Le vin rosé, le grand gagnant de l'été

easyrab

L'été arrive avec les beaux jours, le soleil, la chaleur, les vacances approchent et l'on s'imagine, tranquille, sur la terrasse avec un verre de vin rosé bien frais à la main !!!!!

Mais revenons sur terre et commençons par le commencement :

Le vin rosé, c'est quoi au juste ?

Contrairement à ce que pensent encore certains aujourd'hui, le vin rosé n'est pas un mélange de vin rouge et de vin blanc, ce qui est d'ailleurs interdit en France même si la Communauté Européenne a tenté de l'autoriser, sans succès, il y a quelques années. Comme dans toute règle il y a une exception, le champagne rosé en est une. En effet, les champenois sont autorisés à rajouter un peu de vin rouge dans le blanc lors de la mise en bouteille.

Pour comprendre, voyons d'où vient la couleur du vin. L’ensemble des cépages rouges autorisés dans nos différentes AOC (Appellation d'Origine Contrôlée) produisent des raisins que l'on appelle raisins noirs à jus blanc. Faites l'expérience et prenez un grain de raisin noir entre vos doigts et pressez le. Vous constaterez que le jus issu de la pulpe ainsi libéré n'est pas coloré. La couleur se situe dans la peau du raisin (appelée pellicule) qui est restée dans vos doigts. Parmi les composants de la pellicule il y a des anthocyannes qui sont des pigments apportant la coloration. Ainsi, pour obtenir du vin rouge, il est nécessaire de laisser le raisin en contact avec le jus pendant deux, trois, voire quatre semaines.

Cette technique n'étant longtemps pas connue, les producteurs se contentaient de fouler le raisin (le foulage est l'opération qui consiste à écraser les baies de la grappe) pour en extraire le jus et ce dernier fermentait pour donner le vin mais séparé du raisin. Ceci explique que pendant toute cette période les vins issus de raisins rouges étaient peu colorés et donc rosés. Nous pouvons citer en exemple le vin du vignoble bordelais qui, du 12ème au 15ème siècle, fut très prisé par les anglais qui le baptisèrent « the claret » à cause de sa coloration légère. D'ailleurs l'AOC Clairet de Bordeaux, une des 57 appellations actuelles du bordelais, est élaborée pour rappeler ce « calaret ».

Vous aurez compris que l'intensité de la couleur du vin est fonction du temps de macération de la pellicule dans le jus. Elle est également fonction du cépage car la concentration en anthocyannes varie d'un cépage à l'autre. On obtient donc des vins rosés en pratiquant des macérations courtes.

Où sont produits les vins rosés en France et selon quelle technique ?

Vous trouverez des vins rosés dans la plupart des régions viticoles en quantité plus ou moins importante. En Bourgogne, par exemple, on ne produit de vin rosé que sur la commune de Marsannay. A l'inverse, le vignoble de Tavel ne produit que du vin rosé.

  • Dans les régions où la production majoritaire est le vin rouge (le Rhône, le Bordelais, le Languedoc, Chinon...........), l'élaboration des rosés se fait par « saignée » : lors de la vinification du vin rouge, après deux ou trois jours de macération, une partie du vin est retirée de la cuve, transvasée dans un autre contenant pour finir sa fermentation et le vin ainsi obtenu sera rosé. Il faut savoir que la « saignée », à l'origine, n'était pas prévue pour produire des vins rosés mais pour affiner la vinification du vin rouge. En effet, la saignée permet une plus grande concentration de la matière dans le vin rouge et ainsi une meilleure structure.

  • Dans les régions où la production majoritaire est le vin rosé comme en Provence, l'élaboration se fait par macération courte. Le temps de celle-ci est de quelques heures (deux à six). Contrairement à la « saignée », c'est la totalité du vin qui est séparée des baies de raisin en macération.

La Provence et le rosé.

Malgré deux appellations de vin blanc réputées, Cassis et Palette et une de vin rouge, Bandol, la Provence reste la référence du vin rosé en France. Premier producteur de vins rosés avec 35% de la production nationale et 88% de sa production totale régionale. Pourquoi le rosé ? Sans doute parce que le climat, le terroir et les cépages sont propices à l'élaboration du vin rosé. La profession ayant toujours misé sur ce type de vin a sans cesse eu le souci de l'amélioration de la qualité jusqu'à créer, en 1999, un centre de recherche sur le rosé à Vidauban dans le Var.

Effet de mode ou pas ?

En 23 ans la consommation de rosé a pratiquement triplé. Comment expliquer ce soudain engouement pour les vins rosés ? Je ne pencherais pas pour un effet de mode, il y a, à mes yeux, d'autres explications possibles :

  • il y a eu le phénomène « vins de garage », des vins rouges très concentrés, à la limite de la sur-maturation et complexes qui ont fini par lasser.

  • Une nouvelle génération de consommateurs qui recherche, pour s'initier, un vin plus facile à aborder. Le vin rosé répond bien à cette attente.

  • Depuis quelques années on assiste à un changement de style de vie, à l'arrivée de saveurs exotiques, des plats froids et des repas « sur le pouce ». Là encore le vin rosé est parfaitement adapté.

En conclusion, le vin rosé peut être défini par simplicité, découverte, convivialité et recherche du plaisir immédiat.

Les vins rosés de Provence sont à consommer frais (8-10° C) à l'apéritif, en entrée avec des anchois, en plat avec des poissons de roche comme le rouget, avec des côtes d'agneau ou des viandes grillées et ratatouille.

Quelques bons domaines de Côtes de Provence rosés :

  • Château Sainte-Roselyne à Arcs-sur-Argens dans le Var

  • A Arcs-sur-Argens, la Maison des Vins avec une vinothèque de 800 AOC Côtes de Provence à prix producteur.

  • Château du Galoupet à La Lande-des-Maures dans le Var

  • Domaine Gavoty à Cabasse dans le Var

  • Domaine Sorin à Saint-Cyr-sur Mer dans le Var