Les fêtes de fin d'année approchent et s'il y a un vin qui symbolise la fête c'est bien le champagne.
Le pétillement et mousse des vins est un phénomène connu depuis longtemps. Le plus ancien document le relatant a été découvert en Égypte et date de 522 après J.C. Il s'agissait la plupart du temps d'une reprise de fermentation et cela a toujours été considéré comme un défaut.
La différence avec le champagne c'est que pour la première fois, un vin pétillant est associé à un territoire précis : la Champagne. C'est également la première fois que des techniques spécifiques de vinification sont mises au point.
Un peu d’histoire
Tout le monde connaît le champagne, mais tout le monde ne sait pas que le vin de Champagne n'a pas toujours été un vin effervescent. En effet, le vin de champagne a été pendant près de 17 siècles un vin « tranquille » comme dans toutes les autres régions viticoles.
C'est dans les années 1660 que sera observé, en Angleterre, du vin qui pétille dans des fûts. C'est le marquis de Saint-Evremont, champenois résidant à Londres, qui faisait venir ces fûts de sa Champagne natale.
Ce vin de Champagne qui pétille ayant été malgré tout apprécié, l'idée de reproduire cette effervescence commence à naître dans les esprits de certains. Mais dans un fût ce n'est pas tenable, il faudrait que le vin soit en bouteilles. Deux événements vont permettre la réalisation de ce phénomène. Tout d'abord les verriers anglais vont fabriquer des bouteilles pour le vin dans la deuxième moitié du 17ème siècle et un arrêté royal, en France, datant du 25 mai 1728 va autoriser le transport du vin en bouteilles, ce qui était interdit jusque là. La réaction fut rapide puisque les premières maisons de champagne, élaborant du champagne, vont être fondées dès 1729 à Reims et Epernay. Le champagne était né. Bien sûr cela n'a pas été facile de suite, les producteurs champenois ont, pour une bonne partie, été hostiles à ce type de vin et le verre des bouteilles, trop fragile, résistait mal à la pression du gaz carbonique et un bon nombre de ces bouteilles éclataient. Mais la vogue de ce vin qui mousse s'est tellement vite répandue que les élaborateurs de champagne ont persévéré.
Les différents types de champagnes
Tout d'abord il faut savoir que dans l'AOP (Appellation d'Origine Protégée) champagne sont autorisés trois cépages principaux : le Chardonnay (blanc), le Pinot Noir (rouge à jus blanc) et le Pinot Meunier (rouge à jus blanc). Millésimé ou non, le champagne peut être Blanc de blanc (issu du seul cépage Chardonnay) ou Blanc de noir (issu des seuls cépages Pinot Noir et/ou Pinot Meunier).
Ensuite, en fonction du dosage en sucre dans la bouteille, le champagne peut être soit brut, sec ou demi-sec (du plus sec au plus sucré).
Le champagne sans année ou non millésimé
C'est la cuvée qui représente le plus gros volume que ce soit dans les maisons de champagne ou chez le récoltant. En allant sur place, il faut toujours demander à déguster cette cuvée car elle est l'expression d'un style de la maison et si elle est de bonne qualité, les autres cuvées le seront également. Le non millésimé est issu d'assemblage de vins de différentes années.
Le champagne millésimé
Contrairement aux autres vignobles, en Champagne on ne millésime que les grandes années. Ainsi, le champagne millésimé est un vin de caractère marqué par son année (par exemple, les millésimes 1996, 1999, 2004 ou 2006).
La cuvée prestige
Issue de millésimes et de terroirs prestigieux. Quelques exemples : cuvée « Dom Pérignon » exclusivité de la maison Moet et Chandon, cuvée « Grande Dame » de la maison Veuve Clicquot-Ponsardin, cuvée « Grand siècle » de la maison Laurent-Perrier.
Le champagne rosé
Exception à la législation qui interdit l'élaboration des vins rosés en mélangeant vin rouge et vin blanc. On peut élaborer du champagne rosé en ajoutant un peu de vin rouge (du Coteau champenois) au blanc au moment de la mise en bouteilles pour la prise de mousse.
Le champagne à table
On peut adapter un champagne à tous les stades d'un repas.
À l'apéritif
Un champagne Blanc de blanc ou à dominante de Chardonnay à cause de sa fraîcheur et de sa vivacité. Un brut non millésimé jeune conviendra également. Ces vins accompagnent bien les bouchées à grignoter composées de poissons légèrement fumés, de crevettes, de foie gras sur pain d'épices, de fruits en lamelles (melon, pêche, fraise, framboise).
Jambon cru au melon ou figues, pains aux olives, aux noix, aux lardons, dés de fromage (comté, parmesan, gruyère) s'accompagnent bien d'un rosé à forte proportion de Chardonnay.
Les plats
Les plats sucrés-salés demandent un champagne puissant, rond et charnu.
Les gibiers ou volailles aux champignons s'accordent avec des Blancs de noir millésimés, les volailles rôties ou en fricassé avec des Blancs de noir jeunes.
Avec les mets orientaux épicés prévoir un champagne rosé.
Coquillages et crustacés : avec les écrevisses, un champagne frais et rond, avec la langouste un champagne rosé tendre, avec les langoustines un champagne corsé, avec les noix de Saint-Jacques un brut millésimé, avec les huîtres un champagne vif type Blanc de blanc.
Les desserts
Avec les gâteaux à base de fruits secs et d'épices prévoir un Blanc de noir. Avec les tartes, crumbles et divers gâteaux un rosé ou blanc demi-sec.
Le service du champagne
Le champagne se déguste frais (température idéale 8 à 10° C). Pour cela on peut mettre la bouteille dans un seau rempli d'eau et de glace pendant une demi-heure, ou coucher la bouteille dans le bas du réfrigérateur pendant 4 heures.
Dans quel verre le déguster
L'idéal est un verre en forme de tulipe, suffisamment haut pour laisser aux bulles la place d'évoluer et permettre aux arômes de s'exprimer.
Les verres doivent être rincés à l'eau chaude et égouttés tout seuls. Il faut éviter tout produit de lavage.
Comment ouvrir une bouteille de champagne
Il faut incliner légèrement la bouteille et dégager la boucle du muselet. Ensuite, enlever ensemble le muselet et son habillage tout en maintenant le bouchon. Puis, toujours en tenant fermement le bouchon, saisir le corps de la bouteille (par le fond) et le tourner pour dégager doucement le bouchon du goulot sans le laisser échapper.
Pour finir...
La notoriété du champagne est telle qu'à travers le monde on a souvent essayé d'utiliser son nom. Les actions communes du CIVC (Conseil Interprofessionnel des Vins de Champagne) et de l'INAO (Institut National des Appellations d'Origine) ont toujours permis de protéger l'appellation partout où cela a été nécessaire en s'appuyant sur le slogan « il n'est champagne que de la Champagne ».