Baptisée

Certes, le baptême m'indiffère. Je n'aime pas les dragées et la messe représente une heure de calvaire durant laquelle je dois empêcher ma fille de se jeter dans le bénitier. La dernière fois, ma douce est même entrée dans une transe hystérique à la simple vue du prètre. Un épisode qui a laissé penser au reste de la famille qu'à elle aussi un petit baptème ne ferait pas de mal...

Mais bon, j’étais plutôt contente d’y aller, à celui-ci. C'est plutôt cool de discuter avec la famille qu’on n’a pas vue depuis longtemps (l'autre, celle qui ne sait pas encore que ma fille est possédée), de se bourrer la gueule au champagne dès midi, ou de manger des petits fours pendant qu’une baby-sitter tente de "canaliser" les Pokémons. IMGP6178.jpgPreuve de ma motivation: j’avais réfléchi dès la veille à la robe en soie grise que j’allais mettre pour cette occasion, avec les petites sandales en talon, là…

Et c’est bien ça le problème. Une fois habillée et maquillée, j’ai regardé ma progéniture déambuler dans l’appartement en pyjama et je me suis rendue compte qu’il fallait eux aussi les vêtir. Tee-shirt taché, pantalon déchiré, robe au sale… J’ai fini par mettre un baggy (traduire "pantalon trop grand") à ma fille et par coudre son jean sans bouton directement sur mon fils. Résultat, avec ma rappeuse et mon petit Rom, on avait un peu l’impression que j’avais passé leur allocation rentrée dans ma robe Mexx.

Les monstres se sont bien vengés : ma tenue a désormais le souvenir indélibile de la sucette d’Ulysse et du risotto de la Pépette. Alors ce midi, au lieu d’aller déjeuner, je vais faire un tour dans les magasins de fringues pour enfant.

Mise à jour post-courses :

Putain, ça coûte cher la culpabilité.

 

Où faire jouer son enfant

On ne tarit pas d'éloges sur les bienfaits de la petite balade avec les enfants et la nécessité de les sortir un peu de leur train-train.
Moi qui habite le 9-3, j'adore ses moments où je prends l'air au milieu des (trois) arbres et des SDF qui cuvent, dans le parc Stalingrad. C'est tellement sympa de voir ses enfants jouer au toboggan, à l'araignée et avec les capsules des bouteilles de bière. Une occasion de leur apprendre le nom des (deux) oiseaux (moineaux, pigeons) et les dangers de bouts de verre dans le gazon. Et, en cas d'envie pressante, on peuta toujours continuer la découverte de la faune locale dans les toilettes publiques (mouches, cafards).
Enfin, ça me permet d'exercer gratuitement mon talent autoritaire quand je recadre les gamins qui volent la pelle et le seau de mon fils. Je fais très bien la police des bacs à sable.
Non, je ne me plains pas (ça doit être mon retour de la Réunion qui est un peu dur). Un jour, j'aurais peut-être des photos à envoyer au Huffington Post qui signe un magnifique diaporama des aires de jeux pour enfants ici (la photo dessus en est tirée).

Pourquoi il ne faut pas être radine

IMG_3292.JPGEst-ce dû à l'avenir incertain d'un papa thésard ou la radinerie naturelle de la maman? Avant la naissance du premier bébé, j'avais traqué les dépenses inutiles et les alternatives à l'achat, afin d'éviter de casser mon PEL pour un môme qui ne s'en souviendrait même pas. Un lit à barreaux et la chaise haute prêtés par des copains, un siège auto par des cousins, une poussette offerte à la naissance, et surtout pas de stérilisateur, pas de chauffe-biberons, futiles ustensiles. J'ai même pensé sauver mon budget ciné en optant pour l'allaitement et les couches lavabes. Je ne savais pas encore que la vie de moniale à laquelle j'allais être condamnée me dispenserait de tout budgt ciné.

Enfin, j'ai scrupuleusement suivi les recommandations de Laurence Pernoud en matière de layette: 2 bodys naissance, 6 un-mois et tant de turbulettes et de "dors-bien" (notez l'insolence de cette terminologie dont je n'ai pas encore tout à fait compris ce qu'elle désignait). Au point que j'ai dû découper les pieds d'un pyjama parce quand la bête avait poussé pendant la nuit, ses pieds n'étant plus que des petits moignons comprimés sous le tissu. Paie-toi la honte quand tu t'en aperçois, et paie-toi la honte quand l'enfant traverse le salon dans son pyj raccourci et effiloché devant tes copains. Appart de bobo, mais quart-monde attitude.

biberon-avent2.jpgPas très fière non plus d'avoir économisé sur les biberons. Avent avait beau m'avoir envoyé un exemplaire des leurs avant même la naissance de mon aîné, j'avais décidé que ce piège à fric ne passerait pas par moi. Parce qu'Avent faisait des tétines spéciales, forcément de marque et donc forcément chères. Moi, j'achèterai des biberons pas chers au Monop, et mes tétines, je les trouverai dans n'importe quel supermarché. Belle leçon : j'ai passé trois années à décoller les tétines déformées par la succion et le manque d'air. Et on passait à la limite de l'alerte sismique à chaque fois que mon fils rotait en fin de repas. Pour la petite, j'ai acheté des biberons Avent, elle ne se décolle pas un poumon en rotant, elle digère bien et les tétines durent dix fois plus longtemps.

La table à langer est le dernier élément au panthéon de mes regrets. Mes arguments étaient pourtant imparables. Une table à langer, c'est souvent très moche et tout le temps très cher (150 euros minimum) et ça ne sert pas longtemps. En jeune femme avisée, j'ai donc rapidement opté pour une jolie commode sur laquelle je n'avais qu'à poser dans le sens de la largeur un matelas à langer à 4 euros. Hé, hé!

128410.jpgC'était sans compter sur la nature d'acrobates de Relouto et Relouta, mes créations maison. Une table à langer, ce n'est pas seulement un espace de la largeur adéquate. C'est aussi un endroit avec un mur derrière. Ce qui évite que le bébé se retourne violemment dans le seul but d'attraper le coton, la crème, voire la couche sale, bref n'importe quelle merde posée derrière sa tête, avant d'essayer d'en coller plein par terre, ses mains, et si possible plein dans la bouche. Oui, je fais partie de ces mamans qui ont laissé une fois leur enfant tomber de la tabe à langer. Je répète qu'il s'est jeté par terre la tête la première mais personne ne me croit. Et j'ai évité le divorce de très peu.

Résultat, dès que les gamins ont su marcher, j'ai préfèré poser mon matelas à langer au sol. Ce qui m'oblige régulièrement à poursuivre à genoux mon gremlins qui s'enfuit avec la moitié de la couche scratchée sur le nombril. En plus, ces sales gosses se bidonnent, se cachent dans les coins et pissent par terre. Un cauchemar.