« Le clan des psys ». Episode 04 : les psychologues de comptoir

C’est arrivé près de chez vous (Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde, 1992)

« Le clan des psys » est une saga déclinée en épisodes inspirés de faits réels relatés par des patients ou relayés dans la presse.

Depuis trente ans que je côtoie des psy, seuls quelques-uns ont su faire preuve d’humilité et de raison. Psychiatres, psychologues, psychanalystes, psychothérapeutes, ils sont tous idéalisés, voire idolâtrés. Pourtant, j’ai le désagréable sentiment qu’ils ne peuvent rien faire pour moi.

Je ne sais jamais si je dois leur parler de mes rêves, de mon obsession pour la mort ou de mes éjaculations précoces. Quelle est la position adéquate pour mener une bonne thérapie ? Vaut-il mieux être allongé ? Ou bien en face à face ? Ma mère est-elle responsable de mes troubles, ou est-ce que je suis plutôt le résultat d’une loterie génétique aléatoire qui doit se débrouiller comme il peut dans son environnement ? 

Episode 04 : les psychologues de comptoir

Dans vos cercles d’amis, ils sont les spécialistes du lieu commun et de la rhétorique pseudo-scientifique. On les appelle aussi « psychologues de comptoir ».

Exemple : « Tu devrais te faire des infusions d’églantine, c’est reconnu pour calmer les ruminations mentales… ». Ou encore : « C’est sûr, ton mec est un pervers narcissique », etc.

Tout cela est assez anodin. Mais lorsque ce sont des professionnels en santé mentale qui deviennent à leur tour des psychologues de comptoir, on est en droit de s’inquiéter. Voici donc quelques extraits de discours prononcés par de « vrais psys », face à leurs patients ou dans les médias et qui pourraient s’apparenter à de la psychologie aléatoire :

« Je me suis aperçu qu’énormément de jeunes femmes qui n’arrivaient pas à se trouver un conjoint stable, étaient phalliquement lourdes ». (Mme L., psychothérapeute)

« Nos cheveux dévoilent notre personnalité. Jusque dans nos désirs inconscients ». (psychologie.com, 2013)

« Les filles sont d’abord des garçons. Il n’y a pas d’essence du féminin (…). Les femmes vont voir dans les magazines qu’est-ce que c’est qu’une femme, c’est ce qui fait le succès des magazines féminins ». (Dr. P., psychiatre)

« Epouser une femme intelligente prévient le risque de démence ». (TopSanté.com, 2015)

« Le test de Rorschach permet de mettre à jour nos caractéristiques psychologiques »

« Quand l’enfant découvre le sexe de sa mère, il voit un trou, (…) un vide (…). C’est le seul organe qui n’a pas de signifiant propre ». (M. G., psychologue et sexologue)

« Il n’y a rien de plus authentiquement femme qu’une femme qui s’approche au plus près du masculin, parce qu’effectivement, le corps de la femme est phallique ». (M. W., psychothérapeute)