Ces jumeaux main dans la main après leur naissance

La vidéo a fait le tour du web hispanophone et vous l'avez peut être déjà vue en France aussi. Daniel et Maria sont jumeaux et, à peine sortis du ventre de leur mère, ils se sont agrippés l'un à l'autre en se tenant par la main. L'image a ému le personnel de la maternité qui a filmé les enfants avec l'autorisation du père. Quatre mois plus tard, leur mère parle encore d'une connexion spéciale entre les deux petits êtres. Eh bien je souhaite aussi une connexion très spéciale aux parents s'ils doivent s'occuper de deux marmots aussi complices.

Merlin est né en 2006. © Wikimedia Commons

Naissance lotus : le "boom" qui sonne creux

Avez-vous entendu parler des "naissances lotus". Depuis le début du mois, le sujet est en vogue et les sites titrent à l'envi sur le "boom" de cette pratique. Le principe : à la naissance, le bébé reste attaché à son placenta. Rassurez-vous, contrairement à ce que j'ai tout d'abord cru, la mère n'est pas obligée de garder le placenta en elle. On met le placenta dans un tissu (évitez les tupperware et les sacs de congélation, ai-je appris), et on attend que le cordon ombilical (recouvert de coton ou de soie) tombe de lui-même. Evidemment, ça renforce le nourrisson, ça l'immunise et ça le rassure. "Retour à la nature", s'enthousiasme DailyMail.

En fait, tous les sites ont repris un article du New York Post, tabloïd américain, qui a interviewé LA papesse de la naissance lotus, une Texane de 47 ans. Mary Ceallaigh y annonce avoir intercédé dans plus de 100 accouchements, dont 5 pourcents auraient abouti à une "naissance lotus".

Il n'y a aucun autre chiffre dans l'article. Voila, c'est là que je voulais en venir. Il y a donc cinq Texans qui se sont baladés dix jours avec leur placenta et tout le web parle du "boom" de la naissance lotus.

Deuxièmement, est-ce une "nouvelle tendance", comme le titre d'autres médias ? Non, la pratique existe depuis les années 1970, comme le prouve cette vidéo mise en ligne en 2009 et qui raconte comment "préparer le placenta" (A ne regarder qu'avec l'estomac bien accroché, les gros plans donnent un peu mal au cœur).

Faut faire gaffe, hein, ça va finir par donner des idées bizarres à des gens. Une naissance, c'est un moment un peu angoissant, or, chaque mois, j'ai l'impression qu'on porte aux nues une méthode qui nous propose de faire la roue sur une main pendant qu'on expulse, sous prétexte que les chimpanzés font presque comme ça. Je préfèrerai qu'on en reste aux fondamentaux.

Pour ma part, je me souviens qu'à mon premier accouchement, la sage-femme m'a demandé de toucher mon placenta. Depuis, je mange moins souvent du foie de veau.

© Emma Defaud

Le secret pour s'organiser quand on a des enfants

"Il faut mieux s'organiser." C'est comme une rengaine que j'ai entendu partout, au travail, à la maison, au centre de loisirs... Une rengaine qui me fait froncer les sourcils et me donne envie d'aboyer que les journées ne contiennent que 24 heures.

Et pourtant cet argument est mon pire ennemi : dire qu'on manque de temps, c'est déjà reconnaître qu'on manque d'organisation. De la perversité de ce reproche.

Presque sept ans après la naissance de mon premier enfant, les jeunes collègues - même les étudiants que j'ai eu en cours cette semaine - continuent de me demander comment je fais pour gérer. Et cette question prête presque à sourire tant j'ai l'impression de ne pas (tout le temps) y arriver. Bien sûr, le quotidien s'est amélioré. Je n'arrive plus échevelée à pas d'heure chez l'assistante maternelle. Pour autant, dès qu'un enfant est malade, la machine se grippe et mon quotidien m'asphyxie.

Donc je vous ai bien eu : non, je n'ai pas de secret pour mieux s'organiser quand on a des enfants. Je peux au mieux citer trois choses qui m'ont fait du bien :

- Les babysitters m'ont sauvé la vie. Maintenant, c'est la course pour rentrer à 19h30, mais je n'angoisse plus d'oublier les enfants à l'école ou d'arriver en retard.

- La soupe du dimanche soir que je sers trois fois par semaine a simplifié mon existence. Mes enfants n'acceptent quasiment pas les légumes sous une autre forme.

- Déménager, ou plus précisément me rapprocher de mon lieu de travail, m'a fait revivre. La rentrée est difficile, mais l'angoisse d'être tout le temps en retard est (un peu) passée.

Marlène Schiappa, de Maman Travaille, a, elle, relevé 200 astuces pour s'en sortir, glâner auprès de tout son réseau. Une façon de demander aux autres parents, comment ils font. Je vous dévoile un peu le livre : il n'y a pas de secret pour mieux s'organiser dedans non plus. Mais des témoignages inspirants. Grossesse (plus jamais), allaitement (vague souvenir)... Tout ne m'a pas intéressée. Mais c'est passionnant de voir les stratégies que ces mères mettent en place. Et c'est bon de sentir qu'on n'est pas seules à se démener.

Maman