Tous les jours de la semaine, retrouvez la revue de presse américaine :
Massacre de San Bernardino : la piste radicale confirmée
Le couple responsable de la mort de 14 personnes la semaine dernière, à San Bernardino, en Californie, était radicalisé "depuis longtemps", a annoncé le FBI. Le service fédéral de police a déjà interrogé 400 personnes dans le cadre de son l'enquête.
L'attaque a été inspirée par le groupe terroriste Etat islamique, auquel l'une des suspects, Tashfeen Malik, a prêté allégeance sur son compte Facebook. Cependant, rien n'indique à ce stade que l'attaque aurait été directement commanditée par l'organisation, a précisé le FBI.
Un ancien voisin de l'un des suspects, Syed Farook, s'est chargé d'acheter (légalement) deux fusils d'assaut semi-automatiques AR-15 qui ont été utilisés lors de l'attaque. M. Farook a acheté à son nom trois autres armes, en toute légalité également. De quoi relancer le débat sur l'achat d'armes aux Etats-Unis - alors qu'on vient d'apprendre l'ouverture prochaine d'une chaîne de téléachat spécialisée dans la vente d'armes, Gun TV.
NYT : Les tueurs étaient radicalisés de longue date, selon les enquêteurs du FBI (anglais)
Les Républicains et les Démocrates condamnent la propositon de Donald Trump, qui veut empêcher les Musulmans d'entrer aux Etats-Unis
Le candidat républicain qui caracole en tête des sondages depuis plusieurs mois n'en finit plus avec ses déclarations-choc. Dernière sortie : un communiqué dans lequel il appelle à un moratoire sur l'immigration musulmane, quelques jours après les attaques de San Bernardino, perpétrée par des Musulmans radicalisés.
Notre article : Donald Trump réclame un moratoire sur l'immigration des Musulmans
La dernière échappée du riche magnat de l'immobilier a déclenché une avalanche de critiques sur les réseaux sociaux et dans les médias, de la part de Démocrates comme des Républicains (dont Ted Cruz, Jeb Bush, Marco Rubio et Chris Christie). Le chef des Républicains à la Chambre des représentant, Paul Ryan, a appelé les membres du parti à ne pas avaliser les propos de Trump. Les premiers ministres français et britannique ont également fait part de leur désapprobation.
Monsieur Trump, comme d'autres, entretient la haine et les amalgames : notre SEUL ennemi, c'est l'islamisme radical.
— Manuel Valls (@manuelvalls) December 8, 2015
La couverture du Philly Daily News ce mardi allait jusqu'à comparer Donald Trump à Hitler :
Today's Daily News, 12/08/15 #DNFrontpage pic.twitter.com/MTxKv11oBd
— Philly Daily News (@PhillyDailyNews) December 8, 2015
Pas de quoi décourager Donald Trump, qui a réaffirmé ses propos en public : "[Ce que j'ai écrit] est probablement politiquement incorrect, mais je m'en fiche."
Dans son communiqué, Donald Trump se base sur des suppositions et des études non fiables pour justifier sa demande de moratoire. En ces temps où l'islamophobie se fait de plus en plus forte, CNN rappelle dans un articles quelques vérités sur les Musulmans aux Etats-Unis :
-les Musulmans représentent une portion minuscule de la population américaine (probablement 1%)
-ils sont plus éduqués que la plupart des Américains
-ils ont des idées progressistes sur les droits des femmes
-un grand nombre de Musulmans ont publiquement affirmé qu'ils s'opposaient aux attaques terroristes perpétrées au nom de la religion
CNN : La vérité sur les Musulmans en Amérique (anglais)
Un vol San Francisco-Paris d'Air France forcé d'atterrir à Montréal après une menace anonyme
L'avion a été redirigé vers Montréal où il a atterri ce lundi, après réception d'une menace anonyme. L'avion a atterri sans incident. La nature de la menace n'a pas été communiquée par les autorités.
Le mois dernier, deux vols d'Air France partis des Etats-Unis à destination de Paris ont été redirigés après des menace à la bombe. Aucun engin explosif n'avait été retrouvé.
CNN : Un vol d'Air France de San Francisco à Paris dévié vers Montréal après une menace (anglais)
A Yale, démission d'un professeur qui défendait le droit des étudiants à se déguiser en personnages noirs pour Halloween
Halloween est souvent une période délicate aux Etats-Unis, notamment lorsque des personnes de couleur blanche décident de se déguiser en des personnages de couleur noire - un tabou en Amérique, où noircir son visage est tabou. La pratique fait en effet référence à des pratiques racistes, et notamment au personnage de Jim Crow.
A Yale, une conférencière a encouragé cette année ses étudiants à défendre leur droit à porter tout costume d'Halloween, même s'il est considéré comme offensant. Dans un email aux étudiants, Erika Christakis, experte de l'éducation des enfants, écrivait : "Je me demande, et je n'essaie pas ici d'être provocante : n'y a-t-il plus de place pour un enfant ou un jeune qui veut être énervant, un peu inapproprié ou provocant, ou, oui, offensant ?". Erika Christakis vient de démissionner. L'email avait contribué à l'éclatement de manifestations anti-racistes sur le campus.
L'université a précisé que le travail de Christakis était hautement estimé et qu'elle était la bienvenue si elle souhaitait retrouver un poste à Yale. Son mari, professeur sur le campus, s'apprête à prendre un semestre sabbatique. Il avait été confronté à un groupe d'étudiants lors d'une altercation filmée.
Ces derniers mois, les manifestations inspirées par le mouvement "Black Lives Matter" ("La vie des noirs compte") se sont multipliées sur les campus américains.
NYT : Un maître de conférence de Yale démissionne après un email sur les costumes d'Halloween (anglais)