C'est dans une bourgade discrète du Moyen-âge, dont les arcades et trottoirs sont ornés de carreaux de mille couleurs, que sont formés les plus grands maîtres de la mosaïque. Ici se côtoient une soixantaine d'ateliers et une école de grande renommée - mais surtout la seule au monde. On y enseigne depuis 1922 l'étrange métier de mosaïste, selon des techniques romaines, byzantines, grecques, mais aussi plus contemporaines, à des étudiants venus de 22 pays différents.
Trois ans de cursus et un métier assuré
Le cursus dure trois ans ; l'occasion pour les élèves de se confronter au choix des matériaux (verre, marbre, et bien sûr les galets récupérés dans le fleuve Tagliamento qui borde Spilimbergo), des instruments, des gammes chromatiques ou encore l’andamento (manière de les disposer les tesselles), en plus des classiques cours de dessin, de géométrie ou de modélisation numérique. "100 % des élèves ont une garantie d'emploi en sortant de la formation ! Néanmoins, l'entrée est très sélective et tout le monde ne parvient pas à faire les trois années" assure Stefano Lovison avec fierté.
Au terme de l'aventure, la renommée de l'école a permis à leurs oeuvres d'embellir aujourd'hui les églises, palais, mosquées, gares de Bucarest, New-York, Buenos Aires, Tokyo ou encore de l'Opéra de Paris. Reportage d'Alban Mikoczy, Florence Crimon, Laysa Ainouz et Anne Donadini.
L'info en + : les oeuvres des élèves sont exposées sur les murs de l'école et peuvent être achetées par les visiteurs, ce qui contribue à financer l'école.
Anne Donadini