Originaire de Bruz, en Ille-et-Vilaine, Margaux Betton est la fondatrice d’ « Adap-t », une auto-entreprise spécialisée dans l’accompagnement des personnes atteintes d’un handicap dans la pratique d’une activité physique ou sportive. Une sorte de coach sportif adapté dont elle a eu l’idée, explique-t-elle, alors qu’elle était étudiante en STAPS : « Il y a déjà 30 ans, suite à une thrombose artérielle survenue après une opération, mon père a du être amputé de la jambe gauche, au niveau du tibia. Il pratiquait la course à pied, et avait toujours eu envie de recourir. Pour ma licence, j’avais un mémoire de recherche à faire, j’ai donc décidé d’en faire mon sujet et d’aider mon père ».
Grâce à la mise en place d’un programme adapté pour pallier l’inégalité musculaire de ses membres inférieurs, avec l’aide aussi d’une lame spécifique, l’ancien sportif retrouve peu à peu ses sensations. « Il a fallu du temps pour qu’il retrouve confiance en lui, se souvient la jeune femme, et dans ce matériel qui était nouveau pour lui. Au début, ça a été très frustrant, on avançait par tout petit pas, mais à force de persévérance, les pas se sont transformés en une belle démarche, et puis en une belle course ».
Aussi, ni une ni deux, la jeune femme décide de faire de cette première expérience réussie, son métier. Après un Master en Mouvement Sport et Santé, elle crée en 2015 « Adap-t ». Son objectif : redonner à toutes les personnes atteintes d’un handicap, ou plus largement de maladies chroniques, le goût et l’envie de bouger. « Cela peut être des personnes tétraplégiques, atteintes d’un cancer, d’autisme, de la maladie d’Alzheimer. Je les aide à retrouver un peu de leurs capacités, à redevenir autonome. Et au-delà, on sait bien combien une activité physique peut influer sur le moral ».
Après deux ans d’activité, Margaux Betton aimerait trouver une place au côté du corps médical. Le Prix Audace 2017 devrait pouvoir l’y aider. Dédié aux auto-entrepreneurs, ce concours récompense « ceux qui se démarquent par leur audace ; leur ancrage territorial et leur potentiel ». Lauréate de la région grand Ouest, c’est pour la jeune entrepreneuse « une belle marque de reconnaissance, un tremplin professionnel et l’opportunité de faire découvrir mon auto-entreprise. Et au-delà des retombées économiques (une dotation de 4 000 € NDLR) ça me permet de mettre en avant la nécessité d’une pratique sportive en complémentarité voire en alternative aux traitements, et ça j’y tiens. »