Le "slow turismo" au rythme de l'île de Procida

Quarante minutes de ferry séparent Procida de Naples. Quarante minutes qui séparent deux Italie. De la cohue effervescente de la cité parthénopéenne, il ne reste sur le port de la petite île que le sifflement de quelques scooters, de quelques voitures. En janvier dernier cette enclave terrestre de 4 kilomètres carrés et de 10 000 habitants a été choisie pour être la capitale de la Culture italienne 2022. Une nouvelle qui a surpris tout le pays.

Jamais depuis 2015 une commune aussi petite avait obtenu ce titre. Par cette décision, le ministère de la Culture italien a voulu mettre en avant un tourisme lent, qui s’adapte à la vie locale : le « slow turismo ».

Un mode de vie authentique et durable

Car ce confetti de terre posé sur la baie de Naples est très différent d’Ischia ou de Capri, ses célèbres et touristiques voisins. À Procida, le temps s’écoule plus lentement. L’architecture est restée pratiquement inchangée. Sur la Marina della Coricella, les maisons des pêcheurs d’antan ont gardé leurs couleurs. Partout sur l’île les palais des nobles napolitains du XVIIIème siècle sont inaltérés.

Le mode de vie des insulaires aussi s’est préservé. Leurs principales ressources proviennent de la mer qui les entoure et de la terre volcanique fertile. On y pratique une pêche et une agriculture durable, principalement destinées aux besoins de l’île. Les poissons récupérés dans les filets la veille au soir se retrouvent le lendemain midi dans les assiettes des restaurateurs. Sur son sol riche sont cultivés des citrons uniques, aux dimensions gargantuesques. Très doux, ils sont utilisés pour un plat local typique : la salade de citron. Chaque habitant qui possède un jardin les fait pousser pour sa consommation personnelle. L’île tient à ce patrimoine encore vivant, et tous peuvent venir le découvrir. Mais à une condition : que ce soit fait à leur rythme. Reportage d'Alban Mikoczy, Manuel Chiarello, Léo Bensimon et Florence Crimon.

Léo Bensimon