À la fin des années 1990, l'heure était à la réussite économique, à la croissance, parfois au bling-bling. Être écolo est encore loin d'être une priorité. Pourtant, dans une petite ville de Ligurie noyée dans les bois, Varese Ligure, un maire, Maurizio Caranza, et son équipe font ce pari fou. Leur agriculture est coûteuse, leur région se dépeuple, alors... pourquoi ne pas miser sur une agriculture biologique ?
La première commune bio d'Europe
Le pari est difficile à gagner. Mais les habitants se lancent, la ville traite ses déchets, son eau, investit 10 % de son argent dans l'environnement. L'une après l'autre, les entreprises se plient au jeu des contrôles de qualité - deux fois par mois au moins. La première récompense tombe en 1999, lorsque Varese Ligure devient la première ville d'Europe a recevoir la certification "bio". "Le parti est entièrement réussi", estime Michela Marcone, adjointe au maire de l'époque, vingt-cinq ans plus tard.
La vague bio a gravi des montagnes, jusqu'à celle d'où Cristina Adelmi, surplomblant la vallée, collecte le lait 100 % naturel de ses 13 vaches. "Mes enfants ont grandi avec ces produits, quand ils les goûtent à l'aveugle, ils font immédiatement la différence avec du lait de supermarché" raconte-t-elle. Elle est aussi l'exemple d'une agriculture menée de main de maître par les femmes, dont 70 % dirigent les exploitations agricoles de la zone. Aujourd'hui, Varese Ligure attire en masse les jeunes désireux de se lancer dans le bio, au point d'avoir gagné 25 % d'entreprises lors des 5 dernières années. Preuve que la ville a misé, il y a bien longtemps, sur le bon cheval. Reportage d'Alban Mikoczy, Laura Tositti et Anne Donadini.
Allez découvrir les balades à cheval de Lucia Ormeia et l'agriculture 100 % bio du Val di Vara !
Anne Donadini