22 Fév

À Mellionnec, la sève de bouleau sauve leur ferme

 

Niché au sein de l’éco-domaine du Bois du Barde, la ferme de Coat an Bars retrouve un nouveau souffle.

En centre Bretagne, Gilles et Anne-Laure Nicolas sont arboriculteurs. Quand ils reprennent la ferme de Coat an Bars en juillet 2011, leur projet initial est la culture de pommes à cidre biologiques. Malheureusement, en 2012, puis 2014, le couple subit deux calamités agricoles, des gelées tardives qui vont les mettre en grande difficulté financière. « A ce moment-là, il a fallu qu’on choisisse. Soit on vendait, soit on trouvait une solution », explique Anne-Laure Nicolas.

Cette solution, finalement, ils réalisent qu’elle se trouve là, sous leurs yeux, autour d’eux. Des arbres qui poussent sur les 15 hectares de bois et sous-bois de leur ferme. 300 bouleaux dont deux sont classés remarquables. « L’un d’entre eux même est le plus vieux bouleau de France. Sa circonférence est de 3,6 m. Les curieux peuvent le découvrir sur le chemin qui mène à la ferme. »

Des bienfaits pour la ferme et pour la santé

Depuis le XIIème siècle, la sève de bouleau est reconnue pour ses vertus détoxiquantes et antioxydantes. Elle a ses adeptes, et se boit fraîche, « à jeun, le matin ». Comme les arbres sont là, Gilles et Anne-Laure Nicolas n’ont eu besoin que de 3 000 euros pour lancer leur première récolte. « Vu nos difficultés financières, on avait aucun moyen d’investir dans quoique ce soit. Mais comme je faisais déjà quelques salons bio pour notre ferme, puisqu’on est aussi un lieu touristique avec l’écolabel européen, les gens ont pu précommander la sève, et ça nous a permis d’acheter la machine pour conditionner et le matériel pour commencer la première saison. »

Depuis, la ferme de Coat an Bars se portent bien. Avec 3 000 litres de sèves récoltés chaque année, vendus dans une vingtaine de Biocoop de Basse Bretagne ou directement à la ferme les vendredis et samedis après-midi, le couple espère pouvoir se développer encore, trouver de nouveaux circuits de ventes.

« C’est un produit qui a pas mal de débouchés. Aujourd’hui, nous, on ne le vend qu’en sève fraîche. Mais les Estoniens par exemple, eux font du champagne avec, et le Québécois des glaçons et du sirop comme le sirop d’érable.»

Une production locale et durable

La 5ème récolte de sève a débuté ce 15 février et durera près de deux mois. Le procédé est le même que pour l’érable ou le charme : un petit trou est percé dans le tronc de l’arbre au moment où la sève remonte. Un tuyau, relié à un jerrycan, y est placé dans lequel elle s’écoule goutte à goutte. Légèrement filtrée, la sève est conditionnée sur le domaine même. Chaque année, seulement 150 arbres sur les 300 du domaine sont saignés afin de ne pas trop les solliciter et les laisser se développer.

Pour plus d’informations rendez-vous sur www.sevedebouleaubiodebretagne.bzh ou le site leboisdubarde.fr