02 Oct

Des épiceries « en vrac » pour faire vos courses sans emballages

À Vannes, Le Verre Doseur offre plus de 450 produits sans emballage.

Faire vos courses et n’acheter que les produits dont vous avez besoin, pas leurs emballages…C’est ce que propose à Vannes Le Verre Doseur. Dans cette petite boutique de 50 m2, tous les produits se vendent en vrac. Pâtes, riz, biscuits, café en grains, thé, produits ménagers ou cosmétiques, soit plus de 450 références. Beaucoup de produits locaux, issus de l’agriculture bio ou raisonnée. Et « que du sec, pas de frais, précise sa gérante, Dorothée Lebargy. Je suis en centre-ville, entre les deux halles poisson et alimentaire pour apporter un complément aux autres boutiques qui m’entourent ».

Le vrac : mode d’emploi

Au Verre Doseur, pour faire ses courses, le client doit apporter ses propres contenants (bocaux, boîtes hermétiques, sacs en tissus ou bouteilles) avec un passage obligé en caisse pour qu’ils puissent être enregistrés et pesés, leur poids déduit pour ne facturer que celui du produit acheté.

Dans le jargon du vrac, on appelle ça tarer. Mais que les néophytes se rassurent : « Pour ne pas être trop cruelle quand on débute, je mets à la disposition de mes nouveaux clients des sachets réutilisables, des pots ou des bocaux que me ramènent des clients et que je relave avant de les remettre dans le circuit.»

Le bio c’est bien, mais c’est encore très emballé (Célia Rennesson, co-fondatrice et directrice de Réseau Vrac)

Le mouvement s’accélère

Des boutiques comme Le Verre Doseur, il en existe encore peu en Bretagne, mais les projets d’ouverture se font de plus en plus nombreux. Cet été, Dorothée Lebargy a accueilli deux stagiaires qui souhaitent s’installer, l’une dans le sud du département du Morbihan, l’autre était encore à la recherche d’un point de chute.

À Briec, dans le Finistère, le projet d’Aurélie Mauger, et lui déjà bien avancé. Un local a été trouvé, une promesse de bail a été signé. Il lui faut maintenant attendre que l’ancien locataire déménage. Sauf accident, « Le Comptoir d’Aurélie » devrait ouvrir au mois d’avril prochain.

Engagée dans une démarche zéro déchet, cette vocation, cette ancienne assistante commerciale la doit à la lecture du livre référence de Béa Johnson. « Le jour où je l’ai terminé, explique-t-elle, je me suis dit, je veux faire comme elle ». Après avoir entraîné derrière elle mari et enfants, participé à la création de Zero Waste Cornouaille, une antenne dans le Finistère de Zero Wast France, Aurélie Mauger veut désormais en faire son métier.

Dans une épicerie en vrac, on vient avec ses contenants.

Le Verre Doseur à Vannes, Le Comptoir d’Aurélie à Briec, Ty Vrac à Trégunc et quelques autres encore à Rennes, Hennebont ou Brest, font donc partie de ces commerces d’un genre nouveau, impliqués dans la lutte contre le gaspillage. Une profession qui s’invente, s’organise, se développe, et si le mouvement tend à s’accélérer, c’est certainement grâce à Réseau Vrac.

Une association de professionnels unique en Europe

Créée en mars 2016, cette association interprofessionnelle s’est donnée pour mission de fédérer tous les acteurs de la vente en vrac, de leur apporter soutien et conseils, d’organiser la filière. À ses débuts, Réseau Vrac ne comptait qu’une petite cinquantaine d’adhérents, ils sont plus de 550 aujourd’hui. Des commerçants, des porteurs de projets, de plus en plus de fournisseurs aussi.

« Le vrac n’est pas si nouveau en soit. Ce qui l’est, c’est qu’il s’étend à de plus en plus de produits. Plus le nombre d’épiceries augmente, plus nombreux sont les fournisseurs, parce qu’ils se rendent compte qu’il y a un intérêt pour ce type de vente », explique Célia Rennesson, co-fondatrice et directrice générale du réseau pour qui le vrac est bon pour la planète, mais la santé, nos porte-monnaies et l’emploi.

« Il permet, explique-t-elle, de choisir librement les quantités de produits alimentaires et non alimentaires dont on a véritablement besoin; de faire en sorte que ces produits soient sains, de qualité, sans pesticides ; plutôt locaux, ce qui contribue à créer des emplois ; et les emporter chez soi dans des emballages réutilisables, évitant ainsi de remplir nos poubelles »

Et d’avancer ces quelques chiffres pour étayer ses propos : Sur les 277 kilos de déchets qu’un Français jette chaque année,  28 kilos sont de la nourriture, 92 kilos des déchets d’emballage jetable.

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