C'est une aubaine pour la Russie. Enclavée dans la botte, en pleine Emilie-Romagne, la république de Saint-Marin est le premier pays d'Europe à tester le vaccin russe à grande échelle sur sa population. Plus petite République au monde, le micro-Etat indépendant compte 33 000 habitants dont 29 000 seulement sont vaccinables - les moins de 16 ans n'y ont pas droit. Parmi eux, près d'un tiers ont reçu une à deux doses du Sputnik (8800 personnes ce 1er avril), tandis que 13 % de la population a bénéficié du vaccin Pfizer.
Pourquoi s'être tourné vers le Sputnik V ?
Comment est né cet accord entre les deux Etats ? Vitrine de la potentielle réussite du vaccin russe en Europe, Saint-Marin s'est tourné vers le Sputnik V pour plusieurs raisons. D'abord, à cause des retards de livraison du Pfizer et de l'AstraZeneca, qui ont décalé de deux mois le début de la campagne de vaccination ; l'Italie doit par exemple remettre à Saint-Marin 1 dose de Pfizer à chaque fois qu'elle en réceptionne 1700. Mais il y a aussi son prix avantageux : environ 10 dollars pour le Sputnik contre 19 dollars pour le Pfizer.
Les autorités sanitaires locales parlent d'un résultat « positif et efficace jusqu'ici ». « Les effets indésirables sont faibles, ce sont les mêmes que ceux du vaccin contre la grippe, comme les maux de tête » constate Sergio Rabini, directeur de l'Institut de Santé de Saint-Marin. De quoi vacciner bientôt l'intégralité de sa population à vitesse grand V. Reportage d'Alban Mikoczy, Laura Tositti et Anne Donadini.
L'info en + : Officiellement, selon le RDIF, 52 pays ont signé un accord avec la Russie pour utiliser le vaccin Sputnik. En réalité, rares sont ceux qui le font à grande échelle. Même en Russie, seul 5 % de la population est vaccinée.
Anne Donadini