Restaurant participatif, atelier d’écriture ou d’éveil au goût, lieu de spectacle et de dégustation, à Rennes, La Grenouille À Grande Bouche est tout ça à la fois. Mieux, les trois associés au projet, Nathanaël Simon, Fany Amand et Louise Katz, ont décidé de redistribuer les bénéfices que cette activité pourrait dégager à différentes associations pour soutenir le développement locale et solidaire. « On s’est inspiré d’une initiative québécoise, explique celui par qui tout a commencé, Nathanaël Simon, les Robins des Bois. C’est un restaurant solidaire à Montréal, ouvert depuis dix ans, participatif et redistributif.»
Un galop d’essai réussi
Pour s’assurer de sa viabilité, un premier test a récemment été réalisé pendant dix jours à Rennes. Au rez-de-chaussée de l’immeuble Samara, situé dans le quartier du Blosne, une salle a été entièrement réaménagé, décoré de mobilier fourni par une ressourcerie voisine, La Belle Déchette, pour être transformée en restaurant éphémère. Et du 28 février au 10 mars dernier, 358 convives ont été accueillis. « A notre grande surprise, se réjouit Nathanaël Simon, on a fait carton plein ! 43 à 45 personnes par jour, ce qui était la capacité maximum de la salle. »
Pour tous, menu unique au prix modique de 13 €. Cuisiné et servi par une équipe de bénévoles, c’est l’une des clefs de la réussite du projet, selon Nathanaël Simon. « Dès le 28, on a eu des gens qu’on ne connaissait pas forcément qui sont venus nous aider en donnant trois heures de leur temps de façon ponctuelle ou régulière. Et on a eu du monde pendant toute la période, parce qu’ils savaient que derrière, les bénéfices seraient redistribués. »
La Grenouille a un gros appétit
Restauration les midis, brunch le samedi, cuisine participative, ateliers d’éveil au goût pour les enfants, d’écriture pour les plus grands, spectacle-dégustation pour tous, La Grenouille A Grande Bouche se veut plus qu’un restaurant : une maison où chacun peut venir s’adonner au plaisir des goûts et des écritures. « L’un de nos ateliers, donne en exemple le coordinateur, était intitulé écrire avec le nez. L’idée, c’était de montrer aux participants comment les odeurs pouvait être un bon moyen pour stimuler l’imagination ».
Une fois les comptes bouclés, les salaires et charges payés, cette première expérience a permis de dégager un bénéfice de 500 €. Une somme que La Grenouille À Grande Bouche a décidé de reverser « Au P’tit Blosneur », une association de quartier dont le but est de mettre en relation, de créer du lien entre ses habitants.
Un autre test est d’ores et déjà programmé. Toujours à Rennes, au Triangle, du 11 au 30 juin 2018.