Attaque de Garland: Qui sont les extrémistes derrière le concours « Dessinez Mahomet » ?


L'attaque terroriste à Garland dans le Texas by ftv-geopolis

Il n'a fallu que quelques minutes après l'attaque menée par deux islamistes à Garland, dans le Texas, pour qu'apparaissent les premières comparaisons avec la tuerie de Charlie Hebdo. Pourtant, si ce n'est la caricature du prophète Mahomet, rien ne relie les journalistes de Charlie aux organisateurs di concours « Dessinez Mahomet ».

Cette compétition, dotée d'un prix de 10 000$ pour le « meilleur » dessin, était organisée par l'American Freedom Defense Initiative (AFDI - Initiative de Défense la Liberté Américaine), également connue sous le nom de Stop Islamization of America (Arrêtez l'Islamization de l'Amérique), un groupe notoirement hostile aux musulmans. Un groupe répertorié comme un mouvement à caractère haineux par le Southern Poverty Law Center.

Voici un extrait du discours prononcé à Garland avant l'attaque par Geert Wilders, leader du Parti de la Liberté, formation d'extrême-droite néerlandaise et invité d'honneur de l’événement. « Notre culture judéo-chrétienne est de loin supérieure à la culture islamique. Je peux vous donner un million de de raisons, mais il y en a une importante. Nous avons de l'humour et ils n'en ont pas. L'Islam n'autorise pas la liberté d'expression, parce qu'elle montre à quel point l'Islam est mauvais et dangereux. Et l'Islam n'autorise pas l'humour car il montre à quel point l'Islam est ridicule et idiot. »

La première phrase à elle seule tomberait en France dans l'incitation à la haine raciale. Plus que l'absence d'autres victimes, voilà la différence avec Charlie Hebdo.

L'AFDI, organisation récidiviste.

L'idéologie de l'AFDI est centrée autour d'une guerre contre le djihad qui, selon sa fondatrice Pamela Geller, « fait rage aux Etats-Unis ». L'association s'était distinguée pour la première fois en 2012, avec une campagne d'affichage dans le métro de New York clamant: « Dans n'importe quelle guerre entre le sauvage et l'homme civilisé, supportez l'homme civilisé. Supportez Israël. Abattez le djihad. »

Le « musulman sauvage » est un leitmotiv dans les discours de Pamela Geller, elle qui pourtant récuse toute accusation de racisme. Elle préfère parler d'« anti-chariah » et « anti-djihad ». Sur son blog, Pamela Geller affirme quand même que Barack Obama est un musulman caché déterminé à détruire les Etats-Unis depuis la Maison Blanche (sic) et qu'il serait le fils secret de Malcolm X (re-sic).

Attention, il n'est pas ici question d'insinuer que l'attaque était de quelque manière que ce soit méritée ou justifiée. Comme l'explique la police de Garland, il s'agissait sans le moindre doute d'une attaque terroriste.

Mais les agresseurs n'ont pas choisi leur cible par hasard. Cette escalade dans la violence vise une organisation dont la raison d'être est de creuser chaque jour le fossé entre les Etats-Unis et les musulmans du monde.

Les militants d'AFDI mènent leur propre « guerre sainte », alimentée par une rhétorique martiale constante. Dans la promotion de son livre « Arrêter l'islamisation de l'Amérique, guide pratique de la résistance », Pamela Geller parle de son « expérience sur les lignes de front » à propos de la lutte contre la création d'un centre culturel musulman près du site des attentats du 11 Septembre à Manhattan.

AFDI profite à plein des lois ultra-permissives sur la liberté d'expression aux Etats-Unis pour déverser un discours haineux dans le débat public, brouiller les frontières entre musulmans et extrémistes et déguiser un racisme abject en protection des libertés fondamentales. Il est hélas à craindre que l'attaque de Garland ne fasse que leur offrir une nouvelle tribune...

Nous laisserons le dernier mot à Linda Sarsour, musulmane new-yorkaise qui s'exprime dans un article de The Daily Beast: « Pamela Geller a le droit de dessiner n'importe quelle [putain de] caricature, et je défends son droit à le faire. Je défendrai toujours son droit à être une bigote et j'ai le droit de répondre à sa bigoterie par mes propres paroles. »

T.L

Les Experts: Faux témoignages

Un véritable scandale secoue actuellement les sections de la police scientifique du FBI. Suite à une enquête du Washington Post, l'agence a été contrainte d'examiner le travail et le témoignage de certains de ses laboratoires légaux, notamment celui en charge de la comparaison microscopique des cheveux - entre ceux retrouvés sur les lieux de crime et les suspects.

Les résultats sont consternants. Après avoir examiné 268 procès sur une liste de plus de 2500 cas, l'agence a déjà reconnu que de 1980 à 2000, 95% des résultats offerts par les experts de certains laboratoires étaient biaisés en faveur de l'accusation. Les experts sont notamment accusés d'avoir affirmé à de nombreuses reprises pouvoir sans hésitation relier un suspect à un crime, grâce à des statistiques scientifiques erronées. Il n'existe en réalité aucune recherche sur la similarité que peuvent avoir les cheveux de deux personnes différentes.

Ainsi, malgré les exploits des Experts de la télévision, il est presque impossible d'affirmer avec certitude qu'un cheveu appartient à une personne en particulier. D'ailleurs, la procédure du FBI avait changé en l'an 2000, et les examens de cheveux sans tests ADN ne permettent plus que d'écarter des suspects, et plus à lier un individu à un crime.

32 condamnés à mort

Mais que va t'il arriver maintenant? La plupart des procès se sont joués il y a au moins 15 ans, mais 32 d'entre eux ont abouti à des condamnations à mort. De ces 32, 14 ont déjà été exécutés ou sont morts en prison. La révélation de ces erreurs pourrait ouvrir de nouveaux appels pour le reste, et tout les condamnés concernés par les témoignages mensongers des experts.

Il faut bien sûr apporter une nuance. Aucun procès n'est sensé se jouer sur le témoignage d'un unique expert et dans de nombreux cas d'autres preuves étaient venues peser conter le suspect.

Toutefois, comme l'expliquent la plupart des juges et avocats, les américains adorent leur police scientifique et de nombreux procès criminels ressemblent à présent à des duels d'experts. Les promesses d'un expert du FBI dans ce contexte pèsent un poids très lourd, quand ledit expert est à la solde de l'accusation.

L'aveu du FBI ouvre la voie à une série de nouveaux procès, dans des cold-cases parfois vieux d'une trentaine d'années et ou il sera presque impossible de réutiliser les preuves matérielles de l'époque.

T.L

Le discours de Netanyahou au Congrès en 5 phrases

Le Premier Ministre Israélien Benyamin Netanyahou se trouvait hier à Washington pour prononcer un discours devant les deux chambres réunies du Congrès contre l'accord négocié en ce moment entre les 5 membres du conseil de Sécurité, l'Allemagne et l'Iran.
Ce discours était hautement controversé, dénoncé par Barack Obama lui-même. Le président n'apprécie guère qu'un des plus grands alliés du pays viennent dénoncer sa politique étrangère sur le sol américain, d'autant plus que Netanyahou utilise le Congrès américain comme tribune en plein milieu d'une campagne électorale.

En réponse, de nombreux représentants démocrates ont boycotté le discours, et Barack Obama lui-même a déclaré ne pas l'avoir suivi, préférant une transcription.

« Je serais toujours reconnaissant au président Obama pour son soutien. »

Le début du discours du Premier Ministre était placé sous le signe de l'apaisement. Il a soigneusement souligné les liens qu'entretiennent les Etats-Unis et rappelé les nombreuses occasions durant lesquelles il a reçu l'aide du président Obama (y compris durant l'offensive de Gaza, pendant laquelle les USA avaient fourni plus d'armements à Tsahal).
Evidemment, Netanyahou s'est fait de plus en plus offensif à mesure que son discours avançait. Mais il n'est pas le seul à maîtriser cette petite valse hésitation, la réponse démocrate est venue de Nancy Pelosi: « En tant que personne qui apprécie notre relation et qui aime Israël, j'étais au bord des larmes pendant le discours du Premier Ministre, qui insulte notre intelligence [...] et est plein de condescendance pour notre connaissance de l'Iran. »

• «Les nervis de l'Iran à Gaza, ses laquais au Liban, ses gardiens de la Révolution sur le plateau du Golan enserrent Israel avec trois tentacules de terreur. »

Les « tentacules de terreur » ont beau avoir leur place dans un film de série B, elles illustrent bien la haine fondamentale qui existe entre Netanyahou et le pays perse. Durant tout son discours, l'israélien n'a cessé de peindre un tableau apocalyptique du Moyen-Orient, avec l'Iran comme force du mal absolu.

C'est la que se trouve la mésentente cruciale entre Obama et Nétanyahou. Le président américain traite l'Iran comme un pays « normal », qu'il est possible de ramener dans le rang international avec un régime du bâton (les sanctions) et de la carotte (un accord international). Pour l'israélien, « l'Iran a prouvé qu'on ne pouvait jamais lui faire confiance. » A plusieurs reprises, il a fait allusion à la Shoah, ce qui met implicitement l'Iran au rang du régime nazi...Et Obama dans le rôle de Neville Chamberlain?

• « L'Iran et l'Etat Islamique ce disputent la couronne de l'Islam militant. Dans ce jeu des trônes mortel, il n'y a pas de place pour Israël ou l'Amérique. »

Dans un discours politique, réussir à citer la série télévisée la plus populaire du moment, faire buzzer Twitter, taper sur l'Iran et l'Etat islamique et tout ça sans paraître ridicule, c'est du grand art. Mais au delà de ces considérations, Benyamin Netanyahou fait savoir que l'engagement de l'Iran contre l'Etat Islamique ne l'émeut guère, alors qu'il est considéré comme un signe encourageant par l'administration Obama.

• « Cet accord ne bloque pas l'accès à la bombe à l'Iran, il pave la voie de l'Iran vers la bombe. »

Le cœur du discours se trouve ici. Benyamin Netanyahou n'est pas venu aux Etats-Unis pour critiquer l'Iran ou suggérer une politique différente. Il est venu pour torpiller l'accord négocié en Suisse.Le premier ministre a dessiné un tableau à deux issues.
Soit les iraniens se moquent de l'accord et obtiennent la bombe grâce à un allègement des sanctions. Soit ils attendent l'expiration des mesures de contrôle du traiter pour construire «190 000 centrifugeuses » (le chiffre est, de l'avis de nombreux experts, parfaitement fantaisistes) et obtenir la bombe.

Les réactions contre Netanyahou se sont concentrées sur deux fronts. Premièrement, le premier ministre israélien tient plus ou moins le même discours depuis longtemps. « Cela fait vingt ans que Bibi dit que l'Iran et à un an d'avoir la bombe » a par exemple commenté un officiel de la Maison Blanche. Barack Obama lui a été particulièrement sec dans un entretien accordé à AP, reprochant notamment à son allié israélien de « ne proposer aucune alternative

« Israel peut lutter tout seul. »

La fin de cette citation est « mais je sais que les Etats-Unis lutteront avec nous », il n'empêche, cette déclaration pour conclure un discours n'est pas une phrase de rassemblement anodine. Dans la rhétorique du Premier Ministre, les choix qui s'offrent aux Etats-Unis et à Israël sont un Iran nucléaire ou une lutte constante contre la République Islamique. De ça à suggérée une intervention armée contre les sites nucléaires iraniens, la distance n'est pas grande, mais Netanyahou a pris bien soin de ne pas la franchir.

Interview avec le fils d'un terroriste, Zak Ebrahim

« Souvenez-vous d'El-Sayyid Nosair ». La phrase provient d'une des vidéos envoyée par Oussama Ben Laden à l'Occident. En 1990 à Manhattan, El Sayyid-Nosair a assassiné Meir Kahane, rabbin, membre du parlement israélien et fondateur de la Ligue de Défense Juive. Dans les années qui suivent, il sera depuis sa cellule le « cerveau » de l'attentat à la voiture piégée du World Trade Center, en 1993.

Nous avons rencontré son fils, Zak Ebrahim (né Abdulaziz El-Sayyid Nosair), qui avait 7 ans en 1990. Il ignorait tout des activités de son père, lié à Al-Qaïda et Al-Zaouahiri, jusqu'à l'assassinat de Meir Hakane. Mais son enfance a été marquée par l'ombre du terrorisme, entre une famille radicalisée, la surveillance des autorités, des déménagements constants, la dissimulation de son identité...

Pourtant, Zak Ebrahim a développé ses opinions à l'opposé de celles de son père. Activiste,  il prêche aujourd'hui la paix et la tolérance. Il nous a accordé une interview.

Zak Ebrahim donne des conférences TED sur son expérience et vient de sortir un livre: The terorrist's son, a story of choice (Fils d'un terroriste, l'histoire d'un choix), non traduit en français;

 

Des caméras embarquées pour éviter les bavures policières

La fin de l’année 2014 a été marquée aux Etats-Unis par une série de protestations à travers tout le pays contre les violences policières. Point de départ de cette colère, la mort du jeune Michael Brown à Ferguson dans la banlieue de Saint-Louis (Missouri), abattu par un policier alors qu’il n’était pas armé. La Maison Blanche a ainsi décidé la mise en place progressive de caméras embarquées sur les officiers de police afin d’éviter toute nouvelle bavure policière.
Ces caméras sont dejà en cours d’utilisation dans certaines localités américaines. C’est notamment le cas à Laurel dans le Maryland.
Reportage de Jacques Cardoze, Regis Massini, Fabien Ortiz et Arielle Monange.

Le Sénat condamne les tortures de la CIA

C'est un rapport au long cours. Près de 5 années ont été nécessaires, plus de 6 millions de documents internes de la CIA ont été analysés et étudiés.

C'est un éclairage saississant sur les pratiques de la CIA durant la "Guerre contre le terrorisme" menée après les attaques du 11 septembre 2001.

Aujourd'hui, deux dysfonctionnements sont clairement mis à jour et condamnés par la chambre haute du Parlement américain.
Tout d'abord, la CIA a induit en erreur de manière régulière la Maison Blanche et le Congrès sur les informations obtenues lors de la détention et des interrogatoires des suspects terroristes. Ensuite, les méthodes utilisées par la CIA s'avèrent beaucoup plus brutales que l'Agence d'Intelligence américaine ne l'avait admis à l'Administration Bush et au public américain.

Surtout, ce rapport du Sénat américain confirme l'ulisation systématique de la torture durant les interrogatoires menés par la CIA. Des méthodes parmi les plus horribles selon les sénateurs comme la privation de sommeil ou bien encore les menaces de mort. Pire, avec l'approbation du personnel medical de la CIA, les prisonniers étaient nourris et hydratés par voie rectale dans le but de "prendre un controle total des prisonniers" selon le chef des interrogatoires de la CIA.

Pour la présidente de la commission, la démocrate Dianne Feinstein, "les techniques d'interrogatoire renforcées de la CIA n'ont à aucun moment permis de recueillir des renseignements relatifs à des menaces imminentes, telles que des informations concernant d'hypothétiques bombes à retardement dont beaucoup estimaient qu'elles justifiaient ces techniques."

Une version contestée par le patron de la CIA de l'époque John Brennan. Si ce dernier admet que le recours à la torture fut une erreur, il soutient cependant que les interrogatoires menés par la CIA avaient "permis de récupérer des renseignements qui ont permis d'empêcher des attentats, de capturer des terroristes et de sauver des vies."

Un "rapport partisan" pour certains Républicains qui voient ici une "réécriture des évènements historiques".

De son coté, le président Obama, qui avait mis fin à ce programme à son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2009, espère que ce rapport permettra d'"éviter à l'avenir l'usage de méthodes contraires aux valeurs américaines." Pour lui, "une des grandes forces qui fait de l'Amérique un pays exceptionnel, c'est sa volonté de confronter son passe, de faire face à ses imperfections, de changer et de faire mieux."

Voir ici le rapport complet du Sénat

Laurent Desbois

La réaction des parents de Peter Kassig...

Après la décapitation de leur fils, un travailleur humanitaire passionné par la Syrie, les parents de Peter Kassig ont tenu une conférence de presse lundi en fin de journée.

Dans le même temps, le président Barack Obama a demandé à revoir complètement la politique en matière de gestion des otages. Il ordonne un examen des procédures en cas de prise d'otages : collecte d'informations sur le terrain et efforts diplomatiques.

Les Américains refusent de verser la moindre rançon. La missive qui a été rédigée par la sous-secrétaire d'Etat à la Défense, ne porte pas sur la problématique des rançons :

La couverture de CBS :

Une autre Américaine de 26 ans est menacée d'exécution, elle fait partie des deux derniers otages occidentaux détenus par le groupe islamiste Daesh, la seconde étant Britannique.

Celui qui a tué Ben Laden parle...

"Je suis la dernière personne qu'il ait vu sur terre...
C'était comme la fin de la guerre..."

L'homme qui a tué Oussama Ben Laden, Robert O'Neill, s'exprime pour la première fois dans un entretien exclusif diffusé sur Fox News :

 

Nous avions brossé son portrait diffusé dans le 20h de France 2 :

 

Ferguson, la vidéo du shooting :

A tous ceux qui se posent encore des questions sur le côté "cow-boy" de la police américaine, la vidéo qui suit risque de lever vos derniers doutes. Loin de moi, l'idée de généraliser, mais force est de constater que cette vidéo filmée en continue par un passant, est choquante à plusieurs titres :

1) L'attitude de l'officier qui va très vite faire usage de son arme après une rapide sommation.

2) Le fait que l'homme n'a pas l'air menaçant, même si il porte un couteau dans sa poche et qu'il aurait indiqué au policier vouloir "être tué"

3) Le fait que le policier ne tire pas pour blesser mais pour tuer.

Pour ceux qui n'auraient pas suivi les événements, il s'agit non pas du premier shooting, celui de Michael Brown qui a déclenché les émeutes raciales, mais de celui d'un certain Kajiem Powell, intervenu en marge de la situation à Ferguson au 10è jour des protestations.

Enfin précisions que c'est la police qui a décidé de diffuser ces images en toute transparence, ce qui montre bien qu'elle n'a pas l'air troublée par l'intervention de son officier :

 

 Jacques Cardoze

 

Reconnaissance faciale, de la science-fiction à la réalite

On a tous entendu parler ou vu à la télévision ou au cinéma. Pourtant, jusqu'il y a peu de temps, la reconnaissance faciale  était cantonnée au domaine de la science fiction. Aujourd'hui, c'est une réalité et les applications en sont tres variées.

 

Reportage à New York et en Californie, Jacques Cardoze, Laurent Desbois, Régis Massini, Arielle Monange et Fabien Ortiz.