Au marteau-piqueur, à la pioche ou encore à la dynamite, les voleurs de lithophaga lithophaga ne manquent pas d’inventivité pour s’emparer du précieux butin sous-marin. Les « dattes des mers » - leur autre nom à la ville - sont reconnaissables à leur coquille brune et peuplent les roches calcaires de la côte napolitaine depuis des années.
Un de leurs endroits préférés pour creuser des galeries : les Faraglioni, ces fameux rochers qui font la renommée de Capri, mais qui pourraient bien disparaître à cause de la main de l’Homme. L’unique façon de déloger les mollusques est de briser ou même de faire exploser la roche calcaire où ils se sont nichés. Mais à force, les Faraglioni se sont dangereusement fragilisés, au point qu’une tempête trop forte pourrait bien, un jour, les faire s’écrouler pour de bon.
Trois fois le prix des moules
Bien que l’espèce soit protégée et sa pêche illégale, le prix de vente de ces moules sur le marché noir en convainc plus d’un de se jeter à l’eau : jusqu’à 200 € le kilo, presque le prix du caviar ! Dans certains restaurants, il faudra débourser 70€ pour un plat de spaghetti aux dattes de mers. La police tente tant bien que mal de stopper ce trafic ; le 23 mars dernier, 19 personnes étaient arrêtées, toutes liées à la mafia napolitaine.
Clémence Guimier