Mise en service cet été, Foodologic est une plateforme internet qui met en relation agriculteurs, transformateurs et restaurateurs afin de trouver de nouveaux débouchés aux fruits et légumes invendus. Objectif : éviter que des tonnes de denrées alimentaires ne partent à la poubelle. Les excédents, produits moches, hors calibre le plus souvent exclus des circuits de distribution. Fondatrice de la toute jeune entreprise, Magali Durané nous explique.
Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de créer ce site internet ?
« Je me suis toujours sentie concernée par la question du gaspillage. J’ai grandi à la campagne, je suis issue d’une famille d’agriculteurs. Chez nous, il n’était pas question de jeter. On faisait des conserves, on congelait, on utilisait toujours d’une façon ou d’une autre les légumes qu’on avait en trop pour ne rien perdre. »
« Plus tard, quand j’ai commencé à travailler sur mon projet de création d’entreprise, en creusant un peu, je me suis rendu compte de l’importance du phénomène. Selon l’ADME, en France, 10 millions de tonnes de nourritures destinées à la consommation seraient gaspillées chaque année. On parle beaucoup des pertes dans la grande-distribution ou chez les particuliers, mais très peu des pertes des agriculteurs. »
Concrètement, quelle réponse apportez-vous à tout ce gaspillage ?
« Foodologic, fonctionne un peu comme un site de rencontres avec d’un côté les agriculteurs, de l’autre, des industries agroalimentaires et des restaurateurs. Chacun établit ses préférences d’achats ou de vente. La quantité et le type de produits invendus pour les agriculteurs. Tout ce qui peut être transformé pour les acheteurs. »
« C’est un nouveau marché, et notre but, c’est de faire en sorte que l’offre et la demande se rencontre au meilleur prix (tout le monde doit être gagnant), et au meilleur bilan carbone. Dans nos outils d’aide de calcul et de décision, on va intégrer la distance par rapport aux volumes. On ne va pas, par exemple, parcourir 100 km, juste pour sauver 5 kilos de carottes. C’est pour ça que dans un premier temps, notre système ne s’adresse pas aux particuliers. »
Foodologic a été lancé au mois d’août, quels sont les premiers retours ?
« On travaille avec une vingtaine de partenaires, on est encore en phase de démarrage, on prépare la saison 2020. »
« En ce moment, les interlocuteurs (agriculteurs et coopératives) sont plus disponibles. On peut faire avec eux un état des lieux de leurs pertes, mois après mois, catégories par catégories. Cela va nous aider à établir un calendrier d’approvisionnement que les acheteurs pourront ensuite consulter. »
« Avec la première version de Foodologic, c’est nous qui organisons les rapprochements, en fonction des informations que nous recevons. Au printemps, c’est un nouvel algorithme qui fera le job ! On y travaille. On prévoit aussi de lancer une application smartphone. »