AP Photo

Donald Trump : le bras de fer se poursuit avec les démocrates

Le projet de mur voulu par Donald Trump à la frontière avec le Mexique continue de plonger les États-Unis dans l'impasse budgétaire. 

Les démocrates à la chambre des représentants aux États-Unis prennent le pouvoir et vont au bras de fer avec Donald Trump. À la tête de cette opposition se trouve Nancy Pelosi. C'est elle qui refuse les 5,6 milliards de dollars que le président réclame pour construire le mur avec le Mexique. La dernière réunion a eu lieu mercredi 2 janvier au soir, mais ce fut un échec. Donald Trump poursuit donc le blocage des administrations. "Le shutdown durera autant de temps qu'il le faudra", a -t-il déclaré.

800 000 fonctionnaires non payés

Un quart du gouvernement fédéral est sans argent, 800 000 fonctionnaires ne sont sans payés. Les démocrates lançaient mercredi 2 janvier un appel à Donald Trump. Mais c'est une fin de non-recevoir de la part du président américain. Dans le pays, au treizième jour du shutdown les poubelles ne sont plus ramassées, notamment dans les parcs nationaux, dont beaucoup ont décidé de fermer. L'Amérique se trouve aujourd'hui dans une impasse. Donald Trump, lui, s'adresse à sa base d'électeurs avec le mur. Il utilise également un argument de poids : la somme demandée est l'équivalent de ce que dépense le pays en une journée en Afghanistan.

Photo AFP

"Shutdown" aux États-Unis : les parcs nationaux sont fermés

Les premiers effets de la crise du "shutdown" commencent à se faire sentir. De nombreuses administrations ont dû fermer leurs portes.

Une simple balade aux pieds du célèbre Golden Gate à San Francisco (États-Unis) est impossible. Classé parc national, le site est fermé en raison du "shutdown", la fermeture d'un certain nombre d'administrations. Dans un parc des montagnes Rocheuses, les routes sont également fermées. Sur fond de discorde au sujet du mur à la frontière mexicaine, Donald Trump n'a pas pu faire voter le budget au Sénat. Les fonctionnaires non indispensables comme les rangers des parcs, sont renvoyés chez eux, au chômage technique et sans salaire.

La statue de la Liberté ouverte

Certains parcs, comme le mont Rushmore, restent accessibles aux risques et périls des visiteurs, car aucun service de secours n'y sera disponible. D'autres, comme les grands sites de l'Utah à l'image de Bryce Canyon restent ouverts. Le répit est le même pour la statue de la Liberté à New York. Dans ces cas-là, les gouverneurs des États ont pioché dans leur fond d'urgence pour payer le personnel. Le sapin de Noël de Washington près de la Maison-Blanche, classé monument national, est par contre, lui aussi fermé. Les sénateurs, eux, ne reviennent au congrès que jeudi 27 décembre.

Donald Trump et Vladimir Poutine se sont rencontrés à Helsinki, lundi 16 juillet. Photo : Reuters/Lehtikuva/Antti Aimo-Koivisto

Donald Trump fustigé au retour de sa rencontre avec Vladimir Poutine

"Je fais confiance à mes services, mais la dénégation de Vladimir Poutine a été très forte et très puissante." Accusée d’ingérence dans les élections présidentielles de 2016, la Russie est graciée par Donald Trump. C’est du moins ce que soutiennent de nombreux politiciens américains au lendemain de la rencontre historique entre le président américain et Vladimir Poutine. Survol des réactions les plus marquantes aux Etats-Unis.

Les démocrates face à l’attitude pro-russe de Trump

Face à l’indulgence de Trump envers Vladimir Poutine, les démocrates avancent la thèse "kompromat", soutenant que la Russie détiendrait des informations compromettantes sur le président américain. Chuck Schumer, sénateur de l’Etat de New-York, parle d’un président ayant été "irréfléchi, dangereux et faible" et avance des scénarios des plus sinistres : "Des millions d’Américains vont continuer à se demander si la seule explication possible à ce comportement dangereux est la possibilité que le président Poutine possède des informations nuisibles sur le président Trump." De même, Nancy Pelosi, chef de groupe des démocrates, parle d’un "triste jour pour l’Amérique".

Un président critiqué par son camp

La décision du président peine à trouver des défenseurs même au sein de son propre parti. Parmi les Républicains, John McCain est le plus lapidaire : "La conférence de presse d'aujourd'hui à Helsinki a été l'une des représentations les plus scandaleuses d'un président américain en mémoire", a-t-il aussitôt tweeté après la conférence, rajoutant par la suite que ce dernier avait fait "le choix conscient de défendre un tyran". Arnold Schwarzenegger, acteur et ancien gouverneur, va même jusqu’à le qualifier de "chiffe molle" tandis que Paul Ryan, chef de file des républicains, rappelle au président que les deux pays sont trop opposés moralement pour pouvoir considérer la Russie comme une alliée américaine.

Les médias critiques

De leur côté, les médias, mêmes les plus conservateurs, braquent leur plume contre Trump. Vice News ou encore CNN soutiennent la thèse du "kompromat". Fox News, pourtant réputée pour soutenir des positions politiques républicaines, va même jusqu’à titrer "Ce n’est pas une façon de gagner la guerre froide", s’opposant ouvertement à l’attitude du président.

Les services de renseignements maintiennent leur position

Malgré le soutien de Trump au président du Kremlin, à peine trois jours après l’inculpation aux Etats-Unis de douze agents russes accusés d’avoir piraté des ordinateurs de responsables démocrates, les services de renseignements américains restent unanimes : la Russie a interféré dans les élections de 2016. Will Hurd, représentant républicain du Texas et ancien agent de la CIA annonce : "J’ai vu les renseignements russes manipuler beaucoup de gens dans ma carrière, je n’aurais jamais cru que le président des Etats-Unis serait l’un deux."

Audrey Barbieri

Alexandria Ocasio-Cortez a remporté les primaires démocrates des "midterms". @Alexandria Ocasio-Cortez/YouTube

Alexandria Ocasio-Cortez bouscule le parti démocrate

Elle pourrait être le nouveau visage de la gauche progressiste. Alexandria Ocasio-Cortez a gagné les primaires démocrates de la 14e circonscription de New York, mardi 26 juin, face à Joseph Crowley. Les médias américains s'accordent à dire que cette victoire est un coup de tonnerre. Explications.

Pourquoi cette victoire fait-elle la Une des médias ?

Avec quinze points d'avance, Alexandria Ocasio-Cortez a battu Joseph Crowley, 56 ans, un baron du parti élu depuis 1999. Ce dernier était annoncé comme le futur président de la Chambre des représentants en cas d'alternance. Au contraire, à 28 ans, Alexandria Ocasio-Cortez est novice en politique. Si elle remporte les élections de mi-mandat (midterms), en novembre prochain, elle sera aussi la plus jeune femme élue au Congrès.

Qui est Alexandria Ocasio-Cortez ?

L'activiste est née d'une mère portoricaine et d'un père du Bronx. Elle a étudié l'économie et les relations internationales à l'Université de Boston. Dans le même temps, elle a travaillé auprès du sénateur Ted Kennedy. Après ses études, Alexandria Ocasio-Cortez est retournée dans le Bronx, d'où elle est originaire. En 2008, après le décès de son père, la jeune femme a multiplié les emplois afin d'aider sa famille à lutter contre la crise financière. Il y a quelques mois, elle était encore serveuse dans un bar à cocktails de Manhattan.

Que propose-t-elle ?

La candidate démocrate a fait campagne résolument à gauche, en misant sur ses origines et sa volonté de défendre la classe ouvrière. Assurance santé pour tous, aides à l'accès à l'université, développement de l'emploi public, réforme de la justice criminelle, suppression de l'agence d'immigration : autant de propositions qui figurent dans son programme et qui ne sont pas sans rappeler celles de Bernie Sanders. Alexandria Ocasio-Cortez a d'ailleurs participé à l'organisation de sa campagne en 2016.

Et Trump alors ?

Sur Twitter, le président s'est réjoui de la défaite de Joseph Crowley : "Peut-être qu'il aurait dû être plus gentil, et plus respectueux, envers son Président."

Mauvaise nouvelle pour Donald Trump : Alexandria Ocasio-Cortez critique elle aussi sévèrement sa politique. Le 24 juin, elle s'est présenté devant un centre de détention pour enfants migrants, près de la frontière mexicaine.

C.L

Depuis son investiture, Donald Trump a retiré les Etats-Unis de plusieurs instances et accords internationaux. @Gage Skidmore

Donald Trump poursuit sa politique unilatéraliste

Mardi dernier, les Etats-Unis ont quitté le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU. Une décision critiquée par plusieurs de leurs alliés internationaux. Depuis son investiture, Donald Trump a déjà claqué la porte de quatre instances et accords internationaux.

Le Conseil des droits de l 'Homme de l'ONU

Alors que le mandat des Etats-Unis s'achevait en principe en 2019, la Maison Blanche s'est retirée du Conseil des droits de l'Homme (CDH) mardi 19 juin. "Nous prenons cette mesure parce que notre engagement ne nous permet pas de continuer à faire partie d'une organisation hypocrite et servant ses propres intérêts, qui fait des droits de l'Homme un sujet de moquerie", a indiqué Nikki Haley, ambassadrice américaine auprès des Nations unies. Cette décision "va mettre le pays en marge des initiatives mondiales cruciales pour défendre les droits de l'homme", a réagi l'ONG Human Rights Watch.

L'administration George W. Bush avait déjà boycotté le CDH dès sa création, sans conséquence sur le fonctionnement de l'organisme. Les Etats-Unis avaient finalement rejoint le Conseil sous la présidence de Barack Obama.

Basé à Genève (Suisse), le CDH a été créé en 2006 afin de promouvoir et protéger les droits de l'Homme à travers le monde.

L'accord de Vienne sur le nucléaire iranien

En mai dernier, Donald Trump s'est retiré de l'accord de Vienne. "C’est un accord horrible qui n’aurait jamais dû être conclu", avait-il alors déclaré. Peu avant cette décision, Emmanuel Macron avait fait part de son inquiétude à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel : "Il pourrait y avoir une guerre."

Avec le départ des Etats-Unis, l'accord de Vienne se trouve fragilisé. Le président iranien Hassan Rohani a laissé entendre qu'il pourrait cesser d'appliquer les restrictions imposées à ses activités d'enrichissement d'uranium.

Cet accord a été signé en 2015 entre l'Iran et les Etats-Unis, la France, la Russie, la Grande-Bretagne, la Chine et l'Allemagne. Il prévoit une levée progressive des sanctions internationales en échange de l'arrêt de ses activités nucléaires.

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco)

Les Etats-Unis ont quitté l'Unesco en octobre 2017, accusant l'institution d'être "anti-israélienne". En 2011, Washington avait déjà cessé sa contribution financière à la suite de l'admission de la Palestine comme membre de l'Unesco. Les conséquences restent donc essentiellement politiques. "Au moment où les conflits continuent de déchirer les sociétés à travers le monde, il est regrettable que les États-Unis se retirent", a déclaré Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco. Le retrait sera effectif le 31 décembre 2018. Le pays conservera toutefois un statut d'observateur.

Née en 1946, l'Unesco se définit comme une agence pour la paix. Cette organisation, située à Paris, consiste à favoriser le dialogue et la compréhension mutuelle entre nations.

L'Accord de Paris sur le climat

Washington s'est retiré de l'Accord de Paris sur le climat, en juin 2017. Donald Trump entend ainsi préserver l'économie américaine, en sauvant les emplois dans les industries polluantes comme le charbon. Le retrait sera effectif en novembre 2020. 

Conclu en 2015 par 195 pays, ce premier accord universel sur le climat prévoit notamment de contenir le réchauffement climatique "en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels". Les Etats-Unis sont le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre, derrière la Chine. Sans eux, les objectifs seront d'autant plus difficiles à réaliser.

C.L

Donald Trump, Richard Nixon : la multiplication des comparaisons

Depuis le début de l’enquête Mueller sur l’ingérence russe dans les élections américaines, les comparaisons entre Donald Trump et l’ancien président Richard Nixon se multiplient. Les parallèles entre les deux présidents américains sont en effet extraordinaires. Pour plusieurs experts, ces nombreuses similitudes soulèvent une question essentielle : les accusations de collusion avec la Russie et d’entrave à la justice contre Donald Trump pourrons-t-elle faire tomber le président américain comme le scandale du Watergate avait pu pousser Richard Nixon à la démission?

"Laissez les autres passer leur temps à s'occuper des petites choses obscures, faibles, insignifiantes et vicieuses. Nous avons passé notre temps et nous allons passer notre temps à construire un monde meilleur. La nation ne (devrait) pas se souvenir seulement des petites choses indécentes qui semblent nous obséder à un moment où le monde passe", affirmait Richard Nixon en 1973 en réponse aux accusations de la presse au plus fort de l'enquête du Watergate.

Ces propos rappellent étrangement le discours que tient Donald Trump depuis son entrée en campagne à l’été 2015. Depuis le début des investigations de Robert Mueller, ancien directeur du FBI et actuel procureur spécial chargé de superviser l’enquête sur les possibles liens entre le gouvernement russe et la campagne présidentielle de Donald Trump, l’actuel président américain, comme Richard Nixon en son temps, tente de minimiser l'importance de l’enquête dont il fait l’objet et de la transformer en attaque personnelle.

Plusieurs experts observent d’ailleurs une série de similitudes entre les deux hommes, qui ont entretenu une correspondance dans les années 1980. Déjà à l’époque, Richard Nixon voyait en l’homme d’affaires new-yorkais un futur président. "Cher Donald, je n'ai pas vu le programme mais Mme Nixon m'a dit que vous étiez génial dans le 'Donahue Show', écrit Nixon dans une lettre du 21 décembre 1987. Comme vous pouvez l'imaginer, elle est experte en politique et elle prédit que dès que vous déciderez de vous porter candidat, vous gagnerez !"

Des relations conflictuelles avec les médias

Comme son prédécesseur, le prescient Trump entretient une relation conflictuelle avec la presse. Pendant le scandale du Watergate, l'hostilité de Nixon envers la presse augmentait de jour en jour. Les médias, eux, encouragés par ces agressions, n’hésitaient pas à répliquer et à attaquer le président. Comme l'avait alors déclaré un journaliste au New York Times, "le président a déclaré la guerre et la guerre est en cours". Une guerre médiatique qui ressemble beaucoup aux affrontements répétés entre Donald Trump et la presse américaine, qu’il accuse de promouvoir de fausses nouvelles.

Face à ses attaques, les deux présidents ont pu compter sur un soutien inconditionnel de la majorité du parti républicain. Dans le cas de Nixon, le parti n’a accepté de retirer son soutien au président seulement lorsque les bandes des enregistrements de conversations incriminantes entre Nixon et ses conseillers dans le bureau ovale ont été rendues publiques. Si Donald Trump n’a pas encore été accusé formellement, ce dernier jouit lui aussi depuis le début de sa campagne, d’un soutien presque inconditionnel du parti républicain, malgré les avancées de l’enquête.

Entraves à la justice

Autre point de concordance, le rapport des deux présidents avec les autorités judiciaires chargées d’enquêter sur ces derniers.

En 1973, en plein cœur du Watergate, Nixon, qui avait refusé de livrer les enregistrements sonores du bureau ovale, ordonne l’éviction d’Archibald Cox, procureur spécial délégué à l’affaire du Watergate, ainsi que la dissolution de son équipe dans ce qui allait devenir le "massacre du samedi soir". Ce renvoi s’ajoute alors à la liste des fautes politiques et constitutionnelles de Nixon, considérées par le comité judiciaire de la chambre des représentants comme des entraves à la justice, un abus de pouvoir et un mépris du Congrès.

De son côté, Donald Trump, dont les capacités de provocation ne sont plus à prouver, a déclaré à plusieurs reprises qu’il souhaitait le renvoi du procureur spécial Robert Mueller chargé de l’enquête sur les ingérences russes. Bien que les médias spéculent sur la manière dont chaque nouvel élément de l’enquête pourrait conduire à une procédure de destitution, Donald Trump n’a pas encore été  accusé  d’obstruction à la justice.

Affaiblir la démocratie américaine

En mettant sur écoute le parti démocrate durant la campagne électorale de 1972, Richard Nixon et son équipe ont ébranlé le système démocratique des États-Unis. C’est précisément ce qui est reproché à la Russie dans l’enquête qui vise son ingérence dans la campagne électorale américaine.

Interrogés par CNN le 28 février dernier, les journalistes Carl Bernstein et Bob Woodward, récipiendaires du prix Pulitzer en 1973 pour leur enquête et les révélations sur l’affaire du Watergate dans le Washington Post en 1972 l’affirment: "Le Watergate constitue une tentative de Richard Nixon de saper le système électoral des États-Unis. Ce que les Russes ont essayé de faire (en 2016) était de déterminer le résultat d'une élection américaine, d'affecter une élection américaine. Donc dans les deux cas, assez ironiquement, vous avez les mêmes allégations. "

Deux hommes, deux styles très différents

Si les deux présidents ont des points communs évidents, plusieurs experts soulignent les différences dans leur style et dans leur exercice du pouvoir.

Dans une tribune publiée par le Los Angeles Times, David Rothkopf explique quelques différences entre les deux présidents. "Nixon a menti ; Trump ment pathologiquement. Les vérificateurs de faits ont relevé plus de 2 000 mensonges au cours de sa première année au pouvoir. Nixon a offert des insultes racistes en privé ; Trump a fait du racisme et de la misogynie un leitmotiv dans son administration."

"Nixon, continue-t-il, était un politicien expérimenté et à bien des égards un président efficace. Trump, en dépit des majorités dans les deux chambres du Congrès, a très peu fait et dans certains domaines - comme l'environnement, l'immigration, le commerce et la politique étrangère - il a été un désastre."

A l’inverse de Richard Nixon, Donald Trump, s’est présenté comme un candidat et un président hors norme, anti-establishment et résolument en phase avec les moyens de communication de son temps. Donald Trump, en est d’ailleurs un utilisateur assidu et n’hésite pas à outrepasser les canaux de communication traditionnels pour répondre aux accusations des médias.  "Dieu merci, Nixon n'avait pas Twitter", a d’ailleurs déclaré le journaliste Bob Woodward, sur CNN.

Jules Béraud

EN BREF

Le scandale du Watergate

Le scandale du Watergate commence au matin du 17 juin 1972, lorsque plusieurs cambrioleurs sont arrêtés dans les bureaux du parti démocrate, situé dans le complexe de Watergate à Washington. L’enquête révèle que malfaiteurs sont liés à la campagne de réélection du président Nixon et qu’ils ont été surpris en train d’installer des systèmes d’écoute et de voler des documents. En août 1974, après que son rôle dans la conspiration a été révélé, Nixon a démissionné afin d’éviter la destitution.

L’enquête de Robert Mueller

Depuis mai 2017, l'enquête dirigée par le procureur spécial Robert Mueller se penche sur l'ingérence russe dans les élections présidentielles américaines de 2016, y compris l'exploration de tout lien ou coordination entre les équipe de campagne de Donald Trump en 2016 et le gouvernement russe.

Mueller a pour l’heure obtenu des plaidoyers de culpabilité de cinq personnes : George Papadopoulos, ancien conseiller de Trump, Michael Flynn, conseiller à la sécurité nationale, Richard Pinedo, avocat, Alex van der Zwaan, avocat néerlandais, et Rick Gates, ancien conseiller de Trump. Des actes d'accusation supplémentaires ont été prononcés contre l'ancien président de la campagne Manafort, treize citoyens russes et trois entités russes.

Le 25 janvier 2018, le New York Times a rapporté que Donald Trump avait ordonné à Robert Mueller d'être limogé en juin 2017 mais avait reculé lorsque le conseiller de la Maison Blanche, Don McGahn, lui avait dit qu'il préfèrerait démissionner plutôt que d'appliquer la directive.

Un « 14 juillet » américain ? Les défilés militaires aux États-Unis

Inspiré par le défilé militaire français du 14 juillet auquel il a assisté l'été dernier, Donald Trump veut maintenant sa propre parade militaire. Bien que ce genre de cérémonie soit plutôt rare aux États-Unis, des défilés similaires ont déjà été organisé au pays de l'oncle Sam. Retour sur ces démonstrations de la puissance militaire des États-Unis.

Le 6 février dernier, Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche a confirmé l’information révélée par le Washington Post selon laquelle Donald Trump aurait demandé au département de la Défense d'étudier la création d'une cérémonie au cours de laquelle tous les Américains pourraient exprimer leur reconnaissance envers les militaires américains.

Aux États-Unis, il n'est pas rare de voir des foules enthousiastes saluer les troupes et les vétérans lors des célébrations du 4 juillet, du Memorial Day (Jour du Souvenir, le 29 mai), du Veterans Day (Journée des anciens combattants, le 11 novembre) ou même à l’occasion de rencontres sportives. Cependant, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il n'y a eu que très peu de démonstrations de la force militaire américaine. S'il avait lieu, le défilé de du président Trump serait d'ailleurs le premier du genre en trente ans.

Deux défilés à New York à l’occasion de la Seconde Guerre Mondiale : 1942 et 1946

Le 13 juin 1942, deux millions de personnes ont envahi les rues de New York pendant près de onze heures pour assister au défilé «At War Parade» de la ville. C'était une manifestation de solidarité importante pour les troupes américaines qui étaient entrées dans la Seconde Guerre mondiale en décembre 1941.

180207010910-military-parades-0207-roosevelt-bust-exlarge-169

Buste géant du président Franklin D. Roosevelt présenté lors de la parade de New York de 1942

Le 12 janvier 1946, un autre défilé militaire a eu lieu à New York pour célébrer la victoire des puissances alliées sur la coalition des puissances de l'Axe pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus de dix mille soldats de la 82e division aéroportée ont participé aux côtés de dizaines de chars et d'autres équipements militaires.

DBATzFwWAAYvlP0.jpg-large

Le Maj. Gen. James Gavin conduisant la 82e Division Aéroportée durant la parade de la victoire à New York, janvier 1946

Les cérémonies d’investitures de Dwight Eisenhower : 1953 et 1957

Considéré comme le plus long de l'histoire américaine, le premier défilé d'inauguration du président Dwight Eisenhower le 21 janvier 1953 comportait 73 groupes, 59 chars et de nombreux atouts militaires.

Army tanks move along Pennsylvania Avenue in the inaugural parade for President Dwight D. Eisenhower on January 21, 1953.

Défilé de Tanks, 21 janvier 1953

En 1957, la foule se rassembla à Washington pour la deuxième cérémonie d’investiture du Général Eisenhower - tout comme les chars. Environ 750 000 personnes se tenaient le long de la route alors que des milliers de soldats défilaient dans la capitale avec de nombreuses pièces d’artillerie.

La cérémonie d’investiture de John Kennedy : 20 janvier 1961

Le jour de l’investiure du plus jeune président de l’histoire des États-Unis, d’énormes bateaux militaires, les PT109, et plusieurs modèles de missiles balistiques ont été remorqué sur Pennsylvania Avenue, qui relie le Capitole à la Maison Blanche.

Capture d’écran 2018-02-12 à 19.36.29

Parade militaire sur Pennsylvania Avenue, 20 janvier 1961

Le défilé pour la victoire de la guerre du Golfe : 8 juin 1991

Le dernier grand défilé militaire aux États-Unis a marqué la victoire américaine dans la guerre du Golfe en 1991, sous la présidence de George H.W. Bush.

George H. Bush salue les troupes défilant à Washington

George H. Bush salue les troupes défilant à Washington le 8 juin 1991

Des hommages presque spontanés ont eu lieu à travers tout le pays pour accueillir les troupes qui faisaient partie de l'opération Tempête du désert, mais New York et Washington ont organisé les plus grandes célébrations.

À Washington, des véhicules blindés et des systèmes de missiles ont défilé devant près de 200 000 personnes alors que des avions de chasse furtifs volaient au-dessus.

Jules Béraud

Qui est Larry Flynt, le roi du porno qui offre des millions contre des informations

Larry Flynt est un homme d'affaires américain âgé de 74 ans, originaire du Kentucky, et fils aîné d'une famille très modeste. Grâce à quelques économies, il fonde en juillet 1974 le magazine pornographique Hustler, un concurrent direct de Playboy, fondé par Hugh Hefner. Contrairement à ce dernier, Larry Flynt se targue de dévoiler intégralement la nudité de ses modèles féminins.

jackie-kennedy-onassis-jacqueline-kennedy-onassis-34414933-480-320

Il publie dans l'édition d'août 1975 des clichés inédits de Jacqueline Kennedy Onassis, achetés pour la modique somme de 18 000 dollars à un paparazzi. La popularité du magazine connaît une ascension fulgurante, si bien qu'1 million d'exemplaires de cette édition sont vendus en à peine quelques jours.

En 1977, il rencontre la soeur du président américain Jimmy Carter (39e dirigeant des États-Unis), Ruth Carter Stapleton qui voue une totale dévotion à Jésus. Cette relation amicale bouleverse Flynt, à tel point qu'il devient un Born Again Christian, se convertit au christianisme et songe à transformer Hustler en un magazine chrétien.

4c31ed1e0947e9059eac2857b79f8379

Un an plus tard, le 6 mars 1978, Joseph Paul Franklin, tueur en série et membre du Ku Klux Klan, ouvre le feu sur le fondateur d'Hustler. Celui-ci perd l'usage de ses jambes. Il se fait alors confectionner un fauteuil roulant en plaqué or estimé à 80 000 dollars.

Contre toute attente, le millionnaire livre un plaidoyer contre la peine de mort en octobre 2013, et demande à l'État du Missouri de ne pas exécuter son assaillant. Sa requête est refusée, Joseph Franklin est condamné à mort par injection létale un mois plus tard.

Un habitué des récompenses

Une chose est sûre, Larry Flynt aime interférer dans la politique. Et le milliardaire est bien conscient que l'argent comme monnaie d'échange aide à délier les langues. En 1988, pendant l'affaire "Lewinsky" (ou "Monicagate"), Flynt avait offert 1 million de dollars à quiconque offrirait la preuve qu'un membre du Congrès ou un haut responsable politique était lié à une affaire à caractère sexuel, afin de dénoncer l'hypocrisie à l'égard de Bill Clinton. À la suite de ses investigations, Robert Livingston, un élu républicain, est contraint de démissionner.

gettyimages-861663904

Larry Flynt a réitéré le processus dimanche 15 octobre. La milliardaire s'est offert une pleine page du journal le Washington Post, dans laquelle il promet 10 millions de dollars à quiconque lui fournirait des preuves compromettantes pouvant destituer Donald Trump. "Je ne m'attends pas à ce que les potes milliardaires de Trump le dénoncent, mais je suis sûr qu'il y a beaucoup de gens qui savent des choses et pour qui dix millions de dollars représentent beaucoup d'argent" ont pu lire les lecteurs du quotidien.

Selon l'annonce, l'adresse électronique et le numéro de téléphone sont mis en service pendant deux semaines, et ce, à compter du 15 octobre dernier.

Yelen Bonhomme-Allard

De gauche à droite : Michelle Obama, Laura Bush, Hillary Clinton, Barbara Bush, et Rosalynn Carter, le 25 avril 2013 à Dallas (Texas). © Lawrence Jackson

Le statut institutionnalisé de la Première dame aux États-Unis

En France, Emmanuel Macron souhaite accorder un statut légal à sa femme Brigitte Macron. Quelle est la place de la Première dame aux États-Unis ? 

À l'origine, le terme "First Lady" (Première dame en français) concernait uniquement la femme du président des États-Unis, qui assumait un rôle protocolaire aux côtés de son conjoint. Bien qu'il ne soit pas inscrit dans la Constitution, ce statut est plus institutionnalisé qu'en France. Au pays de l'Oncle Sam, dans une société où les valeurs chrétiennes sont très importantes, l'image de la famille traditionnelle prime. Ainsi, lors des apparitions publiques du président, les Américains apprécient qu'il soit entouré de sa femme et de leurs enfants.

Depuis la loi du 2 novembre 1978, entrée en vigueur sous la présidence de Jimmy Carter, l'épouse du chef d'État ne perçoit pas de salaire. Cette dernière est avant tout l'hôtesse de la Maison-Blanche. Un bureau lui est mis à disposition afin de recevoir son équipe de conseillers. Elle possède également un compte Twitter, sous le pseudonyme FLOTUS "First Lady of the United States".

Lorsque son mari accède au pouvoir, la First Lady a l'obligation de cesser ses activités professionnelles afin de se consacrer à des actions caritatives ou humanitaires.

Retour sur l'engagement des quatre dernières First Ladies américaines 

Melania Trump, l'effacée

melania-donald-trump-poland-12

Avant d'épouser Donald Trump le 22 janvier 2005, Melania Trump était mannequin pour plusieurs grandes maisons de haute couture. Depuis 2006, elle consacre la totalité de son temps à l'éducation de leur fils, Barron. Interrogée par le New York Times, pendant la campagne électorale de son mari, sur son rôle en tant que potentielle First Lady, elle avait déclaré vouloir s'engager contre la cybercriminalité. Mais depuis son entrée à la Maison-Blanche, il y a 7 mois, Melania se fait très discrète.

Son statut de Première dame est en quelque sorte substitué par sa belle-fille Ivanka Trump. Cette dernière apparaît régulièrement aux côtés de son père lors d'événements officiels, tels que les visites du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et de la Chancelière allemande, Angela Merkel. 

Michelle Obama, la militante

michelle-obama-portrait-art-streiber-variety

Michelle Obama, quant à elle, a été l'une des First Ladies les plus impliquées dans l'Histoire de la Maison-Blanche par son engagement au sein de la vie politique et de la société américaine. Diplômée de la faculté de droit d'Harvard, spécialité marketing et propriété intellectuelle, l'ancienne First Lady a lutté contre l'obésité infantile et s'est battue en faveur de l'éducation durant les deux mandats du président sortant, Barack Obama. En tant que Première dame, elle avait créé la campagne Let's Move dans le but de promouvoir, chez les jeunes, la nécessité d'une alimentation équilibrée accompagnée d'une pratique sportive. 

Laura Bush, la féministe

U.S. first lady Laura Bush pauses before a speech at the World Economic Forum on Saturday, May 21, 2005, in Southern Shuneh, Jordan. (AP Photo/Evan Vucci)

Laura Bush, femme de George W. Bush et belle-fille de Georges H. W. Bush (président des Etats-Unis de 1989 à 1993), a été la Première dame du pays de 2001 à 2009. Cette ancienne institutrice avait à coeur de promouvoir le droit des femmes en Afghanistan ainsi que l'accès à l'éducation pour les enfants défavorisés. En hommage à sa mère, qui a survécu à un cancer, elle soutenait la lutte contre les maladies cardiaques chez les femmes. En mai 2005, elle a également effectué un voyage au Moyen-Orient en tant qu'ambassadrice de la paix.

Hillary Clinton, la politique

hillary-clinton

Lors de son premier mandat entre 1992 et 1996, Bill Clinton avait confié à sa femme Hillary la mission de réfléchir sur le système de santé américain. Cette tentative s'était cependant soldée par un échec en 1994, lui enlevant toute crédibilité. Une partie de la population américaine pensait que la First Lady s'impliquait trop dans la politique de son mari. Par la suite, elle a continué de défendre son projet d'amélioration du système de santé américain par le biais de campagnes de vaccinations obligatoires pour les enfants. En 2016, elle a été candidate à l'élection présidentielle américaine pour le Parti des Démocrates. Si elle avait été élue, son mari, Bill Clinton, serait alors devenu le premier First Gentleman de la Maison-Blanche. 

Yelen BONHOMME-ALLARD

 

Plus d'un demi-siècle après sa mort, John Kennedy est encore présent dans les mémoires

Cette semaine nous vous emmenons sur les traces de John Fitzgerald Kennedy, devenu une icône source de glamour et d'intrigue. Il est le deuxième président le plus apprécié de l'histoire des États-Unis, derrière Abraham Lincoln.

John Fitzgerald Kennedy, également connu par ses initiales JFK, est né le 29 mai 1917 à Brookline (Massachusetts) et a été assassiné le 22 novembre 1963 à Dallas (Texas). Il est le second d'une famille de neuf enfants. Entré en fonction à la Maison-Blanche le 20 janvier 1961 à l'âge de 43 ans, il est le 35e président des États-Unis mais aussi le plus jeune président élu dans l'histoire du pays. Après seulement trois ans à la tête du pouvoir, JFK a été tué par balles, en service, sous les yeux de sa femme.

Marié à Jacqueline Bouvier le 12 septembre 1953, JFK deviendra le père d'une fille Caroline en 1957 et d'un garçon John en 1960. Deux autres enfants, Arabella mort-née (1956) ainsi que Patrick naît prématurément et mort deux jours plus tard (1963) reposent au cimetière National d'Arlington, dans la balnlieue de Washington D.C, auprès du couple.

IMG_1111

John Fitzgerald Kennedy a marqué l'histoire du pays par sa gestion de la crise des missiles de Cuba, son autorisation du débarquement de la baie des Cochons, son engagement dans le cadre de la course à l'espace, son opposition à la construction du mur de Berlin et enfin sa politique d'égalité entre les personnes blanches et celles de couleurs. Il aurait eu 100 ans en mai 2017.

Reportage de Jacques Cardoze, Régis Massini, Louise Dewast et Arielle Monange