Le projet de mur voulu par Donald Trump à la frontière avec le Mexique continue de plonger les États-Unis dans l'impasse budgétaire.
Les démocrates à la chambre des représentants aux États-Unis prennent le pouvoir et vont au bras de fer avec Donald Trump. À la tête de cette opposition se trouve Nancy Pelosi. C'est elle qui refuse les 5,6 milliards de dollars que le président réclame pour construire le mur avec le Mexique. La dernière réunion a eu lieu mercredi 2 janvier au soir, mais ce fut un échec. Donald Trump poursuit donc le blocage des administrations."Le shutdown durera autant de temps qu'il le faudra", a -t-il déclaré.
800 000 fonctionnaires non payés
Un quart du gouvernement fédéral est sans argent, 800 000 fonctionnaires ne sont sans payés. Les démocrates lançaient mercredi 2 janvier un appel à Donald Trump. Mais c'est une fin de non-recevoir de la part du président américain. Dans le pays, au treizième jour du shutdown les poubelles ne sont plus ramassées, notamment dansles parcs nationaux, dont beaucoup ont décidé de fermer. L'Amérique se trouve aujourd'hui dans une impasse. Donald Trump, lui, s'adresse à sa base d'électeurs avec le mur. Il utilise également un argument de poids : la somme demandée est l'équivalent de ce que dépense le pays en une journée en Afghanistan.
Donald Trump est à nouveau sous le feu des critiques. Le président américain s'est moqué d'un enfant de 7 ans en évoquant le père Noël.
C'est la première dame qui a supervisé toute la décoration de la Maison-Blanche aux États-Unis. Melania Trump a tenu à faire installer des sapins rouges dans les couloirs. Pour Noël,le couple présidentiels'est adressé à la nation devant les caméras. Lundi 24 décembre, comme le veut la tradition, Donald Trump et son épouse ont appelé quelques petits Américains.
"Tu crois toujours au père Noël ?"
Melania Trump joue le jeu et indique à un enfant que le père Noël est en route, mais son mari ne fait pas dans la délicatesse auprès de Coleman, 7 ans."Tu crois toujours au père Noël ? Parce qu'à 7 ans c'est un peu limite non ?", s'amuse Donald Trump. Les réseaux sociaux se sont enflammés et certains ont qualifié le président de "super méchant". D'autres ont préféré expliquer aux enfants que de toute façon, Donald Trump mentait tout le temps. Plusieurs parlementaires ont corrigé le tir, assurant aux petits Américains que le père Noël existait bel et bien.
La lutte contre le terrorisme sème la zizanie aux États-Unis avec le désaccord de trop pour le chef du Pentagone. Alors que Donald Trump a annoncé le retrait des troupes américaines de Syrie, son ministre de la Défense lui a dit "au revoir".
En duplex depuis Washington (États-Unis) dans le 20 Heures de France 2, le journaliste Loïc de la Mornais revient sur la démission de Jim Mattis qui n’est pas le premier à claquer la porte."Ce n’est pas le premier et ce ne sera sans doute pas le dernier. Il y a eu 17 départs de hautes personnalités, de responsables de premier plan de l’administrationTrumpdepuis le début du mandat du président. C’est un record."
Une énorme erreur stratégique
Et le journaliste d’ajouter :"Mais c’est vrai que Jim Mattis est un cas à part. C’est quelqu’un d’extrêmement respecté à gauche comme à droite. Ancien général 4 étoiles, ministre de la Défense, il n’a pas supporté une fois de plus que ça soit par Tweet que Donald Trump annonce le retrait de Syrie, et pour moitié en Afghanistan. Un retrait contre lequel ce général s’est toujours battu, disant que ce serait une énorme erreur stratégique. Beaucoup d’observateurs disaient de Jim Mattis était le dernier adulte dans la pièce, voire le dernier rempart avant le chaos."
À 75 ans, Bob Woodward est une légende du journalisme américain. C'est lui qui, avec son collègue Carl Bernstein, a fait tomber le président Richard Nixon en dévoilant le scandale du Watergate dans les pages du Washington Post. Demain sort en France son dernier ouvrage, consacré à Donald Trump. Les équipes de France 2 l'ont rencontré en exclusivité dans sa maison de Georgetown, un quartier huppé du nord-ouest de Washington.
Bob Woodward, un monument du journalisme d'investigation
En 47 ans de carrière, Bob Woodward peut se targuer d'avoir travaillé sous neuf présidents américains. De Richard Nixon à Donald Trump, les rouages de la Maison-Blanche n'ont aucun secret pour lui. Arrivé au Washington Post en 1971, il en est aujourd'hui l'un des éditeurs associés. Dans le monde entier, le journaliste est un piliers du journalisme d'investigation. Sa couverture du scandale du Watergate, en duo avec son collègue Carl Bernstein, aura conduit à l'obtention d'un prix Pulitzer en 1973, et à la démission du président républicain Richard Nixon en aout 1974. Dans Les hommes du président (1976), un blockbuster oscarisé signé par le réaliser Alan J. Pakula, son personnage est interprété par Robert Redford.
Bob Woodward a écrit et co-écrit 19 livres ces 35 dernières années. Tous ont été des best-sellers aux États-Unis. En 2003, il remporte un deuxième prix Pulitzer, cette fois pour sa couverture des attaques terroristes du 11 septembre 2001. Sept autres pix prestigieux récompensants l'excellence en matière de journaliste d'investigation lui ont été décernés au cours de sa carrière. En 2004, Robert Gates, ancien directeur de la CIA et alors futur secrétaire de la Défense, déclarait qu'il aurait aimé recruté le journaliste : "Il possède une capacité extraordinaire à amener des personnes responsables à cracher le morceau. Son habileté à les faire parler de choses dont ils ne devraient pas parler est extraordinaire et même peut-être unique".
Peur sur la Maison-Blanche
Bob Woodward a beau connaître la Maison-Blanche comme sa poche, il nous explique ne l'avoir jamais vue au centre d'une telle crise politique. Peur est décrit comme l'un des portraits les plus intimes du président Trump jamais publié depuis son élection le 8 novembre 2016. En s'appuyant sur son lien direct avec le président, qu'il a rencontré à plusieurs reprises avant son élection, sur des centaines d'heures d'entretiens, des notes personnelles, des dossiers et de documents confidentiels, le journaliste livre 500 pages de témoignages recueillis chez de nombreux acteurs présents à l'intérieur de la Maison-Blanche. Tous, ou presque, décrivent un chaos permanent : son ancien avocat, John M. Dowd, son secrétaire à la défense, Jim Mattis, ou encore son chef de cabinet, John F.Kelly, qui décrit la Maison-Blanche « comme un zoo avec des cages sans barreaux ».
Bob Woodward indique avoir essayé d'interroger Donald Trump dans le cadre de l'écriture de son ouvrage, mais ajoute que celui-ci ne l'a contacté qu'à la mi-août, alors que le manuscrit était déjà achevé.
"Peur, Trump à la Maison-Blanche" sort demain en France
Forcément dans son livre, Bob Woodward met l'accent sur les débats explosifs entre Donald Trump et son administration. Un passage du livre décrit comment, à la veille d'un bombardement contre le régime syrien, accusé d'avoir employé des armes chimiques, le président s'emporte contre Bachar Al-Assad dans une conversation téléphonique avec Jim Mattis : " Tuons-le, putain ! Allons-y ! On leur rentre dedans et on les bute ", suggère-t-il. Dans un autre, alors que Trump se demande pourquoi les Etats-Unis dépensent autant d'argent pour maintenir des troupes sur la péninsule coréenne pour surveiller les missiles, le secrétaire à la Défense considère son comportement comme étant digne de celui "d'un élève de CM2 ou de sixième" .
"Lors d'un entretien avec Trump, peu avant son élection, j'ai cité Barack Obama qui disait : le vrai pouvoir c’est de ne pas avoir à utiliser la violence. Il m’a alors répondu que pour lui, le vrai pouvoir c’est la peur. C'est de cet échange que vient le titre du livre", Bob Woodward à France 2.
"Les attaques du 11 septembre 2001, la crise financière de 2008... C'est lors des grandes crises que les présidents son mis à l'épreuve. Que se passerait-il si on avait une vraie crise aujourd'hui ? Donald Trump n'a pas d'équipe, pas de stratégie et n'écoute personne", confie Bob Woodward à France 2. Peur dépeint une administration en proie au chaos, entretenue par un président qui ne comprend pas les mécanismes institutionnels essentiels au bon fonctionnement de son pays.
Après de violentes altercations dimanche matin à la frontière entre Tijuana (Mexique) et San Diego (Californie), l'administration Trump confirme le durcissement de sa politique migratoire en menaçant de fermer définitivement le plus grand point de passage du monde, où près de 100 000 personnes transitent chaque jour.
Dimanche matin, quelques 500 centraméricains qui participaient à une manifestation pacifique à Tijuana, aux abords de la frontière, ont réussi à contourner la police mexicaine pour essayer de franchir le mur séparant les États-Unis et le Mexique. Les demandeurs d'asile ont finalement été repoussés par les forces de l'ordre américaines à coup de gaz lacrymogènes avant d'être arrêtés par des policiers mexicains, à l'extérieur du passage d'El Chaparral, situé à proximité du point d'entrée vers la Californie.
Des hommes, des femmes et des enfants se sont finalement résignés à se diriger de nouveau vers le centre sportif où s'abritent 5000 demandeurs d'asile issus de la caravane. Arrivés pour la plupart il y a deux semaine à Tijuana, ils ont parcouru plus de 4000 kilomètres en un peu plus d'un mois dans l'espoir de fuir la violence et la pauvreté au Honduras. La manifestation pacifique de dimanche matin avait été organisée pour exprimer leur frustration face à l’attente et les conditions de vie des migrants. Sur les pancartes confectionnées, on peut y lire "Trump nous ne te détestons pas".
En guise de réponse, la secrétaire à la sécurité intérieure Kirstjen Nielsen a déclaré dimanche que le point d'entrée était fermé "pour assurer la sécurité publique face au grand nombre de migrants cherchant à entrer illégalement aux États-Unis (...) Certains ont cherché à nuire aux gardes frontières en leur lançant des projectiles", indique-t-elle.
AP Photo/Ramon Espinosa
Donald Trump appelle le Congrès à fermer définitivement la frontière
Donald Trump place la lutte contre l'immigration au cœur de sa politique. En début de mois, à l'aube des élections de mi-mandat, le président américain faisait déjà part de plusieurs mesure drastiques pour contenir la caravane : fin du droit du sol, construction de "villes gigantesques" pour abriter, sous tentes, les demandeurs d'asile dont le dossier est en cours de traitement... Le président avait même suggérer que désormais, l'armée pourrait tirer à balle réelle sur ceux qui tenteraient de passer la frontière avec "agressivité" : "[Les migrants] veulent lancer des pierres sur notre armée, notre armée réplique. Nous allons considérer cela, et c'est ce que je leur ai dit, comme si c'était un fusil", avait-il déclaré devant les journalistes à la Maison Blanche, avant de revenir sur ses propos quelques jours plus tard.
AP Photo/Greg Bull
Après les élections, Donald Trump signait un décret rejetant automatiquement les demandes d'asile déposées par des personnes entrées illégalement aux Etats-Unis. Bien que la justice ait pour l'heure bloqué cette mesure, il menace désormais de fermer totalement la très longue frontière entre les Etats-Unis et le Mexique (3 200 km) si la situation devait dégénérer. 9 000 militaires américains y sont déjà déployés.
Mexico should move the flag waving Migrants, many of whom are stone cold criminals, back to their countries. Do it by plane, do it by bus, do it anyway you want, but they are NOT coming into the U.S.A. We will close the Border permanently if need be. Congress, fund the WALL!
« Le Mexique devrait ramener dans leur pays les migrants dont beaucoup sont des criminels sans scrupules. Faites-le en avion, en bus, comme vous le souhaitez, mais ils n’entreront pas aux États-Unis. Nous fermerons la frontière de façon permanente si nécessaire. Congrès, financez le MUR ! »
Un accord mexico-américain ?
Alors que Tijuana annonce l'arrestation de 42 migrants à la suite des incidents de dimanche matin, le ministre mexicain de l'Intérieur Alfonso Navarrete a condamné cette tentative de passage jugée « violente ». « Loin d'aider la caravane, ils lui nuisent », a-t-il ajouté. La frontière à San Diego a été fermée aux voitures et aux piétons durant plusieurs heures par les autorités américaines, avant de rouvrir en fin de journée. Les autorités mexicaines se sont inquiétées de l’effet économique que pourrait avoir la fermeture d'un tel carrefour pour le commerce et les voyageurs. Cela impliquerait durablement des pertes de plusieurs millions de dollars.
AP Photo/Ramon Espinosa
Hier, le Mexique annonçait avoir expulsé 98 migrants centraméricains ayant tenté d'entrer de force aux Etats-Unis, selon l'AFP. Désormais, Donald Trump fait pression sur les autorités mexicaines pour que les demandeurs d'asile arrivés à Tijuana restent au Mexique le temps que leurs demandes d'asile soient étudiées. Un accord en ce sens aurait été trouvé entre Andrés Manuel López Obrador, le président mexicain fraichement élu qui prendra ses fonctions le 1er décembre, et l'administration américaine.
Samedi dernier, le Washington Post annonçait, en citant la future ministre de l’Intérieur mexicaine Olga Sanchez, que le Mexique avait validé cet accord. Pour le moment démenti par le Mexique, sa confirmation serait une victoire quant à la politique migratoire exercée par Donald Trump. Le maire de Tijuana, Juan Manuel Gastlum, a déclaré vendredi une crise humanitaire dans sa ville frontalière d'1,6 million d'habitants, qui peine de plus en plus à faire face à l'afflux de migrants.
Dans une tribune parue mercredi dans le New York Times, un haut fonctionnaire de l'administration Trump décrit, sous couvert d'anonymat, un président instable et amoral. Et annonce "faire de la résistance". Explications avec Célia Belin, chercheuse invitée à Brookings Institution.
Pourquoi cette tribune est-elle exceptionnelle ?
C.B : L'auteur désavoue, de manière anonyme, la personne pour laquelle il choisit de continuer de travailler. En général, on le fait en démissionnant ou lorsqu'on est remercié.
Quelles sont les motivations de l'auteur ?
C.B : Il y a les motivations qu'il essaie de donner dans sa tribune : faire une résistance interne au président, auquel il ne fait pas confiance, et éviter le pire en contrôlant ses actions. Le problème, ce sont les motifs cachés d'une soi-disant résistance qui éprouve le besoin de devenir publique.
Quels seraient ces motifs cachés ?
C.B : L'explication la plus simple, hypothétique à ce stade, consiste à dire que cette personne a choisi de travailler pour Donald Trump, a constaté tous ces dysfonctionnements et se dit que plus tard, elle aura à en répondre. Elle écrit maintenant afin de protéger son avenir politique ou simplement sa crédibilité. Dans deux ou trois ans, elle pourra dire : "Vous voyez : j'ai travaillé de l'intérieur. C'est moi qui ai écrit cette tribune !" C'est un collaborateur qui se fait passer pour un résistant ou, en tout cas, qui pense qu'on peut collaborer et résister en même temps.
Cette démarche est donc discutable...
C.B : Elle pose des problèmes éthiques et démocratiques. C'est ce que le journaliste Bob Woodward [NDLR : auteur du livre Fear] appelle le "coup d'état administratif". Si tous ces gens sont persuadés qu'il y a un risque pour la nation, on se demande pourquoi ils n'en parlent pas publiquement. La seule explication serait de dire qu'ils n'obtiendraient pas d'auditions au Congrès car ce dernier protège le président.
Finalement, que penser de cette tribune ?
C.B : Je trouve qu'elle est relativement mesquine et pas particulièrement courageuse. Soit le président a été élu et doit être amené à gouverner car il n'y a pas de raison de lui mettre des bâtons dans les roues ; soit il fait des abus de pouvoir, a une maladie mentale ou je ne sais quelle autre raison qui pourrait l'empêcher d'être un bon président. A ce moment, il faut le dénoncer et utiliser le 25e amendement ou une procédure de destitution. Cet étalage public est une des marques du dysfonctionnement profond de la Maison-Blanche.
Donald Trump a accusé l'auteur de la tribune de "trahison". A quoi peut-on s'attendre dans les prochains jours ?
C.B: Le risque, c'est que Donald Trump se recentre encore plus sur un cercle de personnes loyales. Ce sera beaucoup plus dur de dire "Non, je ne suis pas d'accord M. le président." L'auteur a piégé tous ceux qui font partie de la "résistance".
Alors que Donald Trump a signé en juin dernier un décret mettant fin à la séparation entre enfants et parents migrants, l'administration peine à réunir les familles.
En théorie, l'administration américaine avait jusqu'au 26 juillet dernier pour réunir les familles de migrants séparés lors de leur entrée sur le territoire américain. Pourtant, un rapport de l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), publié la semaine dernière, fait état d’une situation toujours alarmante.
En effet, deux mois après que le juge fédéral de la Californie, Dana Sabraw, ait ordonné à l'administration Trump de réunir les 2 500 enfants séparés de leurs familles par la politique de "tolerance zero" du président, près de 565 enfants sont encore détenus par les autorités américaines. Parmis ceux-ci, 24 seraient âgés de moins de 5 ans.Les parents de 366 mineurs auraient quant à eux été expulsés du pays, sans leurs enfants.
À cela s'ajoute un autre problème : près de 180 mineurs ne peuvent pas être rendus à leurs parents. Les autorités américaines considèrent que ces derniers constituent une menace pour l’enfant en raison de leur casier judiciaire ou parce que le lien familial n’a pas été clairement établi.
Toujours selon le rapport, plus d’une centaine de parents ne souhaitent pas être réunis avec leurs enfants. "Peut-être souhaitent-ils qu’ils obtiennent l’asile de leurs propres moyens",s'interrogeait la journaliste américaine Tyche Hendricks au micro de la radio publique NPR, le 18 août dernier.
Un processus compliqué
Le gouvernement a décidé confier la tâche de retrouver les familles des enfants détenus à l’ACLU. "C’est la manière la plus rapide de localiser les parents", a expliqué Scott Stewart du Département de la Justice.
Pourtant, l’ACLU explique connaître des difficultés à joindre les parents expulsés : la plupart des numéros qui leur ont été confiés par l’administration ne fonctionnent pas. Les autorités américaines auraient-elles fait preuve d’incompétence ? Oui si l’on en croit le Département de la Santé et des Services sociaux qui a dû avoir recours aux tests ADN pour réunir des familles.
Un problème auquel vient s’ajouter le fait que la plupart des familles expulsées ont fui leur pays touché par la pauvreté et la violence, notamment le Honduras et le Guatemala. Les avocats en immigration leur avaient alors recommandé de se cacher pour éviter toutes représailles. Le juge Dana Sabraw a par ailleurs réagi en déclarant que "pour chaque parent qu'on ne localisera pas, un enfant deviendra orphelin et c’est à 100% la responsabilité de l’administration Trump."
Des enfants traumatisés
Malgré le fait que la majorité des familles séparées se soient retrouvées, plusieurs experts s’inquiètent des abus et des séquelles psychologiques avec lesquels les enfants devront vivre.
Centres de détentions surpeuplés, camps de tentes à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique: le placement des enfants dans des centres de rétention, ainsi que leurs conditions de détention, ont en effet suscité de vives critiques.
"J’ai vu un grand nombre d’enfants massés ensemble dans de grands enclos", racontait Chris Van Hollen, un sénateur démocrate après une visite d’un centre au Texas. "J’ai déjà été dans des prisons fédérales, dans des prisons de comtés, ce lieu est appelé un refuge mais ces enfants sont incarcérés ici"témoignait Jacob Soboroff, un journaliste de MSNBC qui a pu se rendre dans un magasin reconverti en centre d’accueil.
De nombreux cas d’abus physiques et mentaux ont également été répertoriés. Fin juillet, une enfant guatémaltèque âgée de six ans a avoué avoir été plusieurs fois abusée sexuellementpar un autre enfant dans un centre de détention en Arizona. Toujours en Arizona, un employé d’un centre d’accueil a reconnu être l’auteur d’agressions physiques et d’abus sexuel sur une enfant de quatorze ans. Enfin un autre employé d’un centre de rétention a récemment été inculpé de onze chefs d’accusation, notamment d’agressions sexuelles, sur huit adolescents entre 2016 et 2018.
"Les deux choses les plus difficiles à vivre pour un enfant, c’est le fait d’être séparé de ses parents ou de subir des agressions physiques ou sexuelles", explique le professeur en psychiatrie Luis Zayas à la chaîne ABC. "Si vous voulez causer des séquelles irréversibles à un enfant, exposez-le à l’un de ces traumatismes."
Sorti il y a peu dans les librairies américaines, le livre Unhinged (Dérangé) fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause, son auteure, Omarosa Manigault Newman, ancienne conseillère de Donald Trump limogée en décembre dernier, y prend sa revanche en dressant un portrait peu reluisant du président américain. Retour sur le parcours d’une femme passée de la téléréalité à la Maison-Blanche.
1L'apprentie
Les Américains connaissent d’abord Omarosa Manigault pour son apparition dans la première saison de l'émission de téléréalité animée par Donald Trump "The Apprentice". C’est là qu’elle y rencontre le président américain et tente d’obtenir un poste de cadre supérieur dans son entreprise. Elle ne remporte pas l’émission mais elle marque les esprits, les producteurs la faisant passer pour la grande méchante de l'émission. Elle participera plus tard à d’autres émissions dérivées de "The Apprentice" et aura même droit à son propre programme télévisé intitulé "Omarosa’s Ultimate Merger", dans lequel plusieurs prétendants tentent de séduire la candidate de téléréalité. Omarosa Manigault doit sa célébrité à ces nombreux shows, tous produits par Donald Trump.
2La démocrate
Omarosa Manigault n’a pas toujours adhéré aux idées du parti républicain, loin de là. Avant "The Apprentice", elle a brièvement travaillé dans l’administration Clinton pour le vice-président Al Gore dans les années 1990. En 2012, elle félicite Barack Obama pour sa réélection sur son compte Instagram. Elle appelle même, en 2014, à voter pour Hillary Clinton pour la prochaine élection présidentielle. Elle finit par retourner sa veste en rejoignant l’équipe de campagne de Donald Trump.
Après son investiture par le parti républicain, Donald Trump charge Omarosa Manigault des relations avec la communauté afro-américaine. Elle défend alors bec et ongles le milliardaire : "Tous ceux qui critiquent, tous les détracteurs, devront se prosterner devant Donald Trump."
Tout juste élu président des États-Unis, Donald Trump fait de nouveau appel à elle. Omarosa Manigault occupe alors le poste d’assistante auprès du président et directrice de la communication auprès du bureau des relations publiques de la Maison-Blanche. Elle est l’une des rares personnalités noires occupant un poste élevé au sein de l’administration Trump.
4La nouvelle opposante
En décembre 2017, le départ d’Omarosa Manigault est annoncé. Elle affirme alors souhaiter consacrer son temps à d’autres projets. En réalité, la conseillère du président est limogée par John Kelly. Un renvoi qu’elle a enregistré à l’insu du chef de cabinet du président. Un échange bref qui n'explique pas les raisons de ce départ.
À l’instar de Michael Wolff, l’ancienne conseillère compte bien relater son expérience à la Maison-Blanche. Elle explique que le président aurait envisagé de prêter serment sur son livre The Art of the deal le jour de son investiture. Un portrait peu flatteur de Donald Trump qui multiplierait également les insultes à l’égard de son équipe mais aussi de sa famille. Des dizaines de petites piques visant l’administration pour laquelle elle a travaillé pendant près d’une année. Omarosa Manigault explique avoir refusé un contrat de 15 000 dollars par mois à sa sortie de la Maison-Blanche, accusant l’équipe Trump de vouloir acheter son silence. L’équipe de campagne de Donald Trump menace aujourd’hui de la poursuivre pour violation de clause de confidentialité.
5L’ex-collaboratrice devenue gênante pour le président
Mais le plus inquiétant pour Donald Trump, c’est l’existence d’un éventuel enregistrement sonore réalisé par Omarosa Manigault. Selon ses dires, plusieurs collaboratrices auraient confié avoir entendu le président prononcer le mot "nègre", une insulte raciste taboue aux États-Unis.
Ironie du sort, Donald Trump tweetait il y a cinq ans sur la malice d’Omarosa Manigault.
Omarosa always promises and delivers high drama...
Sexisme, immigration ou encore cyber-harcèlement: depuis l'élection de Donald Trump, le couple présidentiel affiche de multiples divergences. Plus tôt cette semaine, Melania Trump a de nouveau contredit son mari en affichant son soutien au basketteur américain Lebron James après que celui-ci a été insulté sur Twitter par le président. Retour sur un couple qui s’oppose.
Avant même leur arrivée à la Maison-Blanche, le climat entre les époux est tendu. En pleine campagne présidentielle, un enregistrement révèle des propos obscènes envers les femmes tenus par Donald Trump. Face au scandale, son épouse dénonce des paroles "insultantes et déplacées", avant de saluer les excuses publiques de son mari.
Contre toute attente, Donald Trump remporte l’élection présidentielle quelques mois plus tard. Michael Wolff, auteur controversé de l’ouvrage Fire and Fury (Le feu et la fureur), confie alors avoir vu Melania Trump pleurer le soir de la victoire de son mari. Des larmes de joie ou de tristesse ? Difficile à dire.
Une arrivée tardive à la Maison-Blanche
En janvier 2017, après son investiture à Washington D.C., Donald Trump part s’installer à la Maison-Blanche… sans son épouse. Melania Trump choisit de rester encore quelques mois à New York, le temps que leur fils Barron finisse son année scolaire, avant de rejoindre son époux. Une situation qui ne s’est jamais produite auparavant et qui alimente les rumeurs autour de leur relation. Elle endosse définitivement son rôle de Flotus (First Lady of the United States of America) à son arrivée à Washington D.C. en juin 2017.
Malgré son installation à la Maison-Blanche, la Première dame se fait discrète, très discrète même. À tel point que lorsque l’affaire Stormy Daniels éclate, tous les médias guettent une réaction de la First Lady. L’avocat de Donald Trump aurait en effet versé 130 000 dollars à une actrice de films pornographiques en échange de son silence.Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Gregory Clifford, clamait avoir eu une relation sexuelle en 2006 avec le milliardaire un an après son mariage avec Melania. Une information qui aurait rendu la Première dame furieuse selon ses proches. Quelques mois plus tôt, une mannequin de Playboy, Karen McDougal, avait elle aussi affirmé avoir eu une longue relation extra-conjugale avec le magnat de l’immobilier. Melania Trump ne fait aucune déclaration.
Un langage corporel froid
Malgré de rares prises de paroles, les gestes de la Première dame révèlent une épouse distante. Nombreuses sont les vidéos circulant où la femme du président refuse de donner la main à son mari lorsqu’ils sont tous deux en déplacement. Une attitude qui fait le bonheur des late shows américains, friands de cette union mouvementée.
Enfin, dernièrement, l’absence remarquée de la First Lady pendant vingt-quatre jours a suscité beaucoup d’interrogations. Dispute conjugale ? Rupture ? Après des semaines de rumeurs, la Première dame est réapparue aux côtés de son mari. Hospitalisée pour un problème "bénin" au rein, elle n’a pas hésité à répondre aux journalistes sur Twitter.
I see the media is working overtime speculating where I am & what I'm doing. Rest assured, I'm here at the @WhiteHouse w my family, feeling great, & working hard on behalf of children & the American people!
"Je vois que les médias continuent de spéculer sur où je me trouve et ce que je fais. Soyez rassurés, je suis ici à la Maison-Blanche avec ma famille, je me sens très bien et je travaille dur pour les enfants et le peuple américain !"
Des engagements qui contredisent ceux de son mari
À l’instar de ses prédécesseures, Melania Trump se trouve une cause à défendre : la lutte contre le cyber-harcèlement. Un choix moqué par certains alors que Donald Trump multiplie les attaques personnelles sur Twitter. "Je suis consciente que plusieurs sont sceptiques à l’idée que je parle de ce sujet [...] mais cela ne m’empêchera pas de faire ce qui est juste", avait-elle alors répliqué. La Maison-Blanche avait même déconseillé la Première dame de s'engager sur ce sujet.
En mai 2018, quelques jours après les révélations d’infidélités de son époux, elle lance le programme "Be Best" ("Soyez meilleurs"). Objectif : améliorer le bien-être des jeunes Américains et prévenir des dangers de la drogue et des réseaux sociaux.
Un mois plus tard, la séparation des familles de migrants en raison de la politique de "tolérance zéro" soutenue par l’administration Trump provoque l’indignation. Quelques jours après le début de la polémique, Donald Trump autorise la réunification des familles. De son propre aveu, il explique que son épouse a influencé sa décision. Le lendemain, Melania Trump fait une apparition surprise dans un centre d’accueil pour enfants au Texas. Campagne de communication orchestrée par la Maison-Blanche ou prise de position spontanée de la Première dame ?
En prenant davantage la parole sur des sujets qui lui tiennent à coeur, la First Lady prouve comme son mari, son imprévisibilité.
Après le gel des normes environnementales liées à l'industrie automobile, Donald Trump veut relancer les mines de charbon.
Le charbon, c'était l'or noir de l'Amérique. Il comptait des milliers de mines à travers le pays. En cinq ans pourtant, 200 000 emplois ont été supprimés dans cette industrie. Mais Donald Trump a promis son grand retour. "On va sauver cette industrie, croyez-moi ! J'adore les mineurs", avait lancé le président américain au cours d'un meeting.
Une industrie très polluante
Dans les mines de Virginie Occidentale, les mineurs veulent y croire. "J'ai vécu les meilleures années du charbon, j'ai aussi vécu les pires", explique Fred Stinson, un mineur qui travaille depuis 47 ans. "On a été au chômage pendant 21 mois. Depuis que Trump est arrivé, on a repris le travail", se réjouit un mineur. "Obama était ouvertement contre le charbon. Il nous a imposé plein de nouvelles règles, et ça a failli nous achever. Les gens ne comprennent pas", déplore Bill Willim Adams, le patron de la mine. Dans la région, le charbon a vécu une longue agonie. Avec la dérégulation, l'embellie arrive.
Reportage d'Agnès Vahramian, Régis Massini et Andreane Williams