18 Mai

Pontivy : des « boutiques à l’essai » pour redynamiser son centre-ville

Dans le centre-ville, un local avant l’ouverture de la première « boutique à l’essai » de Pontivy.

En France, quand une personne veut louer un local pour se lancer dans une activité commerciale, elle doit signer avec son propriétaire un bail communément appelé bail 3-6-9. Renouvelable, tous les trois ans, ce bail l’oblige à payer son loyer pendant ces trois années même s’il décidait fermer boutique avant.

Commerçant à l’essai

C’est pour aider tous ceux pour qui cette réglementation pourrait être dissuasive, que Noyon, petite ville du département de l’Oise, a décidé de lancer en 2013 l’opération « Ma boutique à l’essai ». Un dispositif qui permet aux porteurs de projet d’être accompagné pendant toute la période qui précède leur installation, mais aussi de bénéficier d’un loyer minoré de seulement six mois renouvelables.

« C’est comme quelqu’un qui trouve un nouveau travail, il y a toujours une période d’essai. Là, on propose aux gens d’être commerçants à l’essai. Et si cet essai est concluant, ils peuvent signer leur fameux bail 3-6-9 », explique Olivier Bourdon, directeur de la Fédération des boutiques à l’essai qui fort du lancement de cette première boutique à l’essai et pour faire face aux nombreuses sollicitations de communes a rapidement vu le jour.

Plus de 600 demandes d’information

Aujourd’hui, de telles opérations sont menées dans 55 villes en France, parmi lesquelles Pontivy, première commune en Bretagne. Courant 2016, un local commercial vacant est trouvé. Un appel à candidature est lancé remporté Gwénola Rodet qui souhaite ouvrir un « fish spa », activité de manucure réalisées dans des bassins par de petits poissons. L’accueil est tel qu’un an après la commerçante projette de déménager pour un local plus grand.

Pontivy communauté décide alors de renouveler l’opération. Début avril 2018, c’est au tour de Cop’Bobines d’ouvrir ses portes. Cette boutique de broderie est tenue par « deux copines séduites par un local idéalement situé en centre-ville, explique l’une d’entre elles, Christine Orinel, confortées dans le fait de pouvoir se lancer sans prendre trop de risques.»

Au cœur de la ville, Cop’Bobines une boutique à l’essai.

84 % de réussites

Non loin de là, la lauréate de la première opération « Ma boutique à l’essai » menée par Ploërmel communauté, a elle décidé de jeter l’éponge. « Le trésor d’Anaïs », dépôt-vente d’articles de puériculture, ne passera pas la période test de 12 mois. Ce qui n’empêchera pas la collectivité de chercher un nouveau local pour lancer un nouvel appel à projet. La ville continue de croire au concept dont l’objectif est de redynamiser les centres-villes. Selon la Fédération des boutiques à l’essai, 84 % des créateurs accompagnés jusque-là ont transformé leur essai.