23 Oct

Entre Rennes et Pacé, le marathon des cardiaques

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Ce dimanche 22 octobre, six malades du cœur ont participé au Marathon Vert organisé entre Pacé (35) et Rennes. Une belle revanche pour ces coureurs qui entendent faire savoir que la pratique d’une activité sportive est tout à fait recommandée pour les personnes souffrant d’une pathologie cardiaque.

J – 4 aux environs de Rennes. Erwan, Marc, Lionel et les autres se sont donnés rendez-vous pour l’une de leurs dernières sorties ensemble avant le grand départ. Ce dimanche 22 octobre, ils participent en relais au Marathon Vert organisé entre Pacé et Rennes (Ille-et-Vilaine).

Un projet impensable pour ces retraités qui ont tous subi un accident cardio-vasculaire.

L’ACCIDENT EST UNE PENSÉE QUOTIDIENNE

La poitrine oppressée, la mâchoire qui se contracte. Marc Robic se souvient bien de ce 22 avril 2016, jour où il est hospitalisé en urgence pour un infarctus du myocarde. Un à deux mois après, ce coureur régulier reprenait la course. Bien sûr, il lui a fallu lever le pied, reprendre progressivement et sous étroite surveillance médicale. Mais un an et demi après, Marc Robic participe régulièrement à des courses de 10 kilomètres. Il espère même courir un semi-marathon en 2018.

Opéré du cœur il y a quatre ans, Jean-Louis Bourgeois savoure chacune de ses foulées. « Quand on sort d’une intervention comme celle-là et qu’on est essoufflé après avoir marché 200 mètres, on se dit que la réadaptation va être très longue. Finalement, aujourd’hui, je cours régulièrement une heure sans difficulté (…) même si, reconnaît-il, l’accident est une pensée quotidienne ».

Quand vous avez ce genre d’accident, vous vous dites que c’est fini. Avant, je courais régulièrement, faisais du basket-ball, du golf… Pour me remettre au sport après l’infarctus, il a fallu que je retrouve la confiance perdue, que je change d’état d’esprit

Lionel Piro

 

A CHACUN SON RYTHME

Tous assurent avoir définitivement banni le mot « compétition » de leur vocabulaire et appris à « écouter [leur] corps ». « Nous veillons à respecter les trois règles d’or, explique Jean-Louis Bourgeois. D’abord l’échauffement, ensuite le rythme cardiaque et l’aisance respiratoire, enfin la récupération ». Lionel Piro a pour sa part un bon indicateur : « On court en groupe, entre copains, d’abord parce que ça nous rassure, ensuite parce qu’on doit pouvoir continuer à courir tout en parlant. Si on est essoufflé, c’est qu’il faut ralentir voire s’arrêter ».

Erwan Kervella, pour sa part, a opté pour la marche nordique plutôt que la course à pied. « Plus à mon rythme », explique-t-il.

« Après un accident cardiaque, tout le monde, même si c’est une majorité, ne peut pas reprendre un sport. En revanche, une activité physique est rarement déconseillée », assure le Dr Pascal Guillo, cardiologue à la clinique Saint-Yves à Rennes. Et c’est même tout l’inverse !

25% DE RÉCIDIVE EN MOINS

Une pratique régulière permet de réduire de 25% le taux de récidive dans l’année qui suit un accident cardiaque. L’activité physique apporte de nombreux bienfaits sur le cœur et les artères à plus forte raison si la personne souffre d’une cardiopathie : amélioration de la performance du myocarde, diminution du rythme cardiaque, abaissement de la tension artérielle et donc diminution du risque d’AVC (accident cardio-vasculaire).

LES PRÉCAUTIONS

« Certains sports sont plus indiqués, note toutefois le Dr Guillo. Il convient de privilégier les sports d’endurance : marche, course à pied, cyclisme, natation ». Les sports trop intenses, violents, tels que le tennis, les sports collectifs, les arts martiaux, l’escalade ou la plongée sont souvent déconseillés, en tout cas, à accompagner d’une surveillance médicale plus serrée.

Dans tous les cas, il convient de prendre un avis médical avant de  reprendre une activité physique ou sportive après un accident cardio-vasculaire. Ce nouveau départ peut être accompagné notamment par l’un des 220 Clubs Cœur et Santé de France. Ces centres, gérés par la Fédération Française de Cardiologie, et souvent hébergés par un établissement de santé (Clinique Saint-Yves à Rennes, centre de rééducation de Kerpape près de Lorient, etc.) font intervenir des professeurs d’activité physique adaptée formés pour aider chaque pratiquant à ajuster ses sessions de sport selon son état de santé du moment et ses objectifs.

« Ce qui compte, c’est surtout la régularité et de se faire plaisir », assure ainsi Maximilien Jobic, qui accompagne ainsi les 283 adhérents du club Cœur et Santé de Rennes.

Hélène Pédech