Pourquoi il ne faut pas être radine

IMG_3292.JPGEst-ce dû à l'avenir incertain d'un papa thésard ou la radinerie naturelle de la maman? Avant la naissance du premier bébé, j'avais traqué les dépenses inutiles et les alternatives à l'achat, afin d'éviter de casser mon PEL pour un môme qui ne s'en souviendrait même pas. Un lit à barreaux et la chaise haute prêtés par des copains, un siège auto par des cousins, une poussette offerte à la naissance, et surtout pas de stérilisateur, pas de chauffe-biberons, futiles ustensiles. J'ai même pensé sauver mon budget ciné en optant pour l'allaitement et les couches lavabes. Je ne savais pas encore que la vie de moniale à laquelle j'allais être condamnée me dispenserait de tout budgt ciné.

Enfin, j'ai scrupuleusement suivi les recommandations de Laurence Pernoud en matière de layette: 2 bodys naissance, 6 un-mois et tant de turbulettes et de "dors-bien" (notez l'insolence de cette terminologie dont je n'ai pas encore tout à fait compris ce qu'elle désignait). Au point que j'ai dû découper les pieds d'un pyjama parce quand la bête avait poussé pendant la nuit, ses pieds n'étant plus que des petits moignons comprimés sous le tissu. Paie-toi la honte quand tu t'en aperçois, et paie-toi la honte quand l'enfant traverse le salon dans son pyj raccourci et effiloché devant tes copains. Appart de bobo, mais quart-monde attitude.

biberon-avent2.jpgPas très fière non plus d'avoir économisé sur les biberons. Avent avait beau m'avoir envoyé un exemplaire des leurs avant même la naissance de mon aîné, j'avais décidé que ce piège à fric ne passerait pas par moi. Parce qu'Avent faisait des tétines spéciales, forcément de marque et donc forcément chères. Moi, j'achèterai des biberons pas chers au Monop, et mes tétines, je les trouverai dans n'importe quel supermarché. Belle leçon : j'ai passé trois années à décoller les tétines déformées par la succion et le manque d'air. Et on passait à la limite de l'alerte sismique à chaque fois que mon fils rotait en fin de repas. Pour la petite, j'ai acheté des biberons Avent, elle ne se décolle pas un poumon en rotant, elle digère bien et les tétines durent dix fois plus longtemps.

La table à langer est le dernier élément au panthéon de mes regrets. Mes arguments étaient pourtant imparables. Une table à langer, c'est souvent très moche et tout le temps très cher (150 euros minimum) et ça ne sert pas longtemps. En jeune femme avisée, j'ai donc rapidement opté pour une jolie commode sur laquelle je n'avais qu'à poser dans le sens de la largeur un matelas à langer à 4 euros. Hé, hé!

128410.jpgC'était sans compter sur la nature d'acrobates de Relouto et Relouta, mes créations maison. Une table à langer, ce n'est pas seulement un espace de la largeur adéquate. C'est aussi un endroit avec un mur derrière. Ce qui évite que le bébé se retourne violemment dans le seul but d'attraper le coton, la crème, voire la couche sale, bref n'importe quelle merde posée derrière sa tête, avant d'essayer d'en coller plein par terre, ses mains, et si possible plein dans la bouche. Oui, je fais partie de ces mamans qui ont laissé une fois leur enfant tomber de la tabe à langer. Je répète qu'il s'est jeté par terre la tête la première mais personne ne me croit. Et j'ai évité le divorce de très peu.

Résultat, dès que les gamins ont su marcher, j'ai préfèré poser mon matelas à langer au sol. Ce qui m'oblige régulièrement à poursuivre à genoux mon gremlins qui s'enfuit avec la moitié de la couche scratchée sur le nombril. En plus, ces sales gosses se bidonnent, se cachent dans les coins et pissent par terre. Un cauchemar.