Ici, le panache est partout. Au sommet de l’Etna, dont les longues volutes de fumée se découpent dans le ciel avec insolence, comme chez les skieurs qui se gargarisent de sublimes descentes entre la lave fumante et une splendide vue sur la Méditerranée et des pins par centaines. Cette année encore, les chutes de neige sont suffisamment abondantes pour permettre aux Siciliens de dévaler les pistes du volcan le plus actif et le plus haut d’Europe, à 2700 mètres d'altitude, idéalement en février-mars
Complètement reconstruites après une éruption en 2002, les stations proposent une dizaine de pistes aux skieurs – qui sur le versant nord et ses faux airs d’Alpes françaises, qui sur le versant sud, dont l'absence totale de végétation donne l'impression de se trouver sur la Lune.
En toile de fond reste le risque de prochaines éruptions, après un puissant réveil de l’Etna le 23 décembre 2018. Si les habitants disposent de plusieurs heures pour évacuer, les skieurs et randonneurs sur place sont en revanche régulièrement les premières victimes. Reportage d’Alban Mikoczy, Florence Crimon et Louis Rayssac.
L’info en + : vieux d’au moins 300 000 ans, l’Etna (que les habitants nomment "Iddu", "Lui" en sicilien) entre en éruption tous les deux ans en moyenne. Mais il s'enfonce également peu à peu dans la mer : des études sous-marines affirment que la gravité l'entraîne dans l'eau au rythme de 3 cm par an. Derrière ce phénomène grandit le risque de méga-tsunamis qui dévasteraient les rives de l'est de la Méditerranée.
Anne Donadini