Les vins rosés ont-ils encore la cote ?

Alex Harries

L'été est de retour et avec lui les premières chaleurs. Les bouteilles de rosé dans les seaux à glace vont réapparaître sur les tables des restaurants.

Bref historique

Rappelons que le vin rosé est le plus ancien des vins connus. Les premières vignes plantées en Provence l'ont été il y a 2.600 ans et les vins produits étaient des vins rosés car la technique d'élaboration des vins rouges n'était pas connue à cette époque-là.

La Provence a gardé cette tradition et reste la première région productrice de vins rosés en AOP (Appellation d'Origine Protégée) en France avec 40% de la production nationale et près de 6% de la production mondiale.

Une attraction pour les vins rosés

Dans un précédent texte concernant l'attraction que suscitent les vins rosés auprès des consommateurs, j'écrivais qu'à mon avis il ne s'agissait pas là d'un phénomène de mode mais bien d'une évolution de consommation liée à de nouveaux styles de vie. Les observations d'aujourd'hui semblent me donner raison, l'attraction pour les vins rosés est toujours aussi forte.

Ceci est confirmé par les professionnels, notamment ceux du CIVP (Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence). Selon eux, la consommation mondiale de vins rosés a atteint, en 2014, près de 23 millions d'hectolitres, en hausse de 20% depuis 2002. La consommation mondiale de rosé représente aujourd'hui plus de 10% de la consommation totale de vins tranquilles.

Le rosé séduit de plus en plus les consommateurs du monde entier qui sont sensibles au rosé sec et clair et le rosé de Provence répond parfaitement à ces critères. Les importations de rosé de Provence ont progressé aux États-Unis de 40% entre 2012 et 2013. L'Espagne est le premier exportateur mondial de vin rosé mais la France reste le premier producteur de vin rosé, soit 30% de la production mondiale.

De nombreux pays viticoles dans le monde voient leur production de vins rosés augmenter ce qui fait le succès du concours le « Mondial du Rosé » organisé par l'U.OE.F. (Union des œnologues de France). La treizième édition de ce concours a eu lieu cette année du 17 au 19 avril à Cannes. L'édition 2015 avait réunie 1.200 échantillons issus de 28 pays différents. Des médailles d'or ou d'argent ont été attribuées à 30% des vins présentés.

Il est intéressant de constater que la consommation du vin rosé augmente malgré la diminution tous vins confondus, dans les pays traditionnellement producteurs. L'attirance du vin rosé se porte sur les vins de couleur pâle et de taux d'alcool raisonnable. Sa consommation se développe surtout chez les jeunes consommateurs et chez les femmes.

Les producteurs qui suivent cette demande en progression cherchent naturellement à obtenir un vin de plus en plus qualitatif et régulier. Le Centre du Rosé participe à la recherche scientifique en mettant en place plusieurs études auprès des consommateurs sur le goût, les arômes, la couleur qui contribuent au succès du vin rosé.

Pour conclure

Le vin rosé n'est donc pas un effet de mode, sa consommation est en hausse depuis plus de dix ans. C'est un vin différent des autres qui a un fort capital de sympathie. C'est un vin plus directement accessible, il est lié à la tendance de repas moins structurés, au développement de la cuisine du monde. Le vin rosé est synonyme de convivialité et de recherche du plaisir immédiat.

Cet été, dans le jardin ou sur la terrasse, la bouteille de rosé dans le seau à glace ou le bib de rosé au réfrigérateur s'adapteront à toutes vos grillades.