<div class="taxonomy-description"><p>Retrouvez dans ces sujets l’ensemble des problématiques qui font débat au Congrès, a la Maison Blanche, mais aussi les campagnes électorales de mi-mandat ou présidentielles ainsi que les positions prises par les Etats-Unis sur des enjeux internationaux.</p>
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Après Alexandria Ocasio-Cortez, un autre candidat démocrate attire l'attention des médias américains. Mardi 28 août, le progressiste Andrew Gallum a remporté la primaire en Floride. Quatre choses à savoir sur celui qui brigue le poste de gouverneur.
Pourquoi cette victoire intéresse-t-elle les médias ?
Andrew Gillum, le plus progressiste des cinq candidats démocrates, était classé dernier dans les sondages. Il a finalement battu la favorite Gwen Graham, centriste, ancienne membre du Congrès et fille de sénateur. S'il est élu, Andrew Gillum sera le premier gouverneur noir de Floride.
Qui est Andrew Gillum ?
Andrew Gillum, 39 ans, est né à Miami d'une mère conductrice de bus et d'un père ouvrier du bâtiment. Après le lycée, il poursuit ses études à Tallahasse, capitale de Floride. A 23 ans, il rejoint la Commission municipale de cette même ville. Il reste, depuis, le plus jeune membre élu. Depuis 2014, Andrew Gillum est maire, toujours à Tallahasse.
Que propose-t-il ?
Ce candidat, soutenu par le sénateur Bernie Sanders, se positionne résolument à gauche du parti démocrate. Il est en faveur d'une assurance maladie universelle, de la législation de la marijuana et souhaite abolir la police des frontières. "Je crois réellement que la Floride et sa riche diversité recherchent un gouverneur qui va nous rassembler, pas nous diviser. Pas mysogine, pas raciste, pas bigot", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision CNN.
Et Trump alors ?
En novembre prochain, Andrew Gillum affrontera le républicain Ron DeSantis. Ce vétéran de la Navy est un fidèle de Donald Trump. Comme à son habitude, le Président a rapidement réagi, dans un tweet, à la victoire du démocrate. Il décrit un "maire socialiste raté" et prédit que Ron DeSantis remportera facilement les élections de mi-mandat.
Not only did Congressman Ron DeSantis easily win the Republican Primary, but his opponent in November is his biggest dream....a failed Socialist Mayor named Andrew Gillum who has allowed crime & many other problems to flourish in his city. This is not what Florida wants or needs!
"Non seulement le membre du Congrès RonDeSentis a facilement remporté la primaire républicaine, mais son adversaire en novembre est son plus grand rêve... un maire socialiste raté, nommé Andrew Gillum, qui a permis au crime et à bien d'autres problèmes de se propager dans sa ville. Ce n'est pas ce que la Floride veut ou a besoin!"
Décédé aujourd’hui, John McCain était atteint d’un cancer du cerveau depuis 2017. Ancien pilote de l’armée américaine, sénateur de l’Arizona puis candidat à la Maison-Blanche en 2008 face à Barack Obama, l’homme s’est peu à peu imposé comme une grande figure de la politique américaine. Retour sur un parcours patriotique.
1Le héros de guerre
Tout comme son père et son grand-père avant lui, John McCain a d’abord rejoint les rangs de l’armée américaine. Réquisitionné pour la guerre au Vietnam, il opère en tant que pilote d’avion de chasse. En 1967, au cours de l’une de ses missions de bombardement, John McCain perd son avion et est capturé par les forces armées nord-vietnamiennes.
En 1968, le journaliste français François Chalais interviewe le pilote à l’occasion du reportage sur le conflit vietnamien. Au détour d’une cigarette, John McCain détaille ses conditions de détention. Ému, il adresse alors un message à son épouse et à sa famille.
Pendant plus de cinq ans, le détenu américain subit des tortures. Il est libéré en 1973 mais gardera des séquelles à vie. Il est décoré à son retour par le président Richard Nixon. Il quitte la Navy en 1981, sans avoir atteint le grade d’amiral.
2Un électron libre au sein du parti républicain
Peu après son départ de l’armée, sa carrière prend un autre tournant. Il accède à la Chambre des représentants du fait notamment de sa popularité. Bien que membre du parti républicain, il n’hésite pas à s’opposer publiquement au président Ronald Reagan sur certaines questions militaires. Il officie à la chambre basse du Parlement fédéral jusqu’en 1987 où il est élu Sénateur en Arizona.
Un nouveau poste qui ne l’empêche pas de se soustraire à la ligne de son parti. Il milite dans les années 1990 aux côtés du sénateur démocrate John Kerry. Tous deux vétérans de la guerre du Vietnam, ils militent pour le rétablissement des relations diplomatiques entre les Américains et les Vietnamiens. Il en est de même sur les questions environnementales : à l’instar des démocrates, John McCain souhaite réduire les émissions de gaz à effet de serre et promeut les énergies renouvelables.
Bien qu’il soit considéré parfois comme porteur d’idées nouvelles, John McCain reste cependant fidèle à plusieurs valeurs conservatrices du parti républicain. Il soutient le mouvement pro-vie, milite pour la fin de l’avortement et s’oppose au mariage homosexuel. De plus, il se présente comme un fervent défenseur du budget des armées et soutient l’intervention américaine en Irak.
En 2000, il tente de se présenter à la campagne présidentielle, il est cependant battu par George W. Bush qui remporte l’investiture républicaine et devient le 43e président des États-Unis.
3La campagne présidentielle de 2008
Investi par le parti républicain pour être candidat à l’élection présidentielle en 2008, il fait de Sarah Palin, la gouverneure républicaine de l’Alaska, sa colistière. Un choix stratégique qui rassure l’aile droite du parti républicain. Il fait face au sénateur démocrate de l’Illinois, Barack Obama, encore inconnu il y a quelques mois et qui suscite de vifs espoirs au sein des minorités. La campagne se fait sans affront, John McCain n’hésitant pas à défendre son adversaire face à son propre électorat.
Mais le candidat républicain ne parvient pas à endiguer la vague Obama. Le 5 novembre 2008, Barack Obama remporte le vote populaire et le vote des grands électeurs et John McCain concède sa défaite.
4Un opposant à Donald Trump
Les relations entre John McCain et Donald Trump ont toujours été compliquées. En 1999, Donald Trump s’interrogeait déjà sur le statut de "héros" accordé au sénateur pour ses services au Vietnam. Durant la campagne présidentielle, le milliardaire s’attaquera de nouveau au vétéran. John McCain retire son soutien au candidat républicain après la publication d'une vidéo où le milliardaire tient des propos obscènes envers les femmes.
"Ce n’est pas un héros de guerre. C’est un héros de guerre parce qu’il a été capturé. J’aime les gens qui n’ont pas été capturés."
En juillet 2017, à la surprise générale, John McCain vote contre l’abrogation partielle de l’Obamacare, le système de santé instauré par l’ancien président américain. S’attirant les foudres de l’administration Trump, il prouve une nouvelle fois qu’il est un électron libre préférant rester fidèle à ses convictions plutôt qu’à la ligne de son propre camp.
Dans ses mémoires intitulées TheRestless Wave (La Vague agitée), sorties en mai dernier, John McCain n’épargne pas le président américain. Il critique ses propos virulents et l’accuse de complaisance avec Vladimir Poutine. Fervent opposant au président russe, le sénateur américain est listé parmi les personnes interdites de séjour en Russie dans le cadre de la crise ukrainienne. Selon plusieurs médias américains citant des proches du sénateur, John McCain ne souhaiterait pas que Donald Trump assiste à ses obsèques.
5Son combat contre le cancer
En juillet 2017, le sénateur républicain annonce être atteint d’une tumeur au cerveau. Il reste au Sénat encore quelques mois avant de retourner chez lui en Arizona pour y être soigné. Il reçoit là-bas la visite de nombreuses personnalités politiques comme l’ancien vice-président Joe Biden qui a perdu son fils des suites d’un cancer du cerveau. Décédé peu de temps après l’arrêt de son traitement, John McCain laisse derrière lui le souvenir d’un homme politique atypique, tantôt conservateur, tantôt progressiste. Un certain visage de l’Amérique.
En annonçant la création d’une force militaire spatiale, les États-Unis affirment vouloir protéger leurs satellites… tout en gardant la main sur l’espace. Une nouvelle course aux étoiles qui pourrait raviver les tensions entre grandes puissances.
À qui appartient l’espace ?
À tout le monde. C’est du moins ce que prévoit le traité de l’espace ratifié en 1967 expliquant qu’aucun État ne peut s’approprier à lui seul l'espace extra-atmosphérique. Toujours selon ce traité, les armes de destruction massive sont interdites en orbite terrestre. Problème : il n’interdit pas les autres types d’armes. Un vide juridique qui explique la course à l’armement spatial lancée sous la Guerre froide avec le président américain Ronald Reagan. Aujourd’hui, un nouveau traité est difficilement envisageable du fait de la multiplication des satellites militaires.
Quelles nations dominent l’espace ?
En théorie, l’espace est censé être non militarisé mais trois nations se disputent principalement le territoire spatial : les États-Unis, la Russie et la Chine. "Pour défendre l'Amérique, il ne suffit pas d’être présent dans l’espace, nous devons dominer l'espace", avait souligné Donald Trump en juin dernier. Le vice-président américain, Mike Pence, a également déclaré que "nos adversaires ont déjà transformé l’espace en domaine de combat". L’enjeu est en effet stratégique : en y déployant des satellites, les militaires peuvent y observer des forces ennemies, intercepter des communications et guider des missiles à longue distance. Les trois pays auraient d’ailleurs chacun mis en place des missiles anti-satellites, parés à neutraliser la moindre menace.
En quoi consistent ces armes ?
Les missiles anti-satellites ont pour objectif de détruire des satellites artificiels. Les États-Unis et la Russie, premiers détenteurs de tels missiles, avaient décidé d’exclure l’espace comme champs d’opérations. Mais la destruction d’un satellite chinois par la Chine en 2007 a poussé les États-Unis à relancer les essais. Depuis, d’autres armes ont vu le jour comme le satellite russe surnommé kamikaze pouvant détruire un autre objet spatial ou encore un missile balistique à rayon laser développé par les Américains.
Peu d’informations ont pour l’instant été données. Mike Pence a annoncé que sa création est prévue pour 2020 pour un budget d’environ 8 milliards de dollars sur cinq ans. Un coût énorme pour un projet critiqué au sein même des spécialistes : “Je ne vois pas trop l’intérêt d’une telle force qui va sans doute coûter très cher” a confié l’astronaute Scott Kelly qui estime que cette course à l’armement spatial ne va pas dans leur intérêt.
L’armée spatiale américaine n’est pas encore prête à voir le jourpuisque le projet se doit d’être adopté par le Congrès américain et que les démocrates y sont farouchement opposés. Et siaujourd’hui le ministre de la Défense James Mattissoutient cette nouvelle force armée, ce n’était pas le cas il y a encore quelques mois. Le Pentagone dispose d’une trentaine de satellites dédiés au guidage GPS et dont dépendent des centaines de milliers de système militaires américains. Une annonce critiquée qui a également amusé les présentateurs de late shows américains. Qu’importe pour l’équipe de campagne de Donald Trump qui sollicite dès aujourd’hui les supporters du président à voter pour le logo de la nouvelle armée américaine.
Et la France dans tout ça ?
La France est dotée elle aussi de satellites espions mais son implantation et sa puissance restent bien inférieure à celle des Etats-Unis. Le pays effectue en effet moins d’initiatives individuelles en raison de sa participation à l’ESA (Agence Spatiale Européenne).
Le parc Lafayette, devant la Maison Blanche, est un lieu où se retrouvent manifestants, activistes et touristes. Nous nous y sommes rendus afin de demander aux Américains ce qu’ils pensent de la rencontre entre les présidents Donald Trump et Vladimir Poutine.
Les manifestants du parc Lafayette
Depuis 1991, Philipos Melaku-Bello manifeste tous les jours devant la Maison Blanche. Le quinquagénaire a installé ses quartiers généraux - une tenteentouréede pancartes anti-Trump - au parc Lafayette. En 2016, Thomas Molineaux, sexagénaire originaire du Maryland, a rejoint le manifestant.
Que pensez-vous de la rencontre entre les présidents Trump et Poutine à Helsinki ?
P.M-B: :Vladimir Poutine a tellement d’années d’expérience dans la politique, qui plus est avec le KGB, qu’il a facilement la main mise sur un politicien novice. La plus grande expérience de Donald Trump, avant d’être président, consiste à avoir accueilli les Clinton à son mariage... Je suis donc persuadé que cette rencontre n’a apporté rien de bon pour notre pays.
T.M : Je pense que les deux heures de rencontre entre les présidents étaient une farce. J’ai du mal à concevoir que le Congrès américain et les membres de son cabinet aient autorisé cette comédie. C’est la plus grande trahison que Trump ait pu faire.
Trump plaide le lapsus quant à ses affirmations sur l’ingérence des Russes dans les élections de 2016. Qu’en pensez-vous ?
P.M-B: A la minute où il a compris qu’il s’était mis les Etats-Unis à dos, en faisant ami-ami avec la Russie aux dépens de son propre pays, Trump a cherché un moyen de se rattraper. Au lieu d’admettre sa faute, il a trouvé une excuse à dormir debout. Personne n’y croit.
Dans le camp démocrate
Allison Frayton, 29 ans, est originaire de Washington D.C. Elle soutient le parti démocrate.
Que pensez-vous de la rencontre entre les présidents Trump et Poutine à Helsinki ?
A.F: C’est une aberration, une trahison et une comédie à la fois. On ne peut pas penser que cette relation puisse marcher. Les Russes ont toujours été, par définition, nos opposants. Nos idéologies ne concordent pas. Que diraient nos ancêtres qui ont vécu la Guerre Froide ? Que nos pires ennemis sont soudainement devenus nos partenaires ? Même les plus grands supporters de Trump n’y croient pas. Il nous a humiliés. Nous passons pour des faibles.
Dans le camp républicain
Plusieurs supporters de Trump n’hésitent pas à dénoncer l’attitude du président américain. C’est le cas de Mike Garlfield, 32 ans, originaire d’Atlanta (Géorgie) et Steven J. McAffee, 43 ans, de Washington D.C.
Que pensez-vous de la rencontre entre les présidents Trump et Poutine à Helsinki ?
S.J.M : J’étais persuadé que cela ne pouvait aboutir à rien de bon, et j’avais raison. Trump nous a humiliés. A présent, il cherche à rattraper ses propos avec une excuse à dormir debout. Il nous prend pour des idiots. Je suis républicain mais je ne tolère pas certaines choses. Je pense que Trump est allé trop loin et qu’il a perdu beaucoup de supporters en très peu de temps.
M.G: A vrai dire, j’étais plutôt enthousiaste à l’idée de cette rencontre. Nos deux pays sont rivaux depuis des années et ça a perduré même après la Guerre Froide. Quand j’ai su que Trump souhaitait apaiser les relations, j’ai pensé: "Enfin un président qui prend les devants." Je n’aurais jamais cru que ça allait être au prix d’une trahison.
Vous considérez donc Trump comme un traître...
M.G : Non je ne pense pas que ce soit un traître. Il a cherché à prendre la meilleure décision pour son peuple et s’est laissé aller une fois devant Poutine.
Est-ce un acte de faiblesse ?
M.G: Oui mais pas envers Poutine, envers Trump lui-même. Je pense qu'il était tellement obstiné à l’idée de mettre un terme à ces rivalités qu’il a pris une mauvaise décision et qu’il va devoir trouver un moyen de se rattraper.
A-t-il perdu votre soutien ?
S.J.M : Pour l’instant, il est certain que je ne soutiens pas du tout la façon dont il gère la situation. Il multiplie les erreurs et mensonges. Il va en falloir beaucoup avant que je puisse à nouveau lui faire confiance.
"Je fais confiance à mes services, mais la dénégation de Vladimir Poutine a été très forte et très puissante." Accusée d’ingérence dans les élections présidentielles de 2016, la Russie est graciée par Donald Trump. C’est du moins ce que soutiennent de nombreux politiciens américains au lendemain de la rencontre historique entre le président américain et Vladimir Poutine. Survol des réactions les plus marquantes aux Etats-Unis.
Les démocrates face à l’attitude pro-russe de Trump
Face à l’indulgence de Trump envers Vladimir Poutine, les démocrates avancent la thèse "kompromat", soutenant que la Russie détiendrait des informations compromettantes sur le président américain. Chuck Schumer, sénateur de l’Etat de New-York, parle d’un président ayant été "irréfléchi, dangereux et faible" et avance des scénarios des plus sinistres : "Des millions d’Américains vont continuer à se demander si la seule explication possible à ce comportement dangereux est la possibilité que le président Poutine possède des informations nuisibles sur le président Trump." De même, Nancy Pelosi, chef de groupe des démocrates, parle d’un "triste jour pour l’Amérique".
Un président critiqué par son camp
La décision du président peine à trouver des défenseurs même au sein de son propre parti. Parmi les Républicains, John McCain est le plus lapidaire : "La conférence de presse d'aujourd'hui à Helsinki a été l'une des représentations les plus scandaleuses d'un président américain en mémoire", a-t-il aussitôt tweeté après la conférence, rajoutant par la suite que ce dernier avait fait "le choix conscient de défendre un tyran". Arnold Schwarzenegger, acteur et ancien gouverneur, va même jusqu’à le qualifier de "chiffe molle" tandis que Paul Ryan, chef de file des républicains, rappelle au président que les deux pays sont trop opposés moralement pour pouvoir considérer la Russie comme une alliée américaine.
Les médias critiques
De leur côté, les médias, mêmes les plus conservateurs, braquent leur plume contre Trump. Vice News ou encore CNN soutiennent la thèse du "kompromat". Fox News, pourtant réputée pour soutenir des positions politiques républicaines, va même jusqu’à titrer "Ce n’est pas une façon de gagner la guerre froide", s’opposant ouvertement à l’attitude du président.
Les services de renseignements maintiennent leur position
Malgré le soutien de Trump au président du Kremlin, à peine trois jours après l’inculpation aux Etats-Unis de douze agents russes accusés d’avoir piraté des ordinateurs de responsables démocrates, les services de renseignements américains restent unanimes : la Russie a interféré dans les élections de 2016. Will Hurd, représentant républicain du Texas et ancien agent de la CIA annonce : "J’ai vu les renseignements russes manipuler beaucoup de gens dans ma carrière, je n’aurais jamais cru que le président des Etats-Unis serait l’un deux."
C'est la plus haute juridiction des Etats-Unis. Au cœur de la Cour suprême, neuf sages veillent à la conformité des lois. Alors qu'Anthony Kennedy libère son siège le 31 juillet, Donald Trump vient de nommer un nouveau juge conservateur, Brett Kavanaugh.
Qui est Brett Kavanaugh ?
Brett Kavanaugh, 53 ans, siège à la Cour d'appel du District de Columbia depuis 2006. Diplômé de Yale, il a commencé sa carrière comme assistant d'Anthony Kennedy. Dans les années 1990, il a collaboré avec Kenneth Star, procureur charger d'enquêter sur le président Bill Clinton. A partir de 2001, il a occupé plusieurs postes à la Maison Blanche, sous la présidence de George W. Bush. C'est ce dernier qui l'a nommé à la Cour d'appel.
Résolument conservateur, Brett Kavanaugh est notamment opposé à la loi Obamacare. En 2012, il a également fait partie d'un panel ayant annulé une mesure de l'EPA, l'agence fédérale de protection de l'environnement, visant à réduire la pollution de l'air entre les États. Catholique pratiquant, le magistrat est bénévole au sein de sa communauté religieuse.
"C'est un juriste brillant aux écrits clairs et ciselés, considéré partout comme l'un des esprits juridiques les plus fins et les plus vifs de notre époque", a déclaré Donald Trump. Brett Kavanaugh, quinquagénaire nommé à vie, peut envisager de siéger pendant près de trois décennies. Si le choix est confirmé par le Sénat, cinq juges sur neuf seront conservateurs. Début 2017, le Président avait déjà promu un juge conservateur, Neil Gorsuch.
Le droit à l'avortement est-il en danger ?
Si Anthony Kennedy était progressiste sur des sujets comme l'avortement, Brett Kavanaugh se montre beaucoup plus conservateur. Cette année, il s'est prononcé contre l'autorisation donnée à une adolescente, entrée clandestinement aux Etats-Unis, de se faire avorter.
Contrairement à la France, le droit à l'avortement aux Etats-Unis ne repose pas sur une loi mais sur une décision de la Cour suprême de 1973, l'arrêt Roe v.Wade. Avec l'arrivée de Brett Kavanaugh, la Cour suprême pourrait se montrer beaucoup plus clémente envers les Etats qui veulent instaurer des lois restrictives contre l'avortement. Pire: la juridiction pourrait annuler l'arrêt Roe v.Wade.
Que peuvent faire les démocrates contre cette nomination ?
Cette nomination doit encore être validée par le Sénat. Pour l'heure, les Républicains y détiennent une courte majorité. Chuck Schumer, sénateur démocrate de New York, a rapidement réagi : "Je m'opposerai à la nomination du juge Kavanaugh par tous les moyens." Les Démocrates vont sans doute tenter de retarder le vote jusqu'aux élections de mi-mandat (midterms), en novembre prochain. Et pour cause, le parti représenté à la Maison-Blanche a presque toujours perdu des élus au Congrès à mi-mandat.
En 2016, les Républicains avaient réussi à annuler la nomination du juge Merrick B. Garland, par Barack Obama. Le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell, avait alors fait savoir que le Président était trop proche de la fin de son mandat et que le peuple américain devait "avoir son mot à dire dans la sélection du prochain juge". Depuis, les Démocrates restent amers.
Elle pourrait être le nouveau visage de la gauche progressiste. Alexandria Ocasio-Cortez a gagné les primaires démocrates de la 14e circonscription de New York, mardi 26 juin, face à Joseph Crowley. Les médias américains s'accordent à dire que cette victoire est un coup de tonnerre. Explications.
Pourquoi cette victoire fait-elle la Une des médias ?
Avec quinze points d'avance, Alexandria Ocasio-Cortez a battu Joseph Crowley, 56 ans, un baron du parti élu depuis 1999. Ce dernier était annoncé comme le futur président de la Chambre des représentants en cas d'alternance. Au contraire, à 28 ans, Alexandria Ocasio-Cortez est novice en politique. Si elle remporte les élections de mi-mandat (midterms), en novembre prochain, elle sera aussi la plus jeune femme élue au Congrès.
Qui est Alexandria Ocasio-Cortez ?
L'activiste est née d'une mère portoricaine et d'un père du Bronx. Elle a étudié l'économie et les relations internationales à l'Université de Boston. Dans le même temps, elle a travaillé auprès du sénateur Ted Kennedy. Après ses études, Alexandria Ocasio-Cortez est retournée dans le Bronx, d'où elle est originaire. En 2008, après le décès de son père, la jeune femme a multiplié les emplois afin d'aider sa famille à lutter contre la crise financière. Il y a quelques mois, elle était encore serveuse dans un bar à cocktails de Manhattan.
Que propose-t-elle ?
La candidate démocrate a fait campagne résolument à gauche, en misant sur ses origines et sa volonté de défendre la classe ouvrière. Assurance santé pour tous, aides à l'accès à l'université, développement de l'emploi public, réforme de la justice criminelle, suppression de l'agence d'immigration : autant de propositions qui figurent dans son programme et qui ne sont pas sans rappeler celles de Bernie Sanders. Alexandria Ocasio-Cortez a d'ailleurs participé à l'organisation de sa campagne en 2016.
Et Trump alors ?
Sur Twitter, le président s'est réjoui de la défaite de Joseph Crowley : "Peut-être qu'il aurait dû être plus gentil, et plus respectueux, envers son Président."
Wow! Big Trump Hater Congressman Joe Crowley, who many expected was going to take Nancy Pelosi’s place, just LOST his primary election. In other words, he’s out! That is a big one that nobody saw happening. Perhaps he should have been nicer, and more respectful, to his President!
Mauvaise nouvelle pour Donald Trump : Alexandria Ocasio-Cortez critique elle aussi sévèrement sa politique. Le 24 juin, elle s'est présenté devant un centre de détention pour enfants migrants, près de la frontière mexicaine.
Mardi dernier, les Etats-Unis ont quitté le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU. Une décision critiquée par plusieurs de leurs alliés internationaux. Depuis son investiture, Donald Trump a déjà claqué la porte de quatre instances et accords internationaux.
Le Conseil des droits de l 'Homme de l'ONU
Alors que le mandat des Etats-Unis s'achevait en principe en 2019, la Maison Blanche s'est retirée du Conseil des droits de l'Homme (CDH) mardi 19 juin. "Nous prenons cette mesure parce que notre engagement ne nous permet pas de continuer à faire partie d'une organisation hypocrite et servant ses propres intérêts, qui fait des droits de l'Homme un sujet de moquerie", a indiqué Nikki Haley, ambassadrice américaine auprès des Nations unies. Cette décision "va mettre le pays en marge des initiatives mondiales cruciales pour défendre les droits de l'homme", a réagi l'ONG Human Rights Watch.
L'administration George W. Bush avait déjà boycotté le CDH dès sa création, sans conséquence sur le fonctionnement de l'organisme. Les Etats-Unis avaient finalement rejoint le Conseil sous la présidence de Barack Obama.
Basé à Genève (Suisse), le CDH a été créé en 2006 afin de promouvoir et protéger les droits de l'Homme à travers le monde.
L'accord de Vienne sur le nucléaire iranien
En mai dernier, Donald Trump s'est retiré de l'accord de Vienne. "C’est un accord horrible qui n’aurait jamais dû être conclu", avait-il alors déclaré. Peu avant cette décision, Emmanuel Macron avait fait part de son inquiétude à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel : "Il pourrait y avoir une guerre."
"Therefore, I am announcing today that the United States will withdraw from the Iran nuclear deal." pic.twitter.com/hvnlrkJAQD
Avec le départ des Etats-Unis, l'accord de Vienne se trouve fragilisé. Le président iranien Hassan Rohani a laissé entendre qu'il pourrait cesser d'appliquer les restrictions imposées à ses activités d'enrichissement d'uranium.
Cet accord a été signé en 2015 entre l'Iran et les Etats-Unis, la France, la Russie, la Grande-Bretagne, la Chine et l'Allemagne. Il prévoit une levée progressive des sanctions internationales en échange de l'arrêt de ses activités nucléaires.
L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco)
Les Etats-Unis ont quitté l'Unesco en octobre 2017, accusant l'institution d'être "anti-israélienne". En 2011, Washington avait déjà cessé sa contribution financière à la suite de l'admission de la Palestine comme membre de l'Unesco. Les conséquences restent donc essentiellement politiques. "Au moment où les conflits continuent de déchirer les sociétés à travers le monde, il est regrettable que les États-Unis se retirent", a déclaré Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco. Le retrait sera effectif le 31 décembre 2018. Le pays conservera toutefois un statut d'observateur.
Née en 1946, l'Unesco se définit comme une agence pour la paix. Cette organisation, située à Paris, consiste à favoriser le dialogue et la compréhension mutuelle entre nations.
L'Accord de Paris sur le climat
Washington s'est retiré de l'Accord de Paris sur le climat, en juin 2017. Donald Trump entend ainsi préserver l'économie américaine, en sauvant les emplois dans les industries polluantes comme le charbon. Le retrait sera effectif en novembre 2020.
Conclu en 2015 par 195 pays, ce premier accord universel sur le climat prévoit notamment de contenir le réchauffement climatique "en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels". Les Etats-Unis sont le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre, derrière la Chine. Sans eux, les objectifs seront d'autant plus difficiles à réaliser.
Plus de quinze ans après son départ de la Maison-Blanche, l'ancien président américain Bill Clinton reste discret sur l'échec de son épouse à la dernière présidentielle, mais conserve un regard aiguisé sur le monde d'aujourd'hui.
Il nous a reçus avec toute l'élégance qui le caractérise. Bill Clinton demeure un observateur avisé de l'actualité et de cette nouvelle relation entre les États-Unis et le président Macron. L'élection de Donald Trump est un choc pour Bill Clinton. Il aurait toutes les raisons d'en vouloir à celui qui prive sa femme Hillary de la Maison-Blanche. Pour autant, il veut juger la complicité du président français avec son homologue américain au regard des vrais enjeux de demain, comme le commerce ou le climat.
Clinton craint l'émergence du terrorisme en France
Comme Emmanuel Macron, Bill Clinton a été élu très jeune. Mais en 1992, Clinton bénéficie d'une économie florissante, presque du plein emploi. Il règne un parfum de quiétude aux États-Unis. Dès lors, le parallèle avec la France s'arrête là, d'autant que Bill Clinton s'inquiète de l'émergence du terroriste dans notre pays. Dans son roman, Le Président a disparu, livre à suspense où se mêlent fiction et réalité, Bill Clinton est à nouveau président. Il fait face à une attaque de grande ampleur. Nos données bancaires disparaissent ainsi que les circuits d'alimentation en eau. Après l'ingérence russe dans les élections américaines, Bill Clinton se dit convaincu que ce scénario noir est réaliste. Curieux destin pour Bill Clinton, qui aurait pu être le premier président à revenir à la Maison-Blanche en tant qu'époux qu'une présidente. La défaite d'Hillary en a décidé autrement.
Interview de Jacques Cardoze, Thomas Donzel et Fabien Fougère
La semaine dernière, les résultats de la loterie de la carte verte sont tombés. Ils pourraient cependant être les derniers. Donald Trump veut mettre un terme à ce jeu de hasard qui, depuis 1995, a permis à un million de personnes d'obtenir la résidence permanente. Dans l'hexagone, les candidats hésitent entre inquiétude et espoir.
C'est une porte d'entrée vers le rêve américain. Chaque année, en octobre, les Etats-Unis organisent une loterie. Elle permet à 50 000 étrangers d'obtenir une carte verte, ou greencard, et donc la résidence permanente. Cette initiative a été lancée par le Congrès américain en 1995 afin de maintenir une diversité d'immigrants. Pour tenter sa chance, il suffit d'être né dans un pays éligible, d'avoir au moins de 18 ans, de posséder le baccalauréat ou de justifier d'une expérience professionnelle de deux ans.
En 2013, selon le gouvernement américain, les Français avaient 1,25 % de chance d'être sélectionnés. Si certains jouent inlassablement, cette année pourrait bien être la dernière. Depuis l'attentat de New-York, en octobre 2017, perpétré par un Ouzbek qui avait gagné à la loterie, Donald Trump réclame la fin de ce système. Sa suppression pourrait être soumise au vote, à la Chambre des représentants, dès le mois de juin.
Dans le Loiret, Elise Cantiran, 32 ans, ne cache pas son inquiétude. L'enseignante, qui rêve de travailler aux Etats-Unis, s'est rendue deux fois à l'université de Berkeley pour y faire des recherches. « J'aimerais que Trump ne supprime pas la loterie. C'est déjà assez compliqué... », raconte la jeune femme qui a tenté sa chance pour la première fois l'an dernier.
Amaury Suchon, 29 ans, est lui aussi professeur. « J'ai déjà passé cinq ans dans ce pays sous différents visas. Ils ne permettent pas de s'installer confortablement et par conséquent de se projeter à long terme », regrette-t-il. En attendant de pouvoir vivre aux Etats-Unis, le Français s'est établi à Toronto, au Canada. Depuis 2012, il joue à la loterie de la carte verte. Toutefois, son éventuelle suppression ne le préoccupe pas : « Ce serait dommage mais ça ne changerait pas ma vie. C'est comme au Loto... Vous ne pouvez pas compter dessus. »
Pour ceux qui sont tirés au sort, la partie est loin d'être gagnée. « Vous pouvez être sélectionné et ne jamais obtenir la carte verte. Il faut suivre la procédure en temps et en heure pour maximiser ses chances », indique Me Maud Poudat, avocate spécialisée en droit de l'immigration. « Certains sont éliminés car ils ne respectent pas les critères ou ont coché des informations fausses», confirme Me Vanessa Elmaleh. Le temps moyen d'obtention de la carte verte est généralement de six à douze mois après les résultats.
Quand mérite rime avec élite
La loterie reste un système unique, à la portée de tous : « Il y a plusieurs procédés pour obtenir une carte verte mais gagner à la loterie, c'est comme un court-circuit», explique Me Vanessa Elmaleh. Me Maud Poudat confirme : « Cette catégorie est beaucoup plus flexible .» Donald Trump, pourtant, envisage de la remplacer par une sélection au mérite. Les candidats seraient notés selon leur âge, leurs études, leur volonté d'investir ou encore leur maîtrise de l'anglais. « Les Français auraient peut-être plus de chance d'obtenir une carte de résident permanent au niveau de l'éducation moyenne et du niveau des diplômes, mais aussi de l'expérience professionnelle », analyse Me Maud Poudat.
Ce système n'a rien d'inédit. Le Canada a été le premier à instaurer un système à points. Pour être admissible à la résidence permanente, le candidat doit obtenir au minimum 67 points. Le pays accueille aussi les personnes travaillant dans des domaines nécessitant de la main-d'oeuvre. Là-bas, mérite ne rime pas avec élite. Car c'est bien là la crainte majeure chez les démocrates. Selon eux, ce projet de loi tournerait le dos à l'Histoire de l'Amérique, terre d'accueil d'immigrants.