Pourquoi certaines personnes sont-elles plus altruistes que d'autres ?

Abigail Marsh est professeur en psychologie à l'université de Georgetown, à Washington DC. Suite à une expérience personnelle survenue à l'âge de 19 ans, elle a voulu scientifiquement démontrer que certains individus sont plus aptes à secourir les autres, et reconnaissent plus facilement la détresse d'autrui. 

"Il y a un homme quelque part qui ressemble un peu à l'acteur Idris Elba, ou en tout cas cela était vrai il y a presque 20 ans. Je ne sais rien de lui à part qu'un jour, il m'a sauvé la vie en mettant la sienne en danger. Cette homme a traversé quatre voies d'autoroute en plein milieu de la nuit pour me ramener en lieu sûr, suite à un accident de voitures qui aurait pu me tuer. Pourquoi a-t-il risqué sa vie pour sauver celle d'une inconnue?" questionnait Abigail Marsh lors d'une conférence en juin 2016.

Décidée à résoudre cette problématique, cette universitaire a lancé un appel en 2010, à une catégorie de personnes extrêmement altruistes : les donneurs d'organes, et en particulier ceux du rein. Elle a réuni 19 volontaires, répartis aux quatre coins des États-Unis, ayant donné un rein à de parfaits inconnus, sans jamais les rencontrer (les donneurs aux membres de leur famille ont été exclus de l'étude).

Alors que le cerveau des candidats était passé au scanner, plusieurs expressions du visages leur ont été présentées. Les IRM montraient alors une augmentation de l'activité cérébrale lorsque des visages apeurés étaient exposés. L'amygdale de l'hémisphère droit du cerveau était 8% plus grosse que celle de la population générale. Or cette partie du cerveau est impliquée dans la détection des signaux émotionnels, notamment celui de la peur.

Face à ces résultats, l'équipe de scientifiques a conclu que ces personnes sont particulièrement sensibles à la détresse d'autrui et sont, par conséquent, plus enclines à venir en aide à leurs prochains. Plus altruistes donc. 

Vidéo réalisée par Louise Dewast, texte de Yelen Bonhomme-Allard

"Il n'y a pas de consentement à 14 ans". Sur Twitter les femmes sensibilisent l'opinion sur le consentement sexuel via #MeAt14

Roy Moore, 70 ans, magistrat ultra-conservarteur en Alabama et candidat au siège de sénateur de Washington, est accusé d'agressions sexuelles par deux femmes alors âgées de 14 à 16 ans au moment des faits. Ce scandale a fait naître un nouveau mouvement sur Twitter baptisé #MeAt14, "Moi à 14 ans". Dans la lignée de #MeToo, plusieurs Américaines ont publié des photos d'elles à l'adolescence, afin de sensibiliser l'opinion sur le consentement sexuel. Toutes soulignent leur incapacité à consentir à une relation sexuelle, en tant que mineure, avec un partenaire adulte. 

Jeudi 9 novembre, Leigh Corfman accusait Roy Moore d'attouchements sexuels dans les lignes du Washington Post. Agée de 14 ans en 1979, l'adolescente aurait été approchée par l'homme politique de 32 ans à l'époque. Quatre jours plus tard, cette fois dans le New York Times, Beverly Young Nelson l'a accusé d'avoir essayé de la violer dans une voiture après lui avoir proposé de la raccompagner à son domicile. Elle avait 16 ans à l'époque. Depuis, trois autres femmes sont sorties du silence en affirmant que Moore avait tenté de les séduire lorsqu'elles avaient entre 16 et 18 ans. Aucune n'a dénoncé de contact sexuel.

Confessions d'anonymes et de célébrités

Catherine Lawson, avocate en Caroline du Nord, est l'initiatrice de ce hashtag. Le 9 novembre dernier, elle a publié ce message sur Twitter : "Il n'y a pas de consentement à 14 ans. Pas en Alabama. Nulle part". Depuis, plusieurs célébrités à l'instar de l'actrice Alyssa Milano, ainsi que des centaines d'anonymes lui ont emboîté le pas.

https://twitter.com/catlawson/status/928805192321167360

"C'est moi à 14 ans, une timide et innocente dévoreuse de livres. C'est impossible qu'une enfant de 14 ans soit prête à avoir une relation sexuelle avec un homme de 32 ans" a écrit une internaute.

"Je suis au centre, pesant à peine 45 kg et le visage recouvert de boutons d'acné. Je n'étais certainement pas assez mature pour envisager une relation avec un homme de 32 ans. Ma mère ne m'aurait jamais laissé fréquenter un garçon de 18 ans !" a réagi cette Américaine.

"Voilà une page de mon journal intime où j'expliquais avoir pleuré à une boum parce que j'avais peur de danser avec des garçons. Pas assez vieille pour consentir à une relation amoureuse avec un adulte", racontait Sharah Meservy.

De son côté, Roy Moore nie l'ensemble des accusations. De nombreux républicains, y compris le chef de la majorité au Sénat, l'ont appelé à retirer sa candidature et ont menacé de l'exclure de la chambre haute s'il était élu.

Yelen Bonhomme-Allard 

Promesses, actes et flops... Bilan de Donald Trump après un an au pouvoir

Un an après son élection, dix mois après son investiture à la Maison-Blanche, quelles promesses de campagne Donald Trump a-t-il réellement tenu ?

Dates clés

8 novembre 2016 : Donald Trump, candidat républicain, bat la candidate démocrate Hillary Clinton. Il devient le 45e président des États-Unis et succède à Barack Obama.

20 janvier 2017 : Donald Trump s'installe à la Maison-Blanche et prête serment devant le Capitole à l'instar de ses prédécesseurs : "Ensemble, nous rendrons sa force à l'Amérique. Nous rendrons sa richesse à l'Amérique. Nous rendrons sa fierté à l'Amérique. Nous rendrons sa sécurité à l'Amérique. Et, oui, nous rendrons sa grandeur à l'Amérique".

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Six exemples de promesses de campagne

Eriger un mur entre les États-Unis et le Mexique : non tenue

Le 26 octobre dernier, les sociétés de construction sélectionnées ont présenté à San Diego huit prototypes de murs. Ce rempart entre les deux pays a pour but de stopper l'immigration illégale. Lors de sa course à la présidentielle, Donald Trump avait assurer que l'édification du mur serait prise en charge par le Mexique. Mais ce dernier refuse catégoriquement de payer la facture. Le coût total est évalué entre 12 et 25 milliards de dollars selon certaines estimations. Aucune date n'a été annoncée quant au début des travaux.

Annuler et supprimer Obamacare : non tenue

L'Obamacare, connu sous le nom d'Affordable Care Act, est une sécurité sociale universelle destinée aux plus pauvres. Mise en vigueur le 1er janvier 2014 sous l'administration démocrate sortante, cette couverture assure une protection médicale à 20 millions d'Américains. 

Malgré plusieurs recours devant la justice, la "Trumpcare" n'a pas réussi à évincer l'Obamacare.

Retrait des États-Unis de l'Accord de Paris : tenue

Le 1er juin dernier, l'actuel président américain a confirmé le retrait des États-Unis de l'Accord de Paris. En 2015, 195 pays s'étaient engagés lors de la COP21 à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d'ici 2050. Au contraire de son prédécesseur, Donald Trump a assuré que ce retrait était dans l'intérêt du peuple et au nom de la défense des emplois américains.

En 2012 déjà, le septuagénaire affirmait que "le concept de réchauffement climatique a été créé par et pour les Chinois pour rendre l'industrie américaine non-compétitive".

Les États-Unis doivent patienter trois ans à compter de leur retrait effectif du traité (intervenu le 4 novembre 2016), puis respecter un préavis d'un an. Le pays sortira donc de l'accord en novembre 2020, au moment de la prochaine élection présidentielle.

Instaurer un décret anti-immigration : tenue

Dès son arrivée au pouvoir, Donald Trump a interdit l'entrée sur le territoire américain des ressortissants de pays majoritairement musulmans. La liste des pays visés par cet arrêté migratoire s'élève à huit : la Corée du Nord, le Venezuela, le Tchad, l'Iran, la Libye, la Syrie, la Somalie et le Yémen. Le Soudan, visé par la précédente ordonnance, a été retiré de la liste.

Les mesures de restriction varient selon les pays et n'ont, a priori, pas de limite dans le temps. Concernant l'interdiction dont le Venezuela est la cible, elle se limite aux membres d'une longue liste d'instances gouvernementales vénézuéliennes et à leur famille.

Engager une coopération avec la Russie : non tenue

Le 7 juillet dernier, Donald Trump et Vladimir Poutine se sont entretenus en tête à tête en marge du G20 à Hambourg. "Il y a eu une alchimie positive" entre les deux dirigeants, assurait le chef de la diplomatie américaine, en faisant le compte-rendu de la rencontre. Mais les accusations d'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine pèsent dorénavant dans la balance.

Travailler pour le peuple et moins jouer au golf : non tenue

"Je travaillerai pour vous, je n'aurai pas le temps de jouer au golf" avait assuré Donald Trump lors de sa campagne présidentielle. Une promesse non tenue puisqu'il s'est exercé 61 fois à cette discipline depuis son élection. Fin août, il avait déjà pris 53 jours de vacances, contre 15 pour Barack Obama à la même période de son mandat.

Yelen Bonhomme-Allard 

Réchauffement climatique : la production de café mexicain est en péril

Cette semaine, nous vous emmenons au Mexique dans la région de Veracruz, où les agriculteurs continuent de subir les conséquences du réchauffement climatique. Le pays, troisième producteur mondial de café, a perdu 60% de sa production en cinq ans.

Dans la région de Veracruz, à 1 200 mètres d'altitude poussent les plants de café à l'ombre des ficus géants. Au moment de la récolte, les paysans cueillent les fruits les plus mûrs de couleur rouge. C'est à l'intérieur que se trouvent les grains de café. Mais en raison du changement climatique, le Mexique a perdu plus de la moitié de sa production de café en cinq ans.

Les variations météorologiques (augmentation des températures en été, et fortes pluies en hiver) sont responsables de l'apparition d'une maladie du café très connue dans le pays : la rouille. Mais cette dernière n'était jamais arrivée jusqu'à cette altitude. Elle se présente sous la forme de petites taches jaunes.

Le climat perturbe un autre élément indispensable à la production du café : les abeilles. En butinant de fleur en fleur, les abeilles permettent au café de se reproduire. Mais le nombre de ces insectes diminue considérablement, à cause des pesticides et du climat.

Des solutions face à l'urgence

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Pour palier à la perte de milliers d'hectares de café, des arbustes plus retissants sont actuellement replantés. Cette nouvelle variété est conçue par des ingénieurs agronomes français basés en Provence. Ces plants d'arabica sont des hybrides insensibles à la maladie et adapter aux changements climatiques.

Après le passage de notre équipe de journalistes, Ruben Rodriguez, un producteur de café a décidé de baptiser une parcelle de son exploitation du nom de "France 2". Une délicate attention saluée par toute la rédaction de Washington D.C.

Reportage d'Agnès Vahramian, Arielle Monange et Andréane Williams.

Zoom sur Guantánamo, le centre de détention le plus controversé et sécurisé au monde

Donald Trump a évoqué hier, la possibilité d'envoyer l'auteur de l'attentat perpétré à New York dans la prison de Guantánamo, située sur une base navale à Cuba. Cet établissement carcéral est l'un des mieux sécurisés de la planète, mais également sujet à de vives polémiques.

Ce centre de détention se trouve sur la base militaire de la baie de Guantánamo, dans le sud-est de Cuba. Il est loué depuis 1903 par le gouvernement américain au gouvernement cubain pour 4000 dollars par mois (3430 euros), selon l'AFP. Un loyer que les Cubains refuseraient de percevoir.

En réponse aux attentats du 11 septembre 2001, George W. Bush lance une "guerre contre le terrorisme". Dès lors, les États-Unis enferment à Guantánamo les détenus qualifiés de "combattants illégaux", soupçonnés d'être une menace envers la nation en raison de leur affiliation à la mouvance islamiste. Quelques 750 prisonniers originaires de 42 pays y sont enfermés à partir de janvier 2002, et ce, pour une durée illimitée. Actuellement, ils ne serraient plus que 41, considérés comme trop dangereux pour être relâchés. Les autres ont été transférés vers des prisons à l'étranger, ou bien libérés au fil des années.

Un lieu hors de tout cadre juridique

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L'intérieur d'une cellule à Guantanamo. © ICI Radio-Canada/Frédéric Arnould

L'emplacement de cette base militaire américaine sur le territoire cubain permet au gouvernement américain de ne pas soumettre les prisonniers à son système judiciaire fédéral, prenant appui sur l'extra-territorialté du lieu. Aucun droit défendu par la Constitution des États-Unis n'y est donc garanti.

Toutefois, cette prison hors de tout cadre juridique a été vivement critiquée par l'opinion publique internationale, défendant les droits de l'homme. Amnesty International affirment que les conditions de détention y seraient dégradantes et les prisonniers seraient victimes d'actes de torture physiques et psychologiques.

Une fermeture envisagée 

Manifestation à Washington contre les conditions de détention de Guantanamo.

Dès son élection en 2008, l'ancien président Barack Obama confirme sa volonté de fermer le camp de Guantánamo. Une promesse qu'il n'a pas pu tenir sous ses deux mandats. Cette fermeture engendrait des problèmes juridiques, car le Congrès bloque le transfert des détenus extra-judiciaires vers le système judiciaire fédéral américain.

Les Républicains, eux, sont en grande partie opposés à la fermeture de la prison, craignant surtout que les anciens détenus ne reviennent gonfler les rangs des organisations terroristes. Donald Trump a d'ailleurs évoqué la possibilité d'envoyer à Guantánamo Sayfullo Saipov, un Ouzbek de 29 ans arrivé aux États-Unis en 2010 et auteur de l'attentat meurtrier de New York le 31 octobre dernier. "Absolument, c’est quelque chose que j’examinerai", a répondu le locataire de la Maison-Blanche, interrogé par un journaliste. Il a également réclamé hier sur son compte Twitter que le terroriste se voit infligé la peine de mort. Celle-ci est autorisée par 31 États américains, même si tous ne l'appliquent pas.

Yelen Bonhomme-Allard

Attaque à New York : le système de la loterie critiqué par Trump sur Twitter

Hier, en milieu d'après-midi, un homme a délibérément roulé à bord de sa camionnette sur une piste cyclable de l'île de Manhattan, pendant un kilomètre. Dans sa course folle, il a mortellement fauché huit cyclistes et blessé onze personnes. Suite à cet acte terroriste, Donald Trump remet en cause le système de la loterie de la carte verte, grâce à laquelle l'assaillant avait pu s'installer aux États-Unis en 2010.

La loterie de la carte verte ("green card" en anglais) sera t-elle un jour supprimée ? Ce matin, l'actuel locataire de la Maison-Blanche a vivement condamné le système d'attribution de ce précieux sésame, à travers deux publications sur Twitter.

"Le terroriste est entré dans notre pays grâce au Programme de loterie de visas de diversité, une merveille de Chuck Schumer", a déclaré le président américain peu après 7h00. Dans son message, Donald Trump prend à partie Chuck Schumer, sénateur démocrate de l'État de New York au Congrès américain depuis 1999.

L'auteur de l'attentat de Manhattan, Sayfullo Saipov, est un ressortissant d'Ouzbékistan de 29 ans. Selon certaines sources, il serait arrivé légalement aux États-Unis en 2010, après avoir obtenu son permis de travail, depuis Tachkent, la capitale de son pays d'origine. Le président républicain a sans attendre exploité l'événement meurtrier pour dénoncer une mesure en vigueur depuis une vingtaine d'années, et depuis longtemps au coeur d'une controverse.

"Nous luttons avec force en faveur d’une immigration basée sur le mérite, (nous ne voulons) plus de systèmes démocrates à la loterie. Nous devons être BIEN PLUS fermes (et plus malins) ", a commenté Donald Trump six minutes plus tard dans un second tweet.

Face à cette attaque, Chuck Schumer a réagi dans un communiqué : "J'ai toujours cru et je continue à croire que l'immigration est une bonne chose pour l'Amérique".

50 000 chanceux par an 

Chaque année, des millions de personnes tentent leur chance à la loterie de la carte verte. Cette dernière offre la possibilité à 50 000 bénéficiaires par an - résidants à l'étranger ou aux États-Unis sous un visa - de s'installer et de travailler légalement sur le territoire américain.

Le site de la loterie 2019 fermera le mercredi 22 novembre à midi (au lieu du 7 novembre comme prévu initialement, en raison d'un problème technique). Les résultats de la DV-Lottery 2019 seront connus le 15 mai 2018 à midi (EDT).

Yelen Bonhomme-Allard

Qui sont les trois proches de Donald Trump visés par les chefs d'inculpation ?

Robert Muller, procureur spécial chargé de l'enquête sur l'ingérence de la Russie lors de la campagne présidentielle de 2016, a mis en examen trois proches de l'actuel locataire de la Maison-Blanche, lundi dernier.

Qui sont les trois hommes inculpés ?

Paul Manafort est un avocat américain, un consultant politique, mais également un célèbre lobbyiste. Il s'est récemment fait connaître pour avoir occupé durant quelques mois, le poste de directeur de compagne lors de la candidature de Donald Trump aux dernières élections présidentielles. En août 2016, Manafort a été contraint de démissionner sur fond de scandale, dans la mesure où il a été le conseiller de l'ancien président d'Ukraine, Viktor Ianoukovytch.

Auparavant, Manafort avait également travaillé aux côtés de trois anciens présidents des États-Unis, que sont Gerald Ford (1974-1977), Ronald Reagan (1981-1989) et Georges H. W Bush (1989-1993). En France, Édouard Balladur s'était offert les services de l'Américain lors de sa campagne présidentielle de 1995, où il est arrivé troisième avec 18,58% des suffrages.

Rick Gates est l'un des associés de Paul Manafort. Il a rejoint l'entreprise de lobbyiste de celui-ci au milieu des années 2000. Tous deux ont collaboré aux côtés de Trump, l'un comme directeur de campagne, l'autre en tant qu'adjoint. Suite au départ de Manafort, Gates a rapidement quitté son poste auprès du président.

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George Papadopoulos a rejoint la campagne présidentielle de Donald Trump en mars 2016 en tant que conseiller en politique étrangère. Il se serait rendu en Russie dès mars 2016 dans le but de rencontrer des agents du gouvernement russe, ainsi qu'un "professeur" qui disposait d'informations pouvant compromettre l'élection de la candidate Hillary Clinton.

Quels faits leur sont reprochés ? 

Paul Manafort et Rick Gates sont visés par douze chefs d'inculpation parmi lesquels : complot contre les États-Unis, blanchiment d'argent, fausses déclarations et non déclarations de comptes détenus à l'étranger. Les deux hommes seraient ciblés pour des activités non déclarées de lobbyistes et de consultants en faveur de l'ancien président ukrainien pro-russe, Viktor Ianoukovitch. Plus de 75 millions de dollars ont transité à l'aide de comptes offshores gérés par les deux associés. Paul Manafort est accusé d'avoir blanchi à lui seul 18 millions de dollars. Rick Gates a plaidé non-coupable et a été assigné à résidence par une juge.

George Papadopoulos a reconnu être coupable de fausses déclarations quant à ses contacts avec le gouvernement russe en 2016. Ce mensonge aurait donc entravé l'enquête du FBI portant sur une possible ingérence du gouvernement russe dans l'élection présidentielle de 2016. Afin de limiter les poursuites à son encontre, Papadopoulos aurait accepté de collaborer avec le FBI en fournissant des preuves sur l'implication de plusieurs personnes dans cette affaire.

Et Trump dans tout ça ?

Donald Trump réfute encore et toujours toute intervention russe pendant sa campagne électorale. Il l'a fait savoir, comme à son habitude, sur Twitter. "Toutes ces histoires 'russes' juste au moment où les Républicains s'attaquent à une historique baisse et réforme des impôts. Est-ce une coïncidence ? NON !" a-t-il commenté dimanche 29 octobre.

L'acte d'inculpation des trois hommes, signé par le procureur Robert Mueller, ne suggère pas de collusion entre l'équipe du candidat républicain et les autorités russes.

Yelen Bonhomme-Allard

Mur entre les États-Unis et le Mexique : que peut-on acheter pour le même prix ?

Bâtir un rempart entre les deux pays afin de stopper l'immigration illégale. Cette promesse, soutenue par Donald Trump lors de sa campagne électorale, prend forme peu à peu. Huit prototypes de murs ont été présentés à San Diego le 26 octobre dernier, par les sociétés de construction sélectionnées. Le coût total de l'édification du mur, couvrant les 3 100 kilomètres de la frontière, est évalué entre 12 et 25 milliards de dollars (10 et 21 milliards d'euros) selon certaines estimations.

Voici une liste de 10 éléments que l'on pourrait acheter ou financer avec les 25 milliards de dollars (21 milliards d'euros) dédiés à la construction du mur :

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2 Skype. En 2011, le groupe Microsoft a annoncé le rachat de Skype Technologies pour la somme de 8,5 milliards de dollars (7,3 milliards d'euros).

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8 sous-marins nucléaires. Mis en service en septembre 2010, "Le Terrible" (S619) est le quatrième sous-marin nucléaire lanceur d'engins français de la classe Le Triomphant. Son coût de fabrication était de l'ordre de 2,5 milliards d'euros (2,9 milliards de dollars). 

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3 dollars à chaque être humain. Selon l'Organisation des Nations Unies, la population mondiale était estimée à 7,5 milliards individus au 1er juillet 2017. En faisant un don de 3 dollars (2,5 euros) à chaque individu sur Terre, il resterait encore de l'argent dans l'enveloppe accordée à la construction du mur.

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25 millions d'Iphone X. Pas encore présent sur le marché, le nouveau gadget d'Apple est seulement disponible en pré-commande au prix de 1000 dollars. Sa date de sortie est prévue pour le 3 novembre 2017.

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25 Instagram. En, Facebook a annoncé l'acquisition d'Instagram, l'application à l'appareil photo coloré, pour environ 1 milliard de dollars.

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1 an de subvention pour la NASA. Le budget officiel de la NASA pour l’année 2016 était de 19,5 milliards de dollars (16,8 millards d'euros). Autrement dit, une partie de l'enveloppe allouée à la construction du mur pourrait être utilisée à la conquête de l'univers.

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100 000 allers-retours dans l'espace. La compagnie Virgin Group envisage de proposer aux curieux des vols en orbite à bord de la fusée Virgin Galactic. Il faudra débourser pas moins de 250 000 dollars (215 000 euros) par ticket. 

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25 millions d'escarpins Louboutin. A 1000 dollars la paire de chaussures, 25 millions de femmes pourraient se pavaner sur leurs hauts talons, reconnaissables à leur célèbre semelle rouge.

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577 634 inscriptions à Harvard. 577 634 étudiants pourraient étudier pendant un an à l'université d'Harvard, à Cambridge. Avec ses 43 280 dollars de frais d'inscription à l'année (37 366 euros), l'établissement occupe la première marche des universités les plus onéreuses au monde.

One-kilogram gold bars are arranged for a photograph at a Tanaka Kikinzoku Kogyo K.K. store in Tokyo, Japan, on Wednesday, July 10, 2013. Gold headed for the best weekly performance since October 2011 after Federal Reserve Chairman Ben S. Bernanke called for maintaining stimulus, while assets in the largest bullion-backed exchange-traded product held steady. Photographer: Junko Kimura/Bloomberg

625 000 lingots d'or. Avec un taux de change fluctuant, fixé actuellement à 40 000 dollars (34 500 euros) par lingot d'or d'1 kilogramme, il serait possible d'acquérir 625 000 lingots d'or à la place du mur entre les États-Unis et le Mexique.

Yelen Bonhomme-Allard

Le Golfe du Mexique, un paradis empoisonné par les pesticides

Cette semaine, nous vous emmenons sur le Golf du Mexique, où se joue l'une des plus grandes catastrophes écologiques des océans. 

Avec ses eaux turquoises et ses bancs de sable blanc, le golfe du Mexique est l'un des paradis du sud des États-Unis. Mais depuis plusieurs mois, les filets de pêche sont quasiment vides. La vie aquatique a déserté les fonds marins et a été remplacée par un tapis d'algues vertes. L'oxygène s'y fait rare, si bien que les scientifiques américains ont baptisé le lieu "la zone morte" ("dead zone" en anglais), qui s'étend sur 22 000 km².

Les eaux polluées du fleuve du Mississippi qui se jettent dans le Golfe du Mexique sont à l'origine de ce manque d'oxygène. Ces eaux sont chargées en produits chimiques tels que les pesticides et les fertilisants, utilisés par les agriculteurs.

Alors, pour tenter de limiter les dégâts, certaines exploitants ont décidé de mettre en place des installations anti-pollution. Mais plus l'Amérique plante de maïs, plus la "zone morte" s'étend dans l'océan. Au point de transformer ces eaux paradisiaques en cimetière marin.

Reportage d'Agnès Vahramian, Regis Massini, Arielle Monange et Yelen Bonhomme-Allard

Qui a tué Kennedy ? Les archives de sa mort pourraient dévoiler bien des secrets

54 ans après la mort du 35e président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy, de nombreux Américains continuent de penser que son assassinat fut l'objet d'une conspiration. Ce jeudi, 3 150 documents liés à ce meurtre seront rendus publics aux Archives nationales à Washington DC. L'occasion de réduire au silence les théories les plus loufoques. 

Le 22 novembre 1963, JFK est assassiné sous les yeux de sa femme, Jacqueline Kennedy, alors qu'ils défilaient à bord d'une voiture décapotable dans le centre-ville de Dallas (Texas). Rapidement le meurtrier présumé, Lee Harvey Oswald est arrêté, puis lui-même tué deux jours plus tard par un déséquilibré nommé Jack Ruby. La Commission Warren, chargée de l'enquête, retient la thèse d'un tueur isolé, mais beaucoup d'Américains réfutent cette version officielle, privilégiant l'idée d'un coup monté. La mafia, la CIA et le FBI, entre autres, sont dans le collimateur. Aujourd'hui encore, l'événement fascine et nourrit l'imagination.

Alors que 3 150 documents sont encore classés confidentiels, une loi signée en 1992 impose la publication des informations sur cette affaire. Samedi 21 octobre, Donald Trump a annoncé dans un tweet qu'il allait les rendre publics ce jeudi, au sein du bâtiment des Archives nationales, à Washington DC. Ces preuves pourraient préciser le rôle de la CIA qui surveillait déjà Lee Harvey Oswald avant le drame, mais également déterminer si ce dernier est le seul responsable, ou s'il a bénéficié de l'aide d'éventuels complices.

Les assassins envisagés de JFK

Lee Harvey Oswald, suspected assassin of U.S. President John F. Kennedy, holds up his manacled hands at police headquarters in Dallas, Texas, where he is held for questioning, on Nov. 22, 1963. New testing on the type of ammunition used in the 1963 assassination of President John F. Kennedy raises questions about whether Lee Harvey Oswald acted alone, according to a study by researchers at Texas A&M University. (AP Photo/Ferd Kaufman)

Lee Harvey Oswald : a-t-il agit seul ou avec l'aide de comparses ? La réponse demeure un mystère. Toutefois, cet homme s'était rendu à Mexico en septembre et octobre 1963, quelques semaines avant le meurtre du président américain. Sur place, il avait franchi les portes des ambassades cubaines et russes, afin d'obtenir des visas pour se rendre dans ces deux pays. Repéré par la CIA, il avait été placé sous surveillance, manifestement défaillante. 

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Lyndon Baines Johnson : plusieurs documents montrent des échanges entre John Edgar Hoover (le patron du FBI), et le vice-président Johnson, qui accède à la présidence suite à l'assassinat de JFK, de novembre 1963 à janvier 1969. Kennedy aurait envisagé de pas reprendre Johnson comme candidat vice-président lors des élections de 1964, notamment à cause des enquêtes criminelles qui le visaient (trafic d'influence, détournement de fonds, blanchiment d'argent et corruption). Des poursuites abandonnées si tôt Johnson élu à la tête des États-Unis.

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Le FBI et la CIA : L'agence de renseignement aurait pu en vouloir à Kennedy pour son manque de soutien lors du débarquement de la Baie des Cochons. L'ancien président aurait également déclaré en privé que la CIA l'avait manipulé pour qu'il donne l'ordre d'envahir Cuba. Par ailleurs, Kennedy avait renvoyé Allen Dulles, le patron de la CIA. Mais ce dernier a été nommé par Johnson en personne, à la tête de la Commission Warren, chargée d'enquêter sur la mort de Kennedy. Certains pensent qu'Allen Dulles aurait pu vouloir se venger.

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La mafia italo-américaine : elle aurait financé la campagne électorale de John Kennedy lors des présidentielles de 1960. Par ailleurs, Robert Kennedy (surnommé Bob ou Bobby), le frère de John Kennedy est procureur général des États-Unis de 1961 à 1964, puis sénateur de l'État de New York jusqu'à sa mort. À l'instar de son frère aîné, il a été assassiné en 1968 le soir de sa victoire à la primaire de Californie. Robert faisait de la lutte contre la mafia l'une de ses priorités.

L'extrême droite américaine : celle-ci trouvait Kennedy trop doux avec Cuba, l'URSS (Kennedy acceptait le dialogue avec Khrouchtchev) et la communauté noire (il soutenait Martin Luther King et l'égalité des droits entre les Blancs et les Noirs). Le jour même de son arrivée à Dallas, l'extrême droite distribuait des tracts anti-Kennedy sur lesquels était inscrit "Recherché pour Haute Trahison".

John Fitzgerald Kennedy avait indéniablement beaucoup d'ennemis. La publication de ces archives mettra peut-être un terme aux multiples théories sur son assassinat, véhiculées depuis plus d'un demi-siècle.

Yelen Bonhomme-Allard