En cas de triangulaire au second tour il a 100% de chances de l’emporter. Le potentiel électoral moyen de l’équipe sortante est évalué, en triangulaire, à un peu plus de 49%, contre un peu plus de 31% pour l’opposition de gauche menée par Jean-Michel du Plaa et, près de 20%, pour l’ancien journaliste Robert Ménard, soutenu par Debout la République et le FN.
Si l’issue annoncée par le dernier sondage Ipsos pour France 3 (dévoilé hier, réalisé sur 603 personnes) semble converger globalement vers les résultats du modèle Electionscope (achevé fin 2013) les données sur les socles électoraux des grandes formations divergent quelque peu.
Ainsi pour Ipsos la victoire du candidat UMP se ferait avec 40% des voix en triangulaire. La seconde place reviendrait à Robert Ménard avec 34%, soit plus d’une fois et demie le score estimé par Electionscope. Enfin, Jean-Michel du Plaa le candidat officiel PS est bon troisième, ne recueillant que 26%, soit 5 points de moins que ce que donne notre modèle (pour la méthodologie du modèle http://www.electionscope.fr/ ).
Robert Ménard, 34% ou 20%, pourquoi un tel écart ?
Ce qui apparaît comme une surestimation du score de Robert Ménard lorsque l’on compare sondage Ipsos et modèle Electionscope vient d’une différence d’approche.
Le modèle repose sur l’analyse des comportements de vote passés. Il s’agit là des bulletins effectivement glissés dans les urnes, qui vont servir après décryptage, à l’élaboration de la prévision. Le sondage repose pour sa part sur une révélation libre des préférences et intentions de vote des sondés. Libre signifiant aussi qu’elle peut être superficielle, irréfléchie, ou à l’inverse totalement stratégique !
Un effet de « halo » déformant
Il y a dans les réponses des sondés des éléments que le sondeur ne maîtrise pas : la sincérité de la réponse n’est ni garantie ni vérifiable, de sorte que la transformation d’une intention révélée à l’occasion d’une enquête peut se faire/ ou ne pas se faire, le jour du scrutin. Il est possible aussi que la réponse soit prise dans le « halo » d’un contexte ambiant. Il peut ainsi paraître opportun de se conformer à la tendance du moment en affirmant voter pour untel parce qu’il s’agit du candidat le plus médiatisé (nous allons y revenir dans un prochain post). Un soutien à Robert Ménard est plus facile à révéler : il s’agit d’un ancien journaliste ce n’est pas un inconnu, son nom arrive vite en tête lorsque l’on cherche un candidat. Un peu à l’image des enquêtes marketing de notoriété spontanée (Top of Mind) lorsqu’on vous demande de citer une pâte à tartiner vous êtes très nombreux à penser N…… plutôt qu’une marque distributeur ! Si l’on ajoute une exposition médiatique supérieure à la moyenne, rien d’étonnant à ce que Robert Ménard fasse un tel score chez Ipsos.
Des éléments qui jouent aussi en faveur de la gauche
Ville de droite quasi-stable, le positionnement à droite de Béziers décroît régulièrement depuis 1995 lorsque l’UMP a succédé au maire PS Alain Barrau. Quant au chômage (mesuré ici par zone d’emploi) élément important du modèle ElectionScope, à 16,1%, il est élevé et il a progressé de près de 4 points depuis 2008. Ceci ne devrait pas servir la cause des sortants, mais étant de droite ils peuvent toujours arguer que les décisions macroéconomiques sont du ressort et de la responsabilité du gouvernement socialiste.
Notoriété contre crédibilité pour arbitrer le scrutin
Enfin, si le scrutin devait se résumer à une question de notoriété purement locale des candidats, Robert Ménard ne serait peut-être pas le mieux placé car il n’a qu’une notoriété nationale et pas d’expérience municipale tandis qu’ Elie Aboud, le candidat UMP, pourra capitaliser sur la notoriété et la longue expérience municipale de Raymond Couderc. Et là on ne parle plus seulement de notoriété mais plutôt de crédibilité politique.
(Résultats à confirmer dans une dernière simulation mi-mars dès que seront connus les chiffres du chômage par zone d’emploi pour décembre 2013).