Bonne dernière au classement européen, l’Italie affiche un taux de chômage de 28,9 % chez les jeunes de moins de 24 ans. Le chiffre est glaçant : 4 diplômés sur 10 n'arrivent pas à trouver de travail dans les trois ans qui suivent l’obtention de leur diplôme. Alors, certains concours sont pris d’assaut. C’est le cas dans la commune de Barletta, au Nord des Pouilles, où les surdiplômés se sont rués sur un concours proposant 13 emplois d’éboueurs.
Le graal pour ces jeunes ? Atteindre une stabilité professionnelle et financière. Cumuler plusieurs petits boulots s’avère être une voie sans issue de laquelle ils souhaitent vite s’extirper. Décrocher un CDI à tout prix, notamment dans des fonctions d'antan comme celle de cireur de chaussures, est leur leitmotiv, quitte à s’éloigner radicalement de leur domaine de formation.
Cette incohérence entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi fragilise considérablement le Bel Paese. L’an dernier, 150 000 jeunes Italiens ont fui le pays pour chercher de meilleures opportunités. Leurs destinations de prédilection : l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique et même la France. Reportage d'Alban Mikoczy, Florence Crimon et Claudia Billi.
L'info en + : En 10 ans, 1 million de jeunes Italiens ont quitté la Péninsule. Ajouté au phénomène croissant de vieillissement ainsi qu'à un des taux de natalité les plus bas d'Europe (1,35 enfant par femme), cette fuite des cerveaux place l'Italie en deuxième place des pays les plus âgés du monde, juste après le Japon.
Anaïs Delmas