Ces aqueducs où coule l'histoire de Rome

Depuis le temps que l'eau a coulé dessus, Rome a perdu un empire mais bâti une légende. Celle des aqueducs, chefs d'œuvre techniques dont l'origine prend sa source à une époque où l'on s'approvisionne en eau directement dans le Tibre, parfois propice aux maladies. Mais ce n'est plus assez commode pour Claude ; l'empereur visionnaire fait construire en 312 avant J.C le premier aqueduc d'une série de 11 qui alimenteront les 1300 fontaines de la capitale, dont 15 monumentales, mais aussi 900 piscines, 11 thermes et une flopée de puits et latrines.

Pas très écolos, les Romains ?

Les activités gourmandes en eau sont légion dans la région : travail des peaux, arrosage des jardins, fonctionnement des thermes et - le pire - les naumachies (des jeux du cirque sous forme de batailles navales). D'aucuns diraient que c'était un luxe coûteux. D’après les historiens, les Romains consomment aujourd'hui deux fois moins d'eau que sous l'Empire !

Comme ses successeurs, le premier aqueduc romain, l'Aqua Appia, permettra l'écoulement de l'eau depuis sa source (à 16 km de Rome) à l'arrivée grâce à un dénivelé, ici de 10 mètres. Au total, il déverse 75 000 mètres cubes d’eau par jour à la Ville éternelle. Pour des raisons stratégiques, comme l'arrivée imminente de guerres, d'autres aqueducs seront construits sous terre.

En 2020, il n’existe plus qu’un seul aqueduc fonctionnel, celui d’Aqua Virgo ; autrefois source des thermes d'Agrippa, il sert désormais la fontaine de Trevi. Pour admirer les aqueducs romains, on vous conseille le "parco degli Acquedotti" ou le "Parco Torre Del Fiscale". Et on laisse le mot de la fin à Pline le Jeune : "Ce sont les eaux qui font la ville".

L’info en + : de tous les édifices romains qui jalonnent la France, le Pont du Gard est peut-être l'un des plus beaux. Pour irriguer Nîmes qui manque d'eau, au IIe siècle, les administrateurs italiens font ériger un immense aqueduc, dont le pont constitue une prouesse d'architecture. Entièrement construit sans mortier, avec des blocs de pierre dépassant les 5 tonnes et des arches allant jusqu'à 50 mètres, c'est bien simple, c'est le plus haut des aqueducs romains connus. 

Anne Donadini