La conquête laborieuse du droit de vote des femmes
Il est bien loin le temps où un avocat canadien s’opposait à la nomination d’Emily G. Murphy à un poste de juge, au motif qu’une décision de 1876 posait que « les femmes n’étaient pas légalement des personnes ». Quelques 50 ans plus tard, grâce à l’appel des Famous Five (les 5 célèbres) les femmes gagnent le statut légal de personnes. La plupart des démocraties occidentales ont dès le début du XX° siècle accordé aux femmes, le droit de vote et de l’éligibilité à l’exception de l’Italie ou de la France par exemple, où il faudra attendre l’après seconde guerre mondiale.
En France les femmes voteront pour la première fois le 29 avril 1945 lors des municipales, puis le 21 octobre 1945 lors des législatives.
L’Assemblée Nationale Constituante comptera alors 34 femmes députés (dont près de 75% de gauche) mais moins de 6% du total, en 2012 les 155 femmes élues (80% de gauche) représentent plus du quart de l’Assemblée Nationale. C’est un progrès mais pas encore la parité, pourtant dès 1999, la France amendera sa Constitution en posant que la loi «favorise l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives », puis on ajoutera des pénalités financières pour non respect lors des scrutins de liste.
Combien de femmes maires de grandes villes … ?
Les listes chabada-bada entendez l’application de la loi sur la parité obligeant à présenter des listes faisant alterner un homme, une femme, permettront certainement une plus grande participation des femmes à la conduite des affaires locales, mais les têtes de liste restent en grande majorité des hommes.
Ainsi sur les 170 plus grandes villes de France on ne compte que 22 femmes maires sortantes soit moins de 13% !
Pour 10 d’entre elles il s’agit d’un premier mandat :
Nelly Jacquet (PS), Bar le Duc , se représente
Bernadette Laclais (PS), Chambery, se représente ?
Geneviève Gaillars (PS), Niort, se représente
Martine Lignières-Cassou (PS), Pau, ne se représente pas
Adeline Hazan (PS), Reims, se représente
Hugette Bello (MPR), St Paul de la Réunion, se représente
Dominique Voynet (EELV), Montreuil, ne se représente pas
Geneviève Darrieussecq (MoDem), Mont de Marsan, se représente
Lucette Michaud-Chevry (UMP), Basse Terre, se représente ?
Natacha Bouchart (UMP), Calais, se représente
Elles sont majoritairement à gauche.
Seule Marie-José Roig (UMP) a fait 3 mandats. Annie Guillemot (PS) est maire de Bron depuis 1999.
On fait 2 mandats :
Caroline Cayeux (UMP), Beauvais, se représente
Claudine Ledoux (PS), Charleville-Mezières (vient de démissionner en septembre 2013)
Martine Aubry (PS), Lille, se représente
Brigitte Barèges (UMP), Montauban, se représente
Et presque 2 mandats pour :
Karine Claireaux (PS) Saint-Pierre (St Pierre et Miquelon), se représente ?
Certaines semblent avoir joué les « remplaçantes » :
Hélène Mandroux (PS), maire de Montpellier depuis 2004, ne se représente pas
Catherine Peyge (PCF), maire de Bobigny depuis 2006, se représente
Marie-Laure Phinera-Hortz, maire de Cayenne depuis 2010, se représente
Mireille Hungrez-Céréda (PS), maire de Boulogne-sur-mer depuis 2012, ne se représente pas
Christine Guillemy (UMP), maire de Chaumont depuis 2013, se représente
En 2014, ce sont 13 femmes maires sortantes des grandes villes qui se représentent, un quart ne se représentent pas et 3 n’ont pas encore clairement précisé leur choix.
Heureusement, il y a la capitale, Paris aura, en 2014, une femme à sa tête!