Comme chaque année le Salon de l'Agriculture va ouvrir ses portes à Paris. On y trouve veaux, vaches, cochons, couvées.......et du vin. Celui-ci, comme d'autres produits du terroir, se présente au concours général agricole dans l'espoir d'obtenir une médaille. Ce concours a ses adeptes mais aussi ses détracteurs. Ces derniers pensent généralement que ne sont présentés au concours que des vins de qualité moyenne, voire médiocre, les vins de bonne qualité n'ayant, d'après eux, pas besoin de médaille.
Vrai ou faux ?
Çà se discute. Cela dépend, je pense, du type de marché prospecté.
Par exemple, le marché des vins consommés à domicile est occupé à 75% par la grande distribution où le consommateur recherche sur la bouteille des éléments qui le rassurent sur la qualité et une médaille fait partie de ces éléments rassurants. Donc un producteur de vin de qualité, fournisseur sur ce marché recherche l'obtention de médailles.
La médaille est donc attractive mais elle a aussi son revers. En effet, le consommateur habitué à un vin médaillé, aura tendance à ne plus l'acheter dès que ce vin ne sera plus récompensé, ce qui peut arriver car à un concours la médaille n'est jamais garantie.
Pour avoir toutes les données d'appréciation, il faut savoir comment se déroule ce concours.
Le concours général agricole
Tout d'abord, il a été créé en 1870 pour primer les meilleurs produits du terroir français et les meilleurs animaux reproducteurs. Aujourd'hui, pour ce qui est du vin, peuvent présenter un ou plusieurs échantillons, les vignerons, les négociants, les vinificateurs et les caves coopératives vinicoles. Cinq échantillons sont prélevés sur place dans le stock de bouteilles ou directement à la cuve par un agent de la Chambre d'Agriculture ou une personne mandatée par elle. Deux bouteilles vont servir à une pré-sélection en région, une bouteille sera conservée pendant un an et deux bouteilles des vins pré-sélectionnés seront expédiées au salon en vue du concours. Chaque jury est composé de cinq jurés désignés parmi des œnologues, des négociants, des producteurs, des courtiers, des sommeliers et des consommateurs avertis. Les vins, totalement anonymes, sont dégustés selon une grille de jugement adaptée au type de vin. Chaque jury, de façon collégiale, décide d'attribuer, ou non, une médaille (d'or, d'argent ou de bronze). Au concours des vins 2012 il y a eu 16.400 échantillons provenant de 3.955 producteurs. Les 3.124 jurés présents ont attribué 3.905 médailles, soit un peu moins du quart des échantillons présentés.
Tout ceci pourrait faire penser qu'il n'y a pas de critiques à apporter, il existe cependant une faille : sur le bulletin d'inscription il faut renseigner le nombre de bouteilles de chaque échantillon que possède celui qui échantillonne. Si son vin est récompensé, il recevra ainsi un nombre de médailles équivalent. Le manque de contrôle strict peut amener un « tricheur » à déclarer une quantité supérieure à la réalité ou, une fois les médailles reçues, les coller sur les bouteilles d'un vin qui n'a pas été présenté au concours. Mais ceci reste une hypothèse.
Le club des vignerons lauréats
Par contre, une réelle qualité des vins médaillés à ce concours, il est possible de la trouver chez les producteurs du club des vignerons lauréats. Ce club, créé il y a une trentaine d'années, regroupe cinquante vignerons de douze régions viticoles françaises. Le club organise tous les ans dans certaines villes (Paris, Neuilly-sur-Seine, Nantes, Toulouse, Rouffach et Lyon) des dégustations et ventes privées. Tous les renseignements se trouvent sur le site : www.club-vignerons-laureats.com et tous les renseignements sur le concours général agricole sur le site : www.concours-agricole.com.
Il existe aujourd'hui d'autres concours nationaux comme le concours de la Foire de Mâcon qui a lieu en mai ou le concours des Vinalies organisé par l'Union des œnologues de France chaque année fin mai ou début juin, et j'en oublie.
Depuis quelques années des concours internationaux ont vu le jour en France : les Vinalies Internationales, les mondiaux du Chardonnay, du Gamay, des Rosés et le concours International de Lyon.
En conclusion, si ces concours se développent et perdurent c'est que la sélection qualitative est sérieuse et étant moi-même membre du jury dans certains d'entre eux, je peux le confirmer.