« Dîtes-moi à quoi cette image vous fait penser… » :
Euh… Batman ?!
La réponse la plus fréquente pour ce dessin est en effet la chauve-souris.
Ce fameux test des taches d’encre a été inventé en 1920 par Hermann Rorschach, un psychiatre Suisse. 129 ans après la naissance du célèbre médecin, Google décide de lui créer un Doodle. Un Doodle, c’est une page d’accueil Google personnalisée, autant dire une consécration. Voici celle dédiée à Hermann Rorschach et à son test :
En plus, Google invite les utilisateurs de son moteur de recherche à partager sur les réseaux sociaux ce que l’image les inspire.
Mais en quoi consiste ce test au juste ?
Il s’agit d’un test de personnalité basé sur la perception visuelle des patients. L’idée étant que cette perception visuelle est influencée par les caractéristiques psychologiques de la personne. Le discours du patient à propos des images révèlerait ainsi ses ressources, ainsi que ses points vulnérables.
Le test est composé de dix planches créées à partir de tâches noires et colorées symétriques. Les taches représentent un matériel non figuratif, abstrait. Le patient est invité à dire ce qu'il voit ou ce qu’il imagine. À l’issu du test, Rorschach classait les patients selon leur type : extratensif, qui a tendance à l'expansion de soi, intratensif qui privilégie un certain repliement sur soi, ambiequal, qui représente un certain équilibre de soi.
Bien qu’intéressé par la psychanalyse, le test restait pour Rorschach une procédure athéorique. Mais depuis, le test des taches d’encre a suscité un travail de recherches considérable, en particulier à partir des années 1970 par l’Ecole de Paris (L’institut de Psychologie de l’Université Paris 5). Or, les fondements théoriques de l’Ecole de Paris sont psychanalytiques. Ainsi, les opérations mentales mises en œuvre au cours de l’évaluation sont devenues un moyen de repérer les problématiques psychiques du patient, tels que la théorie freudienne les conçoit. Le test des taches d’encre est alors devenu, plus qu’un test de perception, un test « projectif ».
Cependant, cette approche est beaucoup critiquée par certains auteurs qui remettent en question sa fiabilité : l’interprétation d’un fonctionnement psychique à partir du discours d’un patient ne permettrait pas une évaluation objective de ses comportements. Pourtant, le test de Rorschach est aujourd’hui l’un des instruments d’évaluation le plus utilisé en France. Il est notamment employé par les psychologues ou les psychiatres dans les établissements de soin, dans le milieu éducatif, mais aussi dans le cadre d’expertises judiciaires… On pourrait donc être en droit de s’interroger sur sa pertinence.
D’autant plus que selon certains praticiens, il serait nécessaire que les patients n'aient jamais vu les planches du test avant d'y être soumis. Ce problème avait d’ailleurs été soulevé quand les images sont tombées dans le domaine public.