et la réduction du nombre d’assurés que pourrait engendrer la réforme.

Ces représentants font face à un choix cornélien: s'ils soutiennent l'administration, ils risquent d'aliéner une large partie de leur électorat qui leur en tiendra rigueur lors des élections de mi-mandat en 2018, mais s'ils décident de voter contre la réforme, c'est toute la crédibilité de leur parti et de la jeune administration qu'ils remettent en cause.

Résultat, le président et les leaders républicains ont multiplié les consultations et négociations ces dernières semaines dans l’espoir que leur majorité ne leur glisse pas entre les doigts. 216 voix sont nécessaires – 215, si l’on en croit le Washington Post qui indique qu’un démocrate ne sera pas présent lors du vote – afin de voter le texte, sur les 237 républicains qui siègent à la chambre. Trump dispose donc d’une marge très serrée de 21 à 22 défections.

Une marge si serrée que les républicains n'ont pas voulu prendre le risque. Peu après le rejet d'une proposition de la Maison Blanche par les opposants conservateurs, les leaders du parti au Congrès ont annoncé jeudi soir le report du scrutin. Donald Trump a ensuite tenté le tout pour le tout en menaçant les congressmen républicains de laisser l'Obamacare en place si sa réforme n'était pas adoptée.

Ce vote est un test pour la nouvelle administration qui doit à présent prouver qu’elle peut gouverner et tenir ses promesses. En outre, si la Chambre des Représentants finit par adopter le texte, il lui faudra ensuite être examiné au Sénat, où la très courte majorité – de deux voix seulement – des républicains laisse là encore planer le doute quant à l’issue du scrutin.  

Victoria David

Les ravages des anti-douleurs aux États-Unis: ils sont la cause de l'épidémie d'héroïne

Les États-Unis sont touchés par une épidémie de drogues sans précédent, les médecins prescrivent rapidement et facilement des antidouleurs tels que l'opioïde (similaire à l'opium) pour des raisons diverses: douleurs physiques, malaises mentaux.

Ces antidouleurs sont des médicaments reconnus pour leurs forts effets additifs, c'est pour cela que le Center for Disease Control and Prevention, (CDC) impose aux médecins de ne pas prescrire ce genre d'antidouleurs pour plus de trois jours. Cependant, plus d'un milliard de pilules à base d'opioïde ont été vendues en 2016.

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L' opioïde est présent dans ce genre de médicaments sur le marché pharmaceutique américain: AniléridineBuprénorphin, ButorphanolCarfentanilCodéine, Diamorphine (héroïne)DextropropoxyphèneEnképhalinesEndorphinesFentanylHydrocodone, HydromorphoneLopéramideMéthadoneMorphineNalbuphineOxycodoneOxymorphonePentazocinePéthidine (mépéridine), PropoxyphèneRémifentanil Sufentanil ,Tramadol.

Les médecins prescrivent plus que ce qu'ils ne devraient

Cependant, les médecins prescrivent régulièrement ces pilules pour 30 jours renouvelables. "L' opioïde ne tue pas la douleur, elle tue les gens" explique Dr. Donald Teater, un Conseiller médical au Conseil de Sécurité. "Les intentions des médecins sont bonnes et ils veulent aider les patients, mais cette épidémie prouve que nous avons besoin de plus de connaissances si on veut traiter la douleur des patients et la guérir"explique-t-il.
Lorsque les médecins refusent de prescrire de plus fortes doses, ou décident tout simplement d'arrêter de prescrire de genre de pilules, il n'y a aucune aide pour les patients maintenant dépendants à ce genre de drogues.

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L'opioïde est considérée comme un médicament aux Etats-Unis, mais peut-être considérée comme une drogue dure dans d'autres. Cette drogue touche les Américains de tous bords sociaux.
Ce reportage de Frontline, de la chaîne de télévision publique Américaine PBS explique que "la plupart des utilisateurs étaient des hommes et des femmes blanches, vivant dans de riches banlieues".

 

Le reportage raconte le combat de Carrie, une mère au foyer, qui avait été prescrite de la vicodin après la naissance de son second enfant. Lorsque son ordonnance s'est arrêtée, elle est allée avoir un autre médecin, mentant sur sa condition pour avoir plus de pilules, augmentant à chaque fois la dose.
Elle allait dans différentes villes, différentes pharmacies pour ne jamais se faire repérer et sans réaliser après quelques années, que son addiction était en train de la détruire, "je prenais entre 300 et 400 pilules par mois," explique-t-elle dans le reportage.
Ce qui a commencé par de simples antidouleurs après un accouchement s'est rapidement transformée en addiction aux drogues dures, lorsque les pilules n'étaient plus suffisantes. 

 

Pendant des années, sa famille ne s'est rendu compte de rien, alors qu'elle consumait entre 40 et 50 pilules par jour. "Personne ne m'a jamais dit que ça allait me rendre malade le jour où j'ai essayé d'arrêter ces médicaments" dit-elle. Carrie était dépendante et avait tous les symptômes d'un junkie essayant d'arrêter la cocaïne ou l'héroïne, prouvant à quel point l'opioïde peut être additif.

Son seul but était devenu de trouver de quoi la faire sentir mieux, antidouleurs ou pas. C'est comme cela que Carrie a commencé les drogues dures, cela lui donnait les mêmes effets que les médicaments.

Carrie, Frontline

Carrie, Frontline

"L'opioïde est comme l'école maternelle de l'héroïne, c'est comme ça que ça commence" explique Dr. Tom Maclellan, Directeur Adjoint de la Politique Nationale de contrôle des drogues.
Sans s'en rendre compte, Carrie a commencé à utiliser de la cocaïne, de l'héroïne au quotidien, perdant la garde de ses enfants, perdant sa maison, son mari, ses amis... jusqu'au jour où elle a pris la dose d'héroïne de trop. 

 

Avec du temps et beaucoup d'aide Carrie s'en sont sortie, mais ce n'est pas le cas des 50 000 Américains décédés des suites d'une overdose en 2016 selon le Death Statistics at The Center for Disease contrôle and Prévention. 73% d'entre eux sont mort à cause d'une overdose d'opioïde.

 

Overdose d'opioide - Photo/YIPA

Overdose d'opioide - Photo/YIPA

 

L'épidémie d'opioïde a mené le pays à une épidémie d'héroïne sans précédente. Environ 2 millions d'Américains sont aujourd'hui dépendants à l'héroïne.

Quel-est le rôle du gouvernement?

Le National Institute on Drug Abuse (NIDA) travaille avec des agences fédérales "pour préserver la santé publique du challenge de l'abus des ordonnances d'opioïde dans le pays," explique leur site internet.

Le dernier changement que le gouvernement a établi pour gérer cette crise d'héroïne était le 19 septembre 2016 lorsque Barack Obama a annoncé une "opioid and Heroin Epidemic Awareness week."

Il a également demandé en urgence au Congrès un budget spécial de plus d'un milliard de dollars pour trouver un nouveau traitement contre ce genre d'addiction.

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Pendant Opioid and Heroin Epidemic Awareness week, nous devons nous souvenir de ceux que nous avons perdus à cause de l'utilisation de l'opioïde, et nous devons de soutenir les personnes courageuses qui veulent s'en sortir, et nous reconnaissons l'importance de cette épidémie," a expliqué la Maison-Blanche ce jour-là.

Clementine Boyer Duroselle

 

Greffes et transplantations: les personnes atteintes de maladies mentales n'y ont pas accès

Paul Corby. Photo/Washington Post

Paul Corby. Photo/Washington Post

Paul Corby a besoin d'un nouveau coeur. Il a déjà perdu son père de la même maladie cardiaque lorsqu'il était jeune, par manque de donneurs. Cette maladie détruit jour après jour son ventricule gauche; aucune chirurgie ou remède pourrait arranger sa condition. La seule solution est la greffe d'un nouveau coeur, mais cela lui a été refusé. Cela signifie tout simplement que Corby devra vivre avec cette maladie jusqu'à  ce que son coeur lâche, sans aucun espoir de guérison.

Autumn Chenkus et Charlie Higgs avec leur bébé, Maverick . Photo/CNN

Autumn Chenkus et Charlie Higgs avec leur bébé, Maverick . Photo/CNN

Autumn Chenkus et Charlie Higgs ont donné naissance à un petit garçon, Maverick, en 2013. Maverick est né avec une condition cardiaque qui lui avait déjà valu deux opérations à seulement cinq mois. Après plusieurs essais pour le sauver, les médecins ont expliqué aux parents qu'ils "devraient rentrer à la maison avec leur bébé et profiter du temps qu'il leur reste"  parce qu'ils ne voulaient pas ajouter Maverick sur la liste des receveurs d'organes.

Quel est le point commun entre Maverick et Paul Corby? Ils sont tous les deux atteint de maladies mentales.

Screen Shot 2017-03-06 at 3.34.49 PMAux Etats-Unis, 22 personnes se trouvant sur la fameuse liste d'attente meurent avant qu'ils aient eu le temps de recevoir un organe selon le Ministère de la Santé et des Services Sociaux des Etats-Unis.

Selon UNOS (organisation pour donneurs d'organes), il y a en ce moment exactement 118,412 personnes sur liste d'attente et une personne de plus y est ajoutée toutes les 10 minutes. plus de 70% de ces patients ont besoin d'un nouveau rein et 15% ont besoin d'un nouvrau foie.

Il y a plus de personnes ayant besoin d'un nouvel organe que de donneurs, alors comment les Etats-Unis choisissent qui mérite un coeur ou un rein plus qu'un autre patient? Comment choisissent-ils qui va vivre et qui va mourir?

Officiellement, tout dépend l'âge du patient, de l'organe dont il a besoin, de ses chances de survie suite à la greffe, dans quel état le patient et le donneur se trouvent. Mis à part ces quelques critères, les médecins sont libres de prendre leurs propres décisions en ce qui concerne leurs patients.

Par manque d'organes, les médecins doivent décider pour qui cela sera le plus utile, laissant de côté les patients avec des conditions mentales, tout simplement parce que l'organe sera plus  profitable à quelqu'un "en bonne santé " mentale,  selon Dr. Scott Halpern, professeur à l'Université de médecine  de Pennsylvanie. " Cela serait gâcher un organe qui pourrait être bien plus bénéfique à  une autre personne" explique Halpern au site internet consumer.healthday.com.  

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Une personne peut donner jusqu'à 8 organes qui peuvent sauver des vies.

La Banque d'Organes Américaine (UNOS) privilégie les patients qui ont le plus de change de survie et le moins de complications suite à la greffe explique Dr. Halpern.

A la suite de procès et dénonciations de cette pratique, un groupe de 30 législateurs au Congrès ont pétitionné au Ministère de la Santé et des Services Sociaux en octobre 2016 pour "émettre des directives sur la discrimination en martiére de transplantation d'organes à l'égard des personnes handicapés". Cette pétition devrait permettre une sélection plus juste pour les receveurs d'organes.

Cependant, les médecins ne suivent pas tous à la lettre cette nouvelle législation, et le Congrès n'a que peu de moyens d'avoir une réelle autorité à ce sujet. Le cas de Paul Corby, a été  découvert par Lenny Bernstein du Washington Post le 4 mars dernier par exemple. 

 

Clémentine Boyer Duroselle


		

Quand les universités américaines creusent les inégalités

En 2014, la dette étudiante a dépassé les mille milliards de dollars aux Etats-Unis. Elle n’a cessé d’augmenter depuis. Alors que les frais de scolarité des universités américaines atteignent des sommes rarement égalées dans le reste du monde, l’université américaine semble ne plus jouer son rôle et creuser les inégalités.

Avec leurs frais de scolarité, "les universités de reposent plus que jamais sur l'inégalité du système" 

Le montant moyen de la dette d’un étudiant dépasse désormais les 30 000 dollars, révèle l'enquête 2016 du Pell Insistute. Rien d’étonnant quand on sait que le coût moyen d’une université américaine s’élève à 20 000 dollars par an, alors que l’Etat ne cesse de diminuer ses investissements. Ces frais exorbitants – qui dépassent souvent les 50 000 dollars dans les meilleures universités du pays –, sont devenus indispensables aux établissements de l'enseignement supérieur qui fonctionnent en grande partie grâce aux frais versés par leurs étudiants.

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Lors de leur cérémonie de remise des diplômes, les étudiants ont inscrit le montant de leur dette sur leur "graduation cap". 

Dépendantes de ces frais, les universités admettent en majorité des étudiants à hauts revenus qui pourront débourser les sommes demandées - ou contracter des prêts. « Les universités se reposent plus que jamais sur l’inégalité du système », écrivait The Atlantic en 2013. Quatre ans plus tard, le constat est le même. En effet, les universités pouvant se permettre d’octroyer de nombreuses bourses sont rares et les aides de l’état ne couvrent en général que jusqu’à 20% des frais de scolarité.

Salaires stagnants et chômage élevé pour les jeunes diplômés

A la sortie, les salaires stagnent et les perspectives d’emplois sont rares voire inexistantes dans certains secteurs, comme le souligne l'étude publiée en avril 2016. Entre avril 2014 et mai 2015, le taux de chômage moyen des jeunes diplômés âgés de 21 à 24 ans était de 7,2%, alors que le taux national moyen avoisinait les 5,5%.

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Graphique comparant l'évolution de la dette étudiante moyenne (en violet) à celle du salaire moyen (en vert), de 1990 à 2015. Source: The Huffington Post, 2016.  

 

Endettés et sans emploi, nombreux sont les anciens étudiants se retrouvant rapidement dans une situation précaire, après quatre, six ou même huit ans d’études. Certains diplômés désespérés décident d'intégrer à nouveau l'université, poursuivant l'espoir qu'un master ou un doctorat les sortira de la précarité. Une décision qui, dans l'immédiat, ne fait que creuser leur dette.

Choisir son université, une décision déterminante

Mais ce n’est pas qu’à la sortie que les inégalités de creusent. Pour beaucoup, tout se joue avant même la fin du lycée, au moment de choisir leur université. Ainsi, les étudiants issus des foyers les plus riches représentent 74% des élèves des 146 meilleures universités du pays. En cause, manque d’informations, autocensure, mais surtout ces fameux frais de scolarité.

Les élèves ne pouvant pas se permettre de telles dépenses doivent donc souvent se contenter de choix moins ambitieux ou de diplômes en deux ans dans des « community colleges », moins onéreux. Enfin, faute de moyens, certains doivent parfois tout simplement renoncer aux études supérieures.

Dans un pays où le classement des universités est tenace, la provenance du diplôme détermine souvent le salaire – et la position – à la sortie. On assiste alors à un cercle vicieux qui nourrit et perpétue les inégalités. 

"Je suis étudiante et employée à plein temps, mais je n'ai pas le choix" 

Autre facteur d’inégalités, les élèves les moins aisés doivent souvent cumuler études et emploi étudiant. Un duo qui, s’il peut parfois être bénéfique à l’étudiant, fait rarement bon ménage sur le plan scolaire. L’étude note ainsi que les étudiants désignent cet emploi comme la première cause d’échec à l’université.

Kristen fait partie de ces étudiants qui doivent travailler afin de pouvoir s’offrir une éducation. Etudiante à plein temps en troisième année à l’université de George Mason en Virginie, elle est employée, en parallèle, quarante heures par semaine. Un rythme éprouvant pour cette aspirante psychologue qui n’a pas vraiment le choix.

Septième d’une famille de huit enfants, Kristen a pu bénéficier, comme ses frères et sœurs, du soutien financier de ses parents pendant ses deux premières années d’études. Désormais, c’est à elle de trouver les fonds pour financer le reste de ses études. Une situation qu’elle trouve « totalement normale » : « Certaines familles ont les moyens de payer pour leurs enfants ou de rembourser leurs prêts, moi je dois travailler. Mais je ne suis pas un cas isolé, beaucoup d’étudiants autour de moi travaillent. »

Quant aux conséquences sur le plan scolaire, l’avis de Kristen vient confirmer les conclusions de l’étude. « J’ai moins de temps à consacrer à mes études et je suis évidemment plus fatiguée, donc moins efficace en cours », nous confie-t-elle.

Ils restent cependant nombreux, même en ayant travaillé durant leurs études, à ne pas pouvoir rembourser leur emprunt dans les délais. Un problème qui pourrait bientôt dépasser le cadre estudiantin puisque ces défauts de paiement en chaîne pourraient entraîner une nouvelle crise, celle de la dette étudiante.

Victoria David

[Opinion] Trump face au Congrès: plus présidentiel et discours bien orchestré par son service de presse

L'atmosphère politique est électrique en ce moment à Washington DC, autrefois ville joyeuse où galas et soirées mondaines faisaient partie du charme de la ville.

 La couverture du Time de la semaine du 13 février 2017. Trump en plein milieu d'une tempête politique. "Nothing to see here" (Rien à voir ici).


La couverture du Time de la semaine du 13 février 2017. Trump en plein milieu d'une tempête politique. "Nothing to see here" (Rien à voir ici).

Donald J. Trump est arrivé au pouvoir le 20 janvier dernier, et depuis, la ville retient son souffle en attendant le prochain dérapage. Il se met à dos les médias - pardon, il insulte les journalistes - et crée des tensions au sein même de son administration et du Congrès, pourtant républicain.
Le nouveau Président élu a tout misé sur son discours d'hier soir, mardi 28 février, face au Congrès. Comme chaque année, le Président s'est exprimé devant les deux chambres réunies dans le cadre d'une session commune ("joint session") durant laquelle le Président a dévoilé ses projets pour l'année à venir.

C'est un passage obligé pour le Président qui espère unifier le pays et avoir l'accord du Congrès pour de nouveaux budgetsde nouvelles propositions de lois et autres décisions budgétaires. Il a donc tout intérêt à faire preuve de diplomatie. Une condition remplie par Trump qui a évité tout débordement en soignant son ton présidentiel. 

https://www.youtube.com/watch?v=cH_231dBLGI

Discours du Président Trump le 28 février 2017.

Pendant plus d'une heure, nous avons eu droit à un mélange de discours de campagne, d'approximations, d'exagérations, d'affirmations péremptoires et hors de contexte. Cependant, impossible de lui reprocher de ne pas avoir cherché à provoquer et d'avoir soigné son langage.
Combien de sites internet ont-ils déjà écrit des articles sur "les fact checking"? "Cqu'il faut retenir de son discours"? "Les cinq phrases les plus marquantes"... Mais de nombreux articles ont déjà résumé, revu et corrigé le discours des dizaines de fois pour nous. 

Cette couverture médiatique semble avoir omis un des éléments clés de l'événement d'hier soir: le rôle du service de presse de la Maison Blanche lors du discours de Donald J. Trump.

Comme toujours, les journalistes de Washington reçoivent les discours, ou du moins les grandes phrases d'un discours du président, quelques heures avant le début de l'allocution. C'était aussi le cas avec Barack Obama. Cela permet aux journalistes de travailler plus rapidement et de publier leurs articles à la seconde où le discours se termine. Jusqu'ici, rien d'anormal.
Cependant, alors que nous étions tout ouïe, regardant ce discours tout en twittant les remarques du Président, il était impossible de ne pas se rendre compte qu'à la fin de chaque idée ou thème expliqué et présenté au Congrès, nous (journalistes) recevions à l'instant même un email du service de presse de la Maison Blanche résumant ce que le Président venait de dire.

Ces emails démontraient en quoi Donald J. Trump avait raison, pourquoi il devait s'occuper de ce pays abîmé par l'ancien Président, donnant par là même des informations nouvelles, que les journalistes pouvaient alors tout de suite utiliser pour écrire leurs articles.

Cela est arrivé à neuf reprises en moins d'une heure de discours. Recevoir tant d'emails du service presse n'a jusqu'ici rien de nouveau, mais le contenu de ces emails étaient pour le moins déconcertant.

A leur lecture, il apparaît très clairement que la Maison Blanche s'attend à ce que nous utilisions ces informations, comme l'on donne du pain aux oiseaux. Le service de presse nous mâche donc le travail afin que nous (journalistes) ne pouvions pas inventer des informations et alimenter nos articles de "fake news" dont l'administration Trump se plaint régulièrement.

Cependant lorsque l'on compare les emails du service de presse de la Maison Blanche aux articles fact checking du New York Times (ennemi public numéro un de Donald J. Trump) et de l'agence de presse Associated Press, certaines informations diffèrent.

L'un des premiers emails que nous recevons résume ce que le Président Trump a accompli lors de ses 40 premiers jours à la Maison Blanche. Cet email, envoyé pendant le discours, vient du service de Presse. Il est écrit " FOR IMMEDIATE RELEASE" (pour diffusion immédiate) en haut de l'email, comprenez: les journalistes peuvent utiliser et publier ces informations. Serait-ce une stratégie de la Maison Blanche pour que les journalistes écrivent des articles en faveur du président? Il semble que nous n'écrivons que des articles négatifs sur le président, nous sommes "les ennemis du peuple", comme il l'explique dans un tweet vendredi 24 février dernier.

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Il devient logique pour la Maison Blanche de nous envoyer des emails nous rappelant toutes les bonnes choses que Trump a déjà accomplies, lorsque nous, reporters à Washington DC, n'écrivons que mensonges et sommes "d'ennemis pour le peuple américain" dans un tweet le 17 février dernier. 

Cela n'a pas empêché les journalistes de médias reconnus tels que le New York Times, le Washington post, et Associated Press, entre autres, de faire leurs propres analyses, c'est-à-dire des "fact checking", un nouveau genre d'article devenu incontournable. Autant vous dire que le Président est loin d'être exemplaire. (Voir liens au début de l'article.)

Des journalistes dans la salle de presse de la Maison Blanche, après l'exclusion de plusieurs médias d'un point presse du porte-parole de la présidence, le 24 février 2017, à Washington. (YURI GRIPAS / REUTERS)

Des journalistes dans la salle de presse de la Maison Blanche, après l'exclusion de plusieurs médias d'un point presse du porte-parole de la présidence, le 24 février 2017, à Washington. (YURI GRIPAS / REUTERS)

Alors qu'il y a quelques mois, les journalistes et la Maison Blanche travaillaient ensemble pour respecter au maximum le premier amendement (liberté de la presse), cherchant à améliorer les relations entre les deux en permanence, nous sommes maintenant devenus les parias, des menteurs à qui il ne faut pas parler, nous interdisant même l'accès à la conférence de presse quotidienne, qui était devenu l'un des symboles de la démocratie et de la liberté de la presse. C'est donc sans surprise qu'après de longues recherches, nous n'avons pas trouvé de médias influents utilisant les informations données par la Maison Blanche.

Reporters sans frontières, article complet: https://rsf.org/fr/actualites/les-etats-unis-la-41eme-place-du-classement-mondial-de-la-liberte-de-la-presse

Reporters sans frontières, article complet: https://rsf.org/fr/actualites/les-etats-unis-la-41eme-place-du-classement-mondial-de-la-liberte-de-la-presse

Bien essayé, mais les journalistes ont choisi leur camp et gardent leur indépendance.

Emails venant du service de presse de la Maison Blanche pendant le discours de Donald J. Trump au Congrès. 28/02/2017. Cliquez ici

 

Clémentine Boyer Duroselle

 

Eviter Trump pendant une semaine ou comment tirer les leçons d'une overdose médiatique

Farhad Manjoo, journaliste au New York Times, s'est lancé un défi de taille: ne pas entendre parler de Donald J. Trump dans les médias pendant une semaine. "Je voulais voir ce que je pourrais apprendre sur les médias modernes en y observant l'omniprésence de M. Trump," raconte-t-il dans un article publié le 22 février.

"Inévitable"

Ce qui devait d'abord ressembler à un défi personnel pour ce journaliste passionné s'est transformé en une tâche presque impossible dans la pratique, tant le 45ème président des Etats-Unis est partout. "D'une certaine manière, mon expérience a échoué: je ne pouvais quasiment pas trouver d'article sans Trump," reconnait Manjoo.

Selon lui, la couverture médiatique du businessman devenu président a atteint des niveaux sans précédent. En cause: Trump, évidemment, mais aussi les réseaux sociaux et le comportement des médias.

"Je me suis demandé si nous n'étions pas en train de surdoser Trump, à l'exclusion de tout le reste," remettant en question son propre comportement. Une réflexion qui avait déjà émergé durant la campagne présidentielle puisque cette attention médiatique lui avait largement servi de publicité gratuite.

Donald J. Trump est dans tous les journaux, qu'ils soient politiques ou pas. Pour le journaliste, Trump n'est plus seulement le message, il est devenu le moyen par lequel toutes les histoires sont racontées. Il est devenu "inévitable".

Point commun entre Amazon, le Bachelor et la NBA

Afin d'éviter d'avoir à faire au locataire de la Maison Blanche, Farhad Manjoo s'est tourné vers des sites internationaux comme la BBC ainsi que des sites spécialisés, tout en continuant de consulter les réseaux sociaux. Mais, même en utilisant ces plateformes, difficile d'échapper au businessman. "Et sa présence ne s'arrête pas à l'actualité".

Du Bachelor à Amazon - qui lui suggère l'achat de papier hygiénique à l'effigie de Donald Trump pour la Saint-Valentin - en passant par la série The Big Bang Theory, les Grammys, les Golden Globes, le Super Bowl et la NBA, rien ne lui résiste. Seuls Instagram et Snapchat semblent plus imperméables aux aventures du milliardaire.

La personne la plus "connue" de l'histoire?

Mark Wilson:Getty Images

Photographes rassemblés autour de Jeff Sessions et Charles E. Grassley le 29 novembre au Capitole. Mark Wilson/ Getty Images. 

Selon Farhad Manjoo, "il est probable que personne n'ait été aussi connu que M. Trump aujourd'hui". Si cette affirmation est difficile à prouver, la comparaison de quelques chiffres permet néanmoins au journaliste du Times de parvenir à un résultat presque inquiétant: la couverture médiatique de Trump dépasse à elle seule d'environ 1000 dollars celle des 1000 personnes les plus connues rassemblées.

Un volume insoutenable

Bien que reconnaissant qu'il est essentiel de traiter en profondeur les actions de la nouvelle administration, l'article pointe du doigt l'amplification créée par l'écosystème médiatique: "Trump ne représente pas 90% de ce qui est important dans le monde". D'autant plus qu'il n'est président que depuis un mois.

Un rythme qui parait donc difficilement tenable pendant le reste du mandat selon le journaliste, qui pense que la scène médiatique ne doit surtout pas se cantonner à un seul sujet.

"Les journaux des Première et Deuxième Guerres Mondiales étaient remplis de sujets n'ayant pas trait à la guerre. Les journaux d'aujourd'hui comprennent eux aussi de nombreux articles qui ne sont pas reliés à Trump, mais beaucoup d'entre nous ne lisent plus les journaux. Nous lisons Facebook, nous regardons la télé, et là, M. Trump est ce dont tout le monde parle, en excluant presque tout le reste."

Eviter Trump pendant une semaine c'est donc réaliser l'overdose du personnage dans les médias et se rendre compte de l'urgence d'un changement de son traitement médiatique. Dans un contexte de rejet des médias et d'attaques constantes envers les journalistes, les pratiques journalistiques sont plus que jamais scrutées. 

La surpopulation carcérale favorise les disparités dans le système judiciaire

Les États-Unis sont les leaders mondiaux de l'incarcération et le nombre de prisonniers a explosé depuis les années 1970.
Un quart des détenus dans le monde se trouve aux États-Unis, qui représente seulement 5% de la population mondiale. Sur un total de 10,2 millions de détenus à travers le monde, les États-Unis en comptent 2,2 millions. La Chine est deuxième dans le classement des pays qui comptent le plus de détenus avec 1,6 million, la Russie est troisième.

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Pourquoi y a-t-il une soudaine hausse de la population carcérale?

Dans les années 70, le gouvernement a decidé de renforcer les lois sur les crimes dans le pays . La definition de "crime" aux États-Unis est différente de celle que l'on a en France.

Pour les Américains, un crime peut être un assasinat, une fusillage, mais aussi des dealers de drogues pris en flagrant délit, des consommateurs de drogues, des conducteurs alcoolisés, des infractions, des vols, des viols, des maltraitances, etc.

Le terme "crime" est finalement assez vague, dans les années les 70 les Etats et les législateurs ont passé certaines mesures pour renforcer les peines de prisons: toutes les personnes ayant commis des "crimes" recevait une peine de prison, d'où la soudaine augmentation de la population carcérale.

Source: International Centre for Prison Studies

Source: International Centre for Prison Studies

En plus de cette nouvelle loi, les Etats-unis restent le pays avec le plus haut taux de criminalité parmi les pays développés. Certaines organisations accusent le lobbying des armes (NRA), tandis que d'autres accusent le gouvernement qui volontairement, ne manifeste aucune réaction.

En 2012 le Congressional Research Serviceestimé qu'il y avait 310 millions de revolvers dans le pays, 114 millions d'armes de points, 110 millions  carabines et 86 millions fusils de chasse. Soit un total de 620 millions armes à feu dans un pays qui compte environ 322 millions d'habitants. Il y a plus d'armes que d'habitants aux Etats-Unis, serait-ce la réelle cause d'une surpopulation carcérale?

Source: OECD http://www.oecd-ilibrary.org/economics/how-was-life/homicide-rates-in-selected-countries-1820s-2000s_9789264214262-table51-en

Source: OECD
http://www.oecd-ilibrary.org/economics/how-was-life/homicide-rates-in-selected-countries-1820s-2000s_9789264214262-table51-en

Avec une telle hausse, quels moyens ont trouvé les États-Unis pour accueillir les nouveaux détenus dans les prisons, déjà en surpopulation à l'epoque?

Source: UNODC, Small Arms Survey via The Guardian

Source: UNODC, Small Arms Survey via The Guardian

Peu de changements ont été réalisés ces dernières décennies pour s'accomoder à la surpolulation carcérale. Certaines prisons on été construites, certaines rénovées, mais le problème persiste: les prisonniers servent également des peines plus longues qu'avant, créant cette situation de surpopulation. 

Chart credit: National Research Council

Chart credit: National Research Council

Des hommes d'affaires, et des hommes de pouvoirs à Wall Street construisent des prisons privées et font payer un loyer au gouvernement Américain pour accueillir de nouveaux prisonniers.

Les prisons fédérales, dites maintenant prisons publiques et les prisons privées sont bien différentes. Les prisons fédérales sont en mauvais état, les prisonniers sont regroupés dans des dortoires qui ressemblent à des gymnases par manque de place tandis que les prisons privées sont bien plus modernes et comfortables.

Prison publique en Californie

Prison publique en Californie

Entretenir des prisons et des prisonniers coûte cher. Dans un pays capitaliste comme les Etats-unis les hommes d'affaires trouvent toujours de nouveaux moyens de se faire de l'argent et les prisons sont devenues des investissements pour eux.

Les prisons privées font des detenus un business ou des esclaves

C'est ainsi que l'on se retrouve avec des prisons où les detenus peuvent payer un certain prix pour avoir une chambre privée, une télévison, un téléphone  portable, un ordinateur, le droit de sortir de leur cellules lorsqu'ils le souhaitent et autres libertés; on oublierait presque qu'ils sont en prisons. Les Américains appelent cela des prisons "pay-to-stay" (payer pour rester).

Cependant, certaines prisons privées sont réservées à une population plus pauvre et sont également devenues de vrais camps de travail où les peines de prisons sont allongées pour que les propriétaires des prisons de fassent plus d'argent.

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Ce genre de prisons privées réservées aux plus aisés créent par de riches hommes d'affaires acceuillent régulierement des célébrités, des confrères de Wall Street et autres personnalités ayant les moyens de s'offrir ce genre de luxe.

Une disparité dans le systeme judiciaire

Le journaliste Matt Clarke explique sur le site internet Prisonlegalnews.com  que la justice américaine est une justice à deux vitesses: une pour les riches et une pour les pauvres; "il y a deux systeme judiciaires, l'un pour les riches, célèbres et influents criminels et un pour tous les autres" , écrit-il.

Ce problème est encore plus rependu en Californie, dans l'aglomeration d'Orange Counties, ou quatorze prisons ( Alhambra, Anaheim, Burbank, Culver City, Fullerton, Glendale, Hermosa Beach, Huntington Beach, La Verne, Montebello, Pasadena, San Gabriel Valley, Santa Ana, Seal Beach, South Bay et Torrance) offrent à leurs detenues des pay-to-stay dignes d'hôtels 5 étoiles dont le prix va jusqu'à $200 par night.  Le journalists Matt Clarke explique également que la sentence de ces prisonniers ressemble plus à des vacances qu'à une punition.

Ces prisons font également certaines faveurs à des célébrités, ayant main-prise sur les peines des prisonniers. La derniere célébrité qui avait fait le buzz à cause de ces traitements de faveur était Nichole Richie en 2007 lorsqu'elle avait été relâchée de prison après  seulement 82 minutes passées derrière les barreaux . L'actrice Lindsay Lohan a vecu le même genre d'experience; elle avait seulement passé un jour en prison.

Les prisons privées gardent les bénéfices pour eux et le gouvernement ferme les yeux parce qu'ils ont besoin de ce genre de prisons. Un système corrumpu où les plus fortunés ont le dernier mot.

Clémentine Boyer Duroselle

Trump n’est président que depuis un mois et l’électorat américain a rarement été aussi polarisé

Donald J. Trump a réuni la presse jeudi 16 février afin d’annoncer la nomination de son nouveau ministre du travail, Alexander Costa. En réalité, l'exercice ressemblait d'avantage à une attaque envers la presse. Une attaque qui en dit long sur les frustrations de premières semaines plutôt décevantes. Les débuts sont difficiles pour le milliardaire, et la publication d’une enquête du Pew Research Center ne va pas le rassurer.

 

Hasard du calendrier, le Pew Research Center avait choisi le 16 février pour publier une étude sur la popularité du président après quatre semaines à la tête du pays. Conduite par des chercheurs de l’Université de Princeton, cette étude se fonde sur les réponses de 1503 adultes américains interrogés entre le 7 et le 12 février. C’est avant tout la polarisation de l’électorat qui en ressort, puisqu’elle atteint des niveaux rarement égalés lors des précédentes administrations.

 

Mécontentement et avis tranchés

Les premières impressions sur le président et son début de mandat sont majoritairement négatives. Seulement 39% des personnes interrogées approuvent l’action de Donald J. Trump à la tête de l'Etat, quand elles sont 56% à la désapprouver et 6% à ne pas se prononcer.

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Seulement 39% des individus interrogés approuvent l'action de Trump. Un taux historiquement bas. Pew Research Center. 

Mais c’est un autre aspect des résultats qui caractérise encore mieux l’état d’esprit des américains : l’intensité de l'opinion des individus interrogés. Ils ne sont ainsi pas moins de 75% à exprimer un avis tranché, qu’il soit positif ou pas, sur Trump, démontrant ainsi sa capacité à ne laisser personne, ou presque, indifférent.

Le nombre d’opinions très négatives atteint des records pour un début de présidence. Le taux de « désapprobation forte » – strong disapproval – dépasse celui atteint par Obama durant l’ensemble sa présidence. Même George W. Bush a dû attendre la fin de son mandat, en décembre 2008, pour atteindre ce niveau.

 

Une polarisation jamais vue depuis 30 ans

Seulement 8% des américains démocrates ou à tendance démocrate approuvent l’action de Donald J. Trump durant ce premier mois. Selon le Pew Research Center, il s’agit ainsi du « taux d’approbation de l’opposition le plus bas pour un nouveau président en trois décennies, et de loin ».

Du côté des républicains et assimilés, 84% se disent satisfaits de la performance de leur nouveau président. Ce chiffre, en plus d’être, lui, dans les normes, témoigne de la polarisation des citoyens américains. C’est l’ensemble de la société américaine qui se fracture profondément autour d’un Donald Trump qui cristallise les tensions entre les deux camps.

Le principal intéressé se défend d’alimenter les divisions, « ce n’est pas Donald Trump qui a divisé le pays, nous vivions déjà dans un pays divisé », a-t-il déclaré hier lors de sa fameuse conférence de presse. Les chiffres de cette enquête sont cependant loin de lui donner raison. Les décrets signés à la hâte et les positions de la nouvelle Administration n’ont pas permis de recoller les morceaux d’une Amérique déchirée lors de la campagne électorale.

 

Une capacité à tenir ses promesses saluée

Le président réussit tout de même à marquer quelques points quand il s'agit de... tenir ses promesses. Soixante pourcent des individus interrogés saluent la capacité de Trump à honorer ses engagements, un score supérieur à ses prédécesseurs. L'homme d'affaires avait en effet choisi de mettre en application un certain nombre de ses promesses de campagne dès la première semaine en signant de nombreux décrets.

 

Une meilleure perception de l’état de l’économie… et de la diversité

Ils sont 42% à considérer que les conditions économiques sont « excellentes ou bonnes », un taux qui a augmenté de 11 points en deux mois. Cette augmentation est due en large partie au changement d’opinion des républicains qui sont désormais 40% à percevoir les conditions économiques positivement – contre 14% en décembre.

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64% des personnes interrogées pensent que la diversité ethnique profite aux Etats-Unis. Pew Research Center

En outre, les américains sont plus nombreux à penser que la diversité ethnique profite au pays : 64% partagent cette opinion alors qu’ils n’étaient que 56% en août. Un chiffre rassurant dans une atmosphère anxiogène pour les immigrés, alors que s’organisait hier la « journée sans immigrés ».

Victoria David