« Le clan des psys » est une saga déclinée en épisodes inspirés de faits réels relatés par des patients, des psys ou relayés dans la presse.
Episode 07 : les rookies
Sur les 40 000 psychologues en exercice sur le territoire, environ 80% travaillent en équipe :
- 50% dans les hôpitaux, pour l’Education Nationale, dans la fonction publique territoriale, le domaine judiciaire, la police ou l'armée,
- environ 30% sont salariés du secteur associatif conventionné (dont le secteur du handicap).
Les 20% restant se divisent entre des psychologues ayant une activité dans le secteur privé des entreprises, et ceux ayant un statut professionnel libéral exerçant de façon indépendante dans un cabinet. Cette dernière partie de l'activité est donc très minoritaire (environ 10%) et pourtant c'est l'image populaire de la profession (l'exercice en libéral est d'ailleurs assez difficile, c'est peut-être aussi pour cela que peu de professionnels se lancent dans l'aventure).
En France, le titre de psychologue est obtenu après validation d’un Master professionnel de niveau bac + 5. Les plus jeunes diplômés peuvent donc avoir 23 ans. Même s’il est difficile d’évaluer leur nombre, il existe des psychologues qui, dès l’obtention du diplôme s’engagent, à temps partiel ou complet, dans une activité en libéral : une proportion des 10% de psychologues exerçant en cabinet sont donc des « roookies » âgés de moins de 25 ans.
Cela peut donner ce genre de mal à propos lorsqu’une maman vient consulter une psychologue pour son enfant âgé de 3 ans :
Elle m’a prise en urgence et semble pressée, j’ai l’impression de chanter une comptine accompagnée par une fanfare. Je fais un résumé rapide de la situation :« Tristan ne dort jamais bien, il crie sans arrêt, il panique dès qu’il ne m’a plus dans son champ visuel, il court huit heures par jour et sautille sans discontinuer, s’oppose à tout, ne s’assied jamais, il est incontinent, il répète des phrases en boucle et ne dialogue pas, il ne joue pas mais casse ses jouets, et ne s’arrête de faire tous ces trucs horribles que s’il est dans le bain ou dans mes bras, quand ce n’est pas dans la brouette ou la voiture. Au secours, madame, sauvez-moi je vous en supplie ». Elle m’explique à l’issue d’un examen de dix minutes que tous ces comportements sont certainement liés au stress du divorce. (…) « Je vous rassure madame, votre fils n’a rien, il ne faut pas s’alarmer comme vous le faites ! »
Ces extraits sont tirés de l’excellent livre d’Anne-Sophie Ferry, « Le royaume de Tristan ».
Pour (entre autres) limiter de telles situations, il existe actuellement un débat universitaire pour décider ou non d’attribuer le titre de psychologue aux seuls étudiants de niveau Doctorat (bac + 8), et non plus de niveau Master (bac + 5), comme c’est le cas actuellement. Dans de nombreux autres pays, l’exercice de cette profession nécessite d'ailleurs un Doctorat. A mon avis, le nombre d’heures de stages pratiques en milieux professionnels est insuffisant dans la plupart des universités françaises et devrait être augmenté pour mieux préparer les futurs psychologues à la réalité du terrain.