Comment mes enfants m'ont empêché de voir Tsonga perdre

Novak Djokovic, Rafael Nadal et Emma Defaud enfin réunis sur la même photo.

Je suis allée à Roland-Garros parce que ça n'intéressait pas mon fils. Son père avait deux invitations et voulait se faire un trip "papa-fiston", je-t'explique-la-vie-et-on-vibre-tous-les-deux en regardant deux mecs qui transpirent. Mais quand ledit papa a demandé à son rejeton alors qu'on regardait le tennis à la télé, s'il aimerait se retrouver dans les tribunes, le garçon a répondu qu'il préférerait une compèt de natation. Bien. Ça c'est fait.

Empli de désillusion, le papa s'est tourné vers la femme de sa vie qui, pleine d'amour et de curiosité, s'est jetée sur l'occasion.

Depuis je pavanais. J'allais à Roland-Garros pour les demi-finales. Et la chance a voulu que ce soit pour deux matchs de premier choix : Nadal-Djokovic et un Français en lice.

Mais il a fallu que les internationaux de France se déroulent en même temps que le bal du lycée de mon baby-sitter. Et visiblement, pas moyen de louper le "bal du lycée" qui commence à 20 heures et finit à minuit. Evidemment, tous mes baby-sitters viennent du même lycée ou presque, donc impossible d'avoir un remplacement. J'ai écopé d'une permission de 8 heures et quart.

Pendant tout Nadal-Djokovic, j'ai donc soutenu le gagnant, dans l'espoir qu'on en finisse au plus vite et que je puisse m'enquiller les deux matchs. A cette occasion, j'ai appris à mes dépends que, non seulement Roland-Garros n'en n'a rien à foutre de la date du bal du lycée, mais qu'en plus Nadal et Djokovic s'en tamponnent le coquillart de mon problème de baby-sitting. 4h15 le match. QUATRE HEURES QUINZE.

A 18h30, Tsonga est entré en piste. Quand je suis partie, bravant la marée de canotiers et de marinières, me privant de l'unique chance d'être à moins de vingt cinq mètres de Leonardo Di Capro, le Français menait 3-0 dans le 2e set. J'ai maudit ma condition de maman en pleurant sur ce moment où je n'aurai pas vu s'épanouir le nouveau Yannick Noah. Puis Tsonga s'est fait éliminer en trois sets. Et je me suis rendue compte que, quand Nadal a gagné, quelques heures plus tôt, ça aurait peut-être été malin de ne pas hurler : "Enfin fini !" C'était le meilleur moment de la journée finalement.

Publié par Emma Defaud / Catégories : Actu