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Le baby-mugging : allez-vous prendre votre enfant en photo ?

Vous souvenez-vous du planking ? Une mode qui consistait à faire des photos sur lesquelles la perspective pouvait donner l'impression qu'on vole. Et bien, oubliez. Ce ne sont plus des ados attardés mais les parents en manque d'amusement qui détiennent les clés de la dernière blague en image : le baby-mugging. Cadrez votre enfant, mettez une tasse entre votre objectif et le sujet et le tour est joué. Préparez-vous à ce que votre photo face le tour du monde si vous la partagez sur Instagram.

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Evidemment, c'est un peu plus drôle que d'avoir un mug sur lequel on a reproduit une photo de l'enfant. Le jeu est donc devenu un phénomène viral, et a trouvé un public bien au-delà du cercle des parents qui cherchent une distraction entre deux biberons. La preuve, les grands enfants ont rapidement décidé qu'ils feraient eux mêmes de très bons sujets.

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Reste que mes deux lardons sont soit un peu trop grands, soit beaucoup trop petits pour cesser de bouger le temps de la mise en scène. Prendre cette satanée photo risque de se transformer rapidement en un épisode de Mission : Impossible à la maison. Je passe donc mon tour.

Et, vous, vous allez essayer ? Attention, il y du niveau.

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© Emma Defaud

La fessée, j'ai arrêté

Il n'y a pas si longtemps, j'écrivais : "La fessée, j'arrêterai plus tard". Parce que, parfois, on ne voit pas comment formuler un ultimatum autrement qu'en promettant une claque sur la cuisse. Parce que c'est quand même différent d'une gifle en plein visage. Parce que ça fait du bien aussi d'exprimer sa propre colère.

J'y repense parce qu'une nouvelle campagne débute aujourd'hui, avec diffusion d'un spot et tout le tralala. Et l'on reparle d'une loi pour pousser les parents à modifier leurs pratiques.

Des claques (sur la cuisse, parce qu'avec la couche, la fessée perdait de son sens), j'en ai donné un paquet, moi qui n'en ai jamais reçu. Parfois par bouquets entiers : une parce qu'il ne m'obéit pas, une autre parce qu'il ne m'obéit toujours pas... Et ça peut durer tant ces petits sont butés. Mais au bout de la troisième, je veux que ça cesse. Je lis dans le regard de mon enfant sa colère noire et son sentiment d'injustice. C'est désormais sûr, je n'obtiendrai rien de positif. Comment sortir de cette situation par le haut sans avoir l'air de capituler ? Je vois la trace de cinq doigts rouges sur la cuisse de l'enfant, comme la marque de mon incompétence et de mon absence de maîtrise de moi-même. Ai-je tapé si fort ? Peut-être, j'ai encore mal à la main.

Cet écœurement de moi-même, ce sentiment d'impasse, je n'ai plus voulu les ressentir après le précédent post de blog. J'avais fanfaronné, j'étais fière de moi, mais je n'étais pas plus avancée.

Je crois que j'ai beaucoup été tentée par la fessée quand les enfants avaient entre 2 et 3 ans et faisaient leur crise d'autorité. C'est un âge dur où on a l'impression qu'on ne peut pas raisonner avec eux. Pourtant ma louloute de 4 ans mériterait bien plusieurs claques par jour à l'échelle de mes punitions de l'époque.

Mais nous avons réfléchi à d'autres punitions, moins violentes, mais plus efficaces. La plus puissante étant de ne plus adresser la parole à l'enfant et de refuser de lui faire un câlin le soir. Mais sinon, il y a "privé d'histoire" ou "reste dans ta chambre" qui fonctionnent honorablement, le dernier m'apportant la satisfaction de ne plus entendre les hurlements de ma furie.

Surtout, depuis janvier, mon grand a de l'argent de poche. Un euro par semaine. Consciencieusement, il économise en feuilletant son catalogue de Lego Star Wars. Et chaque dizaine de centimes en moins le fait plus hurler plus fort que quand Luke apprend que Dark Vador est son père. Depuis, on est assez tranquille. Reste la mini-princesse Leia, contre qui même la puissance de la Force ne semble rien pouvoir pour l'instant.

Novak Djokovic, Rafael Nadal et Emma Defaud enfin réunis sur la même photo.

Comment mes enfants m'ont empêché de voir Tsonga perdre

Je suis allée à Roland-Garros parce que ça n'intéressait pas mon fils. Son père avait deux invitations et voulait se faire un trip "papa-fiston", je-t'explique-la-vie-et-on-vibre-tous-les-deux en regardant deux mecs qui transpirent. Mais quand ledit papa a demandé à son rejeton alors qu'on regardait le tennis à la télé, s'il aimerait se retrouver dans les tribunes, le garçon a répondu qu'il préférerait une compèt de natation. Bien. Ça c'est fait.

Empli de désillusion, le papa s'est tourné vers la femme de sa vie qui, pleine d'amour et de curiosité, s'est jetée sur l'occasion.

Depuis je pavanais. J'allais à Roland-Garros pour les demi-finales. Et la chance a voulu que ce soit pour deux matchs de premier choix : Nadal-Djokovic et un Français en lice.

Mais il a fallu que les internationaux de France se déroulent en même temps que le bal du lycée de mon baby-sitter. Et visiblement, pas moyen de louper le "bal du lycée" qui commence à 20 heures et finit à minuit. Evidemment, tous mes baby-sitters viennent du même lycée ou presque, donc impossible d'avoir un remplacement. J'ai écopé d'une permission de 8 heures et quart.

Pendant tout Nadal-Djokovic, j'ai donc soutenu le gagnant, dans l'espoir qu'on en finisse au plus vite et que je puisse m'enquiller les deux matchs. A cette occasion, j'ai appris à mes dépends que, non seulement Roland-Garros n'en n'a rien à foutre de la date du bal du lycée, mais qu'en plus Nadal et Djokovic s'en tamponnent le coquillart de mon problème de baby-sitting. 4h15 le match. QUATRE HEURES QUINZE.

A 18h30, Tsonga est entré en piste. Quand je suis partie, bravant la marée de canotiers et de marinières, me privant de l'unique chance d'être à moins de vingt cinq mètres de Leonardo Di Capro, le Français menait 3-0 dans le 2e set. J'ai maudit ma condition de maman en pleurant sur ce moment où je n'aurai pas vu s'épanouir le nouveau Yannick Noah. Puis Tsonga s'est fait éliminer en trois sets. Et je me suis rendue compte que, quand Nadal a gagné, quelques heures plus tôt, ça aurait peut-être été malin de ne pas hurler : "Enfin fini !" C'était le meilleur moment de la journée finalement.